L'Etrange Histoire de Robert et Roberta

Il était une fois dans une grande forêt deux robots. Le premier s'appelait Robert, il était âgé de deux années-lumière, c'était en effet ainsi qu'on comptait l'âge des robots ici. La deuxième se prénommait Roberta, âgée de sept années-lumière, c'était la bestie de Robert. Ce dernier avait une tête carrée, un sourire immense car il ne pouvait afficher d'autre émotion que la joie. Ainsi, il semblait toujours nager dans le bonheur le plus complet. Ou plutôt marcher, car comme tout autre robot qui se respecte, Robert ne savait pas nager. Sur la tête, il n'avait que trois cheveux, trois antennes wifi dressées vers le ciel.

Robert avait deux bras et aussi deux jambes qui lui donnait une forme humanoïde. Mais ses membres n'étaient en fait que de simples bâtons au bout desquels un objet faisant office de pied ou de main avait été accroché. Ainsi, son premier bras, le gauche, se finissait sur une main de Playmobil. Le droit, lui, avait une trichette, une fourchette comportant trois dents, et non quatre. L'un de ses deux pieds était en fait une roue tandis que l'autre ressemblait à une petite bille.

Son amie Roberta lui ressemblait sans lui ressembler. Elle aussi était humanoïde, avec autant de jambes et de bras, une tête aussi, mais la sienne avait la forme d'un triangle renversé de telle sorte que la pointe lui faisait office de cou, son visage ne souriait jamais, car elle était toujours énervée, c'était écrit dans son programme. De la même façon que son ami, elle ne pouvait pas changer d'émotion. Elle n'avait que deux cheveux en ficelle, qui tombait de chaque côté de son triangle, euh... de son visage ! Elle, elle avait un couteau à la place de sa main gauche, et une courgette à la place du pied droit ! Son pied gauche ressemblait à une pomme de terre. Et comme Robert, elle avait une trichette pour main droite.

La grande forêt dans laquelle ils se trouvaient ce jour-là était très grande, très belle, très verte. Et surtout très inconnue. Les robots sortaient rarement de la ville, et c'était donc la première fois que Robert et Roberta la quittaient pour entrer dans la forêt qui la bordait. C'était si mystérieux, si nouveau pour eux, ils étaient émerveillés.

Mais rapidement, ils découvrirent une dure réalité. Ils avaient faim. Très faim. Leurs estomacs robotiques criaient et criaient. Ils devaient manger. Mais ici, pas de restaurant à tous les coins de rue ! Il fallait chercher pour trouver de quoi se nourrir.

Et ils ont cherché.

Ils finirent par trouver des baies, grosses, rondes, équipées d'une étiquette sur laquelle il était écrit « pas empoisonné ». Guidés par leur faim, les deux amis ne se méfièrent pas du tout. Et n'était-ce pas écrit qu'ils ne risquaient rien ? Pas empoisonné signifiait qu'ils pouvaient manger, c'était comestible, il n'y avait pas à réfléchir !

Robert mangea alors la première baie.

Mais ce n'était pas une baie ! Non, non, non ! Pas du tout.

A peine l'eut-il avalé qu'un poil lui poussa sur la tête. Ne songeant pas une seule seconde que ce poil radioactif puisse être dangereux, Robert le tira, et il explosa aussitôt.

BAOUM !

Le pauvre robot éclata de la même façon que la baie-bombe qu'il avait mangé sans se méfier sous les yeux terrifiés de son amie Roberta. Les bâtons-bras de Robert, ses trois antennes, sa trichette, sa roue, sa bille et sa main de Playmobil. Tout ce qui faisait de Robert un robot avait volé en éclat et était retombé au pied de Roberta.

Dévastée, la robote fit tout ce qui était en son pouvoir pour le reconstruire. Et elle le reconstruit. Robert le robot était de nouveau Robert le robot. Ou presque : Roberta l'avait remonté à l'envers !

Désormais, sa tête était sur le côté, attaché à son corps par une oreille, les trois cheveux-antennes sur l'autre oreille, tendues plus du tout vers le ciel, devenant donc parfaitement inutile. Sa trichette remplaçait maintenant sa tête, et la bille prenait la place de la trichette. Son bras à la main de Playmobil était monté à la place de sa jambe gauche. Seule la roue était encore au bon endroit.

Lorsqu'ils virent le résultat, Roberta s'énerva contre elle-même avant de se répandre en excuse. Par compassion avec son ami, elle se reconstruit elle aussi, jusqu'à placer un de ses yeux sous sa bouche. Sa trichette était en antenne sur sa tête, elle n'avait plus qu'un pied, la pomme de terre. Ses deux bras étaient donc maintenant finis par une courgette et un couteau.

Les deux amis ainsi reconstruits et heureux d'être ensemble purent rentrer chez eux dans la ville.

Tout est bien qui finit bien.

°°°

Un grand merci à mes amis du bafa qui ont inventé cette histoire avec moi !

Neguet

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