Chapitre 13.2 - Grandes Questions
« Martijn ? C'est Annabeth. Je sais que ça fait trois fois que je t'appelle aujourd'hui. Je sais que t'est hyper occupé en ce moment avec ta galerie, mais faut vraiment que je prenne mes billets retour de l'Allemagne dans les prochains jours alors donne-moi des nouvelles de votre maison, c'est important. »
Il était vingt-deux heures, Martijn montait les marches qui le ramenaient à leur appartement. Il écoutait le dernier message d'Annabeth. Il l'aurait bien rappelé maintenant. Après tout c'était l'après-midi à New York. Mais là, il n'avait pas la force. Vraiment pas. Il rêvait juste de son lit, de sa couette et de son oreiller et... et de sommeil. Beaucoup de sommeil. Il arriva dans le hall, inséra ses clefs par automatisme dans la serrure puis il se rappela que Magda était déjà rentrée. Il entra donc dans l'appartement, il s'avança sans bruit vers le salon. La télévision était allumée devant une Magda endormie. Il s'approcha doucement d'elle et lui embrassa la joue. Magda gémit dans son sommeil et se tourna.
« Marty ? T'es rentré ? demanda-t-elle d'une voix encore endormie.
-Oui. C'est moi.
-Je nous avais fait des bagels au saumon. Il en reste dans le four pour toi.
-D'accord. Merci Magda, chuchota-t-il en réponse.
-Ça a été aujourd'hui ?
-Oui. Parfait.
-D'accord. Ça te dérange si je vais me coucher ? Je tiens plus là...
-Non. Vas-y. À demain. »
Magda se leva du canapé en gardant la couverture autour d'elle. Toujours les yeux à moitié fermés, elle embrassa Martijn et partit vers leur chambre.
« Tu me manques Marty. »
Martijn la regarda s'éloigner sans rien dire. Elle lui manquait aussi. Mais ce nouveau poste lui demandait d'être à cent pour cent impliqué dans son travail. Alors, en ce moment, toutes ses soirées ressemblaient à celle-ci: lui qui rentrait fatigué, Magda qui lui avait déjà fait à manger qui dormait dans le canapé, ils s'échangeaient quelques mots et elle partait se coucher. Un mois que ça durait et Martijn espérait que ça n'allait pas continuer comme ça pendant des mois. Il retourna dans la cuisine et remit le four en marche. Il attendit quelques minutes que son plat se réchauffe. Il jeta un coup d'œil rapide au calendrier voir si Magda lui avait écrit un mot. Ils ne communiquaient que comme ça ces derniers temps. Il remarqua un cœur à la date d'aujourd'hui. Parce qu'aujourd'hui, on était le 14 février. Il fallait vraiment qu'il trouve une solution pour son travail parce qu'ils n'allaient pas tenir.
X+X+X+X+X
« Martijn ? »
La voix de Magda était très lointaine. Martijn ouvrit un œil et vit Magda penchée au-dessus de lui.
« Il est huit heures. Faut que tu te lèves. Tu vas être en retard.
-J'arrive. »
Martijn savait que Magda avait raison, mais il n'avait pas la force de se lever.
« T'as mauvaise mine... T'es sûr que tout va bien ? »
Non. Il avait mal à la tête, des courbatures partout, froid puis chaud puis encore froid. Il ne se sentait pas bien. Pas bien du tout.
« Je me sens pas bien. »
Il sentit Magda poser sa main sur son front.
« T'as de la fièvre. Je pense que tu ne devrais pas aller travailler aujourd'hui.
-Mais...
-Martijn, repose-toi une journée. T'en as besoin et je te promets que le monde ne va pas arrêter de tourner parce que tu prends un peu de temps pour toi.
-Mais..., retenta Martijn en se redressant.
-T'es malade, Martijn.
-Mais...
-Si tu continues, j'appelle ta mère. »
À cet argument, il se laissa tomber dans son lit en poussant un grognement.
« Pas ma mère... Elle va débarquer pour s'occuper de moi, si tu l'appelles.
-J'appelle pas ta mère, si tu vas pas au boulot.
-Mmhmmh... Si tu veux.
-Je vais appeler Ivar pour lui dire que t'es malade.
-Je vais le faire.
-Tu vas pas le faire. Je te connais, avait souri Magda. Toi, tu restes au lit. Toute la journée et c'est tout. Y a intérêt que t'aies pas bougé quand je rentre.
-Oui, chef, marmonna Martijn dans son oreiller.
-Parfait. À ce soir, Marty, avait fait Magda en posant un dernier baiser dans ses cheveux. »
Magda était partie et Martijn avait suivi les consignes: il n'avait quasiment pas bougé. Enfin si, il avait été prendre un médicament dans la cuisine puis était retourné dans son lit. Avant, il avait tourné un peu la télévision, s'était allongé du côté de Magda et avait regardé une émission bien calé dans leurs énormes oreillers. Dans la matinée, il avait reçu un message de Magda:
De MAGDA <3:
Ivar appelé. Interdiction de te pointer au boulot avant une semaine.
Rendez-vous chez le médecin: demain - 11h
Je termine mes cours à 16h.
De MARTIJN:
En vrai, j'ai l'impression que je vais mourir...
J'ai mal partout et j'ai chaud ! Mais je grelotte comme s'il faisait -15...
De MAGDA <3:
Tu veux que j'appelle le notaire aussi ?
Pour ton testament :p
De MARTIJN:
C'est drôle ça. Merci Magdalena. Moi aussi, je t'aime.
Je suis hyper sérieux !
De MAGDA <3:
Marty... T'as juste une grippe. Tu ne vas pas mourir.
De MARTIJN:
Tu rentres vite ce soir, hein ?
De MAGDA <3:
Oui. Promis <3
Je te laisse, j'ai cours. Repose-toi.
De MARTIJN:
Tu savais à quel point on voit super bien la télé de ton côté du lit ?
X+X+X+X+X
Une semaine. La grippe de Martijn avait duré une bonne semaine. En une semaine, il avait fini par trouver de quoi s'occuper. Quand il avait pu quitter son lit, il était retourné dans son atelier. Il n'y avait pas mis les pieds depuis un mois et ça lui avait fait du bien de peindre, de peindre des trucs pour lui. Il avait retrouvé de vieux trucs qui traînaient depuis six mois et qu'il n'avait jamais pris le temps de terminer. Il avait pris le temps de les terminer. Il passait ses journées dans son atelier. En une semaine, Martijn avait aussi eu le temps de rappeler Annabeth. Elle lui avait laisser cinq messages supplémentaires.
« Martijn ! cria Annabeth dans le combiné. Qu'est-ce que tu fichais ?
-Salut ! Tu vas bien ?
-Tu rigoles ?! Tu sais combien de fois je t'ai appelé ?
-Beaucoup. Je sais. Je suis désolé.
-J'espère que tu m'appelles pour me dire que t'as parlé avec Magda ; que vous achetez cette maison ; et que vous n'attendez plus que moi.
-J'ai pas vraiment parlé avec Magda. A vrai dire avec mon nouveau job, c'est un peu compliqué en ce moment.
-Martijn... Je fais quoi avec mes billets ?! Tu pousses un peu, là...
-Viens.
-T'es sûr ?
-Je m'occupe de convaincre Magda. Prends tes billets. Je gère. Je suis malade, elle peut rien me refuser en ce moment.
-Tu te rends compte qu'on parle d'acheter une maison... Pas un service à café.
-Oui, oui. Je m'en occupe. T'inquiètes. Et puis au pire, si elle dit non, ça te fera trois jours avec ton beau-frère et ta belle-sœur préférés. Trois jours sans enfants à t'occuper.
-Ok. Je prends mes billets.
-Super ! Merci, Annabeth. Je te tiens au courant. Mais du coup, on se voit dans un mois. J'ai pas de vacances ce mois-ci, donc on ne va pas en France.
-On n'y va pas non plus, Agnès déprime d'ailleurs.
-Personne n'y va ?
-Charlie et Meghan, je crois, répondit rapidement Annabeth. Faut que je te laisse, j'arrive au boulot là. Je te rappelle pour te donner mon heure d'arrivée et le jour.
-Ok, pas de soucis. Bonne journée ! »
Il était quinze heures. Il lui restait deux heures pour trouver comment convaincre Magda. Il avait commencé par aller chercher les plans de Noël. Il les avait disposés sur la table de la salle à manger, avait sorti une feuille de papier et avait commencé à noter les avantages et les inconvénients de ce déménagement. Quand Magda avait fini par rentrer, il y était toujours.
« Tu fais quoi ?
-Faut qu'on parle de ton cadeau de Noël.
-Maintenant ?
-J'ai appelé Annabeth, elle arrive dans un mois. Il faut qu'on se soit décidé.
-Et si on ne la prend pas ?
-Elle vient quand même. Mais faut qu'on se décide. Alors, j'ai fait un tableau des trucs cool et des trucs moins cools. Regarde. »
Martijn lui avait tendu une feuille de papier. Elle était couverte de son écriture toute en hauteur.
« Temps de trajet, lut Magdalena. T'as trouvé qu'un défaut ?
-Pour l'instant, sourit Martijn. Et peut-être que j'ai trouvé qu'un défaut parce qu'il n'y en a qu'un.
-Moi j'en ai un deuxième: les trous dans le toit.
-J'ai mis ça dans les plus. Parce que ça veut dire travaux. Et travaux veut aussi dire qu'on peut faire ce qu'on veut. On peut rénover entièrement à notre goût. Zéro obligation. »
Martijn avait continué sa liste: la vue sur le lac, le calme, le jardin assez grand pour y faire creuser une piscine d'ici quelques années, une grande terrasse pour accueillir leurs amis, des pièces spacieuses, une cheminée. Magda ne pouvait plus l'arrêter. A vrai dire à l'entendre défendre cette maison comme ça, elle commençait à se laisser convaincre.
« Et ton atelier ? Je ne le vois pas sur les plans.
-On avait pensé faire un agrandissement. Ça permet d'avoir juste la taille qu'il me faut. On le collerait au mur de notre chambre, fit Martijn en se penchant sur le plan. Et il s'ouvrirait sur le jardin. La luminosité serait top.
-Et elle coûte combien ta maison ?
-Cinquante mille euros.
-La maison ?
-Ouais. En fait c'est une succession qui est bloquée. C'est pour ça que c'est abandonné. Personne ne sait quoi en faire. Quand je me suis renseigné, ils m'ont dit que faire une offre pourrait débloquer la situation. Et ce prix-là nous laisse pas mal de budget pour les travaux. Ça nous laisse de quoi faire ce qu'on veut.
-Tu peux mettre le prix dans les plus.
-Je note.
-Marty... Tu te rends compte qu'on se lance pour un an minimum de travaux. Un an où il faudra payer le prêt qu'on va faire pour acheter la maison et les travaux et payer aussi le loyer d'ici.
-J'ai compté, si on s'endette sur quinze ans... »
Et Martijn partit dans une explication de tous les calculs qu'il avait faits, de tous les cas qu'il avait imaginés. Et à chaque fois, il revenait sur le même bilan: avec leurs salaires, les tableaux de Martijn et quelques week-end en moins, ils s'en sortiraient. Très bien même. Et puis, tout allait se compliquer pendant un an. Juste un an. Un an pour avoir quelque chose qui leur ressemblait. Martijn était prêt. Magda, elle, réfléchissait. Elle alternait son regard entre les plans devant elle et Martijn à sa droite qui attendait une réponse de sa part. Cela faisait plus de quatre heures qu'ils débattaient. Quatre heures qu'il tentait de la convaincre et il y était presque arrivé. Magda reposa son regard sur le garçon:
« Ok.
-Ok quoi ?
-Ok. On y va. On achète. »
--- NDA ---
Salut les pioupious !! 🐣❤️
Je voulais juste vous prévenir que j'ai un petit problème avec l'application Wattpad sur mon téléphone donc il se peut que je ne réponde pas à vos commentaires tout simplement parce que je ne peux plus... Je suis à ça de dire que c'était mieux avant... 👵🏼
Mais je vous lis. Tous. Et vous me mettez le sourire à chaque fois. <3
Oh ! Et j'ai faillis oublier... Hier. A 1h44 du matin, j'ai mis le mot FIN à cette histoire. Elle est enfin terminée. Elle se compose de 61 chapitres et d'un épilogue vous avez donc encore un peu de temps avant de dire au revoir à Magda. ;)
Pour la publication, on va voir avec la gentille personne qui a le courage de me corriger pour passer à deux chapitres par semaine (mardi et vendredi) jusqu'à la fin (si on peut suivre le rythme).
Je vous fais des bisous ensoleillés,
Uthopie.
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