Jour 20 - Grelot
Kate avait retrouvé Alice et Veectoria dans la galerie du centre commercial, paré de mille feux à quelques jours de Noël. La queue pour se faire prendre en photo avec le Père Noël était toujours aussi impressionnante qu'à leur arrivée – heureusement, Alice avait passé l'âge pour ça. Kate eue une pensée émue pour les « joyeux lutins » qui assistaient le Père Noël pour tirer le portrait des petites têtes blondes... elle était sûre que Veectoria s'en sortirait admirablement bien. En parlant d'elle, Kate balayait la foule à sa recherche. Des cheveux roses, ça ne se ratait pas, même avec un monde pareil !
Pendant qu'elle faisait quelques courses pour les jours prochains, Veectoria et Alice profitaient de la galerie marchande. Kate devait les retrouver une fois les sacs dans la voiture... mais elle ne pensait pas que ce serait aussi difficile.
Bon, au moins, sa fille était entre de bonnes mains et pas larguée toute seule dans la galerie ! Enfin... elle préférerait quand même les retrouver rapidement et éviter que Veectoria ne panique. Plus le temps passait, plus il y avait des chances qu'elle vive mal d'être perdue en plein milieu d'une foule inconnue et massive... En plus, Alice était avec elle. Elle aussi pouvait paniquer de ne plus avoir sa mère à ses côtés depuis un bout de temps.
Le visage trahissant son stress, Kate slalomait entre les caddies familiaux, les jeunes couples qui flânaient et les enfants surexcités... toujours à la recherche d'une touffe rose qui se détacherait de la masse sombre.
– Hé, Kate ! L'appela-t-on soudainement, on est ici !
Veectoria arborait un grand sourire en lui faisant un signe de la main... Kate la toisa drôlement un moment : elle avait le visage tout blanc, avec des peintures de couleur rappelant un lapin. En tombant sur sa fille, elle constata qu'elle était en train de subir le même sort !
– Qu'est-ce que tu en penses ? On est des petits lapins, comme Neige !
– Trop cool, hein, Maman ?
Kate hocha la tête.
– J'ai fini les courses, on va pouvoir trouver des cadeaux à tes cousins... je n'ai aucune idée de ce qu'ils aiment, on va en avoir pour un moment !
Tandis que le maquillage de lapin blanc se finissait sur le visage de sa fille, Kate réglait la note, amusée de voir à quel point les deux étaient contentes. Et mignonnes aussi.
Accompagnée de ses deux lapins-humains-lutins, Kate entra dans une boutique. Alice fila au rayon chaussures pour enfant avant qu'elle n'ait le temps de lui dire quoi que ce soit...
– T'inquiètes, je la surveille du coin de l'œil, dit Veectoria en clignant d'un œil. Combien de cousins est-ce qu'elle a ?
– Quatre. Un aîné de dix ans, deux jumelles de quatre ans, et le petit dernier qui a deux ans. Ma mère m'a envoyé les tailles du petit, donc on va lui prendre quelques vêtements. Et pour les autres... aucune stricte idée.
– Qu'est-ce qu'on offre à un enfant de dix ans ? se demanda Veectoria.
– Aucune idée ! En plus, ils ont déjà tout. Leur père leur achète tout ce qu'ils veulent, donc...
– Et tu ne veux pas leur acheter un truc désapprouvé par leurs parents ? suggéra la Lutine.
– Pas si j'ai lesdits parents sur le dos, répondit-elle avec un sourire complice.
– Très bien ! On retourne à la case départ, j'ai compris ! Je vais voir si Alice à des idées, je reviens !
La Lutine retrouva Alice, qui étudiait les bottes fourrées pour enfant. Elle non plus n'avait pas d'idée de cadeaux pour ses cousins. « Ils ne sont pas sages, de toute façon », avait-elle ajouté.
Une fois les habits emballés et placés dans un sac, elles quittèrent la boutique pour une autre. L'aîné aimait les jeux vidéo, Kate espérait que celui qu'elle choisirait n'était pas déjà dans sa pile.
– Je suis sûre que Jeanne va me tuer quand elle va voir ça, rit Kate.
Veectoria étudia la jaquette du jeu vidéo, dubitative. Trop de guerre et d'armes pour elle, définitivement.
– Et pourquoi pas celui-là ! C'est un jeu de courses avec des personnages...
Kate opta pour ça. Elle n'était pas non plus fan de la jaquette. Jamais elle n'achèterait ça à son enfant – heureusement qu'Alice préférait les petits lapins mignons et les dinosaures.
Une fois hors du magasin, Kate estima que le moment était venu pour une pause. Elles prirent un thé, Alice un chocolat chaud, avec une gaufre au chocolat.
– Bien, maintenant, il faut passer aux jumelles... je n'ai aucune idée de ce que je pourrais leur prendre. Des vêtements, peut-être ? Ma mère ne m'a pas envoyé les tailles...
Kate lança un regard agacé à son smartphone, avant de le poser sur la table.
– Vous avez des suggestions ?
Les deux se regardèrent avant de hausser les épaules.
– Bon, réfléchissons... elles doivent avoir une tonne de vêtements. Les peluches, on laisse tomber aussi, connaissant Jeanne.
– On pourrait leur acheter un lapin ou deux, proposa Alice, tu sais, comme Neige!
– Bien essayé, mais Tante Jeanne va me tuer si je fais un truc pareil, rit sa mère, et puis si Neige ne supporte pas le voyage, ses petits copains non plus.
– Eh, c'est vrai...
Le silence s'installa, tandis qu'elles réfléchissaient. Les tasses se vidèrent, puis elles arpentèrent à nouveau la galerie du centre commercial, toujours plus bondé.
– J'ai tellement hâte qu'on en finisse, soupira Kate, c'est inhumain d'avoir autant de monde dans si peu de mètres carrés !
Alice lui prit la main, ce qui lui arracha un sourire.
– Oh, Maman ! Ça ! s'écria Alice, avant de foncer dans la foule sans tenir compte du reste.
– Alice ! Attend !
Les deux adultes suivirent tant bien que mal la petite, qui regardait la vitrine en face d'elle avec de grands yeux pleins d'étoiles.
– Ne fais plus jamais un truc pareil, souffla sa mère.
– Oui, oui, promis ! Mais regarde !
Kate accorda enfin un peu d'importance à ce qu'il y avait dans la vitrine. C'était une boutique éphémère qui regroupait différents objets artisanaux sur le thème de Noël. « La Fabrique du Père Noël », lisait-on sur la devanture.
– Regarde les jupes ! insista Alice, un brin agacée.
Kate observa les tenues sur les petits mannequins. Il y en avait plusieurs, allant des enfants de deux ans aux ados de seize ans. Alice attrapa la main de sa mère pour l'emmener à l'intérieur, devant la tenue exposée qu'elle préférait.
– Regarde comme elle est belle !
Kate étudia le mannequin. Le haut était un pull rouge avec un petit col claudine blanc. Il y avait un motif écrit – « Lutine de Noël » – et des cadeaux juste en dessous. La jupe avait un motif en tartan rouge et vert foncé. Une petite ceinture en tissu était nouée à l'avant, de couleur dorée.
– Bonjour et bienvenue dans notre boutique, sourit une vendeuse, je peux vous renseigner ? Nous avons différents modèles de jupes, si vous voulez les essayer, c'est tout à fait possible !
– Ben, je...
– C'est pour mes cousines, lança Alice.
– Oh, je vois... Tu sais quels âges elles ont ?
Alice se tournait vers sa mère :
– Quatre ans. Elles ont quatre ans. Mais je... je ne sais pas si c'est une bonne idée. Jeanne a dû leur acheter une tenue de ce genre pour les fêtes...
– Est-ce que tu as une autre idée ? Lui demanda Veectoria, parce que c'est ton ticket de sortie pour le shopping de Noël.
– Tu devrais faire de la vente, rit Kate, mais... OK. On va vous prendre deux tenues en quatre ans. Et... pourquoi tu n'en choisis pas une, toi aussi ?
Le visage de sa fille s'illumina et son sourire valait tout l'or du monde. Personne n'avait eu le temps d'ajouter quoique ce soit qu'Alice disparaissait dans le rayon dix ans...
– J'imagine que mes parents seront ravis d'avoir une belle photo avec leurs petits-enfants bien vêtus, indiqua Kate. Vous avez des bonnets pour enfants, également ?
– Suivez-moi, sourit la vendeuse.
Elle avait un rayon entier avec des bonnets de Noël de toutes les tailles, avec des décorations aussi diverses qu'originales, des couleurs et des motifs différents.
– Par toutes les carottes du monde, souffla Veectoria, vous avez un sacré paquet de bonnets...
– Les tailles enfants sont en dessous et les tailles adultes au dessus. Vous désirez quelque chose en particulier ?
Kate réfléchissait en parcourant les allées.
– Je crois que j'ai trouvé, estima-t-elle, avant de s'emparer d'un bonnet.
Il y avait des grelots dorés brillant sur le côté, avec quelques branches de faux sapins enneigés.
– Ça ira parfaitement avec leurs tenues. Dites-moi que les grelots ne font pas de bruits.
– Ce sont de faux grelots, la rassura la vendeuse, je vous en mets deux ? Ou trois ?
– Mettez-en trois, Alice devrait être contente d'avoir le même bonnet que ses cousines – enfin, j'espère.
– Maman ! s'écria-t-elle, regarde Veecky ! T'as vu, je suis aussi une Lutine du Père Noël, comme ton...
Elle se rattrapa de justesse :
– Mes cousines !
– C'est super, sourit Veectoria, on va l'essayer, on revient !
Le pull était exactement le même que celui choisi pour les deux jumelles. La jupe était dans les tons vert et bleu foncé, mais la ceinture était également dorée.
– Ça te va bien, on dirait, sourit Veectoria, une fois Alice défilant devant elle comme un mannequin haute couture.
– T'as vu ! Je suis une Lutine moi aussi ! Dommage que je ne fasse pas de...
Elle baissa le ton, pour murmurer à son oreille :
– ... Magie.
– Heureusement que je suis là pour ça ! Imagine, tu me mettrais au chômage...
Alice concéda le point. Elle retournait dans la cabine pour se changer à nouveau. Veectoria apportait la tenue à la caisse pour que Kate règle la note.
– Elle a pris le même pull.
– Je m'en doutais... Je suis presque sûre qu'elle voulait cette tenue pour elle avant de la vouloir pour les jumelles... mais bon, mes parents seront contents.
Une fois de retour dans la galerie marchande, Kate sorti un bonnet du grand sac qui contenait les diverses tenues.
– C'en est un vrai, mais je me suis dit qu'il t'irait trop bien pour passer à côté.
Veectoria pencha la tête sur le côté, prenant le petit sac que lui tendait Kate. Elle en sortit un bonnet de Noël rose pâle, dont la bande blanche scintillait de mille feux, comme la neige au soleil. Le pompon avait laissé place à quelques grelots dorés.
– Oh, il est superbe ! Sourit la Lutine, il est vraiment pour moi ?
– Essaye-le pour voir.
La Lutine s'exécuta. Il lui allait parfaitement. Le rose lui allait vraiment bien, c'était indéniable ! Alice insista pour mettre son propre bonnet, ravie d'avoir des grelots en commun avec Veectoria.
Ce fut la main dans la main, avec de grands sourires ravis, que les deux retrouvèrent la voiture sur le parking. Kate était d'humeur légère, contente qu'elles soient de si bonne humeur. Ne restait plus qu'à espérer que sa sœur apprécie les cadeaux...
✨🐰✨🐰✨
On est à jour de niveau! !
À demain pour la suite !
Haydn
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