Chapitre 2

" Ce que j'ai perdu, disparu sans aucune trace "

La nuit tombait sur Paris, noyant cette belle ville par la pluie. Elle était là, assise par terre dans une ruelle, un long manteau noir trouvé dans une poubelle recouvrant son corps pour se protéger de la pluie. Elle était là, sous la lune diaphane, recouvrant son corps meurtri de ses rayons. Assise dans la pénombre de la ruelle, elle regardait les passants passés qui ne jetaient pas un seul regard vers elle. Elle était habituée. Ça fait des décennies qu'elle a le sentiment qu'elle n'existe plus. À vivre dehors, à manger ce qu'elle trouve, à être seule. Et malgré cette situation, celui qui lui faisait plus mal, malgré la froideur de la nuit, qu'elle dorme dehors, qu'elle ne mange pas à sa faim : c'est la solitude qui l'hante depuis des siècles.

" Je recherche le dernier composant de mon cœur sans relâche "

Elle mangeait toute seule, dans l'obscurité, ce qu'elle avait pu trouver dans une poubelle pas très loin d'ici.
Habituée depuis des siècles à manger dans les poubelles, c'était presque devenu normal pour elle.

Elle était devenue une alliée du Papillon et elle espérait qu'il tiendrait parole en échange du Miraculous de Chat Noir et de Queen Bee. Elle titillait entre l'envie de le ramollir pour ne pas le laisser terroriser Paris mais elle voulait l'aider, respectant le marché.

Elle avait une part de lumière et de ténèbre. La part de lumière reflétant la Marinette d'avant, quand elle est née, quand elle était épanouie avec Félix. Et la part reflétant son âme meurtri qui s'est obscurci avec le temps.

" Guidée par les si lointaines étoiles là-haut éternelles "

Soudain elle ne sentit plus les gouttes de pluies sur son visage qui perlaient. Elle releva la tête pour regarder le ciel, pensant que la pluie s'était arrêté.
Mais une chose l'interpella, elle entendait encore la merveilleuse mélodie de la pluie. Elle vit devant elle un homme tenant un parapluie noir qu'il maintenait au-dessus de sa tête.

Et malgré la pluie assourdissante et la nuit flamboyante, elle vit ses yeux regorgeant des prunelles vertes habitant tous les secrets de cet être. Il était là, en face d'elle, tenant son parapluie dans une ruelle sombre où la pluie mouillait ses vêtements et son visage. Mais au lieu de se protéger de cette pluie qu'il détestait tant, il la protégeait, elle, de son imposant parapluie.

" Vers les limites du ciel teint des couleurs de l'arc-en ciel "

" Que fais-tu ici ? Tu sais, la nuit c'est dangereux pour une fille surtout à Paris prononça ce mystérieux jeune homme.

- Je sais... répondit-elle d'une voix mystérieuse cachant son visage avec sa capuche.

- Prends ce parapluie, je ne veux pas que tu prennes froid insista l'inconnue en prenant sa main pour déposer la canne du parapluie. "

Puis il continua sa route la laissant là déboussolée, tenant son parapluie. Elle le regarda partir, figée, apaisée par l'action du jeune homme. Elle ressentait encore la douce chaleur de sa main posée sur la sienne malgré la froideur de la pluie. Depuis quand elle n'avait pas ressenti la chaleur de quelqu'un ? D'un homme ? Bien trop longtemps.

Elle le vit tourner à gauche. Sayez, elle se retrouvait seule dans cette rue lugubre qui commençait à l'étouffer.

" Dans cette brèche, j'ai été
capturée... "

Elle regarda le parapluie qui se referma sur elle, sans qu'elle s'y attende. Relevant une partie du parapluie de ce parapluie, elle observa la fin de la ruelle, la sortie qu'il avait pris. Elle ressentait quelque chose, quelque chose les liait et elle voulait savoir ce que c'était. Elle se leva, et courut vers la direction qu'il avait pris.

Elle ne pouvait pas se déplacer avec son yoyo car les habitants de Paris ne comprendraient pas et puis elle n'a pas envie d'attirer les héros de Paris alors qu'elle ne faisait rien de mal.
Toujours en cachant son visage avec sa capuche, s'aidant d'une main. Elle courait à en perdre haleine.

" Par cette faible lueur venant du dehors ! "

Elle tourna et tourna encore. Les jambes à son cou, elle courait pour rattraper ce garçon mystérieux. Elle ne devait pas le perdre de vue ! Il était hors de question ! Elle continua encore plus vite, plus rapidement, manquant de tomber, et tourna encore une fois ressentant de plus en plus fort ce lien qui les unissait. Elle voulait le comprendre !

" Sur ce chemin tel un rêve éveillé, je cours et cours encore ! "

Elle le vit au loin, en train de marcher tranquillement, les mains dans les poches, la tête baissée. Il sifflotait innocemment, écouteurs dans les oreilles. Sous les lumières des magasins, elle vit ses cheveux blonds tel du blé en été. Elle continua de courir, faisant un effort de plus ! Sa respiration était saccadée, et son cœur tambourinait dans sa poitrine sous l'effort physique. Elle avait des bourdonnements entendant chacun de ses battements.

" De plus en plus vers toi attirée "

Elle arriva enfin à lui, elle l'arrêta en l'enlaçant par derrière. Il sursauta sous cette étreinte se demandant qui ça pouvait bien être. C'était pas tous les jours qu'un inconnu pouvait être si familier avec lui. Elle cacha son visage dans son dos, lui demandant d'une voix suppliante de ne pas regarder. Il reconnut soudainement le parapluie qu'elle tenait dans ses mains. La jeune femme de la ruelle.

" La force ne cesse de se répéter "

On aurait pu croire un couple se retrouvant avec tant d'années de séparation. Des retrouvailles, l'homme retrouvant sa femme l'enlaçant par derrière lui murmurant des " je t'aime ". Mais en réalité, elle ne disait rien. Elle se trouvait comme une idiote à enlacer un inconnu dans la rue parce qu'il a fait preuve de bonté.

" Elle a complètement saisi mon cœur ! Fait prisonnier... "

" Qui es-tu ? Pourquoi m'enlaces-tu ? demanda le blondinet ne comprenant pas ce qui se passe.

- Chut... Ne dis rien... Ne te retourne surtout pas... répondit la jeune inconnue masquée cachée à la vue de tous.

- Qu'est-ce que tu veux ? demanda le blondinet, ressentant que si cette inconnue était là c'est pour une unique raison.

- Héberge-moi, s'il te plaît. Ça fait longtemps que je suis dehors, et je n'ai nulle part où allait. "

C'était bien évidemment un prétexte, elle s'en fichait de vivre dehors, elle était actuellement habituée à ce mode de vie. C'était juste pour le revoir, être certains qu'ils se revoient un jour, qu'elle puisse ressentir ce lien qui les unissait encore une fois dans sa triste vie.

De son côté, il pesait le pour et le contre. Héberger une inconnue chez lui dans son appartement n'était peut-être pas une bonne idée. Même s'il y avait de la place, il ne la connaissait pas. Mais il la croyait, il l'avait bien vue dans cette ruelle attendant que le temps passe.

" Avec toi, emmène-moi ! "

Il lui prit sa main et le posa sur l'arrière de son manteau lui demandant de s'accrocher fermement vu la circulation de la foule. Puis ils marchèrent silencieusement, se tenant derrière lui accrochée à son manteau, elle le regardait de dos. Il avait remis ses écouteurs et il écoutait sa musique paisiblement. Les lumières des magasins encore ouverts à cette heure tardive faisaient ressortir l'éclat de ses cheveux blonds.

" Maintenant réparons ensemble le lien longtemps absent ! "

Ils tournèrent. Toujours le visage caché, elle se cachait derrière son dos ne lui laissant pas l'occasion d'u jeter un coup d'œil. Il s'arrêta la faisant plaquer sur son dos, ils étaient enfin arrivés chez lui. Ils rentrèrent dans la bâtisse, toujours aussi silencieux. Un silence gênant mais apaisant autant pour l'un que l'autre. Elle ressentit soudainement la chaleur provenant des chauffages.

" Rejoignons tous les fragments ! "

Ils arrivèrent à l'ascenseur, ayant lâché son manteau, elle marchait la tête baissé, sa capuche recouvrant son visage, dissimulant son masque.

" Tu t'appelles comment ? demanda l'homme, regardant droit devant lui attendant qu'ils arrivent.

- Tu le sauras tôt ou tard répondit Ladybug de sa voix mystérieuse tel un murmure. Et toi ? Comment t'appelles-tu ? Ton visage m'a l'air familier.

- Tu ne m'as pas reconnu ? C'est une première ! Je suis Adrien Agreste répondit l'homme répondant au nom du célèbre mannequin de Paris. "

L'ascenseur s'arrêta enfin, ouvrant ses portes. Ils sortirent et se dirigèrent vers l'appartement du garçon. Il sortit son trousseau de clé et une chose interpella toute son attention. Il possédait une bague, et étrangement cette bague lui disait quelque chose mais elle n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.

" La boucle qui s'en formera "

Elle rentra dans le vaste appartement, beaucoup trop grand pour un simple appartement. La décoration était sympa et une grande vitre recouvrait la moitié du mur leur offrant une merveilleuse vue sur Paris. Une vue lassante pour elle, par toutes ses décennies, le paysage n'avait pas changé lui donnant des nausées la rendant nostalgique. Il enleva son manteau, le posant sur son canapé luxueux. Il s'approcha d'elle pour l'aider à enlever son manteau voyant qu'elle ne bougeait pas, mais elle recule, réticente face à son geste.

" À présent, regarde-la ! "

D'une main tremblante, elle posa sa main sur sa capuche et en se donnant du courage juste en regardant l'homme bienveillant devant elle, elle enlève sa capuche. Elle tourna la tête de droite à gauche, remettant ses cheveux correctement devant le regard bouchée-bée.

Il n'avait rien vu venir, il allait héberger chez lui une ennemie. L'allée du Papillon. Celle qui a voulu lui dérober son miraculous mais aussi celle qui était tant mystérieuse. Elle était juste devant elle le perçant du regard de ses yeux bleus tel des cieux.

" Elle se transforme et change de forme encore ! "

Mais il ne fallait pas qu'elle découvre qu'elle était Chat Noir. Il était hors de question. Mais il ne pouvait pas la pourchasser du seuil de son appartement, ayant accepté de l'aider, il ne pouvait plus faire machine arrière. Surtout qu'elle pourrait l'attaquer, n'acceptant pas ce refus.

" Tu es... prononça-t-il en déglutissant péniblement.

- Ladybug, oui c'est moi répondit-elle machinalement, le transperçant du regard pour observer la moindre réaction. Mais je ne te ferais pas de mal, ne t'inquiète pas pour cela.

- Et pourquoi tu n'es pas détransformée ? demanda Adrien connaissant très bien la réponse.

- Je ne peux plus me détransformer... répondit-elle d'une voix glaciale à vous perler une sueur froid le long de votre tempe. "

" Elle tourbillonne plus fort ! "

Puis voulant changer de sujet, ne souhaitant clairement pas que ses souvenirs remontent à la surface, elle demanda à son hôte où est-ce qu'elle pourrait dormir. Il lui répondit de la suivre, l'emmenant dans un couloir sombre pour ensuite ouvrit la porte d'une pièce plongée dans le noir. Il alluma la lumière l'aveuglant, elle posa son bras sur son visage, n'étant pas habituée à la lumière artificielle. Puis elle rentra dans la chambre d'amis qui possédait une ambiance chaleureuse.

" J'espère qu'elle te plait, repose-toi. Si tu veux, la douche est au fond du couloir. Et demain, je te propose qu'on fasse plus ample connaissance prononça Adrien avant de fermer la porte la laissant seule avec ses pensées qui se dégringolent. "

" Et elle me permettra de me retrouver enfin ! "

Elle se dirigea vers le fond du couloir pour aller se prendre une douche. La première douche depuis des décennies, toujours lavée par la pluie et le fond d'une bouteille de shampoing et de gel douche trouvées dans une poubelle. Elle rentra dans la douche, toujours vêtue de son costume et elle alluma l'eau. Elle mit une demi-heure pour comprendre le système de l'eau chaude et de l'eau froide et pour comprendre cet outil qui permettait de verser l'eau.

Et prendre une douche lui faisait beaucoup de bien, elle en était même heureuse. Elle avait l'occasion de se laver correctement après tant de temps lui provoquant une certaine allégresse. Elle resta dans la douche pendant une heure, s'amusant avec l'eau, à jouer avec l'interrupteur, plusieurs trou était présente dans le carrelage pour verser de l'eau et une grosse poire était suspendue au-dessus de sa tête.

" Si ça continue comme ça, je peux commencer à pleurer en imaginant ma facture d'eau prononça Adrien à travers la porte.

- Désolée ! répondit-elle avant de sortir de la douche. "

Puis elle s'assit par terre attendant que son corps sèche, elle ne comprenait pas tous ses bouts de tissus, ce levier, ces outils. Adrien ouvrit la porte et elle la vit par terre, assise sur une flaque d'eau qu'elle créait. Il soupira, afficha un sourire puis prit une serviette.

" Ça, c'est une serviette. Ça sert à s'essuyer pour que ça sèche plus vite prononça-t-il en essuyant ses
cheveux. "

Marinette se laissa faire en le regardant faire, il essayait soigneusement ses cheveux ayant pris le soin d'enlever ses couettes avec le ruban rouge déchiquetée. Elle se sentit rougir, personne avait été si proche d'elle et lui accordait ce genre d'attention. Personne à part Félix.

Ses pensées se dirigeant vers lui, son visage devient sombre devant le regard interrogateur d'Adrien. Elle prit brusquement la serviette et commença à s'essuyer toute seule.

" Je vais te laisser donc lança-t-il avant de quitter la pièce. "

Avait-elle toujours été si belle ? Ses yeux étaient toujours aussi bleus ? Elle était envoûtante, il devait se l'avouer mais tellement mystérieuse. Et là conversation que son acolyte et lui avaient eu avec le gardien des Miraculous. Et tout cette histoire s'ébranlait, il avait perdu sa mère mais elle, étant coincée dans la boucle qu'avait créé les dommages collatéraux de son miravulous, elle avait perdu l'amour de sa vie. Avec le temps, ses amis, sa famille, et aujourd'hui elle se retrouvait toute seule. Et il connaissait bien cette solitude mais sa solitude à lui n'était rien à celui de l'héroïne déchue.

Et savoir qu'il était son âme sœur lui faisait une douche froide, elle était son âme sœur. Celle qui lui était destinée, la personne par laquelle il doit être dévoué, celle qui le complète au mieux.

Elle était attirante, belle non sublime, elle possédait des atouts digne de celle d'une femme accomplie, envoûtant et possédait un certain charme mais il ne la connaissait pas. Elle n'avait pas complètement saisi son cœur, il y avait juste une attirance physique.

Et il se demanda en un seul instant s'il devait en parler au gardien et à Chloé qu'il avait hébergé sans le vouloir leur pire ennemi. Et en plus de cette responsabilité lourde, il devait faire en sorte qu'elle ne reconnaisse pas son miraculous. Plagg n'était d'ailleurs pas très enchanté de devoir à présent se cacher constamment et pas à l'aise de savoir que l'alliée du Papillon allait habiter chez eux pendant un temps indéterminé.

Malheureusement, il a sû son identité qu'après l'avoir ramenée ici. Si elle commençait à suspecter quelque chose, ça allait mal finir pour lui alors il rentra dans sa chambre prenant soin de fermer à clé, on ne sait jamais et il partit se coucher pas très confiant.

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Comme vous avez sûrement le remarquer ou pas, à  chaque chapitre il y aura les paroles d'une musique résumant la situation de nos deux personnages préférés. Ici, j'ai utilisé l'opening d'Amnésia. Pour le reste des chapitres, je vous lance un défis. Essayez de deviner la musique 😉

Bisous ♡







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