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Genre : Psychologie, drame

« Bonjour Madame Lemor, comment allez-vous aujourd'hui ?

– Ça va, merci.

– Vous avez pu discuter avec votre mari ? Est-ce que cela s'est apaisé entre vous ?

– Oui, nous en avons parlé. Je pense que je vais lui laisser une seconde chance. »

« Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure solution. Je veux dire, revivre sous le même toit qu'un homme qui vous a tant fait souffrir ne vous aidera pas dans votre thérapie. Il serait peut-être mieux d'attendre afin d'avoir des idées plus claires sur, notamment vos sentiments à son égard. Et, potentiellement penser à refaire votre vie.

– Mes sentiments sont clairs. Je l'aime assez pour lui pardonner. Et puis, ce n'est pas si grave, beaucoup d'hommes sont infidèles.

– Vous avez tort, vous minimiser les choses. C'est bien plus qu'une simple infidélité. Vous avez oubliez ?

– Où voulez-vous en venir ? N'êtes-vous pas là pour m'aider à reconstruire ma vie de couple ?

– Je vous l'ai déjà dit, je ne gère pas les crises conjugales. J'essaie de vous aider à sortir de cette relation toxique. Il vous a menacé de vous tuer, qui sait ce dont il est capable !

– Pour qui vous prenez vous ? On dirait que vous essayez de me faire divorcer ! Cela ne m'aide pas ! C'est terminé ! Je ne reviendrais plus ! De toute façon je lui ai parlé de vous et vous ne lui inspirez pas confiance.

– Comment ?! Vous plaisantez ?! Nous avions un accord ! Votre mari ne devait pas savoir que vous veniez chez moi prendre des séances !

– Et alors, quel est le problème ? De toute façon je ne compte plus vous revoir.

– Je vous en supplie ! Ne retournez pas auprès de lui !

– Ça suffit ! Je m'en vais ! »

A ces mots, Madame Lemor quitta furieusement la pièce. La psychologue en était toute bouleversée. Précipitamment, elle se tourna vers ses dossiers, fouillant hâtivement dans ses tiroirs.

« Madame ? »

Elle eut un soubresaut.

« Je sais que nous n'avions pas rendez-vous.

– Monsieur Lemor, répondit-elle surprise, je suis occupée, donc si vous le voulez bien.

– Il n'y a personne en salle d'attente, donc vous pouvez me donner 5 petites minutes, n'est-ce pas ? »

Il ferma la porte derrière lui.

« Comment était ma femme aujourd'hui ?

– Je vous en prie... Vous savez que je n'ai aucunement le droit de parler de mes patients.

– Pourtant vous lui avez parlé de moi ?

– Non, elle ne sait rien. Tout comme elle ne semble pas savoir à propos de votre passé en prison. »

« Que comptez-vous faire avec elle ? Je ne comprends pas pourquoi vous avez exigé qu'elle devienne votre patiente ?

– Ne lui faites pas de mal, c'est tout ce dont je veux m'assurer. »

Il s'assit, là où se trouvait précédemment sa femme.

« Je vois... Vous pensez que je suis toujours le même, n'est-ce pas ?

– Allez-vous bien voir le psy qui vous a été donné par le juge ? demanda la femme, apeurée.

– Oui, mais je ne sais pas si cela m'est profitable.

– Est-ce que vous voulez en parler ? Je peux vous offrir quelques minutes de mon temps.

– Je préférerais que vous m'offriez un verre plutôt. »

« Je plaisante », ajouta-t-il.

Elle, elle n'avait pas l'air de plaisanter :

« Vous n'avez pas arrêté l'alcool ?

– Si bien sûr, sauf quand j'ai cette irrépressible envie de faire disparaître les nuisibles.

– Vous en tenez-vous à ce que je vous ai conseillé ?

– Écrire dans un journal tout ce que j'aimerais accomplir à ce sujet ? »

Il eut un rictus.

« Cela n'a jamais eu aucun effet.

– Tenez-vous toujours votre liste de personnes que vous voulez faire disparaître ?

– Et elle est longue.

– Qui se trouve en tête de liste ? Votre femme ? »

Il rigola sourdement.

« Non...

– Je vous en prie, reprit la psychologue, vous devez voir votre médecin afin qu'il vous prescrive d'autres médicaments et qu'il...

– Pas la peine, j'ai trouvé une meilleure manière de sustenter mes pulsions, c'est éphémère, mais efficace. »

Le bruit de l'intonation d'une arme à feu résonna.

Madame Lemor entra immédiatement dans la salle. L'image sous ses yeux fut horriblement monstrueuse, la macabre scène fut alors accompagnée d'une voix de démon :

« J'ai fait ça pour vous sauver, Madame Lemor. »

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