Quelque part dans une pièce sombre, Rhésus jubilait. Il avait réussi à prendre en partie le contrôle sur sa cousine, et maintenant qu'il avait assez attendu, il pouvait bientôt engager la seconde partie de son plan, dont elle faisait principalement partie. La planète allait lui appartenir.

Léo fronça les sourcils en regardant le roi.

- La rompre ?

- Hélas, il semblerait que mon cœur se soit attendri, et tout ça par ta faute, humain.

Sylvestre avait dit cette phrase avec un air amusé, comme s'il riait du tour que lui jouait le destin.

- De plus, tu t'es déjà attiré la grâce d'une sirène, sinon tu ne serais plus là depuis un bon moment.

Léo déglutit et le roi rit doucement.

- Que veux-tu savoir d'autre ?

- Je... il me faudrait des informations sur ce Rhésus.

Le roi perdit son sourire. C'était un sujet périlleux.

- Rhésus... Lui... Il est le fils de mon frère, Ratillino. Ce dernier avait disparu depuis trois ans lorsqu'il s'est lancé à sa recherche. Avant, lui et Liaa étaient soudés, tellement que l'on ne pouvait jamais les séparer l'un de l'autre. Nous avions même songé à les marier ensemble...

Un sentiment de jalousie s'empara du cœur de Léo, et Sylvestre le vit bien.

- Mais vu l'air que porte ton visage, humain, ce n'est plus d'actualité, fit-il en souriant.

Léo lui rendit son sourire et lui fit signe de continuer.

- Qu'est-il arrivé à son père, Votre Altesse ? Si ce n'est pas trop indiscret...

- Il paraît que Rhésus l'a retrouvé mort, empalé sur un rocher. Il venait de tomber d'une falaise, d'après ses propos transmis à un elfe des forêts voyageurs.

- Oh... Mais quel est le rapport avec Liaa ?

- Eh bien... Il semblerait que Rhésus ait prit la mort de son père comme une déclaration de guerre de Liaa, qui maîtrise la nature, et il s'est senti trahi, alors que Ratillino était un fervent protecteur de la planète.

- C'est... idiot...

- Nous le savons tous. (Le roi caressa distraitement sa barbe blanche.) Je suppose que s'il n'est jamais rentré au palais, c'était pour s'entraîner. Il a ainsi développé de nouvelles facultés, d'après le cauchemar de Liaa. Il est passé du côté de l'ombre...

Léo baissa les yeux. Il avait tout ce dont il désirait, au sens figuré.

- Je... je ne sais pas quoi dire, à part « merci ». Merci, Majesté, de vos si précieuses informations.

- Ah, voilà une nouvelle qualité à ajouter sur ta liste, humain : tu es très bien éduqué ! dit le roi en riant.

Léo rougit puis sourit.

- Écoute-moi, humain. (Sylvestre se pencha vers lui.) Comment t'appelles-tu ?

- Je... Léo.

Le roi sourit et se redressa.

- Léo, je place tous mes espoirs en toi, désormais, car tu... aimes ma fille. Tu es capable de la sauver, je le sens.

- Euh... merci.

- Va. Va sauver ma fille, va sauver la nature, conclut le roi en regardant la porte de la salle du trône.

Léo s'inclina, recula pendant quelques instants, puis se mit à courir, courir comme un fou pour retrouver celle qu'il aime de toute son âme.

Liaa avait mal, tellement mal.

Elle ne voyait plus rien, et ne voulait plus rien voir.

Elle ne regrettait pas de ne rien faire, de ne rien tenter. Elle ne voulait pas être reine, ne voulait plus se retrouver en face du garçon qu'elle croyait aimer.

De toutes façons Rhésus était bien trop fort pour elle.

Rhésus ricana. Liaa avait enfin lâché pour de bon ! Plus de résistance, elle avait le cœur brisé. De plus, ce qu'il lui manquait est arrivé, son plan est fin prêt.

Un bruit devant lui se fit entendre, mais il ne sursauta pas. Il l'avait vu à travers la couche d'obscurité qui envahissait la pièce.

Le jeune homme aux yeux verts se redressa sur son grand siège, qui lui fait office de trône, et sourit méchamment en voyant une personne plutôt grande s'agenouiller devant lui. Les pièces de l'armure qu'elle portait s'entrechoquèrent alors qu'une voix faite de cliquetis retentit.

- Hum... Voilà qui est parfait, répondit Rhésus en comprenant cet étrange langage. Mettez-vous en formation, nous allons commencer.

La personne en armure hocha la tête et se retira bruyamment, tandis que Rhésus jubilait une fois de plus, et se félicitait une fois de plus de ses capacités : l'armure ne contenait que du vide, seulement contrôlée par la volonté obscure du jeune homme aux cheveux rouges-orangés, et seul celui-ci comprenait ce langage de cliquetis de fer.

Rhésus se leva, en pleine forme, et ses yeux brillèrent de méchanceté. Il s'aventura dans les couloirs sombres de sa cachette, et entra dans une pièce bien plus petite, faiblement éclairée. Devant lui, retenue par de solides chaînes en acier blindé, une jeune fille se tient droite, solide et froide, ses cheveux d'ébène autrefois blonds pendants en couette autour de son visage, ses prunelles noires le regardant durement. Elle est habillé d'une fine armure de fer noire et sur son front pâle se dessine le symbole d'une faux violette sombre, arme favorite de Rhésus, et désormais de Liaa. Car c'est bien elle, la princesse des esprits sylvestres, qui se tient devant lui.

Le jeune homme barra son visage d'un rictus en tendant une main vers elle, puis ferma les yeux.

- Tu vas bientôt combattre, guerrière de l'ombre, ton heure est arrivée.

Liaa baissa la tête et s'agenouilla, signe qu'elle était toujours sous son emprise. Plus rien ne pourrait les arrêter.

- ... et les sécurités du château ont été renforcées, comme vous nous l'aviez demandé.

- Très bien.

Tournant les talons, Léo regarda le ciel. Cela le rendait fou de ne pouvoir courir partout dans la forêt, criant le nom de sa bien-aimée. Mais il se devait de rester ici. Il ne pouvait pas partir, pas après ce qu'il avait ressenti ; car il était persuadé que Rhésus allait les attaquer. Pourquoi diable aurait-il gardé Liaa morte, sinon ? Il voulait la tuer, c'était déjà prouvé. Il l'aurait ensuite jeté quelque part, tandis qu'elle se vidait encore de son sang, et que la nature...

Léo se gifla mentalement tellement fort qu'il en eut mal à la tête. Il ne devait pas penser à de telles choses ; Liaa était vivante, il en était sûr.

Tandis qu'il souriait aux elfes des forêts qui passaient près de lui, un long bruit retentit dans la forêt.

Une conque ? s'étonna Léo.

- Regardez le ciel !! hurla un elfe en écarquillant les yeux.

Léo tourna les yeux et tressaillit : le ciel avait une teinte rouge sang, et les nuages avaient prit la forme d'une mer menaçante, aux vagues mortelles, parsemées de traînées de sang.

- Le ciel... murmura-t-il.

Il arrivait.

Au loin, un cri strident retentit, un cri de guerre. Puis un arbre tomba en direction du cri et des nuages bordeaux, suivi d'un autre, et encore un autre, pour bientôt former un passage ressemblant étrangement à un couloir de la mort. Léo distingua une forme se mouver au bout de ce couloir, et vit qu'elle arrivait à toute vitesse vers eux. Le jeune homme resta figé quelques secondes en réalisant que c'était une fille, jusqu'à ce que le tintement des armures des elfes des forêts le fassent réagir.

- En position ! hurla-t-il en faisant apparaître des flammes dans ses deux mains. Prêts...

Le « FONCEZ !!! » qu'il avait voulu lancer resta coincé dans sa gorge quand il vit plus précisément le visage de la guerrière qui fonçait sur eux, plus particulièrement sur lui.

- Liaa...

- Bats-toi !

La guerrière de l'ombre hurla une énième fois à son adversaire de se battre et abattit sa faux vers le jeune homme aux cheveux châtains-rouges. Mais il esquiva d'un bond en arrière, le visage blanc et les yeux écarquillés.

- Liaa ! répondit-il en reculant. Liaa, c'est moi, Léo !

Ce nom évoqua quelque chose à la jeune fille, et le temps sembla ralentir. Elle vit à sa droite et à sa gauche des combats mortels, des combats entre de petites créatures et les sbires de Rhésus.

Une intense douleur la prit à la tête et elle grimaça, puis le temps reprit son cour.

- Je ne connais pas de Liaa ni de Léo ! (Ses yeux violets redoublèrent d'intensité malsaine.) Bats-toi, que je puisse te tuer loyalement !

Le garçon se figea en entendant ces paroles et la guerrière de l'ombre para son visage d'un rictus victorieux. La lame de sa faux entailla le cou du dénommé Léo puis revint se planter dans son épaule gauche. La sang gicla de la plaie et il hurla de douleur en tombant à genoux. La jeune fille aux cheveux ébènes ricana et le poussa d'un coup de pied au torse. Les mains plaquées sur ses blessures, il grogna :

- Liaa... Tu ne me laisse plus le choix...

Des ses paumes surgirent des flammes, et il cautérisa ses plaies en hurlant tandis qu'elle, les yeux écarquillés, était incapable de bouger. Il était un faiseur de feu...

Tues-le ! lui ordonna une voix. Tues-le maintenant, sinon...

La douleur la reprit à la tête et elle poussa un cri. Devant elle, le garçon se relevait lentement, et la regarda d'un air inquiet en se rapprochant.

Il ne doit pas te toucher !

- NE T'APPROCHES PAS ! hurla-t-elle en brandissant sa faux.

Léo recula d'un pas pour éviter l'arme de la mort et tendit les mains devant lui.

- Je suis désolé, murmura-t-il. J'espère que ça va marcher...

Un grondement retentit et des flammes jaillirent de ses paumes pour frapper Liaa de plein fouet. Elle hurla de douleur et lâcha sa faux en se tortillant par terre, faisant disparaître le feu qui mordait un peu ses cheveux.

Soudain, le ciel s'obscurcit et une vague de noirceur dévala le « couloir de la mort » pour submerger Liaa, qui, sous les yeux horrifiés de Léo, hoqueta puis se releva en silence. Ses yeux rayonnaient d'une lumière violette, et lorsqu'elle ouvrit la bouche, une voix grave résonna dans l'air. Elle ricana.

- Tu ne pourras pas la sauver, humain faiseur de feu. Elle est sous mon emprise désormais, et elle causera votre perte à tous !

Léo grogna et hurla en serrant les poings :

- C'EST CE QU'ON VERRA !!!

Puis il s'enflamma tandis que Liaa fonçait sur lui.

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Hey !!!

Petit passage juste pour signaler que le média représente enfin Rhésus, j'aime beaucoup la couleur de ses cheveux !!

On se fiche de ton anecdote pourrie !!!!

Bon... bonne lecture alors.... snif.... X'(

Bises - AlexieFairy

;)