Milkshake fraise

Ils revinrent une demi-heure plus tard, tellement mouillés que Jimin pouvait sentir les gouttes d'eau couler entre ses fesses. Non pas qu'il ait quelque chose contre le fait de sentir quelque chose dans cette partie de son anatomie, mais l'eau glacée, très peu pour lui.

Il était monté à l'étage pour passer d'autres vêtements, sans prendre de douche chaude, le gaz ayant été coupé par précaution par la ville. Namjoon s'était changé à la vitesse de l'éclair et s'était précipité au rez-de-chaussée, car Charly était un peu trop proche à son goût du nouveau professeur.

Jimin n'avait même pas eu le temps de lui faire remarquer que sa tenue n'était pas la sienne.

Dans la précipitation, il avait enfilé le jogging noir de son cousin qui lui arrivait aux mollets et un sweat rose bonbon, sur lequel était inscrit "I'm a Queen " en sequins argentés, qui menaçait d'exploser aux coutures sous la pression des muscles.

Yoongi, qui attendait que Jimin lui trouve des fringues pour se changer, le regarda passer comme si un troisième œil venait de lui pousser sur le front, avant de secouer la tête, l'air navré.

- Il a un pet ton cousin, non ?

- Si tu savais, déclara Potter qui avait trouvé refuge dans la chambre de son maître face à toute cette agitation très mauvaise pour son karma.

- On se passera de ton avis, lui répondit Jimin, qui fouillait dans son dressing qui croulait sous les fringues.

- Qu'est-ce que tu dis ? dit Yoongi, dont il sentit le souffle sur sa nuque.

Il sursauta violemment et fit un pas de côté, mais marcha sur l'une de ses chaussures qui trainait au sol, ce qui lui fit perdre l'équilibre.

Il se retrouva, sans vraiment comprendre comment, enfermé dans les bras du shérif qui l'avait retenu dans sa chute.

- Vas-y, c'est le moment, chope-le, hurla Potter.

Jimin se sentit rougir. Il aurait aimé cacher son visage de ses mains devant ce regard qui détaillait ses lèvres, puis ses yeux avec ce qui lui sembla un soupçon de désir.

- Tu es maladroit, Park Jimin, susurra Yoongi dont il sentit l'haleine mentholée venir mourir sur ses lèvres, avant de le remettre sur ses pieds et de lui arracher des mains, le jean et le sweat qu'il avait sortis à son intention.

Il sentit un grand froid quand il s'éloigna de lui.

- Mais saute-lui dessus, ducon ! Tu veux une invitation sur carton !!

- Putain, je vais me le faire, déclara Jimin en jetant un regard assassin au chat qui secouait la tête d'un air navré.

- Ce serait avec plaisir, mais là, on n'a pas le temps pour que je te fasse grimper aux rideaux, bébé.

- Mais pas toi !! LUI !!! dit-il en pointant le rouquin du doigt.

Yoongi le regarda et pencha la tête sur le côté, avant de se diriger vers la porte.

- Tu vas vraiment sortir avec "prof" ?

- Je ne vois pas en quoi cela te concerne Yoongi.

- Qui sait...

- Bon, tu l'as compris le message, là ? Je te fais un dessin ?

Jimin resta la bouche ouverte, incapable de prononcer un mot alors que le shérif disparaissait dans le couloir.

- Allô la Terre, allôooooooooooooooo.

- Ça va, ta gueule, je ne suis pas sourd.

- Permets-moi d'en douter, car vu comment tu t'adonnes au plaisir solitaire...

Jimin attrapa la basket sur laquelle il avait trébuché et la jeta vers l'armoire sur laquelle Potter était perché.

- Loupé.

De rage, il sortit et claqua la porte avant de s'appuyer contre celle-ci, le souffle court. Min Yoongi venait de lui faire des avances à n'en pas douter, mais il connaissait sa réputation de Don Juan, et même si son corps se tendait déjà à l'idée de se laisser aller à une partie de jambes en l'air avec lui, il ne pouvait ignorer la douleur de son cœur en pensant qu'il ne s'agirait que de cul pour le shérif.

....

Jimin regagna le rez-de-chaussée, le cœur et l'esprit partagés de sentiments contradictoires.

Les feux dans les cheminées avaient été réanimés et la totalité de sa petite ménagerie se trouvait côté café.

Taehyung était assis dans un fauteuil, Tannie sur les genoux, et somnolait sous un livre qui cachait son visage, nullement incommodé par le vent qui hurlait à l'extérieur.

Le barrage de fortune devant la porte vitrée brisée, avait été renforcé par des cartons qu'il reconnut comme étant les emballages des aliments pour les animaux qu'il avait stockés dans leur pièce attitrée dans l'optique de les jeter.

Namjoon était passé de l'autre côté du comptoir et semblait vouloir préparer une boisson chaude à Charly qui le regardait, assise sur l'un des tabourets.

Il se demandait d'ailleurs ce qu'elle faisait là.

Il ne put s'empêcher d'avoir une sueur froide quand il vit les paluches énormes de son cousin se poser sur sa machine à expresso italienne dernier cri qui lui avait coûté une blinde.

Il se précipita vers lui quand il l'entendit jurer.

- Quoi, qu'est-ce que tu as cassé ? demanda-t-il.

Namjoon lui lança un regard torve.

- Mais rien !! La confiance règne.

- Mouais, je te connais.

- Je voulais juste faire du café pour tout le monde.

- Laissez, je vais le faire, les coupa Charly. Pour vous remercier de m'accueillir.

- Pas de souci, Charly, répondit Jimin en se demandant une fois de plus ce qu'elle faisait là.

- Je l'ai amenée ici parce que j'ai senti que la situation allait empirer, c'est mon instinct de pompier qui me l'a dicté.

- Ah, ton instinct de pompier...Bien, bien.

Charly, qui regardait son cousin amoureusement, poursuivit.

- Oui, Namjoon a un instinct incroyable, il m'a sauvé la vie, dit-elle en soupirant, la tête posée sur ses mains avec le regard d'un panda sous valium.

Jimin mit un doigt dans son oreille et secoua très fort, se demandant s'il n'était pas victime d'hallucinations auditives.

- Bien, bien, je vous laisse alors...

- Ils sont en rut ? demanda Yoongi dans son dos.

Il sursauta et porta une main à sa poitrine.

- Putain Yoongi, merde, mets une clochette que je t'entende arriver, mais celui-ci ne l'écoutait pas.

- QU'EST-CE QUE J'AI DIT LES MIOCHES ? dit-il en s'approchant du comptoir et en attrapant les jumeaux par la peau des fesses. Barrez-vous de là et laissez ce poisson tranquille, en leur enlevant la canne à pêche qu'il avait fabriquée avec un cintre, une ficelle et un trombone.

Jimin se précipita et s'accroupit devant l'aquarium dans lequel Ignace tournait en rond en jurant en portugais, souvenirs de ces jeunes années en Amazonie brésilienne.

- Ça va, Ignace ?

- Laissez-moi tranquille !!!

- Ok, ok, répondit Jimin en se relevant et en mettant les mains devant lui en guise de paix.

Yoongi, derrière lui, continuait de hurler sur les gosses qui partirent sans demander leur reste.

Le shérif passa la main dans ses cheveux encore humides, faisant buguer Jimin un instant.

- On a un problème. Ton pote a pété un câble.

- Hein ? Qui ? Hoseok ?

- Viens voir, dit-il en attrapant le bras de Jimin et en le traînant devant l'enclos où le blogueur était prostré, en larmes, Fleur dans les bras.

- Pitié, dis-lui de lâcher Fleur ou je le bute, s'écria Max qui ne cessait de taper de la patte arrière, les oreilles dressées, prêt à en découdre.

- Il ne va pas la bouffer ta Fleur, répondit George, les bajoues pleines de nourriture.

- Non, par contre, il risque de la noyer avec ses larmes, commenta Spot.

- Je vais bien, murmura Fleur d'une voix étouffée, mais je commence à crever de chaud là.

- Ça fait vingt minutes qu'il chiale comme une gonzesse, lui dit Yoongi. Je ne comprends rien à ce qu'il baragouine.

Jimin lui lança un regard sévère avant d'enjamber l'enclos et de s'accroupir près de son ami.

- Hobi, c'est moi Jimin, tu veux bien me dire ce qui se passe ?

- Hjjjf jhhgg jloiuu bbgeurr

- C'est du grec ? demanda Paul.

- Je pencherais pour du néerlandais, répondit Spot.

- VOS GUEULES, c'est une situation de crise là.

- Crise, crise, crise, se mit à chantonner le perroquet.

Yoongi observait les couinements et autres réactions des animaux, les sourcils froncés.

- Hobi, donne-moi Fleur, tu l'étouffes et explique-moi ce qui se passe.

- Jhkjuuyu kkkisss buhuhqb.

- Oh putain, il me soûle, déclara Yoongi avant d'enjamber à son tour la barrière et de s'approcher.

Il colla une grande claque dans la nuque de Hoseok qui, de surprise, ouvrit les bras et lâcha Fleur qui se réfugia derrière Jimin avant d'être entourée des autres.

- Maissssssssssssss, se mit-il à chouiner.

- Mais ça va pas non, ça t'arrive de faire preuve de délicatesse ? s'écria Jimin.

- Seulement quand on me le demande, répondit Yoongi avec un sourire sexy.

Le jeune propriétaire sentit une bouffée de chaleur l'envahir, mais déjà Hoseok se précipitait dans ses bras, continuant de baragouiner un dialogue incompréhensible.

Taehyung s'approcha en se frottant les yeux.

- Il dit que Jin lui manque.

Les deux hommes se retournèrent vers lui, les yeux écarquillés.

- Tu comprends ce qu'il dit ? demanda Yoongi

Le professeur hocha la tête.

- hklhjkh bghgsuyc hghgfgsfgs.

- Il dit qu'il ne veut pas mourir ici, entouré de l'autre connard et loin de son mari adoré.

- Attends, c'est qui le connard ? demanda Yoongi.

Les deux autres posèrent sur lui un regard entendu.

- Oh putain, je vais le buter.

- Tu ne tues personne !!! Il est en état de choc.

Les animaux étaient assis en ringuette, leurs têtes allant de droite à gauche, comme s'ils suivaient la finale de Roland Garros.

- État de choc, mon cul ! Il n'a même pas été mouillé, il est resté au chaud en train de pioncer.

- GHJghgh lkmlkjklhjjdh bsgsge.

- Il dit que l'état de choc peut se traduire de plusieurs façons, traduit Taehyung.

- Et depuis quand tu parles le Hoseok couramment, toi ? demanda Jimin.

Taehyung haussa les épaules en guise d'ignorance.

- fhjfhjf kljflkjfklfhjb hghhsg.

- Il dit que tu n'es qu'un sombre abruti.

- HEIN ? Attends, c'est lui qui dit ça ou toi, demanda-t-il en plissant les yeux et en se rapprochant dangereusement de Taehyung qui recula d'un pas.

- Je ne suis que le traducteur !!!

- Ben voyons !!

- Bon ça suffit vous deux ! intervint Jimin. Hobi regarde-moi et arrête de pleurer. Tout va bien, le sombre abruti a sécurisé les lieux.

- HEYYY, je suis là !!

- AH ben ça, pour être là, commenta George, s'attirant les chuts des autres animaux qui écoutaient la scène avec délectation.

- Donc je disais, continua Jimin, sans porter attention aux autres, tu ne risques absolument rien. On a de l'électricité, de la nourriture, on est au chaud et Jin doit être à l'abri à l'hôpital pour prendre soin de ses patients.

Au même moment, Hoseok se mit à hurler quand la pièce fut plongée dans le noir et à travers le deuxième pan de la porte vitrée qui ne possédait pas de volets, une silhouette se dessina en ombre chinoise quand un éclair vint frapper un arbre tout proche.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top