Vendredi 11 décembre - Vin chaud 🍷
Demain, la première partie de l'image sera visible :D
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Malloreen avait passé la matinée à s’entraîner à réaliser des décorations. C’était bien plus simple pour lui, étant donné qu’elles étaient faites à base d’éléments naturels, plus compatibles avec ses pouvoirs que ce que Lubeen lui enseignait jusqu’alors.
Ses batteries magiques commençaient à se décharger sérieusement, aussi dut-il arrêter aux alentours de midi. Keith avait préparé le repas, non sans s’inquiéter de voir Malloreen plus absent que d’ordinaire.
Il s’en voulait un peu de ne pas pouvoir l’emmener recharger ses batteries en forêt – Keir avait pris la voiture – ou de ne pas lui avoir dit de s’arrêter avant qu’il finisse dans cet état. Le Lutin avait le regard vague, mettait un temps pour comprendre ce qu’il se passait, un autre temps pour répondre…. Ce qui ne lui ressemblait pas vraiment.
Après un repas qui fut expédié rapidement, Keith hésita grandement à mettre le nez dehors. Malloreen était couché sur le canapé, bien au chaud dans son plaid, et comatait devant un énième horrible téléfilm de Noël… Il essayait de reprendre des forces comme il le pouvait, mais le Bonnet-plaid de Lubeen n’était pas aussi efficace qu’un moment en forêt.
L’humain s’inquiétait un peu de voir ses paupières se fermer alors que normalement, un Lutin ne dormait pas… Bon, tant qu’il ne se mettait pas à flotter comme un ballon, il n’y avait pas lieu de s’inquiéter ! Mais Keith redoutait que durant son absence, Malloreen se retrouve au plafond, justement.
– Je me disais, commença-t-il alors, ça te dis de m’accompagner faire quelques emplettes ? Histoire de faire un tour, prendre l’air.
Malloreen mit un moment à répondre par la positive, à se lever péniblement, enfiler sa veste et ses chaussures, pour finalement suivre Keith à travers la ville.
Keith avait prévu d’expédier au plus vite les courses, pour que Malloreen puisse retrouver le canapé… mais Keir avait prit sa voiture, les obligeant à prendre le bus. L'humain était sincèrement inquiet pour le Lutin… Aussi, il était nerveux à l’idée qu’il arrive quoi que ce soit à Malloreen devant tous ces humains et qu’il ne sache pas quoi faire pour l’aider.
Cela prit plus de temps que prévu, étant donné que Malloreen marchait lentement. Keith avait eu envie de lui secouer les puces plusieurs fois pour qu’il accélère – avant de se rappeler que son état était la raison première de son inquiétude.
Une fois balancés les trois quarts de la liste dans un sac, et estimant que si ça n’allait pas à Keir, il n’avait qu’à faire ses emplettes lui-même, Keith passa à la caisse. Pour ne rien arranger, le magasin était bondé… !
Le temps d’attente à la caisse fut insupportablement long. La moutarde lui montait doucement au nez et se mélangeait admirablement bien avec son inquiétude pour rendre le temps encore plus long et insupportable… Sans compter le sale gosse qui ne cessait de brailler, en courant partout, sans que sa mère ne lève le petit doigt pour le calmer – s’il croisait le Père Noël, il lui toucherait un mot sur le cas de ce gamin, promis.
La cocotte minute était prête à exploser sous la pression…
… quand celle-ci retomba brusquement.
Le regard de Keith tomba sur sa main, dans laquelle celle de Malloreen s’était glissée. Il croisa son regard, toujours un peu vague, et ne sut pas du tout pourquoi il vira rouge cramoisi.
– Est-ce que ça va ? murmura le Lutin, t’as l’air agité…
– Je, mh… Ça va aller, je crois ? Est-ce que tu te sens bien ?
– Je suis crevé, bâilla Malloreen, mais ça devrait aller jusqu’à ce qu’on rentre…
Cela fit revenir au triple galop l’anxiété de l’humain. Et ce même s’il avait toujours la main du Lutin dans la sienne.
Une fois enfin sortis de cet enfer – car il était persuadé que l'Enfer ressemblait à ça – Keith se dirigea vers un autre abribus, à la grande surprise de Malloreen.
– Je croyais que tu voulais rentrer au plus vite ? demanda celui-ci.
– Hm… Keir a peut-être eu une idée pour te redonner la pêche. Ça compense les trois heures qu’il a mis pour répondre, on va dire !
Et cela n’avait pas arrangé l’état d’inquiétude de Keith. Heureusement, son SMS était arrivé juste avant leur départ du centre commercial. Ce qui tombait à pic.
Malloreen semblait soulagé. Il n’était pas sûr et certain que Keith ait trouvé la solution miracle… mais il avait confiance en lui. Et puis il était touché qu’il s’inquiète et se donne du mal pour résoudre son problème.
Keith descendit du bus et aida le Lutin à descendre à son tour. Il garda sa main dans la sienne pour s’assurer qu’il ne marchait pas trop vite, et qu’il ne faisait pas de malaise – du moins, c’était ce que pensait Malloreen et soutiendrait Keith devant un tribunal.
La main du Lutin était petite dans la sienne, mais chaude, brûlante, presque ! Ce qui était agréable en cette fin d’après-midi où la température chutait de plus en plus. Par contre, ça n’aidait pas du tout à se concentrer sur autre chose que leurs mains jointes – pour le meilleur et pour le pire.
Malloreen comprit rapidement ce que Keir avait derrière la tête ; une balade dans un parc. Il n’y avait pas pensé jusqu’à présent… mais ça pourrait bien marcher ! L’endroit était suffisamment calme pour qu’il se détende, et la présence d’étendues d’herbes et autres arbres pourrait bien lui suffire. Au moins pour tenir jusqu’au week-end.
Ils marchèrent en silence un long moment, Malloreen inspirant profondément, de la buée blanche sortait de sa bouche lorsqu’il expirait… Son rythme cardiaque, qui était ralenti jusqu’alors, retrouva sa normalité au fur et à mesure qu’il retrouvait des forces. Son visage aussi semblait s’éveiller, retrouvant les couleurs qu’il avait perdues… tout comme le sourire.
– On dirait que ça marche, soupira-t-il, soulagé. Je me sens déjà mieux.
– Ça se voit ! On reste encore un peu, alors profites-en !
Ils marchèrent encore un long moment, aucun des deux n’avait eu l’idée de lâcher la main de l’autre.
Leurs mains se lâchèrent finalement lorsqu’ils se retrouvèrent devant un petit cabanon qui vendait des crêpes, gaufres, chocolats chauds et autres friandises. Keith était prévenu : le sucre était proscrit pour les Lutins. Et la vitrine en était pleine.
Malloreen observait la petite échoppe en bois avec des yeux brillants – ou peut-être que c’étaient les guirlandes qui se reflétaient dans ses yeux ? – Keith se dit que ce serait compliqué de lui dire non s’il lui demandait quoi que ce soit. D’accord, il comprenait un peu ce que Keir ressentait quand Lubeen lui sortait son petit regard de Lutin battu.
Enfin. Non, il ne comprenait pas du tout ! Il refusait de comprendre. D’admettre. Ne manquerait plus que ça… C’était le pire moment pour tomber... amoureux. Surtout d’une personne qui allait s’installer loin d’ici quelques semaines et ne reviendrait sans doute jamais dans le coin.
Il avait un pincement au cœur en y pensant. Pourtant, ce n’était que la vérité. De simples faits. Pourquoi est-ce que ça l’atteignait autant ? Ce n’était pas comme s’il n’était pas au courant dès le début que Malloreen partirait un jour prochain.
– Tu veux quelque chose ? Lui demanda le Lutin, ayant visiblement retrouvé sa vitalité. Je te vois lorgner sur les gaufres depuis tout à l’heure…
Oui, les gaufres. Il bavait sur les gaufres. Absolument pas sur son reflet qui se superposait sur la vitrine just devant – mais ça, le Lutin ne l’avait pas remarqué, donc… ça n’existait pas !
– Euh… Va pour une gaufre. Je crois qu’il n’y a pas de sucre dans le vin chaud, tu en veux un ?
Malloreen haussa les épaules:
– Je n’en ai jamais bu.
Keith n’avait pas prévu de commander un vin chaud – il n’aimait pas vraiment ça, pour être honnête – mais il en prit un pour qu’il puisse goûter. Ce n’était pas du tout prémédité qu’il boive dans le même verre juste après – il se trouvait stupide d’en arriver à penser un truc pareil à son âge, mais… c’était juste plus fort que lui.
Lorsque Malloreen huma le liquide chaud, il fut surpris que l’odeur lui plaise. Il n’avait pas trop fait attention au fait que ses oreilles s’agitaient ni au regard amusé que l’humain posait sur lui. Il finit par goûter, grimaça de surprise, car il ne s’attendait pas à l’amertume, mais se décida finalement:
– Ce n’est pas mauvais ! Tu vas pouvoir t’en prendre un, je vais le finir.
Ah. Keith n’avait pas pensé à ça. Il était un peu déçu, mais estima que c’était le jeu. Puis cela éveillerait forcément les soupçons du Lutin s’il insistait pour partager son verre… aussi se força-t-il à en prendre un. Même s’il n’aimait pas ça.
– Je t’en passerais bien, mais Keir va nous péter une durite si jamais je le fais…
Et il regrettait d’avoir commandé cette maudite gaufre dégoulinante de chocolat, de crème chantilly, saupoudrée de cannelle et de petits sapins verts en sucre. Ce n’était pas très stratégique de sa part. Ni très sympa pour Malloreen, qui ne pouvait pas y toucher.
Enfin, peut-être que si, finalement… parce que le Lutin lui avait enlevé un peu de chantilly qu’il avait sur la joue avec un mouchoir et la délicatesse d’une caresse.
– Tu t’en es mis partout, sourit-il dans un souffle, et je ne te parle pas du chocolat…
– Je dois avoir l’air fin, rit Keith en s’essuyant la joue par réflexe.
Il enfourna ce qu’il restait de sa gaufre et tenta d’effacer les preuves de son péché de gourmandise… vainement. Malloreen et son mouchoir avaient dû l’aider. Le Lutin avait un petit sourire amusé et un éclat joueur dans les yeux, ce que Keith trouvait totalement irrésistible.
Son coeur s’était emballé, son esprit embrumé – ce qui ne lui était plus arrivé de puis longtemps. Très longtemps. Trop longtemps ?
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Bon, bon, bon, je sais pas vous mais moi je vais me boire un verre de vin chaud maison XD
Demain il y a une petite illus de prévue :3 j'espère qu'elle vous plaira ! 💚
A d'main !
Haydn ❄️
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