Chapitre 53.2 - La Métaphore

Chapitre Cinquante-Troisième - Partie II

Laura rentrait d'Utrecht. Un petit mariage sur lequel elle travaillait depuis des semaines ; et c'est Louis qui devait être le photographe de la journée. Sauf que ce matin, c'est Oscar qui s'était présenté ; pas Louis.

« Oscar ? s'était étonnée Laura en approchant de la voiture du photographe qui venait de se garer. Qu'est-ce que tu fais là ? Je croyais que ne travaillais pas ce week-end.

-Jusqu'à sept heures ce matin, moi aussi.

-Et Louis ? Il est où ?

-Il ne viendra pas. Il m'a appelé tôt ce matin en me disant qu'il n'était définitivement pas en état d'aller travailler aujourd'hui.

-En état ? C'est-à-dire ?

-C'est-à-dire qu'à mon avis à sept heures du matin, il allait se coucher et je pouvais presque sentir l'alcool à travers le téléphone, si tu vois ce que je veux dire.

-Je vois bien, ouais... avait soupiré Laura. Et t'avais rien de prévu ce week-end ?

-Non, non. C'est bon. T'en fais pas. J'avais rien de mieux à faire.

-Merci beaucoup Oscar. Et tu verras, les petits fours sont vraiment super bons. Ça valait le coup de venir travailler aujourd'hui.

-T'es con, avait ri le garçon en la suivant vers le lieu de la cérémonie. »

La journée s'était très bien passée. Oscar avait été parfait, bien sûr. Mais Laura n'était pas tranquille. Parce que ce n'était pas le genre de Louis d'avoir ce genre de comportement alors qu'il travaillait le lendemain. Ou alors il sortait avec Martijn et ce dernier s'assurait toujours qu'il soit rentré suffisamment tôt pour être présentable à son travail. Sauf que hier soir, Martijn ne devait pas être là.

Alors en quittant Utrecht le samedi soir, Laura avait conduit directement jusqu'à chez Louis. Elle avait tapé le code d'en bas qui n'avait pas changé depuis toutes ces années. Puis était montée au quatrième en montant les marches deux à deux avant de frapper trois petits coups à la porte d'entrée de l'appartement. Louis lui avait ouvert vêtu d'un simple caleçon et au vu de sa tête, il n'était pas réveillé depuis très longtemps.

« Qu'est-ce que tu veux ? Si c'est pour me prendre la tête, je te le dis tout de suite: je suis pas en état.

-Je suis désolée, Loulou. Pour hier soir. Je suis désolée. »

Louis s'était écarté sur le côté pour permettre à Laura d'entrée.

« Tu connais la maison alors je te laisse te faire un café, je vais m'habiller. »

Laura avait posé son sac au pied du porte-manteau et s'était approchée de la cafetière alors que Louis montait l'escalier vers la mezzanine qui abritait sa chambre. Laura avait eu le temps de faire couler le café dans deux tasses que Louis n'était toujours pas descendu. Elle l'avait appelé mais n'avait eu aucune réponse. Alors elle attrapa le plateau qui était au-dessus du micro-onde, y entreposa les deux tasses et finit par monter, elle aussi, l'escalier.

Elle trouva Louis assis sur la terrasse, sur la chaise qui était dans l'angle. Laura posa délicatement une tasse près du garçon et la seconde face à la chaise vide qu'elle finit par occuper. Ils restèrent un moment dans un silence que Louis finit par rompre.

« Je ne t'en veux pas pour hier soir, tu sais ? C'est juste que... Je... Je sais pas du tout où j'en suis par rapport à tout ça et tu m'obliges à y faire face alors que j'en n'ai pas envie.

-Tout ça, c'est Rika ?

-Oui.

-Tu te rends bien compte que vous ne pourrez pas rester dans cette situation indéfiniment ?

-Oui, je sais.

-Tu te rends bien compte aussi que si personne ne fait rien, aucun de vous deux fera le premier pas ?

-Oui, je sais.

-Tu te rends bien compte que c'est pour votre bien, qu'on se mêle de ce qui ne nous regarde absolument pas ?

-Oui, je sais.

-Tu te rends bien compte que vous êtes encore amoureux ? »

Cette fois-ci, Louis ne répondit pas qu'il savait. Il préféra porter sa tasse de café encore fumant à ses lèvres.

« T'aurais quand même pu ramener de quoi prendre l'apéro... T'as vu l'heure ?

-Non, mais t'es sérieux ?

-Quoi ?

-Tu t'en rends compte ou pas ?

-Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que jusqu'ici, je pensais que j'arrivais enfin à passer à autre chose ? Que quand je l'ai vu avec sa combi' noire que j'adore, j'ai eu les papillons qui se sont réveillés dans mon ventre ? Que j'avais envie d'aller expliquer plus ou moins clairement au mec qui était avec elle qu'il n'avait rien à faire ici parce que ça crevait les yeux qu'elle n'avait pas envie d'être avec lui ? Que je voulais que ses sourires, ce soit à moi qu'ils étaient adressés ? C'est ça que tu veux que je te dise ?

-Louis...

-Écoute Laura, dit-il sérieusement en se tournant enfin vers elle. Tu dois comprendre que ce qu'on s'est dit ce soir-là, c'était vraiment violent. Et méchant. On a été méchant l'un envers l'autre.

-Elle s'est excusée.

-Oui. Et moi aussi. Mais c'est pas une raison. Tu sais, c'est un peu comme quand t'es petit et que tu joues au foot sur les graviers. Quelqu'un te pousse sans faire exprès, tu tombes et tu saignes. Bien sûr que le petit va s'excuser, mais c'est pas pour autant que le sang va arrêter de couler et que la douleur va s'estomper comme par magie. Non. Le sang va continuer de couler et tu auras toujours mal. Avec le temps, tu auras une jolie croûte à laquelle il faut faire bien attention. Bien attention de ne pas la perdre. Et le risque, si tu retournes jouer trop vite au foot, c'est que tu perdes ta croûte à cause d'un ballon qui passe un peu trop près de ton genou. Tu comprends ce que je veux te dire ?

-Je crois.

-Tout ce que je vous demande, c'est de ne pas me faire entrer sur le terrain trop vite. Et de laisser le temps à ma croûte de vivre sa petite vie de croûte. Ok ?

-Ok, répondit Laura en hochant la tête puis reprit au bout de quelques secondes. Mais tu viens vraiment de comparer ta relation à un match de foot entre enfants ?

-Arrête. Elle était trop bien ma métaphore. Je suis sûr que tu l'as trouvée super belle en plus, répondit Louis alors que sa voisine de table commençait à rire franchement devant son petit air suffisant.

-Je me suis surtout dit que t'avais pas fini de décuver.

-Ouais... Aussi... avoua Louis en riant à son tour. »

X+X+X+X+X

Mercredi 12 août 2026 - J-56

Je passe ma dernière journée de vacances chez mes parents. Je suis assise dans le jardin, une tasse de thé posée devant moi, un cupcake fait maison par papa et Silena pour mon goûter. Martijn est reparti il y a presque une semaine pour retourner au boulot, il a plein d'idées pour faire venir les jeunes à la galerie à la rentrée, il est super emballé ; et il me manque. Les cousins, eux, sont repartis ce matin. La maison est enfin calme. Ça fait du bien.

Je sais que c'est pas vraiment la fin de l'été mais je peux presque déjà faire un bilan estival. J'ai appris une chose sur les futurs mariées cet été: plus on s'approche du mariage plus tout le monde se sent obligé de nous répéter quarante-mille fois la même chose ; à savoir : « Alors, ça va les préparatifs ? Pas trop stressée ? » avec un sourire de trente secondes qui chasse toute sincérité et naturel dans cette réplique.

Ha. Ha. Ha. Si ! Si, je suis stressée de ouf même ! C'est gentil de demander. Jusqu'à y a un mois, je bossais, je mangeais, je faisais la vaisselle, je préparais ma journée du lendemain (vu que je procrastine de ouf en fin d'année, et pas qu'en fin d'année d'ailleurs...), je dormais aussi (accessoirement).

Puis une fois les cours finis, on a préparé la rentrée prochaine, je me suis occupée de gérer les chèques et versements pour le voyage en Grèce, j'ai dû appeler les parents qui étaient en retard pour les paiements parce que Marlène est partie en voyage hyper tôt et qu'elle ne s'est pas rendue compte que ça allait coincer ; donc elle m'a gentiment demandé de gérer (mais la vraie question est: « pourquoi j'ai dit oui ?! J'y vais même pas en Grèce ! »).

En plus de ça, je passe mon temps à superviser les derniers travaux pour la maison, parce que Martijn n'est pas très dispo en ce moment. Donc je m'occupe de vérifier que toutes les peintures sont les bonnes, que tous les meubles sont ceux qu'on avait commandés, et surtout, je m'occupe d'emballer dix ans de notre vie toute seule. Et aussi, je prépare un mariage.

Alors vous répondre que je suis un peu stressée, ce serait un euphémisme.

Après ça pourrait être pire, je pourrais avoir des enfants sur les bras (le cauchemar...)... Tout en écrivant, je me rends compte qu'Annabeth a fait tout ça avec un bébé dans les bras. À leur mariage, Sissi avait... quoi ? Quatre mois. Mon Dieu ! Mais comment elle a fait ??????? Heureusement qu'elle ne me regarde pas avec un petit air condescendant qui donne l'impression qu'elle aurait oublié à quel point elle était une maman débordée à ce moment-là. Non, Annabeth est gentille et me rassure. Elle. Elle ne me demande pas si je ne suis pas trop stressée. Elle. Parce qu'elle sait que je suis stressée. Elle.

Ai-je précisé que j'ai pris 2kg ce mois-ci (déso' pas déso' maman)... Ça aussi ça me stress parce qu'il faut que je les perde. Absolument. Sinon je vais ressembler à rien dans ma robe. Sauf que ma balance a pas l'air d'avoir la même façon de penser... Malheureusement.

Enfin... Je rentre à Dam demain et il faut encore que:

1) on trouve la chanson pour l'ouverture du bal

2) je finisse mon texte pour mes vœux

3) on finisse le plan de table, la distribution des chambres du château pour ceux qui dormiront sur place (et ça m'arrangerait que Louis et Rika dorment dans la même chambre parce que je vais manquer de lit... Ce qui nous amène au point
          3.1) Demander à Laura où elle est en est dans son plan de rabibochage, car j'ai pas eu de nouvelles depuis la soirée catastrophe au bar.




--- NDA ---

🐣❤️


Petit (grand) chapitre surprise pour vous souhaiter une bonne semaine ! Et aussi une bonne période de préparatifs de Noël. Ma saison préférée de l'année (et je dis pas ça parce qu'on est à 30j. de mon anniversaire 😍)


Je mon souviens avoir bien aimé l'écrire et je fais une spéciale dédicace au petit garçon qui est venu à la pharmacie cet été pour réparer son genou abimé au foot. J'ai eut tout ce chapitre en lui désinfectant sa plaie. Comme quoi on trouve vraiment l'inspiration n'importe où. Cœur sur toi petit bonhomme !! <3


Moi je vous fais des bisous et vais direct au dodo #ExamDemainPremièreHeure,


Je vous aime très très fort,


Uthopie. ⚽️🐥❤️

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