Hey hey !

C'est l'heure de l'illustration et de l'OS de L'Esprit de Noël !

On est toujours dans la phase "rétrospective" de l'année, comme vous pouvez le voir au titre de cet OS, celui-ci se situe en février, le 14 pour préciser exactement 🤣

(Alors oui, j'ai capté que Keir à une tête bizarre, j'ai pas eu le temps de réctifier le truc avant aujourd'hui... J'y reviendrais  sans doute XD)

J'espère que le déphasage d'un OS de Saint-Valentin en plein novembre ne vas pas vous gêner (sinon au pire vous attendez le 14 Février prochain pour lire haha 😝) ! J'avais vraiment envie de l'écrire celui-là (et pas la patience de le publier en février prochain hahahaha) !

Sur ce, je vous laisse lire !

✨ 🧝🏻‍♂️ ✨ 🤵🏻 ✨

Lubeen referma la porte d’entrée derrière lui, une fois assuré que Ruddy était bien dans l’entrée, et poussa un soupir las.

C’était déjà arrivé plusieurs fois qu’il oublie le renne sur le palier et que la peluche passe un petit moment sur le paillasson... Enfin, heureusement qu’il ne pouvait pas attraper froid et n’était pas d’un naturel rancunier.

Le Lutin était trempé comme une soupe, frigorifié, et le manque de soleil des dernières semaines pesait sur son moral, tout comme sur son visage. Même s’il était ravi de découvrir le monde humain, de vivre avec Keir et Ruddy, parfois il avouait volontiers que le Pôle lui manquait. 

Sa chaleur, que ce soit au niveau de la température ou de ses congénères toujours souriants ; ses parents, avec qui il correspondait uniquement par lettres ; les odeurs réconfortantes du pain d’épice et autres gâteaux, le vin chaud et le lait de poule, le sapin et la mousse humide ; la Magie qu’il pouvait utiliser à tout-va sans se poser la question de « et si quelqu’un me voyait ? » à tout bout de champ... (Ce qui était d’autant plus le cas étant donné qu’il ne maîtrisait pas mieux sa Magie qu’avant).

Cependant, Lubeen relativisait du mieux qu’il pouvait : il vivait avec Keir, il l’aimait et son petit-ami l’aimait en retour, dans un appartement qu’il redécorait petit à petit (et Keir avait le bon goût de ne plus lui faire remarquer qu’il trouvait ses goûts exécrables).

Depuis son malaise, son humain se donnait du mal pour lui faire découvrir son monde, passer plus de temps avec lui, histoire qu’il s’adapte à toutes ces choses nouvelles rapidement, et sereinement.

Il l’avait emmené au cinéma la semaine dernière, il avait adoré le film, même si son accompagnateur s’était forcé pour rester toute la séance, trouvant ce dernier film à l’eau de rose « totalement niais et stupide », pour le citer.

Puis ils avaient prévu de retourner ensemble à la patinoire, Keir était bien décidé à reprendre le hockey, Lubeen se forçait un peu pour apprendre à patiner – ça faisait tellement plaisir à son humain, alors pourquoi pas insister un peu ?

Son brun avait listé un nombre impressionnant de choses qu’il voulait faire avec lui, Lubeen n’y comprenait parfois rien, mais cela ne l’empêchait pas d’être ravi qu’il le fasse. Ça lui prouvait qu’il tenait à lui, tenait ses promesses, s’investissait dans leur relation.

Cependant, Keir travaillait toujours beaucoup. Il partait toujours aussi tôt, rentrait toujours tard, et même s’il monopolisait le reste de son énergie pour éviter au Lutin de faire un nouveau malaise, Lubeen trouvait toujours le temps long parfois. Même s’ils passaient plus de temps ensemble, Lubeen se sentait toujours un peu délaissé, même s’il n’osait pas se plaindre pour autant. Son humain aimait son travail, et lui voulait qu’il soit heureux.

Puis, Keir avait arrêté de sortir en boîte, ne se rendait que rarement aux dîners d’affaires, et avouait volontiers préférer traîner sur son canapé ou dans son lit, avec lui et Ruddy.

Même si Lubeen ne se plaignait pas, cela pesait sur son moral, comme le reste. Rester enfermé toute la journée, à attendre Keir, n’ayant qu’à gérer l’intérieur, pour finalement partager quelques petites heures avec lui avant qu’il n’aille se coucher... C’était dur, à force.

– Je suis rentré, lança-t-il en se débarrassant de sa veste trempée, une fois ses baskets retirées. Bon sang, ce qu’il fait froid dehors ! J’en ai les oreilles gelées ! 

Malgré son Bonnet qui devait les cacher, au moins autant que les réchauffer – en théorie seulement. 

La douce odeur qui flottait dans l’appartement lui parvint alors, mélange délicat de cuisses de grenouilles grillées et de lait au miel, qu’il affectionnait tout particulièrement. Ce doux fumet le réconforta et le réchauffa instantanément, ses oreilles s’agitèrent légèrement.

Keir n’aimait pas spécialement faire la cuisine, mais il s’y était mis pour quelques plats, surtout ceux à base de grenouille, pour lui faire plaisir de temps à autre.

– Hé, déjà de retour ? S’étonna Keir. 

Le jeune homme boutonnait encore sa chemise noire, pantalon de soirée de sortie, coiffure soignée, parfum embaumant sur son passage... Ce qui contrastait bien avec la tenue de Lubeen, un classique jean-sweat-basket, enfilé à la va-vite, et accessoirement trempé à cause de la pluie.

– J'ai loupé quelque chose ? S’étonna le Lutin, scannant l’humain de haut en bas, un peu nerveux. On devait aller quelque part ? 

– Hm, non... Sinon je n’aurais pas préparé le dîner.

Logique, songea Lubeen. 

– Alors j’ai raté quelque chose... ne me dit pas que c’est un anniversaire ou quelque chose comme ça !

– Tu regardes beaucoup trop la TV à mon avis – ou pas assez, s’amusa Keir, on est le 14 février, c’est la Saint-Valentin.

Le Lutin avait beau le savoir, il ne comprenait toujours pas ce que ça voulait dire, et surtout, pourquoi Keir se donnait autant de mal ce soir-là en particulier. 

– C’est la fête des amoureux, précisa-t-il, en le voyant de marbre, et comme j’ai été très occupé ces derniers temps, je me suis dit que ce serait le bon moment pour me faire pardonner...

L’humain déposa ses lèvres sur celles du Lutin, qui ne bougea pas d’un iota, perdu dans ses pensées. 

– Tout va bien ? 

– Hm, je... Qu’est-ce que je suis censé faire ? Murmura le blond, un peu perdu. 

Keir sourit de toutes ses dents : 

– Strictement rien, à part profiter... Et te changer, t’es tout trempé.

Le Lutin hocha la tête, trouva la chambre, où il piocha au hasard dans la partie du dressing que Keir lui avait cédé. En théorie, un Lutin n’avait pas besoin de vêtements – le Bonnet métamorphosé suffisait amplement – mais Keir avait tenu à lui acheter des habits quand même. Ses jeans, t-shirts et sweats étaient loin d’être aussi classe que les siens, mais cela suffisait amplement à Lubeen. C’était plus pratique, confortable et coloré que ses chemises, pantalon et chaussures en cuir de marque, souvent en noir, parfois en blanc… Et ça lui allait bien.

– Je, hm, je devrais mettre mes habits un peu classe, murmura-t-il finalement.

Keir lui avait acheté une chemise et un pantalon pour les dîners et autres mondanités, que Lubeen n’avait jamais eu l’occasion de mettre pour l'instant.

– Mets-toi à l’aise, murmura Keir, l’épaule contre le chambranle de la porte, je compte bien te déshabiller le plus vite possible de toute façon…

Lubeen partagea son sourire mutin, les oreilles légèrement rougies, avant de prendre le premier t-shirt et jean qui passa près de sa main. Il enfila le tout rapidement, avant de rejoindre Keir dans la cuisine, où celui-ci terminait de dresser les assiettes.

Cuisses de grenouille rôties pour l’un, poisson blanc pour l’autre, accompagnés de petits légumes croquants, ainsi que quelques patates en robe des champs.

Lubeen s’installa à table, admirant le soin particulier que son petit-ami avait pris pour la dresser. Il avait sorti l’argenterie et la vaisselle de réception – ce qui ne lui était jamais arrivé depuis qu’il s’était installé à Londres – de beaux verres à vin, et ce bien que le Lutin préfère le lait chaud à l’alcool.

L’humain avait oublié d’allumer les bougies, rouge foncé, ce dont il se chargea en pinçant la mèche avec ses doigts. Lorsqu’il les relâcha, une petite flamme brûlait tranquillement.

Keir ne voulait pas qu’il utilise la magie en dehors de l’appartement, et pas tout court, si cela incluait un risque d’incendie, d’inondation, d’électrocution ou quoi que ce soit de mortel pour lui ou dommageable pour son appartement... Mais là, il n’y avait aucun risque. Enfin, Lubeen s’en persuadait-il, du moins.

– Bon appétit, sourit Keir en lui posant son assiette devant lui, oh, tu as allumé les bougies, merci.

Lubeen fit comme s’il avait utilisé le briquet posé juste à côté de son bras, mais Keir savait pertinemment qu’il ne l’avait pas fait. Enfin, il ne tenait pas à polémiquer, puis le Lutin devait bien pratiquer la Magie à un moment où à un autre – et de préférence, lorsqu’il était présent !

Le Lutin envoya valser toute culpabilité en humant le doux fumet de son dîner, qu’il attaqua avec gourmandise, sous le regard ravi de Keir. L’humain servit son lait tiède au miel à son Lutin, puis son propre verre avec du vin, avant d’attaquer sa propre assiette. 

Il ne rata aucunement l’instant durant lequel les oreilles de Lubeen s’agitèrent, légèrement plus rougies que d’habitude... C’était toujours très flatteur de voir cela, même si cela arrivait régulièrement. Dès qu’il se sentait bien, gêné ou flatté, elles s’agitaient, parfois discrètement, parfois beaucoup moins... Et étant donné qu’il était sensible, cela arrivait souvent.

Ils dînèrent dans une ambiance chaleureuse et détendue, parlant de tout et de rien sans se lâcher des yeux, avant que Keir ne se décide à lui offrir un cadeau. Lubeen, qui n'était pas au fait de la tradition, le toisa avec de grands yeux incompréhensifs, puis coupables :

– Je n’ai rien pour toi, moi ! Oh, je peux essayer de faire apparaître un truc si tu veu– 

– Non ! Le coupa-t-il, un peu abruptement, avant de s'excuser du regard pour tenter de se rattraper : chercher le pain par un temps pareil, c’est déjà un très gros cadeau, tu sais...?

Le Lutin compris très bien qu’il essayait de se rattraper, et pris sur lui pour ne pas se vexer plus qu’il ne l’était déjà. Parfois, ça lui pesait, cette non-confiance qu’il avait en lui et en ses capacités magiques... même s’il la comprenait également.

– Qu’est-ce que c’est ? 

– Ouvre-le !

Ce que le blond fit. Le paquet à l’emballage aux couleurs de Noël – ce qui lui fit très plaisir – n’était pas très gros, le Lutin en sortit une petite figurine en plastique vert ressemblant à une grenouille. Il interrogea Keir du regard, celui-ci avait les iris brûlants et le sourire amusé. 

Il sortit une autre figurine, celle-ci était jaune et ressemblait à un canard. Il la posa sur la table et prit sa main dans la sienne au passage, plongeant son regard dans le sien :

– C’est pour prendre un bain, susurra-t-il, charmeur, que dirais-tu de les essayer de suite ?

Lubeen comprit rapidement le message, son visage innocent prit une nouvelle teinte plus charmeuse, joueuse :

– Tu veux prendre un bain avec moi, là, maintenant ? murmura-t-il, sa main caressant sensuellement celle de son petit-ami.

Keir hocha la tête, ravi qu’il se prête à l’expérience, mais surtout, qu’il comprenne le message érotique de la chose sans qu’il ait à lui expliquer...

✨ 🧝 ✨ 🤵🏻 ✨

Une fois l’eau du bain à bonne température, la mousse montée, les pétales de rose clairsemés, Keir se déshabilla le plus lentement et sensuellement possible. Lubeen observait son petit manège avec délectation, sachant que son brun aimait bien quand on le regardait de la sorte. Et lui aussi aimait regarder de la sorte, surtout si c’était son amoureux.

Dans l'eau avec son canard, Keir laissa son regard traîner sur le corps de Lubeen, comme il le faisait dès qu’il en avait l’occasion. Il aimait la moindre parcelle du corps du blond, que ce soit ses oreilles en pointe, son torse, ses abdominaux noyés dans un peu de chair, mais aussi son entrejambe si sensible aux caresses...

Ce n’était pas forcément gagné, au départ. Lui qui aimait les femmes, les courbes féminines, que Lubeen n’égalerait jamais. Pourtant, plus le temps passait, plus cela lui allait.

Le dos de son Lutin se retrouva contre son torse, sa tête contre sa joue. Keir caressa ses bras avec douceur, pour remonter jusqu’à ses épaules, qu’il massa avec douceur, y déposant de temps à autre quelques baisers... Lubeen se détendit totalement contre lui, Keir s’amusa de l’entendre presque ronronner de plaisir.

– J’ai oublié d’allumer les bougies, chuchota-t-il à son oreille, avant de mordiller celle-ci doucement.

– Hm, vraiment ? 

Les bougies, posées de part et d’autre du rebord de la baignoire, étaient éteintes. Et Lubeen l’avait de suite remarqué.

– Je vais devoir aller chercher le briquet, tu crois ?

Parfois, Lubeen ne savait pas si Keir lui tendait des pièges, ou si c’était simplement un moyen de l’encourager à faire quelque chose. Quand cela concernait la Magie, cela le perturbait d’autant plus... Son humain insistait tellement pour qu’il ne l’utilise pas habituellement, en quoi cette fois-ci était-ce différent ?

– Hm, je pourrais... T’éviter ça... Si tu demandes gentiment. Et que tu ne me fais pas la morale sur le fait que je n’ai pas à utiliser la Magie, et tout le reste. 

Ne pas trop se mouiller, songeait-il.

Keir cessa de masser ses épaules et Lubeen regretta aussitôt sa proposition. Ce moment était agréable à souhait et il se trouvait idiot de le gâcher avec des paroles... Surtout qu’il le savait pertinemment, que Keir ne voulait pas qu’il utilise ses pouvoirs.

– Je suppose que tu voulais que je cherche le briquet à ta place, murmura-t-il en essayant de se relever.

Il n’y arriva pas, Keir l’avait serré contre lui pour l’en empêcher.

– Hé, souffla-t-il doucement à son oreille, c’est quoi cette scène sortie de nulle part ? T’as pas besoin d’aller le chercher, si je le voulais vraiment j’aurais pensé à le prendre avant de rentrer dans l’eau... 

Lubeen se tourna vers lui, un peu agacé d’avoir à deviner ce qu’il pensait. C’était ce qu’il détestait le plus avec Keir... À la place de dire franchement les choses, il le laissait hésiter, se tromper, mariner, se rendre compte qu’il s’était fourvoyé, et culpabiliser de ses fautes. Et même s’il lui expliquait en quoi ce n’était pas si grave que ça, Lubeen ne s’en sentait pas moins idiot.

– Désolé, murmura l’humain, je voulais subtilement te faire comprendre que tu n’as pas besoin de te cacher pour utiliser la Magie, d’accord ? Je sais que c’est sensible comme sujet...

Et ce n’était pas peu dire ! Lubeen ne s’était pas amélioré en Magie. Les accidents étaient moins nombreux parce qu’il ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs autant qu’au Pôle, voilà tout. Et c’était toujours source de tension chez lui, peut-être même plus à présent qu’il était passé à Lutin des Foyers officiellement, avec toutes les responsabilités que cela impliquait.

– Je croyais que tu ne voulais pas que j’en fasse, l’accusa-t-il alors.

– Je t’ai dit d’éviter d’en faire quand je ne suis pas là – surtout si c’est dangereux – ni devant qui que ce soit qui n’est pas moi, pas de ne plus en faire du tout... La Magie fait partie de toi, donc j’imagine que tu dois l’utiliser, mais... étant donné que tes pouvoirs sont instables... Je m’inquiète pour ta sécurité. Tu comprends ?

Lubeen se radoucit un peu. Parfois, il avait du mal à suivre les subtilités des humains, surtout celles de Keir.

– Tu peux allumer des bougies avec tes pouvoirs, il n’y a pas de risque, non ? 

– Ben... Peut-être... Un infime...? Mais j’y vais super doucement, comme tu m’as dit...

Keir embrassa sa joue avec un sourire encourageant : 

– Alors, essaye. T’as bien réussi avant, non ? 

Il se régala de la gêne de son Lutin, de la rougeur qui prit place sur ses joues et ses oreilles. C’était cette partie qu’il préférait chez Lubeen, cette expressivité sans filtre, bien trop sensible, dont il se délectait avec grand plaisir.

Une fois remis de son émotion, le Lutin pinça les mèches les unes après les autres, les allumant doucement en les relâchant, avant de passer à la suivante.

Pendant ce temps, Keir embrassait sa nuque, laissant sa main se balader sur son ventre, zone érogène par excellence chez le blond. Le souffle de son Lutin commençait à se troubler, excité par ce traitement divin, et Keir adorait le sentir perdre ses moyens comme ça. Surtout, savoir qu’il en était à l’origine.

– Hm, gémit-il, je ne peux rien faire moi...

– Alors, profite...

La main aventureuse du brun se glissait de plus en plus vers son entrejambe, qui peu à peu prenait de la vigueur... Ses oreilles vrillaient de plus en plus, caressant une joue de Keir, jusqu’à ce que celui-ci l’attrape entre ses dents pour s’amuser avec. Lubeen ne sentait pas grand-chose, mais cela semblait exciter son partenaire de le faire, alors...

Quand il en eut assez de jouer avec ses nerfs, à caresser ses cuisses en prenant tout un luxe de précautions pour ne pas toucher sa virilité – ce qui rendait Lubeen fou généralement – il finit par ravir celui-ci de caresses longues et sensuelles, arrachant des soupires d’aises, qui se muèrent peu à peu en gémissements... 

Le corps de Lubeen se mouvait malgré lui contre son amant, qui prenait très à cœur son rôle, et était tout disposé à lui faire perdre la tête... Il sentait le plaisir de son brun caresser son dos, et cela enflammait d’autant plus ses reins, accéléraient ses mouvements de hanches. Le souffle chaud de Keir caressa alors sa nuque, des baisers se perdirent dans son cou, puis de légères morsures déchargèrent de petites doses de plaisir plus qu’agréable...

– Mh... K-Keir, je...

– Vas-y, lâche-toi, ordonna-t-il dans un souffle d’excitation.

Joignant le geste à la parole, il accéléra le mouvement, augmenta la pression, Lubeen ne put que subir le traitement, exprimant tout le plaisir qu’il ressentait, pour le plus grand bonheur de Keir... Il adorait se repaître de son plaisir, même si c’était au détriment du sien, parfois.

La délivrance vint enfin, le Lutin se lâcha dans un long gémissement rauque, laissant sa tête retomber sur l’épaule de son amant... Il ne voyait plus trop clair, et ne savait plus où il était, mais il était sûr et certain qu’il se sentait bien, même très bien.

La chaleur de la vapeur d’eau, la senteur des roses, la lumière tamisée et surtout, la peau de Keir contre la sienne, s’activant à ravir ses désirs... Hm, c’était beaucoup trop agréable pour lui.

Il inspira profondément, profitant de ce moment avec intensité. Ce qu’il aurait aimé qu’il dure encore longtemps ! Si ce n’était toujours ! Mais la réalité devait bien le rattraper un jour ou l’autre, pour lui laisser la chance d’en vivre un second – dans peu de temps, espérait-il...

– Alors, tu en penses quoi de la Saint-Valentin ? susurra Keir.

Le Lutin prit le temps de se tourner pour lui faire face, puis trouver ses lèvres pour l’embrasser à pleine bouche :

– Je, mh... J’aime beaucoup, cette fête... Et toi aussi, tu as l’air d’apprécier...

Ils partagèrent un sourire mutin, tandis que Lubeen plongeait sa main en direction de l’anatomie masculine de son amant, bien décidé à lui rendre la pareille...

Keir ne perdait pas souvent ses moyens dans ce genre de moment. Il aimait mener la danse et très peu se laisser mener. Pourtant, quand c’était Lubeen qui prenait les rennes, il se laissait faire. Il trouvait cela idiot, pourquoi ne pas l’avoir fait avant, pourquoi le laisser faire ça à lui ? Uniquement à lui ?

Il n’avait jamais trouvé la réponse à cette question, étant donné qu’il finissait toujours par perdre le fil de ses pensées pour se laisser aller au plaisir que lui procurait le Lutin... Et puis, au fond, il ne voulait pas vraiment savoir. Peut-être que c’était Lubeen, peut-être que c’était à cause de la Magie, peut-être parce qu’il était amoureux, peut-être un mélange de tout ça.

En tout cas, il adorait ça, quand Lubeen prenait le pas sur lui, il lâchait totalement prise et ça lui faisait du bien. Beaucoup de bien. Et Lubeen aimait ça aussi. Surtout de savoir qu’il avait l’exclusivité de ce genre de scène, de ce genre de regard, de ce genre d’expressions... 

Ça flattait son ego au moins autant que ça le touchait. Surtout quand Keir venait en soupirant son prénom avec cette voix rauque, singulière, qui ne sortait de sa gorge que lorsqu’il jouissait...

Le blond l’embrassait à pleine bouche, tout en caressant son entrejambe, ce qui faisait perdre la tête à Keir, doucement, mais sûrement... Son visage rougissait, son regard se troublait, des grondements s’échappaient de sa gorge, se muant peu à peu en gémissements. Ses hanches cherchèrent plus de contact, la main de Lubeen se raffermit un peu, sentant que son petit-ami était prêt à venir.

Keir se lâcha dans un profond râle rauque, la tête retombant en arrière, pendant que Lubeen perdait ses lèvres dans son cou. Il mordilla un peu çà et là, pendant que Keir se calmait, retrouvant peu à peu ses esprits…

Lorsque Lubeen reprit ses lèvres, une vague de bonheur le submergea. Oh, il était déjà heureux, encore sous le coup de son plaisir, mais là... C’était d’un autre niveau. Il était pleinement heureux. Rien ni personne au monde sur cette terre n’aurait pu égaler ce qu’il ressentait à cet instant précisément... Ça lui faisait du bien, même s’il trouvait tout ça étrange.

Ce qui lui faisait le plus de bien, c’était de constater que Lubeen partageait son état. Que son Lutin ressentait la même chose que lui. C’était plutôt flatteur, et sécurisant également. C’était bien la première fois que la réciprocité lui importait véritablement...

Avec douceur, il attira Lubeen dans ses bras, enserra sa taille pour le serrer contre lui un long moment. 

– Je t’aime, toi et toutes tes lutineries, murmura-t-il alors, et je ne veux pas que tu te sentes mal rapport à la Magie et tout le reste, d’accord ? Je m’inquiète pour ta sécurité, c’est tout…

Lubeen s’éloigna un peu pour trouver ses iris avec les siens : 

– Et ton appartement aussi...

– Mais avant tout pour ta sécurité, corrigea-t-il avec un sourire, tu n’es pas obligé de te cacher pour l’utiliser... Juste... Fais attention.

– Oui, promis. 

Ils s’embrassèrent alors, jusqu’au moment où une idée frappa Lubeen, interrompant leur échange : 

– Et si je faisais apparaître le dessert ? Des muffins. Ça, je sais parfaitement le faire, aucun risque !

Keir l’encouragea d’un sourire, même si, au fond de lui-même, il ne pouvait s’empêcher de penser que le risque zéro n’existait pas. Particulièrement avec son petit-ami et la Magie dans l’équation. 

Et il avait raison ; quand le premier muffin apparut dans la main de Lubeen, il n’était pas cuit et dégoulina sur son ventre. Le second était tellement brûlé et dur qu’il servirait aisément de projectile plus que de nourriture.

Lubeen soupira, les oreilles basses.

– Je ne vais pas y arriver…

– Ne dis pas des choses comme ça… Ça te prendra plus de temps et d’essais que les autres, mais tu vas y arriver, d’accord ?

Ça ne fonctionnait pas vraiment, le Lutin était toujours déconfit.

– Ferme les yeux, murmura Keir.

– Mais je…

– Essaye de me faire confiance.

Lubeen fit taire la petite voix en lui qui remettait en doute la légitimité de son humain en matière de Magie pour lui obéir.

– Il faut quand même que je te dise que c’est plus dangereux les yeux fermés…

– Oui, bien… Ce sera de ma faute si ça foire.

Lubeen, toujours les yeux fermés, affichait sa perplexité. Il disait cela mais le tiendrait pour responsable quand même si ça dégénérait vraiment.

– Inspire profondément, expire, inspire, expire…

Lubeen obéit docilement, même s’il doutait grandement que cette méthode fonctionne. Il avait déjà tout essayé pour s’améliorer en Magie, et jusqu’ici rien n’avait marché.

Doucement, Keir prit ses mains et les joignit devant lui, prit soin de garder ses mains contre les siennes.

– Maintenant, essaye de le voir exactement comme tu le veux, ton muffin.

Le Lutin s’exécuta. Un Muffin tout ce qu’il y avait de plus classique, ceux à la vanille et aux mûres, dans un emballage blanc.

– Tu le vois ?

– Je le sens presque, sourit-il timidement.

– Alors lance-toi, doucement…

L’éclat doré entre leurs mains ne dura qu’une petite seconde, le temps que ledit mMuffin apparaisse entre celles-ci. Quand Lubeen rouvrit les yeux, il fut surpris de constater que…

– Il est raté, souffla-t-il, dépité.

– Il est juste un peu difforme, corrigea Keir, ça arrive parfois même sans Magie… Et si on le goûtait à la place de se lamenter ?

Le Lutin haussa les épaules, contrarié par lui-même et sa maudite Magie qui faisait toujours tout raté.

Keir mordit dedans, et fut plus que surpris que le muffin soit…

– Il est très bon ! Je crois que c’est le meilleur Muffin que j’ai jamais mangé de ma vie…

Lubeen l’étudia avec surprise, puis suspicion la seconde suivante :

– Tu dis ça pour me remonter le moral, pas vrai ?

– Ah, non ! C’est sincère ! Je te le dis quand c’est immangeable non ?

Lubeen hocha la tête. Il était vrai que Keir savait critiquer ses plats quand ils ne lui convenaient pas. Et ça arrivait de moins en moins souvent, le Lutin en était très fier.

– Goûte-le, si tu ne me crois pas !

Ce que Lubeen fit. Il mordit dans le muffin que Keir tenait toujours, non sans lui lancer un regard incertain. Son humain était bien le genre à lui faire avaler sa propre mixture immangeable pour lui faire voir ce que ça faisait…

– Mh, c’est vrai que c’est pas si–

Le Lutin s’était stoppé dans sa propre phrase, les yeux grands ouverts, perdus dans ceux de Keir :

– Quoi ? S’inquiéta le brun, tu n’as pas mis de sucre dedans, j'espère ?

Keir lui interdisait formellement d’en mettre – ne serait-ce qu’un peu – dans le moindre plat qu’il faisait apparaître, ou cuisinait. Il se souvenait encore de sa nuit agitée durant laquelle Lubeen avait fait sa crise après en avoir mangé… Tout sucre – en dehors de celui dans son café matinal – était banni de leurs repas, purement et simplement.

Le Lutin fit un « non » de la tête.

– Alors quoi ? Tu n’aimes pas les muffins ?

– Hm, non, je… C’est mon gâteau préféré... C’est juste… La première fois que j’arrive à faire ça…

Lubeen avait l’air à la fois touché, surpris, et fier de lui. Il avait le visage tout rouge les yeux humides, un grand sourire ravi et les oreilles qui s’agitaient.

Keir le toisait sans réellement savoir s’il devait se réjouir ou non, Lubeen lui expliqua alors :

– Quand un Lutin fait apparaître de la nourriture avec la Magie, il peut y ajouter une toute petite partie de sa Magie s’il le veut – ou le peut, dans mon cas – et je… Je n’avais jamais réussi à le faire, c’est la première fois !

Keir tira une drôle de tête :

– … Tu es en train de dire que je mange ta Magie ?!

Lubeen sourit encore un peu plus en secouant la tête négativement :

– Disons que… Ce serait comme une très très très infime quantité de poussière magique… Comme un petit ingrédient secret qu’on ajouterait à la recette de base, tu vois ?

Keir étudia ce qu’il restait du muffin avec méfiance, il lui semblait bien moins ragoûtant maintenant… De la poussière magique, rien que ça ! Et puis quoi encore !

Il ne connaissait pas ce soi-disant ingrédient secret et n’avait pas du tout envie de le connaître ! Il s’imaginait déjà en junkie accroc à cet ingrédient secret sortit tout droit de son Lutin de petit-ami...

– Qu’est-ce que ça a comme effet ? Demanda-t-il finalement, suspicieux.

– Hm, rien de dangereux… Ça rend le goût de la nourriture plus agréable.

Keir ne côtoyait pas la Magie depuis longtemps – du moins, officiellement – mais il savait pertinemment quand son Lutin essayait de lui cacher quelque chose. Et là, maintenant, ici, tout de suite, celui-ci ne disait pas toute l’entière vérité, il en aurait mis sa main à couper !

– Bon, d’accord, soupira Lubeen, il se pourrait aussi que ça te rende un poil de meilleure humeur durant quelques minutes… Mais rassure-toi, c’est éphémère, dans une minute tu auras à nouveau envie de me crier dessus…

Keir l’étudia avec agacement et perplexité mêlée. Voilà, on y était, il allait finir drogué à son maudit ingrédient secret, cela aurait raison de sa petite vie bien rangée…

– Je te jure que ce n’est pas nocif, insista Lubeen, tu penses vraiment que je te laisserais manger quelque chose qui t’empoisonnerait ?

Keir se retint de lui faire remarquer que, souvent, ses plats étaient immangeables, et que, parfois, cela pouvait effectivement passer pour des tentatives d’empoisonnement,.

Puis, au bout d’un long moment de réflexion, durant lequel Lubeen l’implora de son petit regard de renne battu – celui auquel il ne résistait jamais bien longtemps – il se décida à finir son muffin.

– J’espère pour toi que ce n’est pas addictif, le mit-il en garde, une fois le muffin engloutit, sinon je vais effectivement te crier dessus...

Keir se sentit soudainement plus calme et serein… Ce muffin avait encore plus bon goût qu’avant – mais il identifia sans mal que c’était dû à l’ingrédient secret. Et ça ne le rendait pas moins méfiant.

– Y a pas de risque ! Regarde-moi, j’en mange depuis que je suis né et je me porte parfaitement bien !

Keir aurait voulu répondre quelque chose de sarcastique, mais il n’en avait pas la volonté pour le moment… Ce que Lubeen identifia sans mal. Le Lutin remercia mentalement le muffin.

– Je vais essayer de ne plus en mettre, si c’est ce que tu veux – même si ça va à l’encontre du bon sens… Normalement, les humains adorent ça.

Ledit humain le toisa avec perplexité :

– Et est-ce qu’ils savent ce que c’est réellement, cet ingrédient secret de Lutin ?

– Euh… Non ? Normalement on n’est pas censé le dire…

Lubeen tenta un sourire en guise d’excuse, mais Keir restait de marbre. Dire qu’en ce moment même des humains mangeaient de la poussière de Magie de Lutin sans même le soupçonner…

Et le sien l’implorait du regard, la lèvre tremblotante…

– Bon, j’imagine que… Tu peux en mettre un petit peu, soupira Keir en roulant des yeux. Mais je te préviens, si j’ai le moindre souci avec ce truc…

– Je serais responsable à cent pour cent, oui, je sais, le coupa le blond, ravi. Et je n’en abuserais pas, même si ça te ferait du bien de te détendre un peu...

Keir lui lança un regard noir, avant de s’avouer vaincu. Il aurait volontiers ajouté que cet ingrédient rendait ces plats meilleurs au goût, mais il n’avait pas forcément envie de crever son petit bonheur. Après tout, il avait bien le droit d’être fier de progresser – et lui aussi en était ravi.

– Je vais m’entraîner dur pour le refaire, promit le blond, je devrais appeler ma mère, elle sait super bien l’utiliser – et elle sera super fière de moi, d’ailleurs !

Pendant que son petit ami s’enflammait, Keir passa sa main derrière sa nuque pour l’attirer doucement vers lui. Lubeen se laissa faire, pensant qu’il allait l’embrasser, mais à la place de sentir ses lèvres contre les siennes, il sentit la langue de Keir effleurer sa joue doucement.

– T’as des miettes de muffin partout autour de la bouche, susurra Keir, avant d’effectivement lui prendre les lèvres.

Lubeen le laissa mener la danse de leur baiser, un immense sourire fier et enthousiaste toujours collé à son visage… Il était ravi d’avoir réussi à faire apparaître un muffin mangeable, encore plus avec l’ingrédient secret dedans.

C’était une chose commune pour tous les Lutins d’ajouter quelques poussières de leur Magie dans les objets ou la nourriture qu’ils faisaient apparaître… Mais lui n’avait encore jamais réussi, et ce bien que sa mère soit une spécialiste de cela.

Il avait hâte de retenter l’expérience, de prévenir tout le monde au Pôle qu’il s’améliorait en Magie, que ses parents soient fiers de lui, soient fiers qu’il ait finalement trouvé sa place… Ici, parmi les humains, entre les bras de Keir.

Qu’il s’améliore en Magie était bien la preuve qu’il était à la bonne place, non ?

– Tu les aimes toujours, mes Lutineries, en sachant pour l'ingrédient secret ? Demanda le blond, perdant ses lèvres dans son cou.

– Pas autant que toi, souffla Keir, mais presque...

Pendant que son brun perdait ses mains le long de ses fesses et sa langue contre la sienne, Lubeen songeait qu’il avait également réussi à cacher à Keir la raison réelle de l’existence de l’ingrédient secret de son espèce ; faire en sorte d’amadouer et adoucir les humeurs humaines pour rester au sein de leur foyer le plus longtemps possible…

Keir n’avait pas besoin de tout savoir sur son espèce ni sur cet ingrédient secret ; il fallait tout de même garder une part de mystère, du moins, c’était ce qu’il se disait concernant ce point très précisément.

Et puis, ce que Keir ignorait ne pouvait pas lui faire de mal – et ne pouvait pas être retenu contre lui, également.

✨ 🧝 ✨ 🤵🏻 ✨

Voilà, pour cet OS ! J'espère que ça vous auta plu malgré le décalage saisonnier XD

Pour ce qui est de la semaine prochaine, il n'y aura pas d'OS, par contre je vous réserve une petite surprise :p
(Ce sera une première pour moi du coup j'ai hâte de partager ça avec vous !)

Funfact : Depuis que j'ai écris cet OS, je vois des grenouilles partout (dans les magasins, chez des amis, dans les jardins, etc.), de toutes les formes, avec toute une palette de verts XD Elles me poursuivent XD

Sur ce, je vous souhaite une bonne aprèm, tout le monde ! On se dit à dimanche prochain pour la prochaine partie de L'Esprit de Noël 2019 (ou mercredi sur The Wicked Wolf - Oliver) !

Haydn 🐸
(📷 : freestocks.org)