Chapitre 37.

"Luff ! s'exclame joyeusement Anaé lorsqu'il franchit la porte du laboratoire.

Aussitôt, le visage du garçon s'éclaire, il ne veut pas l'inquiéter. La jeune femme n'y est pour rien dans ses histoires, il n'est pas question qu'elle en sache plus sur lui qu'il n'en est déjà le cas.

- Salut.

Il ouvre ses bras et la chasseresse vient s'y blottir, il embrasse ses cheveux sans se soucier des regards posés sur eux. La plupart semble attendrie ou simplement étonnée mais certains portent un air de dégoût vers le vampire.

Après tout n'est-il pas de la même race que leurs ennemies ? Que les cibles et les proies qu'ils chassent chaque jour ? Cette méfiance n'est pas étonnante.

- Viens par là, j'aimerai te parler.

Elle lui attrape la main et le traîne dans une petite pièce reculée, en voyant son expression se durcir, Luff comprend que le moment ne vas pas être des plus agréables. Il était étonné que la jeune femme est oubliée la scène du matin mais visiblement, elle a juste reportée la dispute le temps d'un câlin.

- Je t'écoute.

- Je trouve un peu mal placé que tu partages la couche d'une femme qui n'est pas ta copine.

- Mais Ava Rosa est ma maîtresse, je ne peux l'abandonner.

- Ne pourrais-tu pas au moins dormir sur un matelas ? Ou habillé ? Voyons Luff, je ne sais pas comment se passe les relations chez les vampires mais chez les humains, on évite ce genre de chose !

La jeune femme semble plus attristée qu'énervée.

Le chasseur ne sait quoi dire. La chaleur d'Ava Rosa l'apaise et ses cauchemars ont quasiment cessés depuis qu'il la serre contre lui chaque soir.

- Je ne sais pas, je ne pense pas pouvoir refuser cela à Ava. Mais rien ne se passera entre nous alors quelle importance si je partage son lit ?

- Quelle importance ? Tu te moques de moi ? Il est évidemment que cela ne se fait pas, c'est complétement malsain !

Cette fois-ci, la colère avait pris le dessus.

- Nous ne faisons que dormir sur un même matelas, rien de plus.

- Si l'Éternelle refuse que tu dormes sur un matelas, ne pourrais-tu pas enfiler un pyjama ?

- Je n'aime pas cela, râle-t-il.

Anaé se frappe le front de la paume de la main, tentant de maintenir sa rage. Quel imbécile il peut être !

- Tu ne comptes donc faire aucun effort ?

- Ne serait-ce pas mieux d'oublier tout cela et de profiter de notre temps passé ensemble qui s'annonce plutôt court ?

Il vit venir la claque mais ne s'attendait tellement pas à un tel geste de la part de sa petite-amie qu'il ne bougea pas. Le bruit résonna dans la pièce et il écarquilla les yeux.

- Espèce d'idiot !

- Qu'ai-je fait ?

Un rire cristallin les fit sursauter tous les deux et ils se tournèrent vers sa source, Ava Rosa, pliée en deux, est plantée à l'entrée.

- Ma Dame, panique Anaé avec une révérence.

- Que fais-tu là Ava ?

Celle-ci calme enfin son fou-rire et se redresse, les yeux toujours rieurs.

- Je suis tellement désolée Anaé, mon second n'est décidément pas doué dans les relations.

- De quoi te mêles-tu ? s'agace le jeune homme tandis que la scientifique échappe un sourire.

- J'étais venu voir l'avancement des recherches quand j'ai entendu, enfin tout le laboratoire, a entendu vos cris. J'étais curieuse de voir mais si je m'attendais à cela...

- Tu n'avais pas à venir !

- Je n'aurai loupé cela pour rien au monde. Tu aimes pourtant les romans d'amour Luff, ne t'ont-ils pas appris certaines choses ? 

- Tu aimes les romans d'amour ? s'étonne Anaé, à ses yeux, le garçon est quelqu'un de très masculin ou plutôt très soucieux de le paraître, elle n'a pas vraiment eu l'occasion de voir ses côtés plus doux. 

- Je m'ennuyais ce jour-là, je n'en ai lu qu'un ou deux, réplique-t-il de mauvaise foi. 

- Il est tout de même évident que tu ne peux te permettre de partager ma couche si tu sors avec Anaé, réplique Ava Rosa. 

- Mais je ne peux pas m'éloigner de moi, tu le sais tout aussi bien ! 

- Certes mais nous pouvons installer un matelas, j'en donnerai l'ordre tout à l'heure, alors ne te torture plus Anaé.

- Mille fois merci, Ma Dame, répond aussitôt la jeune femme en s'inclinant bien bas. 

Luff grogne de mécontentement et quitte la pièce sans un mot de plus au plus grand étonnement des deux femmes. Ses poings sont serrés et la colère l'envahit...Non, pas la colère. Plutôt la peur que ses cauchemars reviennent s'il perd la douce chaleur des bras de sa maîtresse. 

- Je ne comprend pas sa réaction, en quoi est-ce un problème ? maugrée la vampiresse. 

- Je crains d'être tout aussi perdue que vous... 

- Je lui parlerai et tout s'arrangerai. Ne t'inquiète pas chasseresse, même si cela me fait tout drôle de ne plus avoir Luff rien que pour moi, je ne nuirai pas à votre relation éphémère. 

- Éphémère, n'est-ce pas ? relève-t-elle. 

- Je ne pourrai te le laisser éternellement, surtout avec les responsabilités qui l'incombe. C'est aussi pour cela que je te conseille d'en profiter. 

- Je suppose que je ne dois pas m'en plaindre. 

- Pourquoi es-tu si touchée ? Es-tu réellement tomber amoureuse de lui ? C'est un vampire malgré tout. 

- Je le sais mais il me semble si humain... Les vampires finissent toujours par sortir leurs canines pour s'abreuver, très peu de vampires se nourrissent uniquement de poches de sang, même les bons sucent le sang de leurs amis avec leurs accords. 

- Il est vrai. Moi-même avant sa rencontre j'étais habituée à boire le sang de mes seconds ou de quelques volontaires à l'occasion mais Luff n'en a jamais ne serait-ce émis l'idée, c'est étrange...

- Je ne voulais évidemment pas offenser les vampires. 

- Non, tu ne l'as pas fait. Mais je vais te laisser, à présent et tenter de retrouver cet idiot de blondinet."


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