Mes fleurs, c'est si rare de recevoir quelqu'un ici après la fermeture...

La dernière fois, c'était pour faire le point des ventes avec Léa mais, je n'étais pas aussi stressé.

Préparant le thé dans la cuisine, j'ai laissé la porte ouverte et écoute mon invité surprise fredonner.

Son aisance est surprenante et me déconcentre tellement que je me brûle en versant l'eau bouillante dans la tasse en porcelaine.

– Hii ! Je couine en lâchant la théière qui se renverse sur mon plan de travail et au sol.

– Tout va bien ?

Je m'agenouille et commence à baragouiner une réponse en rectifiant ma catastrophe.

– Vous vous êtes brûlé ? Faites voir !

Je lève la tête et perds mes moyens en le voyant à genoux, juste à côté de moi.

Mes fleurs...
Pourquoi est-il aussi gentil ?

– Je vais bien, mes mains sont habituées. J'explique en montrant le bout de mes doigts abîmés par toutes ces années de travail manuel.

Étrangement, il ne fixe pas l'usure de mes mains mais plutôt mon poignet.
Je suis son regard et comprends ce qu'il fixe.

Une brûlure, mais celle-ci n'est pas causée par de l'eau bouillante.

– Oh, c'est une simple réaction cutanée dû au soleil... Je bafouille en remontant ma manche.

– Laissez-moi faire. Il me pousse gentiment et récupère la théière qu'il rempli en observant mon espace privé.

– Mais je...

– C'est sympa chez vous, très chaleureux. Il commente en s'affairant dans la cuisine comme si il avait toujours vécu ici.

Décontenancé, je le laisse faire et m'installe à table une fois le thé fait.
Il se place en face de moi et plonge ses yeux dans les miens, avec insistance.

Est-il déstabilisé par la couleur de mes iris ?
Mes fleurs...
J'ai trop de questions.

– je peux vous poser une question personnelle ? Il murmure en prenant une gorgée du thé au jasmin et à la violette.

Je hoche la tête, agrippant la tasse pour calmer mes tremblements.
J'ignore pourquoi je tremble d'un coup.

– Vous vivez seul depuis combien de temps ?

Je papillonne des paupières, perdu face à cette question que je ne comprends pas.

Mes fleurs...

– Comment ?

...Aidez-moi.

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