12 - Une promesse éternelle
Le château trembla de tout son long, et Liaa évita miraculeusement les pans de plafond qui s'écroulaient sur elle. Elle souffla et entendit un cri de terreur :
- Princesse !
Elle se retourna et vit le petit elfe serrer dans ses petits bras sa mère, évanouie. Un liquide vert coulait du front de cette dernière, et Liaa se précipita vers eux. Elle s'agenouilla et les pris dans ses bras avec difficulté. Se relevant, elle manqua de tomber et se rattrapa de justesse.
- Soignez ma mère, s'il-vous-plaît... sanglota le petit.
- Ne t'inquiète pas, je vais vous mener en lieu sûr.
Enjambant les décombres de la chambre de son père, elle sortit à l'air libre par un trou dans le mur et reçu une énorme rafale de vent sur elle. Alors qu'elle s'efforçait de voir où elle mettait les pieds, elle ordonna à une plante de soigner la plaie de l'elfe évanouie. Un garde un peu amoché arriva alors vers elle et prit les deux êtres en charge tandis que la rafale de vent cessait brusquement.
Soudain, Liaa entendit un gémissement sur sa droite ; son sang se glaça dans ses veines.
- LÉO !!
Qui l'avait appelé ? Aucune idée.
Léo ne pouvait plus bouger. L'explosion du typhon semblait lui avoir enlevé toute forme d'énergie, et une douleur lancinante au visage lui tenait les yeux fermés.
- Léo ! Léo ! Par les dieux, Léo, réponds-moi !
Le jeune homme sentit qu'on le touchait, qu'on lui prenait doucement les joues. Un souffle chaud atteint son nez, ainsi qu'une odeur qu'il aurait reconnu entre mille.
- Liaa... murmura-t-il avec peine, les yeux toujours clos.
- Oui, Léo, je suis là, maintenant, c'est fini...
- N-Non, c'est... (Il toussa un peu.) C'est loin d'être fini...
Liaa fronça les sourcils. Que voulait-il dire ?
Secouant la tête, elle prit sa forme de maîtresse des esprits aquatiques et le nettoya, puis le soigna sous l'apparence de princesse des esprits sylvestres. Le jeune homme ouvrit difficilement les yeux, et se redressa avec l'aide de sa bien-aimée. Il regarda autour d'eux lorsque ses yeux se posèrent sur un point précis, loin devant lui.
- L-Liaa... dit-il péniblement, étouffant visiblement un sanglot.
Redoutant ce qu'il avait vu, la jeune fille se releva et se tourna vers la cour dévastée, détruite. Un immense cratère fumant se dressait devant la princesse, et celle-ci plissa le nez en sentant cette odeur de souffre qui s'en dégageait. Au centre du cratère se trouvait le corps sans vie de Rhésus ; il avait les yeux dans le vague et un trou béant perforait son abdomen. Liaa refoula ses larmes, en vain, et éclata en sanglots en revoyant tous les souvenirs de son enfance. Une main se posa sur son épaule et la jeune fille se redressa, pleurant silencieusement.
- Je... Liaa... Je suis désolé...
- N-Non, il... Il n'était plus le même...
- Je ne parle pas de lui, Liaa...
Elle se retourna, interloquée, et sécha ses larmes en fronçant les sourcils. Il lui caressa la joue et colla leurs fronts ensemble. Ils ne dirent rien pendant quelques instants, puis la jeune fille déglutit.
- L-Léo... O-Où est mon père ?
Une larme perla sur la joue de Léo, au grand étonnement de Liaa, et elle se recula de lui, secouant la tête.
- Non, non... Non ! O-Où est-il ?!!
Léo baissa la tête et désigna la gauche du cratère du bras.
- PÈRE !!!
Piquant un sprint, la princesse rejoignit la forme sombre que formait le corps de son père, le roi. Celui-ci était mal en point : son visage est strié de griffures violettes, son épaule droite formait un angle bizarre, non-naturel, et une grande quantité de sang vert s'était écoulée et s'écoulait encore de la plaie de son abdomen, créée par un des poignards de l'ombre de Rhésus, qui reposait sur le sol. Ce dernier disparût en fumée lorsque Liaa s'agenouilla près de son père, mais elle n'en prit pas compte.
- Père, non... Ne me laissez pas, je vous en prie... sanglota-t-elle.
- Ma chérie... (Le roi ouvrit lentement les yeux.) Je suis désolé, mais c'est fini pour moi, maintenant... Et puis, tu n'es pas seule, Liaa, Léo est avec toi...
- Mais, père... J-J'ai cru en vous, et pourtant...
- Chut, je t'en prie... Écoutes-moi, Liaa, je vais te dire pourquoi j'ai toujours détesté les humains... et je vais te parler de ta mère.
Léo, en retrait, écouta distraitement le roi mourant raconter à sa fille ce qu'il avait révélé au jeune homme dans le salle du trône, sur la naissance de Liaa. Il s'en voulait terriblement de ne pas avoir enflammé ses mains et étranglé lui-même Rhésus.
A cause de moi, le roi est en train de mourir...
- Mon garçon, approches-toi... murmura le roi.
Reprenant ses esprits, le faiseur de feu s'agenouilla lentement, droit et raide, auprès du souverain.
- Ma fille aura du mal à s'en remettre, je le sais, et elle aura besoin d'aide pour faire redémarrer le royaume... J'aimerais que tu sois auprès d'elle sur le trône.
Léo manqua de s'étrangler. Lui, sur le trône ?! Lui, dirigeant aux côtés de Liaa ?!!
- Mais, père ! Ce n'est pas possible ! Même si c'est Léo, aucun humain ne peut régner sur le royaume ! éructa Liaa en continuant de pleurer. Vous... vous aviez dit un jour qu'aucun humain ne pourrait s'emparer du royaume, ni même trouver le palais ! Vous les détestez !
- Ma chérie, voyons ! Je ne les détestais pas tous, au début, seulement ta mère... Puis ça s'est seulement empiré, personne n'est parfait... Mais Léo m'a rappelé la vraie raison de ma rancune au près des humains : l'abandon de ta mère, l'abandon de mon amour... Et puis, Léo ne s'est pas emparé du royaume, je le lui confie, ainsi que toi, ma puce...
Léo, nerveux, s'avança.
- Non, Majesté, je ne peux pas, je... je ne suis pas né pour ça, et je pourrai tout détruire avec une seule petite étincelle... Je ne suis pas fait pour cet endroit...
- Léo, tu as réussi à sauver Liaa de l'emprise de Rhésus, tu as réussi à protéger toute la population – hormis les soldats – de la mort... Être roi n'est pas facile, j'en conviens, et tu n'aura pas à assumer cette entière responsabilité, juste à soutenir Liaa et à l'aider dans le besoin. (Il se tourna vers sa fille.) Ma princesse, tu pourras toujours compter sur lui, sur ton chevalier...
Sur ces paroles, le roi enlaça sa fille, qui écarquilla les yeux avant de redoubler de larmes. Léo ne pût s'empêcher de sourire.
Devant le coucher de soleil, Liaa et Léo, l'un contre l'autre, avaient les yeux dans le vague, plongés dans l'horizon. Le roi s'était éteint après avoir rompu l'étreinte entre lui et la jeune fille, se transformant ensuite en milliers de petites étincelles vertes partant rejoindre le ciel. Liaa avait hurlé sa peine et sa tristesse au monde entier, pendant de longues minutes, avant que sa voix ne vacille et que Léo la serre dans ses bras pour essayer de la consoler. Ils avaient scellé une promesse ensemble, à ce moment-là : « Nous resterons toujours ensemble, quoi qu'il arrive. » Une promesse lourde de toutes les émotions qu'un humain ou qu'un esprit puisse ressentir. Une promesse éternelle.
Le lendemain matin, Léo fût accueilli chez lui par sa mère. Lorsqu'elle le vit couvert de bandages et le visage fermé, elle le serra fort dans ses bras jusqu'à apercevoir Liaa juste derrière lui. La jeune princesse avait tenu à raccompagner son amour, et s'était habillé comme une simple jeune fille avec un débardeur à bretelles blanc, un short en jean et des sandales blanches. Elle avait également essayé de cacher ses oreilles d'elfe sous ses cheveux, mais les pointes ressortaient encore. Liaa était nerveuse, et tripotait le bas de son débardeur en baissant la tête.
Monica sourit, sécha ses larmes naissantes et lui remonta le menton.
- Bienvenue chez nous et chez toi, Votre Altesse, dit-elle en essayant de faire une révérence digne du rang de la jeune fille.
Elle rit et se détendit.
- Pas besoin d'une révérence, voyons. (Elle se redressa.) Je suis heureuse de vous rencontrer, Madame...
- Pas de révérence, alors pas de vouvoiement, Liaa ! l'interrompit-elle. Appelles-moi Monica.
- Bien, Madame Monica, plaisanta Liaa.
Tandis que toutes les deux riaient, Léo les observa du coup de l'œil en serrant son père et sa sœur. Il faillit lâcher une larme.
Assise sur le lit d'Aïla, Liaa observa la chambre de la sœur de Léo : dans les tons roses et violets, elle était plutôt grande, même beaucoup, et elle ne put s'empêcher de comparer avec la sienne. La cadette possédait également d'innombrables photos de garçons sur ses murs, sur lesquels la princesse des esprits sylvestres loucha longuement.
- Ce sont des posters de mes stars préférées, la renseigna Aïla en s'asseyant au près d'elle.
- Des... posters ?
- J'ai beaucoup de choses à t'apprendre, on dirait, rit la jeune adolescente.
- Oui, on dirait, l'accompagna Liaa. Il m'a parlé de toi, tu sais...
- Toi aussi, il semblerait que nous sommes désormais belles-sœurs !
Liaa rougit et acquiesça timidement. Elle avait de la chance d'avoir Léo, et de connaître maintenant sa famille en or.
- Nous sommes aussi ta famille en or, sourit Aïla.
- Pardon ?!
- Tu as pensé à voix haute.
Elles se regardèrent, puis éclatèrent de rire.
De retour au palais pour le soir, Liaa se brossait les cheveux pour aller se coucher, la tête basse et les larmes la menaçant de couler, quand deux bras puissants lui enlacèrent tendrement la taille.
- Ça va ? s'inquiéta Léo.
La jeune fille posa sa brosse en haussant les épaules et se laissa aller contre le torse nu de son ''petit-copain'', comme l'avait appelé Aïla. Il l'embrassa dans le cou et l'entraîna doucement vers le lit de la chambre du défunt roi, où ils seraient bien plus à l'aise pour le temps à venir.
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Konichiwa mina !
ET NOON, JE NE SUIS PAS MORTE !!! PAS ENCORE XD
Je sais que ça fait quatre mois que je n'ai pas publié mais demain j'ai les épreuves du Brevet et les profs nous ont saoulés avec les devoirs et les préparations pour cette épreuve... Du coup je n'avais pas de temps, en plus d'une panne d'inspiration !!!
Je suis contente de vous retrouver, et j'espère que cette approche de la fin vous plaira ;D
Bises - AlexieFairy
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