Chapitre 7
Jimin rentra en grelottant : il était loin d'être frileux, mais dès lors qu'il portait des habits humides, même en été il était capable d'attraper un rhume. Par chance, puisqu'il n'était pas très loin du chalet, il fut rapidement dans la salle de bain, sous le jet chaud de la douche. Il poussa un soupir de bien-être et y resta de longues minutes durant. Lorsqu'il en sortit, il avait la sensation d'être un petit gâteau sortant du four et il sourit devant la glace en se coiffant rapidement avant de retourner à sa chambre.
Il avait vécu trop d'émotions fortes pour la matinée, il n'avait plus la moindre envie de sortir avant midi. En effet, puisque la chambre que ses parents et lui louaient ne possédait pas de cuisine et que le chalet n'offrait que les petits-déjeuners et les dîners, il fallait nécessairement manger le déjeuner ailleurs. La station regorgeait de petits restaurants et pour une fois, il songea que sans ses parents, il pourrait essayer les endroits où il avait envie de déjeuner et pas ceux où ses parents le contraignaient à aller.
Il se changea et attrapa son portable dans la coque duquel il y avait un peu d'argent. Ça suffirait largement à payer le repas, aussi quitta-t-il la chambre sans plus de réflexion. Il longea le couloir, descendit les escaliers et traversa le salon avant de pousser la porte de l'élégant chalet.
Dehors, l'agitation était plus conséquente qu'en début de matinée, et s'il y avait bien quelques skieurs reconnaissables à leur tenue, la plupart des gens – des familles surtout – se contentaient de faire un peu de shopping avant d'aller déjeuner. Jimin se rappelait encore toutes les merveilleuses choses qui se vendaient dans ces boutiques qui semblaient sorties d'un conte de Noël : outre les magasins de vêtements, certaines échoppes étaient spécialisées en articles de saison. Autrement dit, à cette période de l'année, l'inventaire était plein de décoration de Noël, de jouets en tous genres, de bibelots adorables, et de tout ce qui ferait rêver quelqu'un capable d'apprécier à sa juste valeur l'esprit de cette fête.
Jimin arriva devant un fast-food qui, installé dans un bâtiment aux airs de maison du père Noël, n'était reconnaissable qu'à son enseigne connue de tous. Il entra et fila commander ; il y avait encore peu de monde, il n'était pas tout à fait midi. C'était morne, et à part quelques familles et amis attablés ensemble en discutant de façon conviviale, il était seul. D'ailleurs, même avec eux dans les parages, il était seul. Tout le monde était réuni, en famille, et lui se complaisait dans son coin morose.
Non sérieux, c'était déprimant.
À la réflexion, il passerait peut-être Noël à suivre ses parents partout où ils allaient, ça serait moins triste : chacun était venu avec à l'esprit l'idée de célébrer au mieux cette fête – c'était évident – et même si lui n'en avait pas envie, il devait bien admettre qu'il jalousait le bonheur qu'il lisait dans les yeux des gens qui l'entouraient. Noël était un moment de partage, pourtant toutes les réjouissances qui l'accompagnaient l'écœuraient au point que même l'esprit de cette fête lui échappait.
Lorsqu'il sortit du fast-food, midi était à peine passé. Il soupira d'ennui, flâna dans les rues de la station, mais une petite demi-heure plus tard, rien n'avait changé : il n'était pas bien ici. Il n'était pas à son aise et rien autour de lui ne l'aidait à se sentir mieux.
Ce fut pour cette raison qu'il passa le reste de son après-midi dans sa chambre au chalet, à jouer sur son portable ou bien à lire. Il s'était ennuyé, mais au moins il n'avait pas songé à Noël. D'ailleurs, il ignorait complètement où ses parents pouvaient bien se trouver et de quelle façon ils fêtaient l'approche du vingt-cinq décembre : en théorie à cette heure, ils étaient probablement sur les pistes, mais avec le réseau, il lui faudrait probablement un bon bout de temps pour s'en assurer.
Par chance, l'heure du dîner fut rapidement là, et enfin Jimin retrouva le sourire. Il avait après tout deux bonnes raisons de se réjouir : d'une part, il allait manger le meilleur plat de la journée et, d'autre part, il allait sans aucun doute être amené à croiser une fois de plus l'inconnu aux cheveux platine.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top