Chapitre 9 - Gulf


Mew venait de m'offrir un second orgasme encore plus puissant que le premier, je me demandai comment mon cœur n'avait pas explosé dans ma poitrine. Je posai le front contre le carrelage en tentant de reprendre mon souffle. Ce moment fut tellement intense et passionné que mon corps en vibrait encore. Lentement, je voulus me redresser, mais mes jambes se dérobèrent sous moi et je perdis l'équilibre. Mew me rattrapa de ses bras robustes.

— Gulf ? Tu vas bien ? demanda-t-il d'une voix inquiète.

En m'appuyant sur le mur, je réussis à me tourner vers lui et je m'agrippai à ses épaules. Son front était plissé, son visage reflétait son inquiétude.

— Je vais parfaitement bien, lui répondis-je avec un immense sourire.

Pour lui prouver, je déposai un baiser léger sur ses lèvres et l'enlaçai étroitement. Je lui chuchotai à l'oreille :

— C'était merveilleux... tu es vraiment doué !

Un rire gêné le secoua et il m'enlaça à son tour.

Ce n'est qu'à cet instant que je réalisai que l'eau coulait toujours, la douche baignait dans la brume, les vitres étaient opaques de vapeur.

— Je vais te laver, dit-il en attrapant le flacon de gel-douche.

Je hochai la tête.

— Tu peux tenir sur tes jambes ? me demanda-t-il, mi-soucieux, mi-moqueur.

— Ne fais pas ton prétentieux avec moi !

Il rit de bon cœur, en commençant à me savonner. Ses gestes étaient doux, il prit son temps pour laver chaque centimètre de ma peau. Je le laissai faire, profitant de ce moment de tendresse. Depuis notre rencontre, il prenait sans cesse soin de moi et j'adorai ça. J'aurais pu être gêné qu'il me touche ainsi, mais tout me paraissait naturel avec lui.

Quand il passa ses doigts au creux de mes fesses, je grimaçai de douleur. Il m'observa, préoccupé.

— Excuse-moi. Ça risque d'être sensible quelques jours...

— Ça ira, ne t'en fais pas pour moi. À mon tour de te laver.

Je pris une noix de gel-douche dans ma paume, frottai mes mains l'une contre l'autre pour le faire mousser et commençai mon travail de nettoyage par sa nuque, la massant doucement. Il ferma les yeux. Mes mains glissèrent sur ses épaules, puis le long de ses bras, épousant la courbe de ses biceps jusqu'au bout de ses doigts. Je continuai sur ses flancs. Il se contracta légèrement en inspirant, il était chatouilleux et cela me fit sourire. Je n'insistai pas et bifurquai vers son ventre. Je dessinai ses abdominaux. Il avait un physique parfait. Lentement, je pris à pleines mains ses pectoraux puissants et mes pouces effleurèrent ses tétons. Il tressaillit légèrement. Je m'attaquai à son dos. Pour ce faire, je me plaquai contre lui et passai les bras sous les siens. Il eut un mouvement pour m'enlacer.

— Tss ! Ne bouge pas, le stoppai-je d'un ton faussement sévère.

Ses bras retombèrent le long de son corps et un sourire amusé passa sur son visage.

Je mesurai mentalement la largeur de son dos. Je pouvais facilement me cacher derrière lui alors que j'avais quelques centimètres de plus que lui. Mes mains suivirent la courbe parfaite de ses reins et empoignèrent ses deux globes fermes et musclés. Il gémit. À ce son, je ne pus m'empêcher de les malaxer.

— Gulf... me réprimanda-t-il gentiment.

— Quoi ? répondis-je d'une voix innocente.

Ma petite séance de nettoyage commençait à lui faire de l'effet. Et je voulais voir jusqu'à quel point. Je quittai donc la face arrière pour m'occuper de l'avant. Mes doigts s'aventurèrent dans sa toison brune et je commençai doucement à descendre sur son sexe qui n'était plus tout à fait au repos. Je pris un malin plaisir à monter et descendre le long de son membre. Il se crispa. Consciencieux, je me devais de terminer le travail et pris ses testicules dans ma paume. Il inspira rapidement en sifflant entre ses dents. Avant que je puisse faire un seul geste, il immobilisa ma main dans la sienne.

— Gulf... petit démon... Je ne suis pas sûr que nous survivions à un troisième round... Et il est déjà tard, nous allons être en retard...

L'évocation du travail refroidit immédiatement mes ardeurs. J'avais complètement perdu la notion du temps.

Je hochai une fois de plus la tête pour acquiescer.

Nous nous hâtâmes de nous rincer et de sortir de la douche. La salle de bain était emplie de buée, nous avions un peu abusé de l'eau chaude. Mew me tendit une serviette et commença à s'essuyer énergiquement. Je ne pus m'empêcher de l'observer, j'avais la sensation d'être déjà en manque.

Que m'arrivait-il ?

Mew était tout simplement sublime dans n'importe quelle situation. Le corps luisant, les cheveux mouillés retombant sur ses yeux, la serviette enroulée autour de sa taille, une centaine de fans paieraient cher pour assister à ce spectacle.

Mais il n'était que pour moi.

Je m'en réjouis intérieurement, Mew m'appartenait désormais.

— À quoi tu penses ?

Sa question soudaine me fit sursauter. Il s'était approché sans que je le réalise. Sa proximité n'allait pas m'aider à m'éclaircir les idées... De nouveau le rouge me monta au visage et je maudis mon corps d'être si transparent.

Il fit un pas de plus en m'observant intensément.

— Si tu continues à me regarder de cette manière, Gulf, nous ne quitterons jamais cette pièce...

Je posai la main sur son torse pour l'arrêter.

— Si tu t'approches encore, ce qui arrivera sera de TA faute ! lui répondis-je.

Un sourire ravi illumina son visage. Il agrippa ma nuque et m'embrassa fougueusement. Quelle délicieuse sensation que ses lèvres sur les miennes. J'en étais déjà accro.

Je répondis à son baiser avec délectation. Je tombais assurément dans les bras de la dépendance, mais ça m'était complètement égal.

Il rompit notre baiser et posa son front contre le mien.

— Dépêchons-nous de nous habiller, sinon ça finira mal.

Ou bien, ne pus-je m'empêcher de penser.

Je me séchai rapidement et le suivis dans la chambre. Il me tendit un petit tas de vêtements.

— Vu l'heure, tu n'as pas le temps de repasser chez toi, nous irons à l'atelier directement.

J'enfilai ses vêtements et récupérai mon portable, abandonné sur le sol à côté du lit, avec mes habits. J'allumai l'écran et ce que j'y lus me figea sur place.

— Merde ! P'Bester m'a appelé cinq fois...

La réalité me rattrapa avec force. J'avais sciemment décidé d'occulter les conséquences de notre relation. Mais je ne pouvais pas vivre pour toujours dans cette bulle de bonheur où seul Mew et moi existions.

Je regardais Mew, la panique commençait à m'envahir.

— Qu'est-ce que je fais ? lui demandai-je affolé.

Il s'approcha rapidement de moi et posa ses mains sur mes bras. Ce contact m'apaisa.

— Calme-toi, me dit-il d'une voix calme et posée. Nous ne faisons rien de mal.

— Je sais... soufflais-je. Mais comment on va gérer ça ? Tu veux qu'on l'annonce officiellement ? Ça va être la folie...

— Nous ne dirons rien, répondit-il d'un ton un peu plus dur.

J'eus un petit coup au cœur. Je n'y avais jamais réfléchi, tout c'était passé si vite, mais je ne savais pas comment cacher notre relation à tout le monde. Nous ne parlions pas seulement de nos proches, de nos amis, de nos collègues, mais de nos fans, des médias. Nous étions sans cesse exposés alors que nous n'avions même pas encore tourné les premières scènes.

J'étais confus.

En même temps, pourrai-je supporter de garder mon amour pour moi, de me comporter normalement avec lui, alors que je ne pouvais pas passer cinq minutes sans avoir envie de lui sauter dessus.

— Regarde-moi, m'intima-t-il doucement.

Je levai les yeux vers lui.

— Tu réfléchis trop. Nous allons gérer ça ensemble, jour après jour.

— D"accord, mais... tu veux mentir à tout le monde ?

Il posa sa main sur ma joue et me sourit.

— Fais-moi confiance, j'ai déjà vécu ça.

Mon cœur se serra à l'évocation de son passé. Nous n'en avions pas beaucoup parlé, mais je savais qu'il en avait souffert longtemps et que cela lui avait presque coûté sa carrière.

— Si les médias s'en mêlent, cela fragilisera notre relation et cela pourrait avoir des répercussions sur nos futurs projets professionnels.

Il prit mes mains dans les siennes, les porta à ses lèvres et y déposa un tendre baiser.

— Pour l'instant, je veux t'avoir pour moi seul.

Ma poitrine se gonfla d'amour à ses mots. Je lui faisais entièrement confiance, il allait me protéger, nous protéger.

— D'accord, je ferai ce que tu veux.

La sonnerie de mon téléphone me fit sursauter. Le nom de P'Bester apparut sur l'écran entre nos mains jointes.

J'étais prêt à faire n'importe quoi pour ne pas le perdre, mais à cet instant, je ne savais absolument pas quoi faire.

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