Jalousies Apocalyptiques
Notre histoire se déroulait dans une chouette petite ville prônant la simplicité et l'écologie, Marryslauw.
Tim Velach, un jeune homme de dix-sept ans, en première ES, était en train de se préparer pour aller au lycée comme tous les jours.
Son message habituel apparut sur l'écran de son téléphone : « Bonne journée mon coeur 😘 <3 , on se retrouve talheur à la récré ! 😉 » .
Un sourire béat apparut aussitôt sur son visage, et ne le quitta pour rien au monde.
Il passa en vitesse dans la salle de bain pour se laver le visage. Le jeune homme, dont le charme qu'il dégageait lui était totalement inconscient, tâtait sa tête ronde et coiffait ses cheveux teintés de bleu turquoise, rasés sur les côtés et plus long sur le dessus. Ses yeux noisettes qui tournaient sur le fauve au soleil rendaient totalement folle sa moitié.
Une fois que le brin de toilette toucha à sa fin, afin de le rendre seulement potable selon lui, Tim sortit et se dirigea vers le Lycée Sainte-Lucie de Compostel. Oui, un lycée privé, protégé sous la protection divine.
Comme convenu, Tim retrouva sa moitié à la récréation de dix heure. Elle était entourée par un groupe de garçons beaucoup plus grands que notre protagoniste. En même temps, ils étaient plus âgés que lui... en prenant en compte le fait que Tim était relativement petit pour son âge.
Une fois que sa moitié l'ai paerçu, elle se retira du cercle et se précipita vers lui.
Le jeune homme qui se tenait devant lui était Lucius Lügner, dix-neuf ans, un grand être malicieux sous son visage angélique. Il était blond, aux yeux vert foncé. C'était un très beau garçon, confiant et intelligent, qui avait pleinement conscience de ses charmes, ce qui faisait de lui un séducteur d'exception - Tim avait pourtant pleinement confiance en lui.
En fait, Lucius était un garçon parfait promis à un très belle avenir. L'objet de la tentation de toutes ces minettes et ces minets ; mais non, malheureusement pour eux, le bel étalon blond n'avait d'yeux que pour Tim. Même si le jeune Première trouvait qu'il ne méritait pas Lucius tellement il le trouvait bien trop bien pour lui...
Et oui, Tim était homosexuel. Et Lucius et lui, surtout grâce à la popularité de celui qui faisait battre son cœur, formaient le couple goal gay du lycée !
Ils s'embrassèrent avec passion, avant qu'un haut-le-cœur s'empare de la gorge de Tim. Ce dernier essayait de cacher son dégoût.
Lucius empestait la cigarette, cela le dégoûtait, c'était vraiment la seule chose qu'il n'aimait pas chez lui. Limite, cela suffisait pour que Tim ait l'envie de s'éloigner.
— Oh... Tu viens de fumer ! Je t'avais dit que je ne supportais pas ça ! raillait le petit homme aux cheveux bleu turquoise, gentiment.
— Ohhhh, je suis désolé, mon amour !!!... répliquait-il, sincèrement désolé, se perdant dans des excuses brouillons et passionnels.
Tim adorait lorsqu'il faisait ça. Il buvait ses paroles, et se perdait dans son regard irrésistible. Il finit par l'embrasser de nouveau et le prendre dans ses bras, s'enveloppant dans ce cocon d'affection et de protection où ils ne faisaient, désormais, plus qu'un.
Ils attiraient les foules et les regards curieux, ils ne se cachaient plus depuis bien longtemps. Ils avaient déjà leur petit fan-club, principalement constitué de filles, adoratrices de YAOI. Le peu d'insouciants, qui osaient les insulter, les dévisager, ou même parfois les menacer physiquement, se dégonflaient facilement. En effet, Lucius était une armoire à glace, et Tim, sous sa petite taille, avait un sacré sens de la réparti. Également, leur fan-club et témoins étaient toujours là pour les soutenir et faire fuir, couverts de honte, les gêneurs. Alors les homophobes ou autres rageurs n'avaient plus vraiment l'envie de se frotter à eux, connaissant la conséquence des représailles.
Quelle tristesse qui s'empara de Tim lorsque la sonnerie retentit et qu'il fut obligé de se détacher de Lucius.
Une fois que le jeune homme avait rejoint sa classe, une petite demoiselle énergique, aux longs cheveux blonde platine partagés par une mèche rose fuchsia, sauta sur notre protagoniste pour le saluer. Il n'avait fallu que quelques phrases pour déclencher une grande hilarité entre les deux personnes.
C'était Aurélia Pyker, la meilleure amie de toujours de Tim Velach. Elle avait un style mignon, enfantin, innocent, et son côté petite folle qu'il aimait tant. Et pourtant, elle était brillante et réfléchie, bien meilleure que lui...
Ils se jetaient les potins entre deux éclats de rires ou de complicité.
Puis les yeux bleus à travers ses rondes lunettes noires - pour l'allure d'Harry Potter, du héros de la série littéraire du même nom, oui une PotterHead - perdirent toute joie, toute envie de rire. Elle était sérieuse, voir inquiète.
— D'ailleurs, il fallait que je te parle d'un truc... murmura-t-elle.
Aurélia sortait son téléphone et fouillait sa galerie.
— Euh... Ou... Oui ?... Qu'est-ce qui se passe ? fit Tim, décontenancé par ce changement d'humeur si soudain.
Ce visage, il le connaissait. Aurélia ne blaguait jamais avec ces choses-là. Que c'était-il passé ? Qu'avait-elle entendu ?
— Tu sais bien que je suis obligée de venir comme si on commençait à 8 heure à cause de mes bus même si on commence plus tard. Bah vers sept heure trente, J'ai aperçu Lucius et Nico... Ils ne semblaient pas qu'amical, ils semblaient bien trop proches pour des amis...
— Nico... Nico Treffenspeler ? Il est pas hétéro, lui ?... Auré, t'es pas sérieuse ?! Arrête, tu vas me faire flipper !
— Si, c'était bien lui. Et... il est aussi hétéro que toi, Timoys.... Attends, j'ai retrouvé !
Elle montra une vidéo où l'on voyait clairement Lucius entrain d'échanger avec Nico.
Ils se prenaient les mains, les avant-bras. Nous n'arrivions pas vraiment à savoir ce qu'ils se disent, trop loin, trop de bruits parasites. Puis, vers la fin de la vidéo, nous voyions Nico sauter au cou de Lucius et l'embrasser. De longues secondes, avant que Lucius ne réagisse en le repoussant violemment. Et s'enfuir.
— Euh... Mais Aurélia, il le repousse à la fin. Ça prouve bien que ce n'est pas une infidélité... Mais ce Nico je vais le tenir à l'œil, connaissant Lucius qui aime jouer de ses charmes.... Faudrait pas qu'il s'approche trop près de mon mec... prononça Tim, les dents serrées, sur un ton menaçant.
— Fais attention à toi, mon Tim surtout... glissa sa meilleure amie, douce et affectueuse.
La cloche retentit, ils entrèrent en salle de classe et le cours débuta.
Le jour suivant, Tim a parlé avec Lucius à propos de Nico. Son partenaire romantique s'était bien défendu et l'avait noyé de ses belles paroles que Tim buvait sans modération. Le jeune protagoniste lui faisait pourtant confiance mais un doute persistait sur la fidélité de son compagnon... Le jeune homme aux cheveux bleus regardait la télévision, BFM TV annonçait la venue d'un nouveau virus très nocif sur le cerveau et le comportement humain. Intéressant mais bref, l'information cessa rapidement de circuler, étrangement...
En outre, Tim échangeait en même temps avec sa meilleure amie, gérant les problèmes de cœur de cette dernière. Subséquemment, il n'avait pas réellement donner son attention à cette courte séquence d'information qui était pourtant vitale...
Les jours ont passé, Tim et Lucius vivaient le parfait amour. En ce samedi ensoleillé, nos deux tourtereaux fêtaient leur 6 mois ensemble, roucoulant amoureusement, allongés sur une nappe de pique-nique, dans le verdoyant espace vert du magnifique Parc de Alistair Ryan. Un petit bois se dessinait à quelques mètres derrière eux. Les oiseaux chantaient, les fleurs colorées fleurissaient, et les arbres se mouvaient doucement au rythme de cette douce brise.
Tim avait posé sa tête sur le torse de Lucius, allongé en perpendiculaire à ce dernier. Ils regardaient les nuages et imaginaient des formes et des histoires par rapport à ce qu'ils percevaient, le soleil réchauffant leur visage.
Leurs téléphones n'existaient plus, les vibreurs ne leur étaient plus perceptibles lorsqu'ils étaient ensemble. Ils riaient, se chérissaient, s'envoyaient des mots doux, en s'abandonnant à des échanges charnels et passionnels.
Il n'y avait personne pour les déranger, aucun passant, dans ce côté reculé des sentiers fréquentés du parc.
Rien n'aurait pu déranger leur moment de symbiose harmonieuse.
.... Hum, Vraiment rien ?
Nos deux tourtereaux se chamaillaient doucement lorsque, tout à coup, un bruit attira leur attention, provenant d'un buisson à quelques mètres d'eux. À plusieurs reprises.
Ce qui eut comme impact de paralyser Tim, au dessus de son compagnon, le fixant d'un regard peu serein.
— Euh... Lucius, tu peux aller voir s'il te plaît...
— Oooh, bien sûr, ça doit être un petit écureuil, souffla-t-il, taquin, ce qui fit grincer Tim.
Lucius releva calmement notre jeune protagoniste, et commença à se diriger vers le champs d'arbres. Tim restait collé à lui, avançant dans les pas de celui qui l'aime, n'ayant pas apprécier de passer encore pour la poule mouillée !
Tim s'imaginait le pire des scénarios, mais pour masquer son inquiétude, il lâcha, désinvolte:
— Si ça se trouve c'est ton Nico qui nous observe avec des jumelles, ayant encore l'envie de tes lèvres... Ah, Ah, fit-il, accompagné d'un rictus accentué.
Lucius se tourna vers Tim, plongeant son regard le plus sérieux et désintéressé dans les siens, l'air de dire: « Tu crois vraiment que c'est le moment ? Arrête avec ta paranoïa ! »
Le séducteur aux cheveux d'or balaya la réplique de Tim comme s'il avait sorti la plus grande bêtise de l'univers. Comment pouvait-il mettre sa confiance de côté ? Comment Tim pouvait-il douter de lui ? Ne lui avait-il pas suffisamment prouver sa loyauté et son amour sans limite ?
Puis, il créa une rupture dans ce moment de tension qui n'avait pas lieu d'être selon lui, optant pour l'humour.
— Tim, si c'est un écureuil, tu t'enfuis pas comme une flipette, hein, s'il te plaît ??!! siffla Lucius, doucement moqueur.
— Pour qui tu me prends, enfin !!! répliqua le jeune homme aux cheveux teintés de bleu ciel, faussement offusqué.
Puis, ils éclatèrent de rire.
Ils avancèrent petit pas par petit pas vers le buisson épais, les éclats de rire perturbant leur avancée.
Le ciel venait de s'assombrir quelque peu.
Les bruits du buisson devenaient de plus en plus bruyants à force que nos protagonistes approchaient, perdant de plus en plus leur calme.
Puis, Lucius atteignit enfin le buisson.
Il y eut un silence inattendu, tel un prédateur se préparant à jaillir sur sa proie.
Puis, un mouvement rapide.
Puis, quelque chose fondit sur lui.
Et ce n'était pas un écureuil... c'était même loin d'être un petit écureuil...
Non, cela avait l'air humain, mais cela ne l'était pas. Je n'en avais jamais vu. C'était horrible, et cela empestait.
On aurait dit... un mort-vivant.
Lucius se débattait courageusement contre la créature hideuse prête à tout pour le dévorer.
Cependant, Lucius avait été surpris et déstabilisé alors la lutte fut assez courte et intense.
Le mort-vivant sauta au cou de Lucius, le fit succomber, et le dévora. Il déchira la magnifique apparence du séduisant compagnon de Tim.
Après quelques secondes, il ne restait plus rien de Lucius Lügner, gisant ensanglanté et sans vie sur le sol coloré de rouge et de liquide incolore, visqueux et étrange.
La transformation s'opérait déjà dans l'organisme du séduisant blond, se tordant de douleur, sombrant dans sa pourriture, perdant toute humanité, tout en conservant un besoin tenace que l'on peut difficilement assouvir: Manger. De la chair humaine, si possible.
Les deux êtres mangeurs d'hommes se relevèrent, et fixèrent Tim, prêts à le prendre en chasse.
Le ciel s'assombrit brusquement dans sa totalité, pleuvant des cordes, et une odeur mortuaire polluait désormais frénétiquement l'air.
Tim ne se laissa pas prier, il ne laisserait pas sa peur et ses émotions le paralyser, et se mit à courir. À courir loin.
Jusqu'à ne plus s'arrêter.
Loin de ses visions cauchemardesques qui ne cessent de défiler en boucle devant ses yeux brumeux.
Des heures que Tim courait à perdre haleine à fuir ces démons, la ville en étant totalement infestée. Il ne savait plus où aller, il n'avait plus aucun endroit où se cacher. À chaque fois qu'il trouvait un endroit calme, ces monstres finissaient par le retrouver, le forçant ainsi à reprendre cette course aussi éternelle que mortelle.
Tim Velach s'était finalement replié dans une épicerie, déserte, au sud de la ville, loin de la fréquentation urbaine du centre-ville qu'il n'osait imaginer l'état.
Marryslauw était infestée de toute part par ces zombies, ouais c'était le mot ! L'Air de la Mort balayait déjà les odeurs urbaines, les paysages développés semblaient déjà à l'abandon. Comme si le monde avait déjà perdu son équilibre, devenant sans foi ni loi, sombrant dans le chaos.
Tim se croyait vraiment dans un film apocalyptique, où le but était de survivre par tous les moyens, mêmes les plus cruels et immoraux qu'ils soient. Il se confectionna quelques armes et outils pour se défendre, et stocka des vivres et de l'eau dans son sac, ainsi que des piles et une lampe de torche.
Après avoir erré seul pendant un jour et une nuit, Tim se décida enfin de sortir de sa cachette primitive qui aurait été à l'avenir d'une piètre utilité, et se dirigea vers le seul endroit plutôt adapté à ce genre de situation où il savait qu'il aurait pu retrouvé des vivants: Son lycée.
Il s'y rendit sans vraiment de difficulté.
Ah, si, il y en avait une, et le choix qu'il avait fait l'a considérablement marqué.
Un homme avec la peau sur les os hurlait sa détresse, ne désirant qu'une chose: survivre en venant à son secours. Il était entouré par une horde de morts vivants affamés sans pitié.
L'homme l'avait vu et apostrophé, et Tim l'avait tout bonnement ignoré.
Par peur de lui aussi décédé et devenir l'une de ces créatures immorales et monstrueuses qui peuplaient désormais une grande face du globe.
Mais le problème, c'est que c'était la fin... Tim n'aurait rien pu faire, cela aurait en plus mis sa vie en danger au lieu de mettre en mal sa bonne conscience.
Il entra au lycée, par endroit des nids de zombies étaient repérables en extérieur. Il marcha sur le terrain de dalles de pierres, certains buissons qui étaient imposants avant l'épidémie avaient résisté. Tim posa ses yeux sur la plaque à l'entrée où il était marqué « Lycée privé Sainte-Lucie de Compostel », le nom de son établissement scolaire animé par des prophètes de la parole divine.
Hélas, des morts-vivants sentirent sa trace et se mirent à sa poursuite. Tim entra dans l'enceinte de l'établissement, fermant le portail qui ne les retenait pas vraiment.
Puis, il réussit à rejoindre l'une des portes du premier cercle de défenses, frappant et demandant d'ouvrir activement.
Un jeune homme blond foncé aux yeux clairs , les cheveux en bataille, lui ouvrit et le tira à l'intérieur, et referma la grande porte immédiatement bien avant que les zombies ne puissent entrer. Le jeune lycéen, en Terminale S, avant que tout ne parte en vrille, se nommait Wen. Il était plutôt prévenant et sympathique.
Tim Velach découvrit que les lycéens survivants, deux petites centaines sur 1 500, soit à peine un dixième, s'étaient incroyablement biens préparé à l'Apocalypse. Il y avait le camp principal au centre, puis plusieurs cercles de fortifications autour très biens gardées, entouré de plusieurs autres plus petits camps, dans une organisation des plus sérieuses et structurées. Chacun avait sa place, et se devait d'assurer sa tâche pour permettre au groupe entier de survivre.
Les blessés étaient dans une zone à l'écart du centre, entretenus par ce qui auraient dû être des futurs médecins.
Et, les garçons, et les filles - ne les oublions pas s'il-vous-plaît - les plus résistants étaient de garde autour des cercles de protection, et avaient pour mission de protéger le camp.
Une vengeance contre ces adultes qui les pensaient immatures et incapables de se débrouiller seuls en situation critique !
Wen emmena Tom au sein du camp principal, vers les dortoirs improvisés, et l'invita à s'installer.
— Tiens, c'est mieux que rien ! lui souffla le blond, se voulant bienveillant, en lui tendant une portion de vivres, une nouvelle tenue basique, ainsi qu'une petite bouteille d'eau.
— Merci, répondit Tim, poliment.
Wen le laissa seul - enfin pas vraiment seul comme il y avait d'autres adolescents dans le dortoir improvisé - pour s'installer, même s'il ne portait que peu de choses sur lui. Un minimum affreusement primitif.
Tim découvrit les douches collectives. Par chance, il n'était aucunement pudique et acceptait son corps tel qu'il était. Une fois ceci fait, il se changea avec la nouvelle tenue que Wen lui avait prêté. Ensuite, il mangea un peu et retourna au dortoir.
Le jeune homme aux cheveux teintés de bleu turquoise fit la rencontre de l'unique adulte encore présent dans l'enceinte du lycée.
Une bonne-sœur de la quarantaine aux cheveux châtains et aux yeux marrons, un visage rongé par les cernes démontrant une importante fatigue et des courtes nuits. Elle se nommait Sainte-Marie.
Elle lui parla avec son blabla religieux et lui donna sa bénédiction et la bienvenue au camp des jeunes réfugiés.
Il devait retrouver Wen plus tard pour lui expliquer le fonctionnement du camp, ses habitudes strictes, et la place qu'il y occupera.
Wen vit le potentiel de Tim et l'engagea dans la Garde. Fort heureusement pour lui, son intégration se déroula beaucoup mieux qu'il le pensait, grâce à ses atouts de force et d'astuce. Tim attisait même quelques jalousies des garçons plus âgés et censés être meilleurs que lui, ce qui lui apporta quelques problèmes mineurs. Il était apprécié d'une majorité de personnes par ses qualités guerrières mais surtout bienveillantes avec son côté altruiste.
Tim se sentait parfaitement bien et en sécurité dans le camp. L'organisation tournait bien, ils ne manquaient de rien, mangeaient et buvaient à leur faim et soif. Surtout, les morts-vivants n'arrivaient pas à accéder à cette havre de paix.
Même s'il devait avouer que Wen lui manquait. Depuis qu'il avait trouvé sa place, il voyait moins la première personne qui l'avait accueilli dans ce refuge.
À l'inverse de la présence de Nico, l'amant potentiel de Lucius, qui l'insupportait au plus au point, par la faute de la haine qu'il lui portait.
Chaque mot, chaque regard, chaque geste horripilaient notre bon protagoniste.
Tim en avait bien vécu des aventures au sein du camps, et c'était peu dire vu combien de fois il avait failli perdre la vie en raid pour éliminer les rassemblements trop nombreux des mangeurs de cervelles ou encore les missions sauvetages.
Tim en avait vu des inconnus, des connaissances, partir en brancard ou dans le lit de mort.
Tim avait dû achever bien de ses connaissances pour les empêcher de se transformer en ces monstres, et même s'il ne le laissait pas paraître, cela le marquait beaucoup.
Le jeune homme aux cheveux bleus resta au sein du camp quelques semaines, une période hors-temps où la peur de mourir avait totalement quitté le corps des adolescents du refuge.
Puis, les saintes paroles de Sainte-Marie commencèrent à changer, devenant beaucoup moins favorable à la survie du camp. La tragédie semblait remplacer l'espoir.
Tim était intimement convaincu que son séjour à son lycée était bien trop idyllique pour perdurer... Et, il se maudissait de penser ainsi mais il avait raison.
Nico et les personnes dans son genre multipliaient les erreurs, fragilisant quelque peu l'harmonie du camp. Les rassemblements zombiesques étaient de plus en plus nombreux, décontenançant la Garde.
Un jour, les défenses finirent par sauter, et les morts-vivants infestèrent les différents cercles jusqu'au camp principal et ont tout détruit sur leur passage. Causant la terreur et l'épouvante.
En peu de temps, tout fut ravagé.
Ce fut la boucherie de Sainte Marie qui débuta le déclin du camps des Jeunes.
Ensuite, Wen décéda pour sauver Tim, pris de toute part en désirant secourir un enfant pour la ramener à sa grande sœur de son âge. Le brave blond avait soufflé en guise d'ultimes paroles :
« Pour un ami, ce noble héros qui aurait fait de même 1000 fois s'il l'aurait pu... » .
Nico Treffenspeler ne cessa pas pour autant de l'insuporter, il laissa mourir Tara Braw, une jeune femme, sûrement la plus battante de toutes présentes sur camps, que Tim affectionnait plus particulièrement.
Tim était désormais dans un petit camp au nord du lycée, en pleine anarchie. Entre les grognements bestiaux, les cris de jeunes terrifiées, les légers secousses, les effondrements élevant la poussière, Tim ne s'en sortait pas très bien.
Il prit le minimum de ressources qu'il pouvait se permettre dans cette anarchie la plus totale, et prit la décision d'abandonner les lieux. Peine perdue de rester, son havre de paix avait disparu à jamais...
Des complications s'accumulèrent sur son chemin, mais au final, il réussit à s'échapper de son Lycée. À l'extérieur, il a couru jusqu'à la grille arrière, et s'avança jusqu'à une petite marche non loin et mit fièrement son pied droit dessus, remettant le sac correctement sur ses épaules. Tim était de retour à sa vie de vagabond survivant durant l'Apocalypse !
Les semaines ont passé, les cheveux et la barbe ont poussé et foncé, perdant les couleurs de sa teinture, les cernes s'étaient quelques peu creusées, les vêtements ont accumulé les haillons. La situation de vivres et d'eau était stable. Le jeune survivant se débrouillait toujours pour trouver un endroit plus ou moins tranquille pour passer la nuit, dormir ou du moins se reposer.
Sous cette situation critique, il n'osait plus vraiment dormir. Il restait méfiant, dormant d'un œil.
Son séjour harmonieux au lycée lui manquait, il s'y sentait bien et pouvait y dormir sur ses deux oreilles...
Désormais, il était de nouveau seul et se méfiait de quiconque traversant sa route. Il rencontrait deux types de personnes: Les personnes solidaires ou en détresse, et les gangs prêts à tout piller sur leur passage.
Tim Velach devait se déterminer un but dans cette Apocalypse, trouver une quelconque motivation, s'il ne voulait pas mourir d'ennui. Et, il l'avait trouvé: retrouver Aurélia Piker, sa meilleure amie, habitant de l'autre côté de la ville.
Tim était désormais devant sa porte, à deux doigts de découvrir la vérité.
C'était une petite maison, simple, modeste, à briques rouges, quatre fenêtres bleues, une porte blanche anciennement majestueuse.
Son image actuelle était loin de celle de ses souvenirs.
La maison des Piker semblait abandonnée, délaissée de toutes entretiens, et effondrée à un endroit. Les fenêtres du bas étaient brisées, celles du haut intactes. Un mal pour un bien !
Il ouvrit la porte d'un geste net et silencieux, ce fut la pénombre et le silence total qui l'accueillirent.
Comme l'extérieur, du peu qu'il apercevait, l'intérieur semblait tout aussi abandonné.
La poussière et les toiles d'araignées polluaient les pièces, et le canapé était férocement troué et déchiré. Tim espérait fortement que c'était Yooshy, le chien des Piker, auteur de ce tel carnage.
Avec une démarche silencieuse et méfiante, le jeune survivant explora la maison d'une quelconque signe de vie... ou de mort. Et, si jamais cela s'avérait positif, il devra courir loin !
Il se tourna successivement vers l'étage, et plus précisément vers la chambre de sa meilleure amie. Une chambre rose sur tous les plans, une chambre très girly, s'il pouvait dire !
Mais une chambre... vide.
Aurélia, qui était une personne droite et maniaque, serait horripiler de voir sa chambre en ce désordre monumentale. Même l'imposant ourson en peluche du premier amour de sa meilleure amie, très important pour elle, était troué en son ventre d'une coupure nette, des peluches sortaient de l'orifice.
Puis, il y eut un fracas bruyant provenant du rez-de-chaussée. Ainsi que de la précipitation.
Tim Velach sortit discrètement de la chambre, une oreille en direction du bas de l'escalier. L'agitation perdurait encore jusqu'à s'arrêter succinctement.
Il attendit pour être sûr et s'apprêta à assouvir son pic de curiosité et descendit sans un bruit.
Un bruit de respiration agitée essayant d'être contrôler se faisait ressentir dans le petit bureau à sa gauche, clôturant le couloir.
Tim, en un geste brusque et délicat, prit la chose par le cou afin de la maîtriser.
Intérieurement, il fut soulagé, c'était un humain.
Mais pas n'importe lequel, c'était Nico Treffenspeler. Quel mauvais Karma !
Une vague de colère s'anima soudainement en lui, se traduisant par une forte envie de l'étrangler.
Il battit faiblement les mains pour repousser vainement l'étreinte de Tim, et supplia d'une voix plaintive, baisse et entrecoupées :
— Non Tim !... S'il te plaît, non !... Tim... arrête !... Ils sont là !!
Qui ça « ils » ?
Hélas, le temps manqua pour la question se siégeant aux bords des lèvres. Des bruits de pas effrénés se firent retentir.
En se reculant, même prudemment, Tim écrasa un morceau de plastique, ce qui résonna bruyamment dans ce silence total. Hum, grillé ! Tim t'es vraiment le pire des idiots !
Les morts vivants furent alerté et, en grognant de manière bestiale, se précipitèrent sur Tim et Nico.
Ils eurent juste le temps de sortir de la pièce avant d'être encerclés.
Une course poursuite débuta dans toute la maison. Les morts vivants étaient six, prêts à tout déchirer - et ceci n'était pas qu'une métaphore !
Nico et Tim furent même séparés, et cela purent les conduire à leur perte. Ce n'était pas si bien dire, ils n'avaient jamais frôlé la mort d'aussi près.
Tim était dans un coin du salon, encerclé de tous les côtés, les morts-vivants prêts à lui ôter la vie.
Nico, le fin et malicieux blond platine, quant à lui était pris au piège dans un placard, auquel il tentait de s'agripper aux parois coûte que coûte. Les morts-vivants tentaient de le tirer par les pieds pour le sortir, ou le dévorer, alors le jeune Treffenspeler tapait frénétiquement les jambes pour les repousser.
Mais c'était vain. Ce fut Tim qui réussit à se libérer de ses deux poursuivants et demi - l'un n'avait plus de jambes et rampait sur le sol - en les écartant.
Il explosa la tête d'un des deux dans un petit lampadaire, et pour le demi, sa tête fut explosée par son pied. Pour le dernier, Tim mit ses mains au sol et lui envoya deux coups de pieds. Le zombie chuta et le jeune Velach lui écrasa la tête au sol.
Il se frotta les mains en soupirant de soulagement:
— Ah... Une bonne chose de faite !!
Puis, il revint immédiatement à la réalité, face au cri de détresse de son am... Rival!
Tim ne lui dirait pas mais à l'écoute de sa voix suraigu ; une unique pensée, peu sympathique, traversa son esprit: « Mon Dieu, mais quelle voix de pédale ! »
Alors, il partit à sa rescousse. Tim s'arma de la première chose qui pourrait lui servir d'arme, s'élança vers eux, et les frappa en un geste circulaire.
Deux têtes explosèrent à l'impact.
Tim écarta le dernier et tendit sa main à Nico qui ne se laissa pas prier pour la prendre.
Un mur s'affaissa, débouchant une horde de de morts-vivants. Ils étaient alerté par l'animation, continuant de les attirer.
Nico l'éclata, et les deux jeunes lycéens montèrent à l'étage. Mais il était trop tard, les zombies étaient déjà à leur trousse.
Ils se retrouvèrent rapidement encerclés dans la chambre d'Aurélia Piker, donnant sur le jardin derrière la maison.
Les zombies approchaient de plus en plus, l'oxygène leur manquait.
Nico perdait de plus en plus son calme, braillant des « Tim, TIM! ON FAIT QUOI ??!! »
Tim regardait autour de lui. Il était calme, regardant la scène d'un air absent, comme s'il regardait la scène avec un regard extérieur, comme si le temps s'était arrêté et que les instants duraient des éternités.
Ils étaient obligés de sauter par la fenêtre, tant pis s'ils n'en survivraient pas.
Mais un détail occupa l'esprit de notre jeune protagoniste: Le journal intime d'Aurélia Piker était ouvert, par terre. La dernière fois qu'elle avait écrit datait de la veille.
Dans son élan, il arracha la page, et pris Nico sous son aile et foncèrent dans la fenêtre.
Les morceaux de verre volèrent, explosant en mille morceau.
Ils restèrent ainsi suspendu dans les airs durant quelques instants qui leur parurent une éternité, balayant leurs quatre membres.
Avant de retomber tout juste à la limite du trampoline, manquant la violente chute de peu.
Les premiers zombies basculèrent par dessus la fenêtre.
Le bruit de la chute était bruyant, cela allait sans nul doute alerter davantage de morts-vivants.
— Ils ne vont pas tarder à se réveiller... souffla Tim, en emportant Nico dans la direction opposée.
Les deux jeunes lycéens, avant que l'Apocalypse ne détruisent leur vie évidemment, fuirent le plus loin possible de cette menace mortelle.
Tim Velach et Nico Treffenspeler réussirent à semer les morts-vivants et à débusquer un lieu pour dormir. Bon, ce n'était pas du luxe, mais notre jeune protagoniste avait l'habitude.
C'était une mezzanine dans un vieux magasin de culture japonaise, sur les abords de Marryslauw, ce n'était pas terrible mais ils étaient au chaud.
La nuit était calme, il n'y avait aucun bruit, aucune menace. Parfait, ils pouvaient souffler, plus rien n'en voulait à leur vie... pour le moment.
Ils parlaient peu, mais parlaient bien. À croire que finalement, ils arrivaient à s'entendre.
Hélas, ce fut d'une courte durée.
La haine qu'éprouvait Tim à l'égard de Nico était toujours aussi présente, il ne manqua donc pas de parler de Lucius, celui qui l'aimait et que cet esprit malicieux avait essayer de lui prendre. Essayer, il avait peut-être réussi.
Nico en jouait, Lucius a toujours nié en prenant son double pour un paranoïaque. Tim ne sera peut-être jamais, mais il y a une chose qu'il pouvait être sûr: Il y avait eu une nette ambiguïté entre les deux.
Mais de la part de qui, ça, il ne le savait point. Peut-être même des deux...
La haine qu'il éprouvait à son égard fut ravivée rien quand y songeant de nouveau.
Tim Velach lui sauta dessus en hurlant comme un animal, beuglant des insultes sans queue ni tête, la tête rouge de colère, à deux doigts de l'étrangler.
Nico Treffenspeler, quant à lui, essayait de se débattre piteusement, ne cessant de supplier avec pitié son adversaire de le lâcher, usant de tous les arguments possibles sur l'humanité et la solidarité pour s'en sortir.
Le visage du jeune blond était rouge écarlate, les yeux brillants de crainte et d'impuissance, manquant peu à peu d'oxygène. Ses mains continuaient d'effectuer une pression pour retirer celle de son bourreau. Une pression de plus en plus faible... Faisant écho à son intonation de voix qui s'affaiblissait également...
— Tim, rien n'effacera ce que j'ai pu faire ou non... Je suis tellement désolé, arrête s'il te plaît...
— NON !! TU L'AS TENTÉ, DÉMON !!!
— Je suis désolé, Tim, et je m'en voudrais toujours d'avoir voulu prendre ce qui ne m'appartenait pas... et qui faisait le bonheur des autres...
— Trêve de bavardage.
— Tim, je ne te demande pas de me pardonner. Mais regarde ce que tu t'apprête à faire, tu comptes vraiment tuer un être vivant de tes propres mains ?...
— Nico... murmura Tim dans sa voix manquant de se briser, perdu entre un mélange d'émotions naissantes.
— Voudrais-tu une mort sur la conscience ? Une mort supplémentaire, humaine qui plus est, de ton gré...
— Treffenspeler...
— Serais-tu prêt à renoncer à tout tes principes bienveillants et fraternels ? Arrêter une vie humaine de ton gré... Quel plaisir, quel bénéfice, en tirerais-tu ?
— Arrête ! Tu tiens vraiment à ce que je t'épargne !...
Nico perdura quelques ultimes instants ses propos pour faire revenir Tim à la raison.
Tim, résigné, finit par lâcher lourdement Nico.
Mais le rattrapa de justesse, avant qu'il ne s'écrase au sol.
— Nico, tu as raison. La vie humaine est précieuse, surtout maintenant. Je ne peux me permettre d'achever la tienne juste pour une histoire de cœur, juste par jalousie...
Ils se prirent dans les bras, animés par une affection soudaine.
Tim se rappela de la page qu'il avait arraché du journal de sa meilleure amie Aurélia. Il s'empressa de la sortir de la poche, et essaya de la rendre la plus potable possible.
Il remarqua la lettre qu'elle avait rédigée, et s'empressa de la lire à haute voix pour en faire partager avec Nico :
« Bonjour cher inconnu, cher ami, cher Tim si tu parviens à cette lettre,
Pour faire court, j'ai réussi à longuement survivre de l'Apocalypse avec mes parents et ma petite sœur Marlène. Nous avons vécu en silence, repliés à l'étage.
Cependant, il y a cinq jours, la réserve de vivres commençant à manquer pour nous quatre, mes parents sont partis nous réapprovisionner. Ils m'avaient confié que s'ils ne rentraient pas le soir même, que je ne devais plus compter sur eux...
J'ai survécu trois jours avec Marlène, usant une bonne partie des réserves.
J'ai pris conscience que mes parents ne reviendront plus, rassurant ma sœur, et j'ai pris la décision de mettre les voiles. Je m'en vais retrouver l'autre partie de la famille, chez mon oncle, à Kaéslauw. Je sais, c'est loin, mais pour notre survie, nous ne pouvions plus rester ici.
Je m'appelle Aurélia Piker,
Et je m'en vais retrouvé Martin Piker, à deux régions d'ici. »
Nico souligna qu'elle avait pensé à Tim, qu'il trouvait ça touchant et démontrait leur véritable amitié.
— C'est mignon qu'elle ait pensé à toi. Il faut qu'on l'a retrouve, et vite ! On pourrait même la rattraper !
Ils étaient sur la même longueur d'ondes, ils avaient trouvé leur nouvel objectif.
Et, ils comptaient bien se serrer les coudes pour y parvenir !
Ce geste fraternel et ces mots scellèrent leur début d'amitié, ou plutôt d'entraide durant cette Apocalypse, comme des frères d'arme.
Tim Velach et Nico Treffenspeler comptaient fermement retrouver Aurélia Piker,et ainsi assembler ces ultimes figures familières avant qu'il n'y est plus rien à sauver...
Tim Velach a choisi de laisser vivre Nico plutôt que dans finir avec lui, soit de respecter ses principes en lui accordant le pardon au lieu d'assouvir la colère qui le rongeait et lui infliger une mauvaise conscience.
Tim Velach a mit sa jalousie de côté pour choisir quelque chose de plus beau encore, la solidarité.
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