05- La vie de Léo

Son père s'appelait Justin Raynoms et était directeur d'une grande entreprise. Il avait les cheveux noirs et les yeux bleus océan. Il était sévère, exigeant, mais aussi joyeux, attentionné.

Sa mère se nommait Monica Aldenado et travaillait dans un magasin de produits de beauté. Elle avait les cheveux châtains avec des reflets rouges et les yeux marrons. Elle était émotive, très aimante, mais ne supportait pas les critiques.

Sa sœur avait pour nom Aïla Raynoms, avait les cheveux et les yeux de la même couleur que son frère et était plus petite que lui d'un an. Elle était très énergique, comme une pile électrique, mais savait écouter les gens et les réconforter.

Tout en pensant à eux, à sa famille, le jour où il avait rencontré Liaa lui revint en mémoire, plus précisément l'heure d'avant.

« Alors, tu vas répondre, oui ?

Dans une ruelle sombre, trois garçons de dix-neuf ans tenait un autre de seize ans par les bras et le sol de son tee-shirt contre un mur de briques rouges.

- Pourquoi tu nous as dénoncé au principal ? On est de corvée de cantine pendant deux semaines à cause de toi ! lui cria celui du milieu.

Puis il lui donna un coup de poing dans le ventre. Le garçon cracha un peu de sang.

- Parce que... tu le méritais, tout comme tes potes...

Il se reçut un autre coup de poing et gémit.

- Je crois t'avoir déjà dis de nous vouvoyer, nan ? Et tu vas le payer.

Les trois garçons le jetèrent au sol et commencèrent à le bourrer de coups de pieds dans les côtes, le ventre, le dos, et le garçon pleura de douleur tout en regardant la sortie de la rue. A ce moment-là, quelqu'un passa, s'arrêta et regarda vers eux. Le garçon tendit la main vers l'homme au manteau noir et au chapeau melon bordeaux, quand un coup de feu résonna. Il baissa les yeux vers son abdomen, d'où s'échappait des litres et des litres de sang, et il hurla, hurla, hurla de douleur en bouchant la plaie. Le garçon de droite tenait un revolver dans sa main, le canon encore fumant, et sourit méchamment.

- Pas d'aide pour toi, le minus. Et fais gaffe, on a apprit que t'avais une sœur au lycée, alors pas d'actions en travers de nous, OK ?

Puis les trois garçons s'enfuirent en ricanant et sortirent de la ruelle sombre. L'homme que le garçon blessé avait aperçu avait disparu, envolé. Ce dernier essaya de se relever, puis marcha vers la sortie de la ruelle difficilement, en gémissant et en vacillant dangereusement vers le sol.

Un quart d'heure plu tard, après avoir rasé les murs et effrayé tous les passants qu'il croisait, la forêt apparu devant lui. Une ombre sortit des arbres : un cerf. Il le fixait, de ses grands yeux bruns, puis s'en alla par où il était venu. Le garçon décida de le suivre malgré la douleur, et bientôt arriva devant un magnifique bâtiment vert-or, comme un sanctuaire. Au centre de celui-ci se trouvait une statue en or, représentant une jeune fille aux oreilles allongées vers les côtés. Elle semblait l'appeler, tendant sa main dorée vers lui. Le cerf avait disparu. Le garçon s'avança alors vers la statue, tendant la main lui aussi. Il n'était qu'à quelques mètres de son visage de métal quand quelque chose bougea dans les arbres, mais n'en tint pas compte. Il n'y avait que la statue autour de lui.

Quand il toucha la statue au niveau du cou, quelqu'un apparu à sa droite et il vit, stupéfait, la jeune fille de la statue, en chair et en os, qui le regardait avec effroi. Elle était magnifique, avec ses yeux miel et ses cheveux blonds-or. Elle se mit la main sur la bouche puis murmura :

- V-Va... va-t-en...

Sa voix était claire, douce comme du cristal, et évoquait au garçon le coulis d'un ruisseau au milieu d'une prairie ensoleillée. Il sourit, baissa son bras et se tourna vers elle, puis s'évanouit quelques minutes plus tard. »

Léo finit son récit, et vit que Liaa avait le menton tremblant. Soudain la jeune fille se ressaisit et sourit.

- Alors comme ça, je suis magnifique et ma voix, douce comme du cristal, évoque le coulis d'un ruisseau au milieu d'une prairie ensoleillée, hein ?

Léo rougit violemment et détourna le regard. Au loin, la ville semblait être entourée d'un bouclier gris, un bouclier de pollution, englobant les immeubles les plus hauts, ainsi que les grattes-ciel.

- Et... ces Caïds... tu sais te défendre, non ? dit la jeune fille.

- Oui, enfin, d'une certaine manière... Mais je ne veux blesser qui que ce soit. Céder à ma colère, c'est assurer leurs morts.

- Pourquoi dis-tu cela ? Es-tu si puissant pour pouvoir les... les tuer ?

Léo la regarda. C'était le moment. Il tendit une paume vers le ciel et soudain une minuscule flamme apparut et dansa au creux de sa main. Liaa loucha dessus, horrifiée.

- Je... j'ai le pouvoir du feu, Liaa. Je le maîtrise, l'absorbe, le...

Soudain, les coussins d'air qui les maintenaient dans le ciel s'effondrèrent et ils chutèrent vers le sol en hurlant.

Liaa hurla pendant une seconde avant de réaliser que c'était sa faute. Sa faute si Léo et elle tombaient à une vitesse vertigineuse. Sa faute si la pression de l'air changeante leur scindaient les oreilles. Elle essaya de se concentrer pour les sauver, mais l'image de la flamme dans la paume du garçon lui revenait sans cesse. Le feu et la nature (à part l'eau qui le domine) ne font pas ami-ami ensembles. Il était dangereux pour elle, il pouvait la tuer. Elle hurla de douleur intérieure et ferma les yeux. Dans un regain d'énergie, elle ordonna à l'air de les arrêter dans leurs chutes, et soudain la vitesse se calma. Lorsque Liaa souleva les paupières, elle n'était qu'à un mètre du sol, tout comme Léo à sa droite. L'air les déposa lentement puis elle se releva, tremblante.

- Je... je suis désolé, Léo. E-Est-ce que ça va ? dit-elle sans s'approcher de lui.

Il se releva et toussa un peu, puis lui sourit.

- Ouais, merci. Ne t'inquiètes pas, c'est... c'est ma faute. C'est moi qui t'ai effrayé, tu as juste perdu tes moyens.

- M-Mais... tu aurais pu mourir...

- Tout comme toi, tu m'as rendu la pareille.

Liaa ne dit rien et prit sans en avoir vraiment conscience sa forme de maîtresse des esprits aquatiques.

- Il vaut mieux que je parte, reprit-il.

Elle le regarda, et ses émotions se mélangèrent, se confrontèrent l'une à l'autre. Elle voulait qu'il reste (amitié), mais il était dangereux (peur) pour elle ainsi que pour tous le royaume sylvestre. Et il avait aussi une famille.

- Il... il vaut mieux que tu retrouves ta sœur. Tu partiras demain à l'aube.

Puis elle se releva dos à lui, sécha ses larmes et partit en direction de sa chambre.

Léo ne savait que faire. Il l'avait effrayé, mais en même temps, le lui cacher encore plus longtemps n'aurait fait qu'empirer les choses.

Il la suivit dans les couloirs en marchant tête baissée, sans vraiment voir si elle tournait ou pas. Soudain, des pas et des voix retentirent devant eux et une main l'attrapa puis le plaqua dans un recoin de mur. Lorsqu'il rouvrit lentement les yeux, il sentit quelque chose chatouiller son cou et son menton : les cheveux (bleus) de Liaa. Elle lui avait mit la main sur la bouche pour l'empêcher de parler et s'était collée (il semblerait à contrecœur) à lui pour ne pas se faire repérer. Ses mains était douces, chaudes, et ses cheveux sentaient le gingembre. Léo sentait son cœur battre à cent à l'heure (en harmonie avec le sien) et ses yeux scrutaient l'obscurité.

Il détourna le regard et vit de petites créatures aux oreilles pointues vers le haut passer en sautillant, suivi par deux gardes en armures vertes.

- Où sont-ils ? demanda l'un d'eux.

- On a entendu crier vers là-bas, et ils y avaient deux voix, répondit une des créatures en pointant du doigt l'endroit par où les jeunes gens étaient revenus de la clairière.

- Oui, oui ! s'exclama l'autre. Une voix de garçon et une autre de fille !

Ils partirent, et après quelques secondes de silence pour s'assurer qu'ils ne revenaient pas, Liaa poussa un soupir de soulagement et s'écarta de Léo en enlevant sa main.

Puis elle reprit son chemin comme si de rien n'était. Léo baissa les yeux et la suivit.

Le lendemain matin, Léo se réveilla en tremblant. Il calma ses mains nerveuses et se leva. Il fit le tour de la chambre de Liaa. La jeune fille dormait encore dans son lit (lui avait dormit sur le canapé vert) et son souffle était régulier. Il sourit puis regarda encore. Il n'avait pas d'affaires à prendre, il était arrivé comme ça, et Liaa avait recousu son tee-shirt.

Soudain, la jeune fille gémit et se réveilla doucement. Léo s'approcha d'elle.

- Salut, dit-il.

- S-Salut, répondit-elle d'une petite voix endormie.

- Je... je vais bientôt partir, tu m'accompagne ?

Elle hocha la tête et partit se changer à l'autre bout de la chambre, revenant seulement quelques minutes plus tard. Elle portait une tunique sans manches blanche assez fluide avec des dessins bleus et qui lui arrivait au milieu des cuisses. Ses cheveux bleus (qu'elle avait gardé depuis la veille) étaient relevés sur le devant avec un bandana de la même couleur. Elle avait passé son arc en bandoulière, ainsi que son carquois remplis de flèches bleues sombre.

- Allons-y, dit-elle sobrement.

Le trajet vers la limite entre la forêt et la ville se fit en silence, et Léo n'osa pas le troubler. Alors il regardait autour de lui : le petit matin qui éclairait les feuilles des arbres, les animaux qui se réveillaient pour la plupart, et Liaa qui avançait en silence devant lui, la tête haute. Il n'allait plus la voir.

Soudain, il lui rentra dedans, n'ayant pas vu qu'elle s'était arrêtée. Elle le repoussa durement puis ne bougea plus, regardant à travers les derniers arbres de la forêt. Léo s'excusa rapidement et regarda les lumière de la ville, si proche.

- C'est le moment, dit-il.

Liaa se tourna vers lui, et Léo plongea son regard dans celui de la jeune fille. Ses yeux brillaient, et exprimaient différentes émotions que Léo ne distinguait pas.

- Même si tu es dangereux pour... tout le monde ici, commença la jeune fille, tu... tu resteras mon ami, Léo.

Le jeune homme écarquilla les yeux, surprit. Elle ne lui en voulait pas ?

- Comme tu veux... Liaa, je ne t'oublierai jamais, d'accord ?

Elle tressaillit pour acquiesça en souriant, enfin.

Puis Léo l'embrassa sur le front. Elle ne le repoussa pas mais ne bougea pas non plus. Il partit alors, marchant lentement vers sa maison et sa famille, quittant une amie chère à ses yeux.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Hey !!
Juste un petit passage pour dire que le média représente Aïla, la soeur de Léo, avec seulement les yeux roses foncés au lieu de bleus ^^
Bises - AlexieFairy

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top