Épilogue
Urban Decay Live, Août 2020
Je suis épuisé, ce live semble durer depuis une éternité. Je me tourne vers Gulf. Je sais qu'il est dans le même état de fatigue que moi. Il remue la tête pour étirer sa nuque tendue. Je déplace mes doigts de son épaule à son cou, pour masser cette zone douloureuse. Pourtant, je suis un grand fan de P'Stamp et nous passons un agréable moment, mais il me tarde que ça se finisse.
Nous enchaînons les événements, les shootings et les lives. Cela fait des jours que nous ne nous sommes pas retrouvés seuls, en tête à tête avec mon petit ami. Il est juste à mes côtés et pourtant il me manque cruellement. Je profite de chaque occasion pour le toucher, l'enlacer. Je recherche même le plus petit frôlement avec sa peau.
Nous sommes assis l'un à côté de l'autre, sur des hauts tabourets, écoutant les instructions du présentateur pour un énième jeu. Mon esprit décroche, la fatigue et la proximité de Gulf ne m'aident pas à rester concentré. Mon regard, comme souvent, est irrémédiablement attiré par son corps angélique. Ses jambes sont croisées, ses mains reposent sur ses genoux, les bras tendus. J'observe le galbe de ses jambes, le jeu de ses biceps, sa taille fine. Mon regard s'égare sur la courbe de son cou, la naissance de sa nuque. Je ne résiste pas à la tentation de son corps tout proche. Je me penche lentement et pose mes lèvres sur son épaule.
— Tu es trop craquant, vivement que ça se termine... soufflé-je contre sa peau, en déposant un baiser léger.
Il me jette un coup d'œil, me répondant d'un sourire attendri qui me redonne immédiatement de l'énergie. Je me redresse pour reprendre le cours de ce live et ferme cette parenthèse de tendresse.
Après un temps interminable, le live se termine enfin. Gulf et moi devons bientôt nous séparer, nous sommes censés rentrer chacun de notre côté. Nos deux managers sont en pleine discussion à l'écart de la scène.
Je décide que c'est le moment où jamais. Je ne veux pas le quitter sans avoir eu un vrai moment d'intimité avec lui. J'attrape son poignet et commence à m'éloigner de la salle de diffusion, Gulf à ma suite. Je me tourne une seconde pour voir sa réaction. Un immense sourire éclaire son visage. Il sait ce que j'ai derrière la tête, il me connaît trop bien et il a l'air d'en avoir autant envie que moi.
Je presse le pas, impatient de trouver un endroit tranquille. Heureusement, je commence à connaître le bâtiment, m'y rendant régulièrement pour différents événements. Je monte un escalier, prends à droite et nous arrivons dans un couloir beaucoup moins fréquenté. J'ouvre une porte, nous fais entrer dans une petite pièce sombre, où la seule lumière provient de la lune, qui est pleine ce soir, et de la rue en contrebas. Je me retourne vers l'homme que je désire plus que tout et m'avance lentement vers lui, verrouillant la porte, pendant que je l'oblige à s'y adosser.
— Avoue-le que tu fais tout pour m'exciter ? je susurre en faisant glisser le bout de mon nez le long de sa mâchoire.
Gulf pose la tête sur le panneau de bois et ferme les yeux.
— Je ne vois pas de quoi tu parles... répond-il d'une voix grave, le souffle court.
J'inspire profondément son odeur, le visage niché dans le creux de sa gorge.
— Tu t'arranges pour être de plus en plus attirant chaque jour...
À peine ai-je fini ma phrase que j'aspire la peau tendre de son cou entre mes lèvres, pendant que mes mains s'aventurent sous son t-shirt. Je sens son pouls s'affoler. Gulf gémit doucement, se laissant aller contre moi.
— Je vais finir par t'enfermer, pour te garder rien que pour moi... je continue, la voix étouffée contre la peau de mon amant.
Il soupire, la bouche entrouverte quand je capture la partie charnue de son lobe entre mes dents.
— C'est un peu... excessif, tu ne crois pas ? répond-il en penchant la tête, m'invitant à continuer ma douce torture. Et je suis déjà rien qu'à toi, murmure-t-il en glissant ses doigts le long de ma colonne vertébrale.
Ses mots, sa voix, ses caresses font naître en moi de longs frissons d'anticipation. La fatigue et les tensions se sont envolées à la seconde où cette porte s'est refermée sur nous.
— Gulf, ne m'en veut pas mais... j'ai bien l'intention de te faire l'amour contre cette porte... lui soufflé-je au creux de l'oreille.
Je sens son corps frémir à ces mots. J'aime avoir ce pouvoir sur lui, faire réagir son corps au son de ma voix. Ma langue s'insinue dans les moindres recoins de son pavillon. J'adore ses adorables oreilles. Je les vois à peine, mais je sais, je sens qu'elles virent au rouge vif, devenant brûlantes. C'est une zone sensible chez lui et je prends mon temps pour les caresser. Je mordille doucement son lobe avant d'embrasser l'arrondi de son cartilage. Sa respiration s'accélère, il gémit doucement. Ses mains quittent mon dos pour glisser sur ma nuque et plonger dans mes cheveux.
— Tu n'as pas peur que tout l'immeuble nous entende ? articule-t-il difficilement en serrant les paupières.
— Je m'en fous complètement...
Je fonds soudainement sur sa bouche, pour appuyer ma détermination. Elle m'accueille et répond fougueusement à mon baiser. J'aspire sa lèvre inférieure et l'effleure du bout de la langue. Elle est si moelleuse et ferme à la fois. Mes dents remplacent ma langue pour la mordiller doucement. Cette partie de lui, si charnue, m'a toujours profondément attiré, rien ne m'excite autant que sa bouche sur ma peau. Je ne me lasse pas de goûter ces bouts de chairs pulpeuses. Notre baiser se fait plus profond, nos langues se cherchent et se trouvent. Elles se caressent, s'enroulent l'une contre l'autre. Je lâche un grognement de plaisir tant ce baiser m'électrise.
Il m'a infiniment manqué pendant ces quelques jours, une frénésie s'empare de moi, je dois rattraper le temps perdu. Je me détache de lui, glisse mes doigts sous son t-shirt pour lui enlever d'un geste et le jette derrière nous. Sans perdre une seconde, je lèche l'arête de sa mâchoire, descends sur sa gorge, aspirant sa pomme d'adam pour ensuite plonger la langue dans le creux de sa clavicule.
Mes mains vont et viennent dans son dos et descendent pour s'emparer de ses fesses rondes et musclées. Je les malaxe sans gêne. Les halètements de mon amant m'invitent à intensifier ma caresse. Je déboutonne son pantalon, fait glisser lentement la fermeture éclair. Mes mains s'insinuent sous le tissu, glissent sur ses hanches que je plaque fermement contre les miennes pour lui faire sentir l'ampleur de mon désir. Il se contracte brutalement en s'agrippant à mes épaules. Aussitôt, il se détend et semble fondre contre mon corps, frottant son membre dur contre le mien en soupirant.
— Tu m'as tellement manqué, mon amour, je susurre contre sa peau brûlante.
Il se mord la lèvre, les sourcils plissés quand j'ondule du bassin contre lui, avant de répondre.
— Toi aussi, j'ai cru devenir dingue pendant le live...
Ma bouche s'empare de son téton, que je stimule du bout de la langue. Ma main caresse ses pectoraux, pendant que l'autre retrouve sa place sur ses fesses. Je brûle de le savourer tout entier. Je m'agenouille devant lui, le visage frottant contre son ventre tendre, mais ferme que j'adore palper à tout moment. Son odeur me submerge et me fait saliver d'impatience.
Je relève les yeux vers lui, son regard plonge dans le mien. La lumière de la lune se reflète dans ses iris, il est magnifique dans cette lumière féérique, il semble presque irréel. Mes mains se posent sur ses hanches et l'amènent contre moi, je mords à pleines dents ses flancs pour me prouver que ce n'est pas un rêve. Il sursaute à ma morsure, plonge ses doigts dans mes cheveux et gémit bruyamment.
— Chut... mon amour, si tu ne veux pas que P'Boss ou P'Bester nous retrouvent...
— Je croyais que tu t'en foutais... ironise-t-il en tirant sur mes cheveux.
Je souris à cette remarque, le nez effleurant sa taille. Depuis notre déclaration publique sur notre relation, le monde entier sait que nous sommes en couple. Il n'y a plus rien à cacher...
— Effectivement, je me fous qu'on nous entende, mais pas qu'on nous dérange...
Subitement, mon portable se met à vibrer dans ma poche. Je grogne de frustration, sachant pertinemment qui m'appelle. Je l'attrape et l'éteins rapidement.
— Nous n'avons pas beaucoup de temps... souffle Gulf en souriant.
Je grogne de plus belle. Rien ne pourra m'empêcher d'obtenir ce que je veux. Et cette chose se tient devant moi et j'y tiens plus que ma propre vie. Je me relève prestement, passe les mains sous ses bras pour le soulever. Ses jambes s'enroulent autour de ma taille. Je nous retourne et le dépose sur une petite table encombrée qui se trouve au centre de la pièce.
— Finalement, je vais te faire l'amour sur cette table... dis-je en faisant glisser son pantalon le long de ses jambes.
Il se soulève pour m'aider dans ma tâche en riant.
— Tu peux le faire où tu veux et autant de fois que tu le veux... je suis tout à toi, répond-t-il avec un air lascif.
Je m'immobilise pour l'observer, le ventre contracté par le désir.
— Tu vas me rendre fou... grognai-je en m'extirpant fébrilement de mes vêtements, le plus vite possible.
Il rit de plus belle devant ma réaction impatiente. Ses jambes s'écartent pour me laisser le passage que je me hâte d'emprunter. Je colle mon corps au sien. Nos deux virilités, tendues à l'extrême, s'entrechoquent pendant que je reprends possession de ses lèvres. Ses jambes s'enroulent autour de moi et me collent un peu plus contre lui. Mes hanches ondulent contre les siennes, stimulant nos hampes de chair, gorgées de sang. Le plaisir enfle dans mes reins, enflammant ma peau qui se couvre d'une pellicule de sueur.
Gulf semble baigner dans un halo de lumière opale. Sa peau scintille et m'envoûte. Je ne résiste pas à l'envie de la savourer. Je croque l'arrondi de son épaule, puis passe la langue pour apaiser la morsure. Je recommence cette torture dans le creux de son cou, à la naissance de sa poitrine. Mes mains, plaquées sur ses fesses, intensifient le frottement de nos deux corps.
Très vite, nos caresses ne me suffisent plus. Fiévreusement, j'envoie valser tout ce qui se trouve derrière Gulf pour pouvoir l'allonger. Je ne m'inquiète pas une seconde du bruit et de ce que je fais tomber au sol. Un sentiment d'urgence m'habite, reléguant au second plan tout le reste. Je contemple l'être adorable que j'ai devant les yeux. Les yeux mi-clos, il m'observe d'un regard sensuel, la bouche entrouverte. Je devine plus que je ne vois, dans la pénombre, le contraste entre le rouge de sa gorge, de ses oreilles et le reste de son corps.
Sa poitrine se soulève au rythme de sa respiration rapide. Ses jambes m'emprisonnent fermement la taille. Nos deux sexes se frôlent entre nos deux corps. Je tends la main et pose ma paume sur sa joue. Mes doigts glissent lentement sur sa bouche et l'effleurent lentement. Il aspire mon pouce entre ses dents et en mordille la pulpe tendre. Mon cœur tambourine dans ma poitrine, je suis hypnotisé par cette image semblable au paradis sur terre. Il m'attrape la main et insère mon index et mon majeur dans sa bouche. Il les suce, les lèche comme une glace délicieuse. Il enroule sa langue autour de mes phalanges, y déposant sa salive. Délicatement, je retire mes doigts de sa bouche et les pose sur son entrée. Il cambre légèrement les reins en rejetant la tête en arrière, anticipant mon geste.
Avec douceur, je tourne autour de son antre, l'humidifiant, la préparant à mon intrusion. Ses soupirs se multiplient, ses hanches ondulent contre mes doigts, dans une invitation muette à le pénétrer. Le voir ainsi, entièrement offert, m'envoie des décharges de plaisir dans tout le corps, faisant crépiter toutes mes terminaisons nerveuses.
J'empoigne ma virilité et la positionne pour lentement m'introduire en lui. La sensation est incroyable, au point de me couper le souffle. Je l'emplis de ma chair, nous ne faisons plus qu'un, unis par l'amour immense que nous avons l'un pour l'autre. Il se crispe sous l'assaut, s'agrippant au bord de la table. Je ralentis mon ascension, de crainte de lui faire mal, mais ses jambes resserrent leur emprise et me poussent à approfondir mon invasion.
Pantelant, luisant de sueur, je me cramponne à ses hanches pour commencer de lents va-et-vient pour écarter ses chairs et me permettre de le pénétrer de plus en plus profondément. Soudain, d'un coup de hanche plus virulent, Gulf se cambre violemment, pendant qu'un long gémissement de volupté lui échappe. J'ai enfin trouvé le point magique.
J'accélère la cadence, frappant à chaque fois cette zone de plaisir. Gulf rue furieusement sur la table, me suppliant de le prendre plus fort, plus loin. Sa voix, ses mots, ses gémissements me font perdre la tête. Je me penche pour l'embrasser passionnément, le labourant de mes coups de reins. Nos bouches se dévorent littéralement, nos salives se mélangent, nos langues bataillent l'une contre l'autre. Je me redresse et accélère encore, une boule incandescente grossissant dans mon ventre.
La table grince bruyamment sur le sol. Tout ce qui restait sur le bureau est expédié au sol. Nos cris et nos gémissements doivent s'entendre à des kilomètres. Mais je suis aveugle et sourd à tout ce qui nous entoure. Je suis en Gulf et rien d'autre n'existe à part sa peau qui glisse contre la mienne.
La tension est à son comble. Mon corps est incontrôlable, je suis à deux doigts d'exploser. L'énergie nécessaire pour contenir l'orgasme fait couler les gouttes de sueur sur mon front. Elles tombent lentement sur le ventre de Gulf. Mon attention est concentrée sur mon amant et son plaisir. Il se redresse soudainement, se plaque violemment contre moi, ses doigts s'enfoncent dans mon dos, ses ongles blessent ma peau. Tout son corps se tend et de longs spasmes le parcourent. Il s'enroule autour de moi, me serrant désespérément, pendant que son corps se perd dans les méandres du plaisir. La boule incandescente qui a pris naissance dans mon ventre explose instantanément et un orgasme dévastateur se déverse sur moi. La sensation est intense et me pousse à donner encore quelques coups de reins pour prolonger l'extase. Je finis par m'effondrer sur Gulf, pantelant.
Silencieux et immobiles, nous reprenons lentement nos esprits. Je ne pourrais jamais me passer de ses sentiments que Gulf fait naître en moi. C'est tellement plus que du sexe, je l'aime tellement. Ces moments d'intimité, de fusion charnelle me deviennent aussi indispensables que l'air que je respire. Gulf est toute ma vie, mon essence, mon amour.
— Je t'aime... je murmure, le visage enfoui dans le creux de son cou.
Il ressert son étreinte avant de répondre d'une voix chevrotante.
— Je t'aime aussi.
Je me redresse légèrement, en posant mes mains de chaque côté de son visage, pour plonger mon regard dans le sien. La lumière irréelle se reflète dans ses prunelles. Ses cheveux humides sont collés à son front baigné de sueur. Ses joues sont écarlates, ses lèvres brillent de nos baisers échangés avec passion. Il est tellement beau à cet instant que mon cœur se gonfle de reconnaissance et d'amour pour cet homme merveilleux qui est entré dans ma vie.
— Épouse-moi...
Les mots sortent de ma bouche avant même que je ne le réalise. Je suis stupéfait. Ses yeux s'écarquillent à l'extrême, sa bouche s'entrouvre, comme s'il voulait parler, ou protester, mais aucun son ne franchit la barrière de ses lèvres. Je suis, moi aussi, sous le choc de lui avoir posé cette question à ce moment, à cet endroit. Je suis toujours en lui, après un acte sexuel renversant, alors que nous sommes dans un cagibi et que nos managers doivent nous chercher partout. Il n'y a pas pire moment pour faire sa demande. Je suis le pire des petits amis. Pourtant, je réalise que je suis sincère et impatient. Je veux qu'il m'épouse. Je veux passer ma vie avec lui. Je ne veux plus être séparé de lui, pas un seul jour, pas une seule minute.
— je suis sérieux, mon amour. Épouse-moi...
Il reste silencieux, les yeux scintillants dans l'obscurité. Mon estomac se contracte, je ne veux pas qu'il prenne peur ou qu'il soit déçu par cette demande impromptue.
— Je sais que tu ne t'attendais pas à ça, que ce n'est pas le bon moment, mais... ma gorge se serre et je déglutis difficilement.
— Je n'en peux plus de te croiser au détour d'un live ou d'un shooting et de devoir te quitter le soir, je continue d'une voix tremblante. Je veux passer le plus de temps possible avec toi, je veux m'endormir chaque soir à tes côtés et me réveiller chaque matin, bien au chaud dans tes bras. Je veux te faire l'amour dans notre maison, quand on veut, pas seulement quand on peut et surtout pas au milieu d'un placard à balais.
Un rire silencieux secoue sa poitrine, mais il ne prononce toujours pas un seul mot.
Je glisse un peu pour approcher mon visage du sien. Je veux qu'il comprenne la sincérité de mes paroles. Mon cœur se serre, l'émotion commence à me submerger. Je réalise soudain que cette envie, ce besoin est présent depuis longtemps maintenant. Je n'ai juste pas mis de mots clairs sur ce que je ressens.
— Je veux passer ma vie avec toi, Gulf. Mon avenir n'existe pas si tu n'es pas à mes côtés...
Ma voix se brise, ma vision se trouble à cause des larmes qui s'accumulent dans mes yeux. Je cligne plusieurs fois des paupières pour les faire refluer, sans succès.
— Je t'aime tellement... que parfois ça me fait mal, je continue en posant mon front sur son torse.
Soutenir son regard devient trop difficile, tellement je crains sa réponse. Un silence assourdissant me répond. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. L'attente devient insupportable.
— Dis quelque chose, je t'en supplie...
— Oui... souffle-t-il tellement doucement que je ne suis pas sûr d'avoir bien entendu.
Je me redresse et plonge mon regard fébrile dans le sien. La peur d'avoir imaginé cette réponse me vrille l'estomac.
Un seul petit mot...
Un impact aussi grand...
— Pardon ? j'articule difficilement, mon corps parcouru de frissons de crainte, d'espoir...
Ses yeux semblent immenses et luisants d'une lumière étincelante. Une larme se forme au bord de ses cils, elle y reste prisonnière une seconde avant de rouler lentement le long de sa joue. Je suis tétanisé. Le temps semble se figer. Tout mon être est concentré sur ses lèvres que je chéris, tant elles m'attirent. Elles peuvent m'offrir le bonheur absolu comme la pire des souffrances.
— Oui... je veux t'épouser... souffle-t-il alors qu'un immense sourire étire ses lèvres adorées.
Un bonheur incommensurable me submerge. Il a dit "oui" ! Je l'emprisonne dans mes bras, le serrant comme un forcené, tellement mon amour pour lui est immense.
— Je t'aime, je t'aime tellement, je répète sans m'arrêter, tout en déposant des milliards de baisers sur chaque centimètre de peau qui se présente à moi.
Il rit en s'enroulant encore plus autour de moi. Je ne veux plus bouger. Je veux passer ma vie avec Gulf dans mes bras, dans cette minuscule pièce minuscule, dans cette lumière irréelle. Plus rien ne compte, à part Gulf.
De longues minutes se sont écoulées, j'ai l'impression de flotter, tellement je suis heureux. Nous sommes en train de nous rhabiller mutuellement. Nous ne pouvons pas rompre totalement le contact avec le corps de l'autre, pas après ce moment de communion, empli de bonheur et de promesse. Je sais que la réalité est derrière cette porte, je ne veux pas quitter cette bulle de douceur. Mais, je sais que Gulf est avec moi, pour toujours... Un sentiment de plénitude réchauffe ma poitrine quand je pense à notre avenir ensemble. La main de l'homme que j'aime fermement enlacée à la mienne, j'avance pour saisir la poignée.
Le portable de Gulf vibre dans sa poche, il s'en empare et décroche, pendant que je tourne la poignée. La voix de P'Boss hurle dans ses oreilles. D'un même mouvement, je tourne la tête vers Gulf pour l'interroger du regard, pendant que j'ouvre la porte. Je vois ses yeux s'agrandir d'effroi en fixant quelque chose derrière moi. Je fais face et mon cœur se pétrifie dans ma poitrine. Une horde de journalistes nous attend, caméra et appareil photo au point. Mon sang se glace quand je réalise pourquoi et comment ils ont réussi à nous retrouver. Je leur claque la porte au nez avant de me tourner vers Gulf.
— Merde... lancé-je, en passant ma main nerveusement dans mes cheveux.
Bizarrement, Gulf ne semble pas si accablé. Il a même l'air de trouver cette situation amusante. Je l'observe les yeux ronds, incrédule. Il s'approche de moi pour déposer un baiser léger sur mes lèvres.
— Annonçons la grande nouvelle... me susurre-t-il, son nez caressant doucement ma joue.
— Tu es sûr... maintenant ? je demande, perturbé.
— Sûr et certain... répond-t-il avec un sourire désarmant.
J'aime cet homme... Je l'aime de tout mon être, de toute mon âme...
— Allons-y, mon amour.
Mes doigts enlacent les siens, bien décidé à crier au monde entier l'amour que j'ai pour lui. Je fais face à la porte, le cœur battant, resserrant sa main dans la mienne. Je suis prêt, je n'ai plus peur de rien, tant que mon fiancé est à mes côtés.
Mon fiancé...
J'actionne la poignée et nous lance dans la mêlée...
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