4 - The Silence.
La pluie battait avec force dehors, l'eau ruisselant sur la vitre comme l'encre sur le papier. Le tonnerre grondait avec violence, le bourdonnement sourd écrasant l'atmosphère comme le froissement d'un papier. Les éclairs déchiraient avec rage, les flashs fendant le ciel comme le déchirement d'un papier.
Le soleil n'était pas encore levé, l'orage se calmait, et son regard se perdait déjà dans le brouillard matinal. La fumée de sa cigarette se mêlait à l'atmosphère fantomatique de la rue tandis que le silence régnait en maître. Un silence presque mélodieux. Le vent soufflait dans les arbres et quelques oiseaux sifflotaient gaiement.
Il aimait le silence, entendre le moindre bruit résonnant aux alentours, imaginer d'où ils proviennent.
Savourer le son de sa respiration, l'entendre survivre.
Il détestait le silence, entendre ses pensées s'embrouiller, résonner, s'entrechoquer.
Exécrer le son de sa respiration, l'entendre survivre.
Le soleil se levait, le temps était calme, et son regard se perdait dans la rosée matinale. La froideur du jour transformait chacune de ses expirations en une buée éphémère se dissipant dans son nuage d'ivresse.
Il frissonna. La brise caressait délicatement sa peau, semblant le bercer pendant que ses paupières se fermaient. Le jour commençait et sa nuit débutait. Il tira une dernière fois sur sa cigarette, s'étira et écrasa son mégot. Il était épuisé, se traînant difficilement jusqu'à sa chambre, oubliant de fermer la grande fenêtre du balcon. Il jeta un vague coup d'œil à son bureau mal rangé, où resplendissait une enveloppe neuve encore blanche. Puis il partit se coucher.
" Chère Inconnue, je ne sais quoi vous répondre.
Je ne sais si votre démarche répond du courage ou de la folie, mais je vous remercie de l'avoir entrepris. Jamais je n'aurais cru rencontrer une personne aussi fascinante.
Vous semblez réussir à voir la beauté même où elle n'est pas censée être. Vous semblez avoir ce don d'embellir ce qui vous entoure simplement grâce à votre plume. Vos mots sont terriblement envoûtants.
Je mentirai en affirmant que j'aime la vie. Paradoxalement, j'ai autant peur de vivre que de mourir. Alors je ne fais rien. Je regarde le temps s'écouler lentement, comparant chaque seconde qui passe à un grain de sable qui tombe lentement de l'autre côté du sablier. Je passe mon temps à observer la lune et le soleil se poursuivre inlassablement.
Je mentirai en affirmant être l'homme parfait. J'ai toujours détesté les règles, la société, la politique. J'ai toujours tout détesté, me raccrochant seulement à l'odeur de ma cigarette. Vous savez, je ne rentre dans aucune case. Il faut croire que ma place n'est pas ici.
Je n'ai jamais cherché à être heureux, ni même à apercevoir cette beauté qui vous fascine. Le noir que vous me décrivez est si différent du mien. J'aimerais entrapercevoir le vôtre, mais il me paraît si irréel, si inaccessible.
Savez-vous comment j'imagine vos yeux ? D'un marron chocolaté et pétillant. Un marron étincelant et attirant. Je les imagine remplis d'un désir de vivre, de découvrir. Je les imagine d'une douceur et d'une bienveillance infinie.
Tout ce que les miens ne seront jamais. "
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