Chapitre 39 - Complications de fin d'année
Chapitre Trente-Neuvième
De MAMAN:
Réunion Skype Spéciale Noël à:
- 19h pour Amsterdam
- 13h pour New York
- 10h pour Los Angeles (Charles, fais-nous le plaisir d'être vraiment réveillé cette fois-ci)
À tout à l'heure :)
Maman.
Magda sourit en lisant le message de sa mère. Dès qu'il s'agissait de réunion de famille, Agnès faisait toujours un message groupé à tous ses enfants qui comportait toujours les horaires pour chacun et un petit mot pour que Charlie pense à bien se réveiller.
De MAGDA:
C'est noté, et Martijn pourra être là.
Je t'aime <3
Puis elle avait tout de suite envoyé un message à Martijn pour qu'il ne prévoit rien d'autre ce mercredi soir. D'autant qu'elle était quasi certaine d'avoir vu une projection de Vendredi 13 au ciné, et c'était le film d'horreur préféré de Martijn. Donc, il valait mieux prendre les devants. Martijn avait rapidement répondu qu'il serait présent avec peut-être un petit peu de retard.
Et en effet, quand Martijn avait poussé la porte d'entrée de leur appartement, il était dix-neuf heures passées depuis quelques minutes. Magda s'était installée sur la table de la salle à manger. Martijn se débarrassa de ses chaussures en deux coups de pied bien placés, tout en s'appliquant à accrocher son blouson au porte-manteau. Il avait rapidement été prendre place sur la chaise à côté de Magda.
« Bonjour Martijn, s'exclama Agnès en faisant signe à la caméra.
-Bonjour tout le monde ! Je suis désolé du retard...
-Non, mais t'inquiète. Charlie vient à peine de se réveiller, il doit être sous la douche là, se moqua gentiment Prim' en se laissant tomber au fond de ce qui semblait être sa chaise de bureau.
-C'est pas parce que je suis pas prêt que j'entends pas quand tu te moques de moi ! fit la voix éloignée de Charles. Je ne suis pas sous la douche !
-Grouille ! J'ai pas une pause de midi extensible et j'aimerais bien avoir le temps de sortir de ce bureau avant quatorze heures. Sinon, je crois que je vais péter un câble.
-Oui, oui. C'est bon... J'arrive, soupira Charles en s'asseyant enfin devant son ordinateur. Oh ! Salut Martin !
-Salut Charlie, sourit Martijn.
-Bon alors ! C'est quoi cette réunion, maman ? On t'écoute.
-Et bien je voulais savoir qui venait en France pour Noël. C'est dans trente jours et j'aimerais commencer à préparer ce week-end. Parce que c'est un jeudi cette année, donc comment comptez-vous vous organiser ?
-OnvientpasàNoëlcetteannée. »
Magda avait dit ça très vite. Comme ça avec un peu de chance, ça allait passer comme une lettre à la Poste. Mais c'était sans compter sur Charlie-En-Mode-Noël:
« Pardon ?!
-Ce que Magda a voulu dire, c'est que... ça va être le premier Noël de Faustine et j'aimerais le passer ici, avec elle.
-Oh oui ! Bien sûr Martijn ! s'exclama Agnès. Ça se comprend tout à fait. »
Et alors qu'Agnès avait sortir le calendrier pour entourer en vert les dates de Primaël, Annabeth et les enfants, puis en noir celle de Camille, Baptiste et Alexandre. Magda fixait le visage de son dernier frère. Elle s'était attendue à ce qu'elle et Martijn se voient gratifiés d'un regard noir, que Charlie se referme comme une petit huître bretonne et ne décroche plus un mot de la conversation. Mais non, son frère souriait et écoutait bien attentivement la dernière mésaventure de Silena et Alexandre à leur cours d'escrime.
« Excusez-moi, mais si j'ai bien écouté tout le monde, commença Charles à la fin de l'anecdote de Baptiste. Peut-être que Martin et Magda vous pourriez prendre l'avion le 25 au matin et on fêterait Noël le soir ? Non ? Puisqu'on sera tous là le 25. T'en dis quoi Martin ?
-Moi ? Ah bah moi, je dis pourquoi pas. Je ne pense pas qu'on se couchera très tard avec mes parents donc on pourrait prendre l'avion tôt. Mais c'est d'abord Agnès. Ça ne vous dérangerait pas ?
-Non ! Moi, tant que vous êtes tous à la maison, je suis heureuse.
-Bon, et bien j'imagine qu'on peut se pencher sur cette option. T'en dis quoi Magda ?
-Oui, c'est une très bonne idée, je trouve.
-Et bien, je vous rappellerai dès qu'on prend les billets et qu'on est sûr. Ça vous va Agnès ?
-C'est parfait. Du coup, qu'est-ce que vous voulez manger ?
-Maman ! s'exclama Baptiste. On vient juste de sortir de table là.
-Parle pour toi. Moi, j'ai trop faim là, assura Magda.
-Maman a raison. Faut choisir ce qu'on mange que je puisse commencer les programmes de Noël. D'autant que cette année il en faudra pour le 24 et le 25 si on refait un repas le soir.
-Super, ironisa Baptiste. Vraiment génial. »
Charlie l'ignora superbement et commença la liste de tout ce qui devait impérativement apparaître sur un menu de Noël. Magda avait arrêté d'écouter au sixième fromage énuméré. À la fin de la liste interminable de Charlie, le repas avait été décidé en moins de dix minutes et Magda trouvait ça vraiment parfait. Les Valencourt s'étaient échangés encore quelques banalités et autres nouvelles avant de définitivement se quitter pour aujourd'hui.
Magda ferma doucement l'écran de l'ordinateur, alors que Martijn s'était déjà levé à la recherche de quoique ce soit dans la cuisine qui leur aurait permis de manger du fromage ce soir.
« J'ai envie d'une raclette maintenant. C'est malin...
-Il se passe quoi avec mon frère ?
-Lequel ?
-Charles.
-Eh bien ?
-Eh bien ? Et bien vas-y qu'on demande à Martin ce qu'il en pense ; et vas-y qu'on demande à Martin s'il aime bien le chaperon et la purée de marron ; et vas-y qu'on attende que Martin revienne des toilettes pour prendre une décision.
-T'es jalouse ?
-Pas du tout. Mais... Il n'a rien dit quand on lui a dit qu'on ne serait pas là le 24. Donc, Martin que se passe-t-il avec Charles ?
-Et bien, il se passe qu'on s'est expliqué cet été, tu sais, juste avant que ma sœur n'arrive. Et, dans la plus grande des maturités, nous avons décidé de repartir sur de bonnes bases. Intelligemment. C'est aussi simple que ça. Par contre, ne m'appelle pas Martin.
-Charlie, il peut. Lui.
-Oui, mais ton frère, c'est ton frère.
-Sérieusement ?!
-Très sérieusement, répondit Martijn en se retenant de rire devant la tête de Magdalena. Bon, y a pas de quoi faire de raclettes là. Pizza ? Deux aux quatre fromages ?
-Mmmhmmh... Non mais attends deux secondes, là... T'es en train de me dire que vous vous êtes pris la tête pendant huit ans et qu'il a suffi d'une discussion les pieds dans l'eau pour que tout s'arrange ?
-J'ai pas dit que tout était devenu merveilleux. Je dis juste qu'on s'est expliqué et que tout devrait aller de mieux en mieux.
-Et moi, je peux avoir des explications ?
-Non, assura Martijn en mettant sa commande sur l'application de la pizzeria.
-Pourquoi ?!
-Parce que c'est à ton frère de te le dire, pas à moi ; et s'il ne le veut pas, c'est son droit aussi. Mais de toute façon, tu n'apprendrais rien que tu ne sais déjà. Promis. Les pizzas arrivent dans quinze minutes. »
X+X+X+X+X
« Allô ? Maman ?
-Frederika ! Je suis contente de t'entendre !
-Oui. Moi aussi maman. Euh... Je t'avoue que j'ai pas beaucoup de temps pour te parler parce que j'ai un patient qui va arriver, mais j'imagine que ce soir vous n'alliez pas avoir le temps de me répondre.
-Ah non, pas vraiment. Tu sais... Le service du soir, c'est toujours un peu compliqué. Qu'est-ce que tu voulais ma chérie ?
-Eh bien... Je t'avais rapidement parlé d'un garçon. Tu sais... Louis.
-Oui ?
-Et bien... Nous sommes en couple. Depuis quelques mois, maintenant.
-Tu mets du temps à nous en parler.
-C'est parce que ça n'a pas été très simple au début. Mais ça va mieux maintenant, ça se passe même vraiment bien.
-Et donc ?
-Donc... Il m'a gentiment proposé de passer Noël avec lui. Dans sa famille. À Laarbeek.
-Effectivement, ça a l'air de vraiment bien se passer. Mais... Frederika. C'est Noël. On ferme le restaurant justement parce que tu viens jusqu'à Breda. Tu ne peux pas nous fausser compagnie de cette façon.
-Non, bien sûr que non. Mais... Tu sais c'est vraiment important pour nous et...
-C'est important pour vous que tu ailles là-bas, mais ce n'est pas important qu'il vienne avec toi à la maison ? Tu as honte de nous ?
-Mais non... Pas du tout...
-Alors pourquoi il ne vient pas ? Vous n'aurez qu'à partir le 25, tous les deux. »
Rien que dans le ton de sa mère, Rika sentait bien que cette dernière était vexée. Alors, en se disant que Louis lui devait bien ça, elle dit:
« On n'y avait pas pensé mais c'est vraiment une très bonne idée. Je suis sûre que Louis va adorer.
-Ton père aussi.
-Oui... Aussi... Bon maman, faut que je te laisse, j'ai mon patient qui est arrivé là. Je te rappelle pour te donner nos horaires.
-Très bien. Ne tarde pas trop à prendre vos billets non plus. Vous vous y prenez déjà tard...
-Oui, oui. T'inquiète. Bisous maman. »
Rika raccrocha avant même que sa mère ait eu le temps de lui répondre. Elle posa son téléphone au milieu de son bureau, et le regarda comme s'il menaçait d'exploser à tout moment. Parce que la vérité, c'était que Louis n'allait pas adorer du tout cette idée.
De RIKA:
J'aurai dû faire un gâteau à ma mère.
De MAGDA:
Qu'est-ce qui s'est passé ?
De RIKA:
Elle a proposé que Louis vienne avec moi les premiers jours de vacances.
J'ai dit oui. J'ai même dit qu'il allait adorer.
De MAGDA:
Bon, bah t'as plus qu'à faire un gâteau à Louis.
De RIKA:
Je vais l'inviter au restaurant.
Comme ça, il ne pourra pas trop s'énerver. C'est bien ça. C'est l'une de mes meilleures idées de la journée.
X+X+X+X+X
Louis vérifia encore une fois l'adresse que lui avait envoyée Rika plus tôt dans la journée. Louis n'avait jamais été un grand fan des surprises de dernière minutes, et il avait passé une bonne partie de l'après-midi à se demander ce que Rika avait de si important à lui dire. D'ailleurs, il cogitait depuis tellement longtemps qu'il commençait à imaginer des choses impossibles. Il poussa la porte du restaurant du quartier De Spiegel. Il aperçut Rika avant qu'un serveur ne vienne à sa rencontre, il était donc allé s'asseoir face à elle sans qu'on l'y invite.
« Alors ? demanda-t-il en se débarrassant rapidement de sa veste qu'il laissa traîner sur le dossier de sa chaîne.
-Bonjour.
-C'est grave ?
-Oui. C'était vraiment une journée agréable. Mis-à-part peut-être l'appel avec ma mère.
-Ah c'est ça ! T'as juste appelé ta mère. Putain, tu m'as fait flipper toute la journée...
-Oui, c'est « juste ça », répéta Rika.
-Et du coup, tu pars quand de chez eux ? Il va pas falloir trop traîner à prendre tes billets. Il te reste que deux semaines...
-J'avais pensé qu'on pourrait prendre le train dans la matinée.
-Ouais ! Très bonne idée, parce que comme ç... Comment ça « on » ? Tu prends le train avec eux ?
-Non. Avec toi, fit Rika d'une toute petite voix.
-Frederika...
-Non mais attends. Elle m'a fait le coup de la mère qui fait honte à sa fille. Qu'est-ce que je pouvais dire, moi ? Bah rien. Du coup je lui ai dit qu'on y avait pas pensé, que c'était une superbe idée, et que tu allais adorer.
-Ah oui. Quand même...
-Oh ça va, Louis. Tu peux bien faire ça pour moi. Je te rappelle qu'au départ, cette histoire de Noël dans les familles respectives, c'est ta boulette. Pas la mienne.
-Peut-être, mais là, c'est toi qui as merdé. Sans déconner, quoi. Moi. Ils vont me détester.
-Mais arrête. Dis pas n'importe quoi. Personne ne peut te détester.
-Si. Parce que quand je suis stressé, je suis insupportable. C'est Anouk qui me disait tout le temps ça.
-Ouais bah je me fiche de ce que disait Anouk ; parce que c'est comme ça. Alors tu fais ton baluchon avec un joli sourire et tu ramènes tes fesses chez mes parents.
-Mais je sais même pas ce qu'ils font dans la vie tes parents ! Tu ne parles jamais d'eux.
-Ils ont un restaurant.
-C'est vrai ? Ah ! Sympa. On va bien manger, ça peut me faire changer d'avis.
-Végan.
-Hein ?
-Le restaurant. C'est un restaurant végan.
-Ok. Bon bah je crois que je vais prendre une entrecôte ce soir, répondit Louis en fermant le menu du restaurant. Avec plein de frites en supplément. Genre... Une montaaaaagne de frites. Le genre de montagne qui pourrait potentiellement me faire oublier qu'on va foirer notre premier Noël. »
X+X+X+X+X
Peter savait qu'Erda allait lui en vouloir, mais tant pis. Il venait tout juste de raccrocher avec sa grand-mère et elle avait gagné. À grand renfort de larmes et de gémissements, de « tu te rends compte que c'est peut-être le dernier Noël que l'on passe ensemble, parce qu'il se peut que l'année prochaine je sois plus de ce monde », elle avait obtenu de lui qu'il décide d'annuler son voyage pour les Pays-Bas et son Noël avec Erda. Et ça n'allait pas plaire à cette dernière. Pas lui plaire du tout. Mais bon, il fallait qu'il se lance alors, assis dans son canapé, il avait fini par prendre son téléphone et chercher le nom d'Erda dans son répertoire.
« Peter ! s'exclama la jeune femme en décrochant. J'allais t'appeler justement. J'ai eu ma mère au téléphone et elle voulait savoir pour le repas si...
-Je vais pas pouvoir venir à Noël, Erda, coupa Peter. »
Il valait mieux enlever le sparadrap d'un coup. Pas de « bonjour ». Pas de « comment a été ta journée ? ». Droit au but.
« Pourquoi ? »
Peter avait immédiatement noté le fait qu'il n'y avait pas plus de surprise que ça dans la voix d'Erda. Et c'était pas bon signe. Pas bon signe du tout.
« Je... Ecoute..., commença-t-il pour tenter de se justifier. Ma grand-mère n'aime pas l'idée que je ne sois pas avec eux pour Noël. Elle en est malade. Quand ma mère lui a dit, elle m'a appelé en larme pour me demander, enfin me supplier, de rester avec eux pour les fêtes.
-Et t'as dit oui.
-Oui, bien sûr que j'ai dit o...
-C'était pas une question, coupa Erda avec un ton glacial. C'était une décevante constatation. »
Peter avait eu raison : Erda allait lui en vouloir. Elle ne lui avait pas dit clairement, mais il la connaissait. Il la connaissait même très bien depuis cette rencontre à l'aéroport, et elle n'avait pas besoin de mettre de mot précis parce que juste au son de sa voix Peter avait compris. Et ce que Peter avait compris aussi, c'est que s'annonçait une dispute où aucun des deux n'allait vouloir lâcher le morceau.
« Et nous dans tout ça ? Notre Noël ? On en fait quoi ? Je dis quoi moi à mes parents ? »
Peter n'avait pas su quoi répondre et il n'aimait pas ça. Il se leva de son canapé pour marcher d'un pas lourd jusqu'à la fenêtre de la salle à manger qui donnait sur l'immeuble d'en face.
« Ok, reprit Erda. J'ai compris. Je me démerde. Super.
-Non mais attends Erda..., tenta-t-il vainement.
-Tu sais que j'attends Peter ?! »
Voilà. Ça y est. C'était parti. Les cris, de plus en plus courant ces dernières semaines entre eux, allaient fuser et ils se quitteraient une nouvelle fois avec de l'amertume. Il le savait. Elle le savait.
« J'attends que tu prennes ton courage à deux mains et que tu t'imposes un peu plus dans ta famille. Parce que moi, je t'avoue que j'en ai plus que marre de passer après elle. »
Contre toute attente, Erda n'avait pas crié sur ses dernières paroles. Elle s'était reprise. Peut-être qu'elle n'avait pas envie de se disputer ce soir ; et ce à un tel point qu'elle était prête à s'asseoir un peu sur sa fierté pour éviter les cris et les pleurs. Mais Peter avait trouvé son ton était très ferme, et peut-être qu'au final, c'était pire que si elle avait crié.
« Erda, elle est âgée tu sais...
-Ouais, bah elle a bon dos la vieillesse. Moi, je te le dis.
-Ecoute, ce n'est que partie remise. Je viendrai pour le Nouvel An. On le fait toujours chez toi, non ?
-Oui, oui. Mais ça n'enlève rien Peter. J'en ai marre, ça fait trois fois que tu me fais le coup, et j'en ai un peu ras-le-bol d'être la seule à faire les aller-retours.
-Tu me dis quoi, là ?
-Je dis juste que j'en ai marre.
-Non, tu sous-entends quelque chose d'autre là... Je te connais Erda. Qu'est-ce que tu penses vraiment ?
-Qu'est-ce que je pense vraiment ? Je pense que c'est la troisième fois, et que si par malheur, il y a une quatrième fois, ça sera définitivement la dernière. Voilà ce que je pense, et puis maintenant au moins, t'es prévenu. »
--- NDA ---
🐣❤️
Belle fin d'octobre à tous !!! J'espère que vous préparez Halloween comme il se doit :D
Je vous donne un rendez-vous dimanche pour un nouveau chapitre de Noël !!! (presque de saison ;) )
Je vous embrasse,
Uthopie. 🎃🐥❤️
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top