Chapitre 48 - Prêts ?

Chapitre Quarante-Huitième

Louis en avait vraiment plus que marre du temps pourri d'Amsterdam. Ok. Il voulait bien être gentil et sourire devant les touristes qui se plaignaient de la pluie, le tout en leur assurant que le mauvais temps hollandais n'était qu'une légende de vagabond ; sauf que quand il avait passé la journée sous la pluie à cause d'orages alors qu'on était au mois de juin, il avait beaucoup de mal à leur donner tort. Vraiment beaucoup de mal. Et puis en plus, les orages ça rend tout le monde nerveux, et à cause de ça, Louis estimait avoir passé une très mauvaise journée. Du coup, comme sa journée l'avait passablement énervé, il avait demandé à Rika s'il pouvait venir passer la soirée chez elle. Elle avait accepté et ça tombait bien parce qu'il avait quelque chose à lui demander.

« Rika ? fit Louis en entrant accrochant son manteau au bord du miroir de l'entrée. T'es là ?

-Je suis dans la cuisine. »

Louis se débarrassa rapidement de ses chaussures en souriant et attrapa le petit prospectus chiffé qu'il trimballait au fond de sa poche depuis le début de la journée. Il traversa alors le salon pour retrouver Rika. Il s'accouda au comptoir qui séparait la cuisine de la salle à manger et tenta d'aplatir le prospectus qu'il avait dans les mains pour le rendre présentable.

« Qu'est-ce que c'est ? demanda Rika en se tournant vers lui.

-Une pub.

-Mais encore...

-Regarde !

-C'est pour... Une chambre d'hôte ? s'étonna-t-elle en parcourant la feuille d'un regard. Pour quoi faire ?

-Pour nous. J'avais pensé qu'on pourrait peut-être partir le dernier week-end de juin. On a qu'un tout petit mariage, et Oscar m'a assuré qu'il pouvait assurer seul.

-Le dernier week-end de juin..., réfléchit Rika en rendant la feuille au garçon. Ah oui, mais ça ne m'arrange pas trop ça, Louis... J'ai toujours des tonnes de rendez-vous avant les vacances.

-Mais je te demande pas de prendre une semaine entière. Juste un samedi.

-J'entends bien Loulou. Mais... Écoute... Tu veux pas plutôt qu'on fasse ça en août ? Ou septembre ?

-Non.

-Louis...

-Tu me demandes. Je te réponds. Non, je ne veux pas qu'on fasse ça en août. Ni en septembre d'ailleurs. Je veux qu'on fasse ça le dernier week-end de juin.

-On aura tous les deux moins de boulot après l'été, Loulou. Je t'assure que ça sera plus sim...

-Donc tu comptes pas faire d'efforts ?

-D'efforts ? Louis, je te demande juste de décaler un week-end, qui soit dit en passant est une super idée, vers une date où on sera beaucoup plus libre autant l'un que l'autre. C'est plutôt toi qui pourrais faire un petit effort en admettant que la date n'est pas propice.

-Mais... Putain ! Rika ! Déjà que pour nos six mois, on était chez ma grand-mère... J'espérais que pour nos un an, on fasse quelque chose d'un peu... Marquant.

-Oh...

-Ouais « oh ». T'avais oublié ?

-Loulou...

-M'appelle pas Loulou. T'avais oublié ?

-Non ! Non. C'est juste que... J'avais pas percuté que ça tombait ce week-end-là. C'est tout.

-Ouais... Bien sûr..., souffla Louis en compactant son prospectus en une boule de papier.

-Hé ! Louis. Fais pas la tête. On...

-Bah si ! Si, je fais la tête. Parce que moi, j'avais vraiment envie de partir.

-Je sais. Je sais, mais c'est compliqué à cette date-là. Ecoute, ça veut juste dire qu'on partira plus tard. C'est pas aussi grave que ça.

-Si ! Si c'est grave. Parce que toi, tu t'en fous ! cria-t-il en lançant la boule de papier vers Rika.

-Mais non ! Bien sûr que non je ne m'en fiche pas.

-Si ! Et ça fait des mois que c'est comme ça ! Dès que je te propose quelque chose juste tous les deux, t'as toujours mieux à faire ! Sauf si c'est pour aller s'enfermer dans un musée ! Là par contre, y a quelqu'un ! Mais moi, ça commence sérieux de me casser les couilles tes musées à la con ! J'ai envie d'autre chose Rika ! Mais ça, tu t'en fous !

-Et t'as envie de quoi, Louis ?! »

Rika avait crié. Et ça avait coupé court aux cris de Louis. Elle s'était plantée juste devant lui, avec un air de défi dans le regard qui n'était pas habituel et n'avait comme unique but de le provoquer.

Louis savait très bien ce que Rika voulait dire. Parce qu'elle connaissait la réponse à sa question ; ils la connaissaient tous les deux. Parce que Rika venait de soulever un sujet qui, petit à petit, jour après jour, était devenu tabou entre eux.

« Tu ne veux pas vraiment qu'on ait cette discussion.

-T'en es bien sûr ? Parce que moi, au contraire, je pense que j'ai très envie d'avoir cette discussion avec toi. Mais alors vraiment très envie de savoir ce que tu veux. Dis-moi, Louis.

-Frederika...

-Y a pas de Frederika qui compte. Réponds-moi. Maintenant.

-Non. Non, je ne vais pas répondre à cette question.

-Dis-le moi Louis ! continua de crier Rika en le bousculant.

-Non.

-Dis-le !

-Je veux qu'on couche ensemble ! Ça y est ! C'est bon ?! T'es contente ?! Tu as entendu ce que tu voulais ?! J'en peux plus ! J'en ai marre !

-Louis ! Je croyais que tu me comprenais !

-Mais je te comprends ! Je comprends ! Ce qui n'empêche pas que moi, j'en ai envie ! Très envie et...

-Et c'est pour ça que tu m'as emmenée à Larbeek ?!

-Quoi ?! Mais c'est quoi le rapport ?!

-C'est quoi le rapport ?! répéta-t-elle en haussant encore le ton. Mais le rapport, Van Den Wall, c'est que tu m'as présenté à ta famille alors qu'on était ensemble depuis à peine six mois, mais qu'en trois ans de relation, Laura n'a jamais mis les pieds dans ton foutu château ! C'est Fred qui me l'a dit !

-Laura n'a rien à voir avec cette histoire ! Arrête de toujours tout ramener à ma vie passée ! Rika ! Merde !

-Je veux juste comprendre pourquoi ?! Pourquoi, moi, j'ai eu le droit de venir !?

-Parce que ! Parce que je t'aime ! Parce que je voulais te prouver à ma façon qu'il y a bien plus entre nous que tout ce que j'ai pu connaître avec qui que ce soit ! Parce que tu comptes pour moi !

-Et tu t'es jamais dit qu'en rentrant de ton château de la Belle-Au-Bois-Dormant j'allais te tomber dans les bras ?! Tu t'es pas dit qu'une fois rentré à Dam, c'était bon pour toi ?!

-Mais t'es en train de me dire quoi là ?! Tu crois quoi ?! Que je t'ai emmené là-bas pour te baiser une fois rentré ?!

-Oui ! Oui ! C'est exactement ce que je me dis ! Oui !

-Mais tu délires complètement !

-Ah ouais ?! Pourtant, c'est pas ce dont t'as envie depuis des mois ?! Avant même qu'on se mette ensemble tout ce que tu as trouvé à me dire c'est que tu fantasmais sur moi ! Alors ose me dire que t'y a jamais pensé !

-J'y ai jamais pensé !

-Menteur ! hurla-t-elle comme simple réponse en bousculant le vase de fleurs qui se fracassa par terre.

-De toute façon t'es toujours prête en n'entendre que ce que tu veux bien entendre ! C'est toujours pareil avec toi ! Du moment que toi, ça va ; que ton bonheur n'est pas perturbé, les autres t'en a rien a foutre !

-Ce n'est pas vrai !

-Si c'est vrai ! Tu le sais comme moi ! Tu ne veux que ton bonheur ! T'es qu'une sale égoïste, Rika ! Tu ne te soucies que de toi ! Et si on veut la paix, il vaut mieux se la fermer et dire oui à toutes tes demandes.

-T'as raison tiens ! Restons dans cette situation malsaine où aucun d'entre nous n'est heureux !

-Oh ! Mais je compte pas rester moi ! assura Louis en repartant vers l'entrée.

-Louis ! Ne t'en vas pas ! Louis ! »

Mais aucun des cris de Rika n'avait pu l'arrêter. Il avait été jusqu'à l'entrée avant de se retourner vers la jeune femme, stoïque, de l'autre côté de l'appartement. Il y avait son vase préféré brisé à ses pieds, de l'eau partout, et des fleurs auxquelles ils manquaient pas mal de pétales. Ils avaient dû les écraser sans même sans rendre compte, lancés dans leurs cris. Rika pleurait, elle avait de grosses larmes noires de colère et de mascara qui couvraient ses jours. De là où il était, Louis se dit que la scène n'était vraiment pas belle à voir, tout comme elle n'avait pas été très belle à entendre.

« Louis, si tu passes cette porte... C'est terminé. Je ne veux plus jamais entendre parler de toi. »

Elle n'eut pas besoin de reposer son ultimatum une seconde fois. Non. Louis n'hésita pas une seule seconde. Il ouvrit brusquement la porte, et toujours sans la moindre délicatesse, il arracha sa veste du miroir de l'entrée pour sortir de l'appartement. Il avait fait un choix.

La porte avait claquée derrière lui. Rika s'était remise à pleurer en silence, sauf que Louis était parti avec sa colère. Il n'y avait plus que sa tristesse et son désespoir. Et alors que Rika se persuadait que sa journée ne pouvait pas être pire que ça, le miroir duquel Louis avait arraché sa veste et qui avait toujours tenu avec un équilibre précaire, rendit lui aussi les armes et se fracassa sur le sol dans un bruit assourdissant. Sept ans de malheur. 




--- NDA ---

❤️🐣


Voilà, voilà... ... ... ... ... J'avoue que... J'adore ce chapitre (parole d'auteure). 😈 Et vous ? J'espère que oui 🤞🏼😇.  

Je veux bien aussi vous théories/envies pour la suite de leur histoire ? Rabibochage ou non ? 


Bon je vous laisse vous remettre de vos émotions et vous dis à vendredi !! Promis je vais tenter de pas trop vous faire attendre pour la suite... Genre... Un chapitre dimanche ? Ça vous dit ? 😜

En tout cas ce chapitre marque l'entrée dans l'avant dernière phase de ce roman, elle va durer 9 chapitres. Puis, on s'approchera dangereusement de la fin... Je sais c'est triste mais toute les bonnes choses ont une fin. Et je préfère vous le dire maintenant: pas de tome 3 en écriture actuellement, ni de prévu du tout. Ça ne veut pas dire que la porte est fermée à double tour. Ça veut dire que l'épilogue de ce roman signifiera un au revoir à Magda et Martijn (vous avez vu j'ai pas mis "Adieux." parce que je peux pas leur dire adieu. Jamais. Mais un au revoir sera déjà pas mal ;) ). Je voulais juste savoir si vous vouliez la fin avant la fin de l'année ou pas ? Ou si vous préférez que ça duuuuuuuure dans le temps ? 


Je vous fais des tonnes de bisous et je cours me cacher avant que des envies de meurtre sur ma personne vous prennes, 



Uthopie du fond de sa grotte.😈🐥❤️

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