Chapitre 37 - L'étape d'après

Chapitre Trente-Septième

Il fallait être honnête, Peter n'avait pas du tout envie d'aller à ce concert. Et en réfléchissant à peine, il pouvait déjà trouver trois bonnes raisons. De une, il n'aimait pas la musique électro, et même avec tous les morceaux que lui avait conseillés Louis et Magda pour le convaincre, il n'en démordait pas: ce n'était pas pour lui. De deux, s'il passait quatre jours à Amsterdam, c'était pour profiter un maximum de chaque nanoseconde passée avec Erda. De trois, il y avait une représentation de Carmen à l'opéra national ce soir, et Peter trouvait cet opéra vraiment super génial. Mais Erda avait insisté parce que ça faisait super plaisir à Marja qu'ils soient tous là pour le concert de Tomas, son copain, parce que Jan avait demandé à ce que tout le monde vienne et surtout parce qu'elle avait acheté leur places y a des semaines. Alors Peter avait souri à Erda et il avait accepté de venir.

« Alors Peter ? T'as écouté les chansons qu'on t'a conseillées ? demanda Louis alors qu'ils attendaient leur tour pour acheter à manger pendant l'entracte.

-Oui.

-Alors ?

-J'ai vraiment apprécié l'attention, Louis.

-Ce qui veut dire ?

-Ce qui veut dire qu'il a écouté, mais n'a pas aimé, rit Magda.

-Merci de la traduction... soupira Louis. Bon, je commande des frites pour tout le monde ? Ça vous va ?

-Donc ce concert t'ennuie vraiment ? se désola Erda.

-Non ! Non, C'est vraiment mieux en live. Je passe une très bonne soirée.

-Je commande ! prévint Louis voyant qu'il n'aurait aucune réponse de qui que ce soit.

-Oui. Merci, Louis, acquiesça Erda. Et Jan ? Qu'est-ce que tu voulais nous dire de si important ?

-Ah oui... Euh... Vous vous rendez compte qu'Hannah vient plus avec nous, et ne vous donne peut-être plus énormément de nouvelles et... Et ce que je voulais vous dire... C'est que... Que...

-Vous vous séparez, devina aisément Laura.

-Comment t'as deviné ? s'étonna Jan.

-Oh... Mon sixième sens féminin. Mais on s'en doutait tous un peu, je pense.

-Je vois... Et bien voilà. C'est ça. Je n'arrivais pas trop à vous en parler, je trouvais pas comment faire, je dois avouer.

-Et bah c'est fait ! conclut Sam en attrapant le cornet de frites que lui tendait Louis. Loulou, je t'aime.

-De toute façon, tu aimes toute personne qui est susceptible de t'apporter de la bouffe... Qu'est-ce qui est fait ? demanda ce dernier.

-Jan vient de nous avouer qu'il se séparait d'Hannah.

-Ah ! Tu vas pouvoir changer de canapé ! C'est une bonne nouvelle ça !

-C'est quoi cette histoire de canapé ? questionna Romy.

-Jan squatte mon canapé depuis deux nuits. Donc s'il peut changer de canapé de temps en temps, je suis pas contre. Magda ? Arrête de répondre sur ton téléphone et prends ton cornet de frites; sinon, je les mange moi-même.

-Ça va pas à ce point ? s'étonna la jeune rousse.

-Je cherche un appart' et depuis c'était un peu tendu à la maison. Donc j'ai demandé à Louis de m'héberger quelques jours. Mais si je te dérange, je peux bouger.

-Non, assura Rika. Tu ne le déranges pas du tout ! Il blague. N'est-ce pas Louis ?

-C'est-à-dire que...

-Vous êtes mignons, mais je sais bien que l'appart' de Louis c'est pas l'idéal. Je veux dire... Niveau intimité c'est pas le meilleur. De toute façon, c'est l'histoire de quelques jours, semaines tout au plus. Le temps de trouver un nouveau chez moi. Je visite trois appart' dès lundi.

-Et en attendant, il dort dans mon canapé. Je me permet d'insister sur le « mon » qui est synonyme de « à moi ».

-Oui. Tu veux qu'il dégage. On a compris Louis, souris Martijn.

-Mais j'ai pas dit ça ! se défendit le grand blond.

-Au pire des cas..., commença Rika.

-Je sens que je vais pas aimer la fin de cette phrase..., fit Louis en attrapant la plus grande des frites qui se trouvait dans son cornet.

-Tu peux venir chez moi.

-Qui ça ? Jan ? s'étonna Louis.

-Mais non. Toi, répondit Rika en levant les yeux au ciel.

-Moi ?

-Oui.

-Pourquoi faire ? »

Il y eut un petit moment où Rika fixa Louis en se demandant s'il était sérieux, avant qu'elle reprenne :

« Pour passer l'aspirateur.

-C'est une blague ?

-Oui, c'est une blague, expliqua Rika. C'est juste pour que tu laisses ton appart' à Jan le temps qu'il se retourne. Je pense que ça serait plus agréable pour tout le monde. Non ?

-Je veux pas mettre Louis dehors.

-Et peut-être que Louis n'a pas du tout envie de quitter son appartement, fit remarquer le principal intéressé. Enfin je sais pas, je pose ça là comme ça, moi.

-Tu vas nous faire croire que tu préfères rester dans ta garçonnière qui pue, plutôt que dans l'appart' hyper cool de ta meuf ? sourit Erda. Y a un balcon chez elle, je te rappelle.

-J'ai pas dit ça ! s'exclama Louis qui se sentait piégé par ses amis et qui n'aimait pas trop ça. De plus, j'ai un balcon aussi. Et surtout, on est au mois de novembre alors le balcon ne rentre pas vraiment dans les arguments indiscutables.

-Enfin... Tu fais comme tu veux Loulou. Je proposais ça parce que ça me semblait être une bonne idée. Mais... Enfin... Tu fais comme tu le sens.

-Non, mais c'est une bonne idée. On n'a qu'à faire ça.

-Ah super ! s'exclama Erda avec un petit sourire en coin.

-Voilà. C'est ça, dit Louis avec un air tout renfrogné. Vous savez ce qui est super aussi ? C'est que l'entracte est fini et qu'il faut qu'on retourne dans la salle. Allez ! On bouge ! »

X+X+X+X+X

Louis s'était réveillé de pas très bonne heure. C'est l'une des choses qu'il préférait au monde. Dormir tard. Et il aimait encore plus l'exercice quand il se déroulait le dimanche matin. Puis sa route avait croisé celle de Rika et de sa vision des dimanches. En effet, Louis s'était vite rendu compte que ce que Rika aimait c'était se lever tôt le dimanche. Il l'avait pleinement saisi quand elle lui avait proposé de l'accompagner au marché aux fleurs. Un dimanche matin. Parce que « tu comprends, Louis, c'est la saison des tournesols ». La bonne blague. Il était hors de question que Louis se lève un dimanche matin pour aller voir des fleurs jaunes. Et puis quoi encore ?

Toujours était-il qu'il était onze heures trente ; qu'on était dimanche ; que Louis se réveillait chez Rika ; et qu'il était tout seul dans le lit. Il se dit donc que c'était l'heure pour lui de commencer sa journée. Il était sorti de la chambre.

« Rika ?

-Je suis dans la cuisine ! »

Louis traversa dans l'appartement pour trouver la petite blonde en train de préparer le futur déjeuner.

« T'as déjà pris ta douche ? remarqua-t-il surpris.

-Bien sûr ! s'exclama-t-elle. T'as vu l'heure ? Je suis déjà allée faire un tour de vélo au Vondelpark, j'ai pris ma douche, puis je suis allée faire des courses, j'en ai profité pour ramener des fleurs pour changer celle de la salle à manger et je t'ai apporté le programme du ciné, il est sur la table. La météo prévoit de la pluie pour cet après-midi alors je m'étais dit que ça pourrait être sympa. Non ? Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?

-Pour rien. Tu resplendis, aujourd'hui. »

Rika se tourna vers lui en lui adressant un sublime sourire.

« Je suis vraiment heureuse que tu sois là, Louis. Je pense sincèrement que ces quelques jours vont nous faire du bien.

-Parce que tu trouves qu'on ne va pas bien ?

-Non ! Non, j'ai pas dit ça. Je trouve qu'on va bien. C'est juste que... Hier soir, t'avais pas l'air convaincu par le fait de venir t'installer ici pour quelques jours. Je veux juste te dire que... Que moi, je suis convaincue.

-Je sais.

-Ok. Super.

-Rika... C'est pas du tout contre toi. C'est qu'hier... J'ai un peu eu la sensation d'être... Piégé, et j'ai pas trop aimé ça. Et puis je me demandais... Erda n'est pas au courant ?

-Pour ? demanda Rika avec un air qu'elle voulait innocent.

-Ta virginité.

-Ah ! Si, si.

-Alors j'avoue ne pas avoir bien compris pourquoi elle a autant insisté...

-Parce qu'il se peut qu'elle est été très relou sur le sujet au vu de ta vie... Passée. Et il se peut que je lui aie dit qu'on l'avait fait.

-Sans déconner...

-Lui en veut pas. C'est de ma faute.

-Je croyais que t'avais pas honte de ça ?

-J'ai pas honte ! C'est juste qu'elle était vraiment énervante à tout le temps m'en parler. C'est le seul truc qui m'est apparu. Je suis désolée... C'est comme le fait de venir vivre ici. Sur le coup, ça m'a vraiment semblé être une bonne idée. Et d'ailleurs, si tu préfères rester chez toi, je peux comprendre.

-Et on fait quoi de Jan ? Parce que clairement je vais pas le supporter deux semaines, assura Louis avec son traditionnel petit sourire en coin.

-Et bien..., réfléchit Rika. On peut l'envoyer chez Erda. Elle a une chambre qui sert à rien. Bon pour l'instant, c'est surtout une pièce fourre-tout mais, ça se déblaie ça. Si on s'y...

-Je crois que je préfère te croiser tous les matins et tous les soirs plutôt que débarrasser l'appart' d'Erda, avoua Louis en se rapprochant de la jeune femme.

-Sûr ?

-Sûr et certain.

-Ok...

-Mais genre vraiment.

-Oui. D'accord.

-Genre vraiment, vraiment.

-Oui ! Louis, j'ai vraiment compris là, fit Rika en ne pouvant s'empêcher de lever les yeux au ciel ce qui fit rire le garçon face à elle.

-Je t'aime Frederika.

-Moi aussi, Loulou. Je t'aime aussi. »

X+X+X+X+X

Magda n'avait pas du tout eu envie d'accompagner Martijn à son vernissage. Parce qu'elle avait vu à quoi ressemblaient les œuvres et passer la soirée à voir des yeux découpés dans des formes de nuages avec deux ou trois coups de pinceau par-dessus ne lui disait pas plus que ça. Alors elle avait appelé ses copines pour une sortie de début de semaine sur Costakade. Les filles avaient toutes répondu présentes. Elles avaient passé une super soirée, tranquillement, attablée à leur table préférée, à se raconter leur semaine passée, leur histoire de couple, de drague, d'amour, de fille, d'amis. Puis Martijn était venu les rejoindre pour rentrer avec Magda, parce que sa galerie était juste à côté de leur bar. Après que les deux futurs mariés soient partis les quatre filles restantes n'avaient pas traîné. Erda et Romy étaient partis de leur côté vers leur appartement, tandis que Laura et Rika s'éloignaient vers la station pour attendre le prochain tram.

« Et ça se passe bien avec Louis ? La cohabitation ?

-Ça se passe bien. Le début à été un peu chaotique, mais c'est bon.

-Il ne va pas repartir, n'est-ce pas ?

-Oh si, si. Il va repartir, t'en fais pas, rit Rika en cherchant sa carte de tram dans son sac. C'est cool parce qu'on sait que c'est temporaire. Mais on n'est pas prêt à vivre comme ça définitivement. Ça c'est sûr.

-Ah ouais ?

-Oui. Assurément.

-Okay. Pourtant vous êtes toujours très proches quand on sort, je pensais que c'était un peu... L'étape d'après. On est plusieurs à le penser d'ailleurs.

-Vous trouvez ?

-Bah oui, quand même. Et puis surtout... Il t'aime. Il te l'a dit, n'est-ce pas ?

-Oui, mais ça..., répondit Rika en haussant les épaules.

-Rika ? Je peux t'avouer un truc ?

-Ouais. Bien sûr.

-Louis ne m'a jamais dit qu'il m'aimait.

-Hein ?!

-Il ne m'a jamais dit « je t'aime ». Quand je lui disais, j'avais le droit à des « moi aussi », il me le prouvait à sa façon. Mais il ne me l'a jamais dit clairement. Enfin si. Il me l'a dit une seule fois. Quand on s'est séparé et forcément, c'était au passé. Mais c'est tout. Et... Ce n'est pas votre cas, si ?

-Euh... Non. Non.

-Alors c'est bien ce que je disais. Ça m'apparaissait comme l'étape d'après. »



--- NDA ---

🐣❤️

Je vous souhaite de bonnes vacances !!! (pour ceux/celles qui en ont, si vous n'en n'avez pas je suis dans la même team que vous 😅 donc des bisous de compréhension et de courage).


Ensuite... Mmmh.... Contents de retrouver notre Loulou national et Rika ? Et pour la suite vous êtes plutôt de l'avis de Laura ou de celui de Rika ?


En tout cas, on retrouvera #Lika dès mardi ! ;)


Belle nuit à vous, 


Uthopie. 🐥❤️🌙

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top