Chapitre 12 : Ce bel été de 1899

Déjà la moitié du mois d'Août et les deux jeunes hommes n'étaient plus séparable au grand malheur du frère du plus âgé. La présence de l'autre était devenue une réelle nécessité, plus question de se séparer. Ils passaient leurs journées ensemble, comme si Gellert était chez lui chez les Dumbledore, ne rentrant que le soir chez sa grande-tante. 

Ariana s'était faite à la présence du blond, il était gentil et, comme pour garantir d'avoir la paix, il donnait sans discuter tout ce qu'elle voulait. Il arrivait même à convaincre Albus de lui accorder. Son frère plus âgé à toujours été le plus dure avec elle, c'était lui qui refusait de la voir quand son état avait été plus grave, qui avait décidé qu'elle ne devait plus sortir et, surtout, plus voir personne. Depuis que Grindelwald était entré dans leurs vies, le roux était emplit d'une joie qui ressortait sur Ariana. Il était joyeux et bien plus conciliant, laissant même sa petite soeur sortir, aller dans le jardin avec Abelforth. Le deuxième né de la fratrie était heureux de voir sa soeur vouloir sortir, aller mieux, et, même si c'était bien l'autre « taré » qui avait convaincu « l'imbécile » de traiter la petite blonde comme une enfant et non pas comme un animal blessé qu'il fallait faire obéir de gré ou de force, il était heureux.

Pour lui, Ariana allait définitivement mieux.

Il se souvenait de l'époque avant la mort de sa mère... le mutisme total, le regard vide, la faiblesse de son corps, ses crises bien plus forte. Maintenant, la période des crises faibles mais récurantes semblait passé, comme si c'était le deuil qui avait provoquer cela. Son esprit avait-il finit de bloquer le souvenir de leurs mère morte ?

Peut-être...

Il était heureux de laisser sortir Ariana, de la voir prendre l'air, s'assoir dans de la vrai herbe. Au fond, il avait toujours penser que la laisser enfermer avait été la pire des choses à faire. Mais, déjà, il ne voulait pas contredire sa mère. Puis il ne voulait pas donner raison à son frère. Enfin, il ne voulait pas donner la moindre importance à ce que pensait l'autre allemand ! Ça le rendait fou de le voir si à l'aise chez lui. Ça le rendait encore plus fou de voir son frère se tourner vers lui à chaque fois qu'il fallait prendre une décision.

A croire que ce n'était pas Albus le chef de famille mais Albus et Gellert.

Et cette façon dont ils avaient à se comprendre d'un seul regard... ça le dégoutait. Son frère était complètement sous l'influence du blondinet, il le laissait parasiter leurs vies, comme s'il essayait de devenir la famille de l'ainé à la place de sa famille.

Eux qui n'étaient plus que trois, eux qui devraient être unit... ils se séparaient, leurs frère les fuyait, il les détestait même. Ariana car il la pensait responsable de tout le mal du monde, Abelforth parce qu'il essayait désespérément de le ramener à la raison.

Le brun était désespéré à cette simple pensée.

Le roux se croyait si intelligent... finalement il était encore plus bête que n'importe quelle personne lambda.

Il était assit dans l'herbe, surveillant distraitement les chèvres d'un oeil, sa soeur installé près de lui de l'autre. La chaleur de l'été n'était plus si mordante que la veille, le ciel était presque aussi bleu que les yeux des deux frères Dumbledore, pas de nuage, l'air assez frais pour pouvoir rester des heures la, dans l'herbe, sous un arbre.

Ariana avait l'air si heureuse, même si son visage n'était plus jamais illuminé d'un sourire depuis le funeste jour de son agression, ses yeux pétillaient de douceur et de joie. Loin du mal, de la souffrance, des cris, des crises, loin de tout cela.

Sa tête se tourna d'elle même vers la maison voisine, celle à droite de la sienne.

Il oublia un instant que, quand il rentrera, il trouvera l'autre intrus assit sur une chaise de la cuisine à débiter des conneries sur un monde parfait avec sa victime de frère.

« -Abel' ? » finit par demander la jeune fille, son regard se perdant dans le paysage.

« -Oui ?

-Pourquoi tu n'aime pas Gellert ?

-Parce que c'est un intrus. Il a rien à faire chez nous.

-C'est l'ami d'Albus.

-Il est dangereux. »

Les mots raisonnèrent dans l'esprit de la plus jeune. Repliant ses jambes contre sa poitrine, les entourant de ses bras, elle ferma les yeux, murmurant quelque chose pour elle-même. A ce même moment, l'ombre qui planait toujours au dessus d'elle sembla grandir sournoisement avant de retrouver sa taille « normal » si rapidement que son frère ainé ne le vit pas. La petite blonde vint alors se blottir contre son frère.

« -Maman me manque.

-A moi aussi... mais je t'ai, petite soeur. » il lui sourit, un sourire réconfortant et doux.

« -Et moi, je t'ai toi. » elle resta contre lui, comme quand ils étaient plus jeune.

Ils avaient toujours été très proche l'un de l'autre... une relation fraternel qui avait toujours échappé au plus vieux. Quand ils avaient été plus jeune, avant tout ce qui c'était passé, Albus semblait éprouver de la jalousie de ce lien, une envie terrible et un manque tout aussi cruel puisque, lui, était aussi étrangé pour son frère que pour sa soeur.

Alors qu'à cette époque, ils étaient tous les trois dans la même chambre.

Ils étaient avec leurs parents...

Mais Albus n'avait fait que plus s'éloigner encore, volontairement en plus.

Et l'allemand raté n'allait rien arranger.

Les deux plus jeunes de la fratrie ignorait que leurs frère et Grindelwald étaient partie au lac pour leurs duel d'entrainement journalier. Le combat était comme tout les jours, une effusion de sorts puissants que l'autre arrivait toujours soit à esquiver soit à contre carrer.

A force, ils se connaissaient par coeur. Et ils en tiraient un plaisir certain. Arriver à anticiper chaque mouvement, chaque action, comme si la magie de l'un guidait l'autre. S'en devenait presque une délicate et harmonieuse chorégraphie. Jusqu'à ce qu'un puissant Aguamenti de Dumbledore ne vienne à créer une vague géante prête à balayer Grindelwald et l'emporter dans le lac. Mais un simple geste vif de sa fine baguette vint trancher l'eau, réduisant la lame de fond en une fine pluie.

Une ouverture.
Il lança son plus puissant Expelliarmus sur le blond. Il l'évita de peu mais ne put rien faire contre les racines sortit de terre qui s'enroulèrent autour de lui, serrant au point qu'il manqua d'en perdre sa baguette. Albus s'approcha, un éclat victorieux et fier illuminant ses yeux.

« -Tu as bien raison, je suis plus fort.

-Ne me sous estime pas.

-Et que compte tu... » un sort informulé lui coupa la parole.
Sa bouche se referma toute seule, ses yeux aussi. Ses mains se refermèrent l'une sur l'autre, ses jambes se croisèrent sans qu'il puisse contrôler son corps, lui faisant perdre l'équilibre, lâchant sa baguette dans un grognement sourd.
C'était injuste !

Grindelwald avait beau flatter son égo, quand il s'agissait de l'humilier et de le blesser directement dans son orgueil, il était particulièrement créatif !

Les racines qui retenaient l'autrichien se consumèrent alors et il était libre de s'approcher du roux, prisonnier de son propre corps qui refusait de bouger, allongé sur le dos.

« -Ah... que cette vision m'inspire. » son visage d'ange s'illumina d'un rictus diabolique.

« -Il faudra qu'on y pense, un soir. » le sort se leva alors qu'il tendit la main vers son amant pour l'aider.

« -Ça te plairait tellement de m'immobiliser ?

-Non mais, que tu sois docile et complètement malléable entre mes mains, je dois plaider coupable. »

Le sort se dissipa et celui au sol put attraper la main du blond mais son orgueil meurtri n'allait pas se contenter de se laisser faire ainsi. Il saisit la main tendu et le tira vers le sol, l'entrainant sans trouver grande résistance. Gellert s'étala de tout son long dans l'herbe, sans un bruit. Ils étaient maintenant allongé, la tête au même niveau, chacun dans un autre sens, se regardant droit dans les yeux... mais à peine quelques secondes. Le blond se redressa soudainement, grimaçant de douleur et pour cause.
Une sorte de lézard à six pattes absolument minuscule avait enfoncé dans son avant bras ses dents plus tranchantes et pointues que des lames de couteaux. La douleur était atroce tendit que la bestiole semblait se délecter du sang du jeune homme. Il avait beau secouer, tourner dans tout les sens son bras pour essayer de trouver un moyen de s'en débarrasser, rien n'y faisait.

Albus se redressa et son regard s'illumina.

« -Un Chupacabra ! Ici ? C'est incroyable ! » complètement émerveillé.
Sans penser une seconde que la créature était en train de vider de son sang son amant, d'essayer en tout cas, il l'a saisit et la retira, faisant glisser les dents profondément enfoncer dans la chair. Ignorant sa grimace de douleur, il tourna et retourna la petite chose entre ses deux mains.

« -Oui, s'en ait bien un. C'est même un bébé. » mais le lézard d'Amérique du Nord ne se laissait pas faire, s'agitant et grimpant sur les mains puis les bras du roux pour sauter à nouveau sur Grindelwald.

Cette fois, il l'attrapa par la peau du cou sans lui laisser le temps de faire quoi que se soit. La bestiole agitait ses membres vers lui, semblant juste vouloir se blottir contre lui. Il y eut deux réactions.
Celle de Gellert, dégouté par cette vision de la bête à écaille dont la mâchoire était encore ensanglanté et son regard réclamant de l'affection.

Et celle d'Albus qui ne voyait qu'une petite chose adorable et remplit de gentillesse qui ne demandait que des caresses.

« -Gellert, il faut que tu le garde !

-Quoi ? Pourquoi je garderais cette chose ?

-C'est un bébé, il est adorable, très rare et surement seul, triste et il a besoin de soin.

-Tu me pense vraiment capable de m'occuper de... ça ?

-Alors je le ferais. » mais à peine l'avait-il reprit, avec douceur et bienveillance pourtant, que le Chupacabra se mit à se débattre, à pousser des petits cris semblables à des pleures alors que ses yeux se remplissaient de larmes.

« -Oh ! Euh... » panique.

Face à ça, celui aux yeux dépareillés récupéra la créature.

« -Bien... » et le petit être avec beaucoup de mordant se calma, frottant affectueusement sa tête contre celui qu'il avait mordu, émettant une sorte de ronronnement de satisfaction.

« -Je le garde... » les yeux brillant et remplit de gratitude de son amant avaient le don de calmer sa féroce envie de jeter un sort impardonnable à l'abominable lézard.

Et quand il l'enlaça, ajoutant au tableau un sourire radieux capable de réchauffer le bloc de glace qu'avait l'autrichien à la place du coeur, il se décida à garder l'inutile petite bête.

« -Il lui faut un nom. » Dumbledore était vraiment enthousiaste face à cette découverte.

« -Mh... » Gellert, l'air neutre, regarda les grands yeux jaunes remplit d'émerveillement de la chose accrocher à sa main.

« -Ce sera Antonio.

-Antonio ? C'est étrange pour un animal.

-Il me rappel quelqu'un avec ses grands yeux jaunes... » soupirant.

Le désormais nommé Antonia sautilla de joie et, à grande vitesse, escalada le bras puis se balada sur l'épaule et le torse de son nouveau maitre pour se glisser dans la poche de son veston. Il était si petit qu'il y rentrait très facilement. Seul sa tête dépassait finalement mais il pouvait facilement se cacher complètement dedans.

Grindelwald s'attarda sur Dumbledore qui fixait de ses yeux bleu profond le petit lézard... le blond n'en revenait pas. Son amant avait un pouvoir incroyable sur lui. C'était sa plus grande peur, que qui que se soit ait la moindre influence sur lui. Pourtant, incroyablement, il se sentait bien à cette idée. Qu'Albus était celui qui avait tout ce pouvoir sur lui ne le dérangeait pas...

Doucement, il effleura les traits fins du visage de l'autre, lui faisant relever la tête avant de l'embrasser.

L'amour était une bien étrange maladie.

Elle avait beau faire du plus fort l'être le plus faible, cette personne se sentait si bien qu'elle avait l'impression de pouvoir déplacer des montagnes, décrocher la lune et les étoiles le tout pour un simple sourire...

Une bien étrange maladie.

Le soleil se couchait, une nouvelle journée se terminait, rapprochant toujours plus la fin de l'été...

Ce bel été de 1899.

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