Chapitre 31 - Grossesse Surprise
Chapitre Trente-Et-Unième
Martijn avait ordonné à Suzanne d'aller se coucher quand ils étaient rentrés. Il l'avait conduite à la chambre qu'Agnès lui avait préparé au deuxième étage ; et puis il était redescendu au salon où l'attendait Magdalena.
« Elle a fait un déni de grossesse, c'est ça ?
-J'imagine. Je... J'ai rien compris. Ou pas grand-chose. Elle est allée à l'hôpital cet après-midi pour un mal de ventre et elle est ressortie enceinte de sept mois. C'est... C'est tellement... Improbable. T'imagines que ce matin, elle n'avait aucun signe et là... T'as vu son ventre ? Il est... Énorme.
-Elle sait... Qui est le père ?
-C'est un mec rencontré au nouvel an chez Greta. Elle en est sûre. Mais... Putain ! Ma sœur va avoir un bébé dans deux mois ! ».
Le cri de Martijn avait réveillé Yankee qui dormait paisiblement sur le tapis, au pied du canapé.
« Martijn. Faut vraiment que tu te calmes parce que là, elle a besoin de toi en tant que grand frère. Elle est tout aussi perdue que nous tous ; si ce n'est plus.
-Je lui ai dit que ça allait aller, commença Martijn en faisant les cent pas dans la pièce. Mais j'en sais rien moi ? Regarde... Elle n'a pas de mec, un seul salaire, un petit appartement, des amis qui vont la lâcher, et elle va se retrouver toute seule. Et puis rien n'est prêt pour un bébé dans sa vie. Même elle, elle est pas prête. Ma sœur. Maman. C'est impossible.
-Marty, ta sœur a eu vingt-sept ans le mois dernier. Ce n'est plus la petite Suzanne dont l'unique but était de te piquer ta chambre parce qu'elle faisait deux mètres carré de plus que la sienne. C'est une femme. Avec un boulot. Un appart'. Des amis. Une vie quoi.
-Tu vas me sortir que si ce bébé arrive maintenant dans sa vie, c'est un signe ?
-C'est un signe.
-Un signe de mon cul, oui ! Elle n'est pas prête, je te dis !
-Ça sert rien de se demander si elle est prête ou pas ; si elle est capable ou non d'assumer un bébé parce que de toute façon, c'est trop tard pour faire marche arrière. Ce bébé sera là d'ici deux mois, donc on ferait mieux de s'organiser. Tes parents sont au courant ?
-Non. Elle est partie de l'hôpital avant que ma mère ne revienne.
-Envoie-leur un message pour leur dire qu'elle va bien. Il ne faut pas qu'ils s'inquiètent de trop. Vous les appellerez demain.
-Ouais... Je vais faire ça... Magda ?
-Oui ?
-Comment tu fais pour être aussi calme ?
-Faut bien qu'il y en ait un de nous deux qui soit calme.
-Je crois que je vais aller faire quelques longueurs dans la piscine. Ça va me détendre.
-D'accord.
-Je te rejoins après. Va te coucher. Il est tard. »
Magdalena acquiesça de la tête et se leva du canapé. Elle caressa la tête de Yankee avant d'embrasser Martijn. C'était un baiser qu'elle voulait rassurant, mais qu'elle savait vain. Rien n'aller rassurer Martijn cette nuit.
X+X+X+X+X
Suzanne s'était réveillée de bonne heure ce matin. Mais elle n'avait pas ouvert les yeux immédiatement. Elle avait d'abord passé la main sur son ventre pour vérifier si la journée d'hier était un rêve ou la réalité. Elle avait espéré se réveiller dans son lit à Amsterdam avec son ventre normal. Mais non. Elle était en France avec un ventre qu'elle trouvait énorme. Elle se décida enfin à ouvrir les yeux, elle remarqua immédiatement une forme dans la chaise du coin de la pièce.
« Marty ?
-Hoi.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-J'ai pas réussi à dormir.
-T'as passé la nuit ici ?
-Oui.
-Je suis désolée.
-C'est pas grave. Mam m'a déjà appelé vingt fois.
-Elle doit être tellement inquiète...
-Je lui ai dit que tu étais ici. J'ai pas précisé pourquoi. Va falloir qu'on l'appelle. Mais avant petit-dèj'. J'ai faim et Magda est allée chercher des pains au chocolat en allant promener le chien. Debout ma vieille. »
Martijn se leva de sa chaise et lança le pull qui était sur le dossier à sa sœur. Suzanne sourit avant de se lever et de suivre son frère au rez-de-chaussée. Quand ils arrivèrent dans la cuisine, Magda était à table en train de lire en tournant distraitement sa cuillère dans sa tasse de thé. Suzanne alla tout de suite s'asseoir à sa droite alors que Martijn prenait place à sa gauche après avoir été cherché deux tasses remplies de café. Ils restèrent un long moment en silence jusqu'à ce que Suzanne prenne la parole.
« Comment je vais faire pour m'habiller ?
-Maman a sorti des cartons du débarras. Y a des habits de quand elle était enceinte, qui sont un peu vieux, je préfère te prévenir, et sinon, il y a des habits qu'Annabeth avait laissé ici. Tu pourras faire ton choix.
-C'est adorable. Merci. Et Marty ? Tu veux pas appeler les parents ? J'ai pas le courage là... »
Martijn ne répondit pas. Il se contenta de fixer Suzanne derrière sa tasse de café et Magda se dit qu'il n'était pas super cool de faire ça. C'était super angoissant. Mais Suzanne ne se laissait pas faire et lui adressait son regard le plus suppliant.
« T'es relou quand même, finit-il par souffler en se levant de table. Je reviens. »
Martijn attrapa son téléphone et sortit par la porte vitrée de la cuisine. Magda et Suzanne le suivirent du regard jusque dans le jardin. Elle le virent porter son téléphone à son oreille et commencer une discussion à peine une minute plus tard. La conversation dura une heure et demi. Surement l'heure et demi la plus longue de la vie de Suzanne. Elle mourrait d'envie de savoir si Martijn parlait à leur père ou à leur mère, dans quel état était son correspondant et plein d'autres choses de ce style. Sauf que Martijn ne laissait rien transparaître. Il faisait les cent pas dans le jardin une main dans la poche, s'arrêtant parfois pour jouer du pied avec l'herbe. Elle avait tout de même fini par avoir ses réponses. Une heure et demi plus tard.
« Qu'est-ce qu'ils ont dit ? demanda-t-elle avant même que Martijn n'ai finit de fermer la porte. Ils m'en veulent ?
-Non ! Personne ne t'en veut Suzanne. J'ai eu mam qui m'a dit une bonne trentaine de fois qu'elle t'aimait et qu'elle t'attendait à la maison quand tu rentreras à Amsterdam. Elle va appeler la famille pour que tu aies tout ce qu'il faut à la naissance.
-Je sais pas quand je vais rentrer. Peut-être avec vous. Mais une semaine ici...
-Ne t'occupe pas d'ici. Tu es toujours la bienvenue.
-Merci, répondit Suzanne en serrant la main de Magda. Et Pa ? Il a dit quoi ?
-Rien. Pour l'instant, il se fait à l'idée, j'imagine. Mais ça va, Mam s'occupe de lui. Et moi, je m'occupe de toi. Je vais même hyper bien m'occuper de toi, tu vas voir.
-Je t'aime Marty. Je te le dis jamais, mais je t'aime et t'es le meilleur des grands frères.
-Houla..., sourit Magda. Fais gaffe à ce que tu dis ici... Y a de la concurrence. »
X+X+X+X+X
Comme Magda, Agnès avait assuré qu'il n'y avait aucun souci pour que Suzanne puisse rester ici jusqu'à la fin de la semaine. Vraiment aucun souci. Et puis il fallait bien avouer que cela plaisait beaucoup à Agnès d'avoir une future maman à la maison. Magda ne semblait pas décidée à lui faire ce privilège dans un avenir proche, alors Suzanne lui permettait de vivre une grossesse comme si.
Elle avait ressorti du grenier tous les vêtements et elle avait passé une après-midi entière avec la jeune hollandaise à faire des essayage pour qu'elle puisse emmener ce qui lui plaisait le plus à Amsterdam avec elle. Suzanne avait aussi choisi quelques peluches qui avaient appartenues à Silena et dont elle ne voulait plus parce que « tu comprends Granny... Je suis trop vieille pour les peluches maintenant ». Non, Agnès n'avait pas trop compris mais finalement heureusement que Silena n'en voulait plus: elles allaient connaître une nouvelle jeunesse dans les mains du futur bébé de Suzanne.
Agnès donnait aussi plein de conseils à Suzanne. Tous les petits trucs de grand-mère pour contrer les petits maux d'une grossesse et qui avait marché pour elle et pour Annabeth. Suzanne appréciait vraiment parce qu'elle n'avait pas sa maman pour lui dire tout ça, et même si elle avait trouvé le courage de l'appeler une fois dans la semaine, Anouk essayait déjà de se faire à l'idée que dans deux mois, elle allait être grand-mère. Ce qui n'était pas rien quand même.
Suzanne était repartie de France avec trois valises pleine à craquer, l'assurance qu'elle et son bout de chou seraient toujours les bienvenus chez les Valencourt, et la promesse d'Agnès de venir à Amsterdam pour une livraison de vêtement pour bébé.
Magda était un peu vexée que sa mère promette à Suzanne de venir pour un bébé qui n'était pas vraiment de sa famille ; alors qu'elle lui avait répondu qu'elle verrait ce qu'elle pourrait faire quand il s'était agit de la robe de mariée de sa fille. Quand elle avait souligné ce point à Martijn durant leur attente à l'aéroport, il lui avait répondu qu'elle ne pourrait plus changer sa mère tout en prenant sa main dans la sienne. Ce n'était pas faux bien sûr, mais ce n'est pas pour autant que cela ne faisait pas mal au cœur de Magda.
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