Partie 2
Le lendemain, lorsque je me réveillai, les images de cette nuit me revinrent petit à petit. Avais-je rêvé ou l'avais-je vraiment vécu ? Je sortis de mon lit, ouvris les volets, et le réflexe que j'eus fut d'aller vérifier si la porte de la cave était encore ouverte ou fermée. Lorsque j'arrivai, elle était fermée.
BAM ! BAM ! BAM ! On frappa à la porte d'entrée. Je sursautai : mais qui pouvait bien venir me rendre visite à une heure si matinale ? J'allai ouvrir la porte, le visiteur se trouvait être le notaire de la ville. Louis-Joseph de le Lande était un vieil homme grand et antipathique. Il parlait toujours d'une voix monotone et regardait les gens avec un air mauvais. Je le fis entrer et le conduisis dans le salon. Je lui servis une tasse de thé et nous nous installâmes sur les divans pour discuter. Il avala une gorgée de thé et déclara :
« Vous devez quitter ce manoir au plus vite ! »
Je lui fis savoir que je ne comprenais pas sa requête ; il m'expliqua alors plus en détails. Il m'apprit que, selon des rumeurs qui circulaient en ville, le domaine serait hanté. L'ancienne propriétaire avait été tuée et le coupable n'avait jamais été retrouvé. Je ne lui fis pas part de mes aventures de la nuit dernière, ne voulant pas lui donner un prétexte de plus pour me mettre dehors. Mais un horrible pressentiment me saisit : si le manoir était bel et bien hanté, alors le spectre que j'avais vu était réel...
Le notaire ne resta pas très longtemps chez moi, prétextant une affaire urgente à régler. Je restai une heure à réfléchir à ce qu'il venait de me dire, puis je partis faire un tour en ville. Je déambulais dans les rues en essayant de ne penser à rien. Je me rendis dans un café et commandai un café au lait sans sucre. En sortant de l'établissement je croisai un paysan ; nous parlâmes quelques instants ensembles : j'avais l'impression que je pouvais me confier à lui. Je lui dis que j'habitais le manoir de briques rouges en périphérie de la ville. Je lui décrivis également l'apparition de cette nuit et les recommandations du notaire.
« Ne faites pas attention à ce que dit ce vieux bougre ! me conseilla-t-il, il n'a plus toute sa tête. La chose que vous avez cru voir devait être un rayon de lumière qui passait entre vos volets. »
Je me souvins alors qu'il y avait, en haut d'un mur de la cave, une ouverture fermée avec des barreaux à travers lesquels passaient les rayons de la lune. Le paysan avait raison, j'avais sûrement imaginé toute cette histoire. Confiant, je rentrai chez moi.
Ma journée se passa normalement sans qu'aucun événement bizarre ne vienne perturber mon petit train-train quotidien.
Cependant, chaque soir, je revoyais la silhouette blanche passer dans le couloir devant le salon. Et chaque nuit, j'entendais des craquements dans les murs et le même cri sinistre que la nuit de mon arrivée. Comme si quelqu'un essayait de m'apeurer pour me faire quitter le manoir. Tous les matins, le notaire revenait à ma porte pour m'inciter à partir. Je vécus ainsi plusieurs mois. Mais plus les jours passaient plus je sentais que la folie m'envahissait. Était-ce vraiment de la folie ou l'effet de la solitude ? Alors par une chaude journée d'été, je fis mes bagages et repartis vers Paris, ma ville natale, pour ne jamais revenir dans cette commune maudite. Jamais !
FIN
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