Chapitre 1 : l'intérêt

L'après-midi passa comme ça, les deux jeunes hommes nageant ensemble, restant dans l'eau fraiche et discutant d'un peu tout et surtout de rien. Albus en profitant pour poser des questions sur le talent de cette nouvelle rencontre dans le domaine de la magie.

Gellert était quelqu'un... d'interessant.
Passé cette froideur et ce vide émotionnel apparent, le blond était magnétique. Sa façon de parler, de se comporter, le petit rictus qu'il affichait comme un rire. Oui, c'était visiblement un charmeur, son physique plus qu'avantageux aidant. Maintenant qu'il l'avait détaillé des pieds à la tête, Dumbledore pouvait le dire, il n'avait jamais vue quelqu'un comme ça. A seize ans, Gellert avait déjà des épaules, des muscle, une carrure, une façon de se tenir... chose que le roux n'avait jamais vue chez quelqu'un de son âge. Un jeune homme mince mais musclé...

Et ses cheveux dorés...
Ses yeux si clair...

Non, Albus n'avait jamais vue ça.

Quand Grindelwald sortit de l'eau pour se rhabiller, le plus âgé le regarda encore une fois entièrement. Son regard devait être légèrement lourd puisque l'observé se retourna.

« -Un problème ?

-Mh ? Non, rien.
-Pourquoi tu me regarde comme ça ? » en enfilant son veston.

« -Et bien, je me demandais pourquoi tu es puni.

-Oh. » son rictus s'agrandît.

« -Allons, parce qu'on a parlé magie une ou deux heures, tu pense que je vais déballer toute ma vie ? » un petit rire lui échappa.

Albus retourna sur la rive, imitant l'autre.

« -Une conversation interessante. Tu t'y connais en métamorphose.

-Ce n'est pas ce que je préfère.

-Et qu'est-ce que tu préfère, alors ? »

Grindelwald lui lança un regard emplit de provocation mêlé à de l'amusement.

« -Quelqu'un comme toi ne comprendrais pas l'intérêt.

-Quelqu'un comme moi ?

-Oui. Tu es trop... lisse ? » cherchant visiblement à ne pas être trop brusque dans ses mots.

« -Lisse ? Tu veux dire trop stupide ?

-Non, voyons, je n'oserais pas. Mais tout le monde ne s'intéresse pas à ça.

-« Ça » quoi ? Si tu ne dis rien, je ne peux pas te dire si ça m'intéresse. » croisant les bras, se mettant devant le blond.

« -Mh. En ce moment je fais des recherches sur de la nécromancie, ça t'intéresse ? » se penchant légèrement vers le roux, son rictus sur les lèvres, essayant de l'intimider.

« -Oh, de la magie noir ? La facilité, en somme.

-Facilité ?

-Oui. Faire des serviteurs zombie, c'est plus facile que de convaincre vraiment les gens. » Albus se détourna de lui, ne voyant pas l'étincelle dans le regard de Gellert réapparaitre.

« -Et, toi, que fais tu comme recherche maintenant que tu es diplômé ?

-Moi ?

-Oui, toi. » se mettant à côté de lui.

« -Oh, moi je m'intéresse aux reliques de la mort. Tu connais ? » le roux afficha un sourire malicieux.
Tout le monde connaissait... et tout le monde savait que ce n'était pas une bonne chose de s'intéresser à ces artefacts.

« -Vraiment ? » sa voix trahissait son intérêt soudain qui attisa de plus bel la curiosité du plus vieux.

« -Bien sur. J'ai des projets qui demande leurs acquisitions. » lança Dumbledore, comme si ce n'était rien pour lui, reprenant le chemin vers le village.

« -Enfin... j'avais. » murmura-t-il ensuite, pour lui-même.
Le blond l'avait pourtant entendu.

« -Je suppose que la raison l'a emporté sur l'ambition ? » rétorqua aussitôt le plus jeune.

« -Tu as dû abandonner cette idée pour la même raison que tu es encore ici, je me trompe ? » une sorte de douceur dans la voix.
Ils avaient passé peu de temps ensemble mais celui aux yeux bleu pouvait sentir que ce n'était pas naturel pour l'autre.

« -Tu pense que je vais déballer toute ma vie à quelqu'un que je ne connais que depuis une heure ou deux ? » retrouvant son ton moqueur.

« -Mh. Bien envoyé. » il accéléra le pas, soudain pressé de rentrer chez sa grande-tante.

« -Mais... » intervint Albus.

« -Si on se revoyait... demain, ça te dirait ?

-Faire quelque chose ? » pensif.

« -J'ai peur de devenir sociable, si je dis oui. » souriant soudainement.

« -Pourquoi pas. Ça m'occupera en attendant de trouver de la lecture. » l'air de rien mais son regard le trahissait.
Le coup d'oeil qu'il lança à Albus était remplit d'intérêt, de curiosité même. Décidément, le roux n'avait jamais rencontré quelqu'un comme ça.

« -Ravie de t'occuper.

-De même.

-Comment ?

-Je pense que, si Bathilda t'as demandée de l'aide, c'est que tu t'ennuie au moins autant que moi. Ravie de te servir de distraction. » accélérant encore un peu, arrivant finalement chez lui, une bonne quinzaine de pas d'avance sur le plus âgé.

« -A demain, Dumbledore.

-A demain... Grindelwald. » rentrant à son tour... se demandant pourquoi ce type l'intriguait à ce point.

La soirée se passa comme toute les autres soirées ennuyeuses et tristes depuis la mort de Kendra Dumbledore. Une soirée passé à se disputer avec Abelforth, le deuxième né de la fratrie voulant arrêter ses études pour s'occuper à pleins temps d'Ariana. Albus avait beau dire qu'il n'avait pas à faire ça, qu'il allait terminer ses études, que c'était à lui de s'occuper d'eux maintenant et qu'il le ferait au moins aussi bien que leurs mère l'avait fait, rien n'y faisait. Comme tout les soirs, une fois la plus jeune couchée, il lui reprochait de ne pas vouloir être ici.
Préférant ne pas relever, il se contenta d'aller se coucher, repensant aux quelques heures passer avec sa nouvelle rencontre...

Gellert Grindelwald...

Il préféra penser à lui plutôt qu'à sa vie, de l'avenir, à s'inquiéter pour son frère et sa soeur, à penser à son père en prison ou à sa mère dans sa tombe. Et puis, avant de dormir, il lança un dernier regard vers son livre de chevet. Demain, il le prêtera à cette nouvelle rencontre, ça lui fera un « sujet de recherche » plus intelligent que la nécromancie.

La nuit passa rapidement alors que le sommeil semblait fuir le jeune homme de dix-sept ans. Se lever n'en était que plus difficile surtout que, comme souvent, c'était un cri qui le fit se précipiter en bas. Ariana refusait de manger, Abelforth refusait de la laisser juste tranquille dans sa chambre.

Et Albus ne savait pas quoi faire... comme d'habitude.

Finalement, comme souvent, la situation se calma dès que le deuxième né permit à sa soeur de partir pour se disputer avec l'ainé de la fratrie.

Encore et toujours les même reproches.

Qu'il ne savait pas s'occuper d'elle, qu'il était égoïste, désespéré de devoir s'occuper d'eux...

Bien sur qu'il l'était !
Il avait de grands projets d'avenirs et, maintenant, il devait tout abandonner d'un coup parce que leurs mère était morte.
Morte...

Il n'avait même pas encore eut le temps de la pleurer...

Albus sortit, partit prendre l'air histoire de ne pas répondre à son frère quelque chose qu'il pourrait regretter... ou, pire, quelque chose de si sincère qu'il ne le regretterait pas. Sortant dans la rue, il avança jusqu'au lac, l'endroit où il était le plus tranquille. Sauf qu'en arrivant la bas, il trouva Gellert, assit contre un arbre, en train de lire.

Et bien, il semblerait qu'il avait aussi décidé de prendre l'air.
Une idée germa dans l'esprit de Dumbledore, son envie d'embêter sa nouvelle rencontre toujours bien présente, il s'approcha sans bruit. Et puis, quand il fut dans son dos, il posa sa main sur l'épaule du blond. Sauf que la réaction fut instantanée et pas du tout attendu. Sans que le roux puisse réagir, Grindelwald lui attrapa le poignet et le retourna comme une crêpe pour le plaquer au sol.

Albus en eut le souffle coupé, bloqué au niveaux des avant-bras par le plus jeune... et plus grand aussi.
Il l'avait soulevé et jeté sur le sol comme s'il n'avait été qu'une poupée de chiffon ! Celui aux yeux bleu n'avait jamais vécu quelque chose d'aussi humiliant.

Gellert le regarda, haussant un sourcil.

« -Tiens, bonjour Dumbledore. » le lâchant pour se redresser et le laisser se relever, toujours aussi calme.

« -C... ça va pas de faire ça !

-Ça quoi ?

-Tu m'as explosé au sol !

-Tu es encore en vie, non ? Donc je ne t'ai pas explosé. » son éternel rictus apparaissant alors qu'il semblait s'empresser de ramasser son livre.

« -Tu pourrais t'excuser !

-Tu m'as surpris, je me suis défendu. » son livre dans une main, il tendit l'autre pour aider le roux à se remettre sur ses pieds.

« -Tu es quelqu'un de difficile à saisir.

-On me le dit souvent. »

Albus finit par prendre sa main, sentant ses joues devenir rouge, et se relever.

« -Tu es toujours aussi matinal ? » demanda alors celui aux yeux clair.

« -Non, d'habitude je... » c'est alors que l'estomac de Dumbledore lui rappela qu'il était partit de chez lui sans manger.

« -Mange un petit-déjeuné ? » visiblement Gellert parlait le langage des affamés.

Le roux n'en devint que plus rouge, cachant même son visage derrière sa main, baissant un peu la tête.

Le blond l'observa un peu plus attentivement.
Il... y avait quelque chose de fascinant qui se dégageait d'Albus.

« -Tu veux manger avec moi ? » finit-il par lancer, le sentant assez gêné comme ça.

« -Oh euh... ça ira je... » il n'eut même pas terminé sa phrase que Grindelwald avait fait apparaitre des gaufres.

Des gaufres !
Comment dire non à des gaufres ! Au miel en plus !
Non, Albus n'avait absolument aucun problème avec le sucre.

« -J'en veux bien. » essayant de garder une contenance qu'il n'avait plus du tout.

Le plus grand retourna s'installer sous l'arbre, suivit du roux, laissant l'assiette flotter entre eux.

« -Sert toi. » reprenant son livre.
Lecture qu'il essayait de cacher un peu.

« -De la nécromancie ? » demanda Albus en prenant une gaufre dans laquelle il croqua avec appétit, soupirant d'aisance.
C'était très bon.

« -Non, autre chose.

-Comme quoi ?

-La plus stupide idée que n'a jamais eut la communauté magique. » sa voix se faisant grondante.

« -Le code international du secret magique ? » comprit tout de suite Dumbledore.

« -C'est vrai que c'est idiot. Et, pourquoi tu lis ça ?

-La politique m'intéresse. » tournant les yeux vers celui à côté de lui.

Décidément, il était vraiment interessant.

La conversation commença alors, plus fournit que celle de la veille, les deux jeunes hommes semblant partager un avis très tranché sur la question.

C'était absolument stupide.

Les sorciers étaient plus puissant, ce n'était pas à eux de se cacher et de trembler face à de simple moldu.

« -Tu es le premier avec qui je parle de ça. » finit par conclure Albus, en même temps qu'il terminé de manger la dernière gaufre.

« -Je pense que je suis un des rares à penser ça.

-La plus part pense ce qu'on leurs dit de penser. Il suffit de leurs expliquer pour qu'ils comprennent. » certain de ce qu'il disait.

« -Tu es interessant comme personnage, Dumbledore.

-Je m'appel Albus. Ne m'appel pas Dumbledore.

-Pourquoi pas ?

-Parce que, Dumbledore, c'était mon père. Enfin... c'est mon père. » une pointe de tristesse dans la voix.

Le blond ferma son livre, sortant sa baguette de sa manche avant de l'agiter au dessus de l'assiette vide pour faire réapparaitre des gaufres.

« -Tu en veux encore ?

-Oh ! Merci. » en reprenant.

« -Un plaisir. » lui souriant avec douceur...

Décidément, c'était étrange mais...

Il avait l'air sincère comme ça.
Albus se sentit à nouveau rougir.

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