8 - The Fall.
Le vide, tout disparaît. Le silence, tout s'arrête.
Un souffle, une respiration. Lente, imperceptible. Un souffle, un espoir. Inexistant, douloureux. Un souffle, de vie, de mort. Un souffle, un battement.
Un souffle.
Une larme. Bleu, rouge. Deux larmes, salées, métalliques. Trois larmes, violettes.
Un souffle, une larme, perdus dans la nuit. Un besoin d'air, vital, urgent. Arrêter la chute pendant qu'il est encore temps.
Un souffle, une larme. Remonter à la surface pour respirer.
Un souffle, une larme. N'abandonne pas.
Le vide, un mouvement. Le silence, un bruit.
Respire.
Le jour se lève, tout s'efface. Les dernières marques se cachent jusqu'à la prochaine crise. Les crises de la nuit. La nuit sombre et angoissante. La nuit sombre et fascinante. La nuit, où les pensées sont en proie à la terreur. La nuit où le noir, de sa grande ombre, plonge la folie dans l'obscurité.
La nuit.
" Cher inconnu, je ne sais quoi vous répondre. Par où commencer ?
L'ignorance, quand elle est volontaire, n'est-elle pas aussi dure que la réalité ? Quant à la beauté, que faites-vous de la musique ? Vous l'aimez, elle vous plaît, vous attire irrémédiablement. Elle est peut-être superficielle, mais je ne crois pas à son inutilité.
Désormais oui, ma vie me plaît. J'aime les choses simples, j'aime lire et écrire, j'aime la musique, la culture et l'histoire. Je suis curieuse et j'aime voyager. Ma vie me plaît car j'ai cru en mes passions, je ne les ai jamais abandonnées. Peu importe tout ce que j'ai traversé, mes passions sont ma vie. Croyez en elles, elles seront toujours là pour vous. Et elles, elles ne vous étiquettent pas.
Comment puis-je vous convaincre de votre importance ? Je pense qu'il ne tient qu'à vous de découvrir votre but. Vous savez, il y a peut-être une raison à toutes ces lettres. Ne croyez-vous pas que cela nous mènera quelque part ? Que diriez-vous de remonter jusqu'à la source ? Trouver un sens à cet échange qui remplirait votre cours d'eau.
D'ailleurs, pourquoi ce cours serait d'eau ? Cela vous tenterait-il de le remplir de note de musique ? De laisser votre vie être guidée par une jolie mélodie ? J'ai une mission pour vous, remontez au début de la partition et dites-moi quel en est le titre. Si votre âme est musique, vos yeux sont alors le reflet de votre note favorite. "
Recto. Verso.
" Mon ami, puis-je vous appeler ainsi ? Je ne sais quels mots utiliser, mais j'aimerais sincèrement les trouver. Si vous saviez, à quel point je vous comprends, à quel point votre douleur résonne en moi. Votre souffrance fait appel à la mienne.
Mon ami, laissez échapper vos maux. Je vous lirais. Si je souhaite vous aider, mais que je ne le peux, laissez-moi être présente. Le yang n'a-t-il pas besoin d'un yin ? Je pourrais être une simple étincelle. Une simple étincelle qui vous consumerait jusqu'à brûler votre part d'ombre. Rien n'est plus beau qu'un phœnix qui renaît de ses cendres. Un phœnix aux ailes noires.
Mon ami, j'attends toujours vos lettres avec une grande impatience. J'aime vous imaginer à travers ces quelques mots. Je trouve plaisant de découvrir une personne grâce à une écriture, une idée, une odeur. Vos lettres ont toujours un léger arôme de nicotine. Et cette fois-ci, je décèle aussi celui de l'alcool. Je ne vous jugerais pas. Jamais. Je sais à quel point l'alcool peut parfois être salvateur.
Je crois que vous avez bien fait d'écrire.
Mon ami, je rêve de vous entendre jouer, de voir vos mains parcourir habilement les touches tantôt noires, tantôt blanches. J'aimerais me laisser envoûter pas votre mélodie. Écouter vos peines et vos joies, vos peurs et vos envies. Peur de composer, de ne pas composer. Il n'y a pas besoin de mots, je comprends cette peur.
Je crois que vous devriez continuer d'écrire.
Mon ami, je partage cette passion. Écrire sans s'arrêter, laisser nos plumes défiler sur le papier. Écrire pour soulager, laisser tout nos sentiments s'échapper. Écrire pour rêver, s'évader, et quitter cette dure réalité. Comme je vous comprends. Je suis toujours dans mes pensées, perdue sur la lune. Mais mes pensées sont à l'opposé de ma réalité. Je trouve que dissocier les deux permet de soulager notre quotidien.
Je crois que j'aimerais continuer à vous écrire.
Mon ami, je vous lirais, vous comprendrais ; peu importe ce que vous écrirez, vos haines comme vos passions. Les choses sont telles qu'elles sont, on cherche parfois à les comprendre, en vain. Peut-être qu'écrire vos pensées vous permettrait de mieux les cerner.
Mon ami, votre agacement est sûrement légitime, mais ne croyez-vous pas que de nouvelles solutions s'offrent à vous ? Ignorez le monde, son imbécilité et son hypocrisie. Oubliez ces personnes qui sont incapables de voir la véritable valeur des autres.
Mon ami, laisser ces quelques mots devenir un point d'appui. "
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