Jour 7 : Conte de Noël
Lorsque Kate était rentrée, en plein après-midi, Alice et Veectoria étaient en pleine création artistique. Il y en avait partout dans le salon ; des feuilles, de la peinture, des pinceaux, des paillettes, de la colle, et cetera. Il y avait même des fournitures dans l'air, flottante grâce aux pouvoirs de Veectoria. Depuis qu'Alice était au courant, la Lutine ne se cachait plus... voire, même, elle montrait l'étendue de ses pouvoirs à la petite.
Kate s'en fichait un peu. Tout ce qui l'importait, c'était que sa fille soit en sécurité, ce qui semblait être le cas. Veectoria lui avait fait quelques démonstrations de Magie, et l'humaine reconnaissait volontiers que cela semblait moins dangereux que les démonstrations du seul autre Lutin de sa connaissance, autrement appelé « tonton Lubeen » par sa fille.
– Maman !
Alice laissa de côté sa peinture pour courir voir sa mère et la serrer dans ses bras. Elle avait de la peinture rouge partout, que cela soit sur sa robe bleu ciel ou son nez... même dans ses cheveux ! Quand elle s'éloigna, Kate en avait sur son tailleur blanc.
– Pas de panique ! Sourit Veectoria, un peu de Magie et tout va disparaître, même sur les vêtements !
– Je me raccrochais à cet espoir, soupira Kate, c'est mon tailleur préféré ! Et cette robe est presque neuve.
La main de Veectoria fut parcourue de petites volutes de Magie dorée. Avec douceur, la Lutine caressa le tissu. Une fois sa main passée, toutes les taches avaient disparu.
– Ah oui... c'est efficace, nota Kate, stupéfaite.
– C'est pratique quand on s'occupe d'enfants, effectivement ! Tu veux une tasse de thé ? Tu as mangé à midi ?
– Euh... avec plaisir. Et oui, j'ai déjeuné tôt. J'ai dit que je travaillais de chez moi cet après-midi.
– Tu as de la chance qu'on ait laissé la table intacte, sourit Veectoria, avant de faire apparaître une tasse, contenant le thé de Noël fumant que Kate aimait boire en ces temps de fêtes.
– Je ne te le fais pas dire – qu'est-ce que vous étiez en train de faire ?
Pendant que Kate installait son bureau sur la table à manger, Veectoria lui répondait :
– Alice m'a parlé d'un conte de Noël qu'elle a lu, on s'est dit qu'on allait en faire un dessin !
Kate jeta un regard à sa fille, qui s'appliquait avec sa peinture en chantant – approximativement – les paroles de la chaîne musicale qui était en fond sonore. Elle avait l'air parfaitement heureuse.
– On pensait l'accrocher dans sa chambre quand il sera sec.
– Pas de soucis, je vous laisse finir.
Elle pianotait sur son ordinateur portable, concentrée sur son travail, pendant qu'Alice finissait son œuvre d'art. Veectoria passa dans la cuisine pour préparer un thé à Kate et un chocolat à Alice. Elles l'avaient bien mérité.
– Merci, sourit Kate, qui estima le moment opportun pour une petite pause.
Tandis qu'Alice délaissait sa peinture pour son chocolat, Kate s'approcha de la table basse pour observer celle-ci. Elle découvrit alors le sujet de sa peinture ; une grande forêt d'arbres dénudés, sans la moindre feuille, car elles étaient toutes au sol. Au milieu, un beau sapin trônait fièrement, les branches fournies et d'un vert éclatant. Entre les branches, Alice avait dessiné un petit oiseau, dont l'aile était bandée, avec un petit cœur au-dessus de sa tête. Le sapin avait des yeux collés, un grand sourire et de petits cœurs en papier rose tout autour de lui.
Kate l'étudia un moment, surprise.
– Tout va bien ? lui demanda Veectoria.
Elle répondait par la positive, avant de s'adresser à sa fille :
– Tu as lu le conte de Mamie ? lui demanda-t-elle.
Alice hocha la tête :
– Il était dans la pile des livres à ranger, indiqua-t-elle, alors je l'ai relu avant de le ranger.
Kate s'installa dans le canapé à ses côtés :
– C'est vrai que ça fait longtemps qu'on ne l'a pas lu...
– De quel conte est-ce qu'il s'agit ? demanda Veectoria.
– Oh, c'est un conte de Noël que ma mère a illustré... elle en a fait plusieurs au long de sa carrière, mais celui-ci est le préféré d'Alice.
– C'est celui avec l'oiseau, ajouta l'enfant, un grand sourire sur le visage.
– Tiens, pourquoi tu ne vas pas le chercher ? Lui proposa sa mère, on pourrait le lire à Veectoria, qu'est-ce que tu en penses ?
Il n'en fallut pas plus à Alice pour bondir du canapé et se diriger vers sa chambre. Elle s'empara du livre que sa grand-mère lui avait offert, avant de retrouver le salon.
– C'est Mamie qui a dessiné tout ça, indiqua-t-elle en ouvrant le livre.
– Wow, c'est super beau !
– Vas-y, lis l'histoire, l'encouragea Kate.
– OK ! Alors...
Alice ouvrit la première double page et commença sa lecture :
– « L'hiver s'installait sur une grande forêt pleine d'arbres différents, comme des chênes, des érables, des hêtres, des pins et des sapins. Le froid s'en était venu et la neige recouvrait la forêt de son manteau blanc depuis quelques jours à présent. »
L'illustration présentait une immense forêt d'arbres de différentes formes et nuances de vert, recouverte d'un manteau blanc, comme indiqué dans le texte.
– « C'était bientôt Noël, les arbres portaient des guirlandes et des boules de toutes les couleurs pour cette grande fête qui allait animer la forêt ! »
Cette fois-ci, les arbres étaient tous parés de guirlandes et de boules de Noël colorées.
– « Mais dans la forêt, un pauvre petit oiseau était tout seul. Le pauvre petit avait l'aile blessée et ne pouvait pas accompagner les autres dans un pays chaud pour y passer l'hiver. Il avait froid et il tremblait. »
Le petit oiseau était au pied d'un grand arbre, dans la neige, l'aile bandée et le visage inquiet.
« – Pour s'abriter, l'oiseau se réfugia dans les branches fournies d'un vieux chêne. Il y trouva un peu de chaleur. Malheureusement, le chêne n'était pas content : « Va-t'en d'ici, tu vas manger tous mes glands ! ». L'arbre chassa le petit oiseau de là. »
On voyait le petit oiseau dégringoler difficilement du chêne feuillu, pour atterrir dans la neige.
« – Le petit oiseau se réfugia alors dans un autre arbre. Un grand hêtre qui surplombait tous les autres et n'avait pas l'air à plaindre ! Peut-être que, grand et fort, il ne verrait pas d'un mauvais œil qu'il passe l'hiver entre ses branches ?
Mais le grand hêtre ne fut pas content, lui aussi : « Ne reste pas là, tu vas picorer mes faines ! Va-t'en, tu n'as rien à faire là ! ». Dépité, le petit oiseau retomba dans la neige. »
Il avait l'air sur le point de pleurer.
« L'oiseau n'abandonna pas cependant. Avec courage, il vola jusqu'à un bouleau. Il n'y avait rien à picorer ici, au moins ! Le bouleau accepterait sans doute de le laisser passer l'hiver avec lui !
Malheureusement, le bouleau, comme les autres, n'était pas content de le voir là : « Va-t'en de là ! Tu vas salir mes branches toutes blanches ! Je dois être parfait pour ce soir ! ».
Le boulot n'avait vraiment pas l'air content que l'oiseau ait laissé des traces de pattes sur sa branche immaculée...
« – Dépité, le petit oiseau abandonna et s'installa dans la neige pour s'y endormir. Il avait froid et il était très triste qu'aucun arbre ne veuille de lui. »
Le pauvre petit oiseau était à moitié enseveli sous la neige, en train de pleurer.
« – Heureusement, tout proche de là, un sapin vit le bouleau chasser le petit oiseau. Il lui fit signe en agitant une de ses branches. Engourdi par le froid et malgré sa blessure, le petit oiseau se traîna jusqu'à lui. Le sapin n'était pas bien grand, mais entre ses épines, nul doute qu'il y trouverait de la chaleur !
« Viens t'installer sur une de mes branches, dit le sapin avec un sourire, tu ne crains rien ici. ». Le petit oiseau, gonflé par la reconnaissance et la joie, vola jusqu'à une branche du sapin. Il s'installait confortablement et profitait de la chaleur amicale de son sauveur. »
On voyait le petit oiseau, souriant et heureux, entre les épines. Le sapin semblait ravi que son hôte soit auprès de lui.
– « Quand vint enfin le soir de Noël, une immense tempête s'abattit sur la forêt. Le vent soufflait, soufflait, soufflait ! À tel point que, peu à peu, tous les arbres perdirent leurs feuilles ! Ils se retrouvèrent avec les branches toutes nues ! »
Cette fois-ci, la forêt était bien différente que sur les autres illustrations : toutes les feuilles avaient disparu ! Elles étaient toutes tombées et la neige les recouvrait déjà.
« – De toute la forêt, seul le sapin possédait encore ses épines. Le vent, contrarié qu'aucun arbre n'aide le petit oiseau, le remercia de son geste en épargnant son feuillage ! ».
Le petit sapin était effectivement le seul à avoir conservé ses épines, ainsi que sa parure scintillante de Noël. On voyait le petit oiseau bien au chaud contre lui.
« – Voilà pourquoi depuis ce jour, le sapin conserve toujours ses épines quand vient le froid ! Avec le temps, il devint l'arbre symbole de Noël, car il réunit les êtres et leur apporte à la fois chaleur et sécurité, lors de l'hiver. »
On voyait sur l'illustration plein de petits sapins décorés accueillant des oiseaux de toutes sortes sur leurs branches, ainsi que des humains joyeux aux pieds de ceux-ci. Les autres arbres, quant à eux, étaient totalement dépourvus de leur feuillage.
– Et voilà ! C'est l'histoire du petit oiseau et du sapin, conclut Alice en refermant son livre.
– C'est un très joli conte, sourit Veectoria.
– Je l'aime beaucoup ! Mais pas Maman.
Kate sourit :
– J'ai un peu du mal avec toutes ces choses de Noël, avoua-t-elle, mais j'aime beaucoup ce conte aussi ! Ma mère me le racontait souvent avant Noël.
– C'est vrai, Mamie le raconte tout le temps !
Pendant qu'Alice allait ranger son livre, Kate finissait sa tasse de thé. Elle ne tarda pas à se remettre au travail, pendant que sa fille finissait son œuvre d'art. Elle enchaîna avec un autre dessin tiré du même conte, qu'elle offrit à Veectoria avec un grand sourire. La Lutine fut touchée, et l'accrocha près du canapé, là où elle passait la plupart de ses jours, mais également ses nuits.
✨🐰✨🐰✨
Qui connaissait ce conte ?
Pas moi avant d'écrire ce chapitre XD
Bonne fin d'aprèm et à demain !
Haydn
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