5 - The Cold.

La nuit était tombée, plongeant la ville dans le noir. Les réverbères s'étaient éteint, laissant les lucioles éclairer d'une faible lueur les rues de la cité. À cette heure tardive, seul un jeune homme marchait au milieu de la route. La tête baissée vers le sol, les mains dans les poches et la capuche sur la tête. Il marchait sans but précis, déambulant simplement sur le goudron. Le froid et le vent avaient beau claquer son visage, rien ne le faisait s'arrêter.

Lui-même ne savait pas ce qu'il faisait là. Son manque de cigarette avait dû le pousser à sortir. Fatigué de tourner en rond, de devenir fou. Il avait eu besoin de sentir la fraîcheur de la nuit caresser ses pommettes. Il avait eu besoin que la douce brise emporte doucement ses sombres pensées avec elle. Il avait eu besoin que le froid automnal rafraîchisse chaque parcelle apparente de son corps. Il avait eu besoin de ressentir la nuit, le froid.

Il marchait, sans trop savoir pourquoi, ou comment. Il marchait, lentement, traînant son corps dénué de lumière, tel un automate rouillé, aux rouages abîmés. Il marchait, jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne perturber l'engrenage. Un seul grain et tout s'arrête. L'automate se casse, s'éteint. Puis arrive l'huile, qui s'écoule lentement dans le mécanisme, qui emporte le problème avec elle, qui relance la machine.

La tête baissée vers le sol, les mains dans les poches, la capuche sur la tête et les pieds dans l'eau. Il était inconsciemment arrivé sur la plage, là où tout a commencé. Il laissa le liquide glacé pénétrer doucement ses chaussures et refroidir ses orteils. Il laissa ses talons s'enfoncer légèrement dans le sable humide. Il laissa son regard dériver vers l'océan, vers l'horizon. Il laissa ses doigts froisser le papier encore dans sa poche.

" Cher Inconnu, je dois vous avouer que votre lettre m'a émue. Ce n'est pas de la pitié, loin de là. Je qualifierai plus cela comme de l'admiration.

Je sais que cela peut paraître étrange, mais votre vision du monde me fascine. Vous savez, je pense que la vôtre est plus réaliste que la mienne. Je vis dans un monde de rêves et d'illusions. Je suis une rêveuse, une idéaliste. Je cours sans cesse derrière une utopie irréelle. Je vois la beauté parce que j'ai besoin de la voir.

J'ai moi-même traversé une sombre période dans ma jeunesse donc je ne peux que vous comprendre. Mais j'ai su me relever et depuis, je m'efforce de vivre ma vie à fond.

Vous savez, même si vous ne correspondez pas aux étiquettes de la société, ce qui est tout à votre avantage d'ailleurs, je pense que vous avez votre place ici-bas.

Aussi ridicule soit-il, j'aimerais vous donner un conseil. N'ayez pas peur. Ne laissez pas filer votre vie. Imaginez qu'elle soit un minuscule ruisseau qui s'écoule lentement entre vos doigts. Fermez vos mains, retenez cette eau.

Un jour, vous trouverez un sens à votre existence. Mais, peut-être avez-vous déjà une chose qui vous rend heureux ?

Dites-moi, de quelle couleur sont vos yeux ? D'un marron chocolaté ? D'un bleu océanique ? D'un vert anis ? D'un gris métallique ? Ou de ce noir si sombre qui nous lie indirectement ? "

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