Jour 25 - Joyeux Noël !
25 décembre
* * *
JOYEUX NOËL TOUT LE MONDE !
J'étais tellement impatiente de tirer ce dernier mot que je me suis levée super tôt juste pour ça ! (quoi, comment ça "en vrai c'est pour les cadeaux" ? Tellement pas mon genre :p haha)
J'ai vraiment eu de la chance dans le tirage (le hasard fait trop bien les choses) !
Bref, je vous laisse lire le vingt-cinquième texte du challenge d'écriture sur le thème de Noël en paix <3
Bonne lecture <3
(PS : N'oubliez pas de lire le blabla d'auteur inutile à la fin :p j'aurais préviendu XD)
* * *
Keir se réveilla tard en ce vingt-cinq décembre. Il avait dormi de plomb, agréablement, même s'il ne se souvenait pas du tout s'être endormi... Il poussa un long soupir en se frottant les yeux, cherchant dans sa mémoire ce qu'il s'était passé la veille. Et pourquoi Ruddy, son renne en peluche, était dans ses bras... ?
Cela lui prit une bonne dizaine de secondes, mais il retrouva le fil de ses pensées. Enfin, c'était surtout les décorations de Noël disparues qui firent naître en lui un drôle de sentiment... Le manque. Quelque chose manquait ici – mais quoi ? Son café noir avait un drôle de goût... D'habitude, Lubeen lui en mettait toujours un, car incapable de se rappeler qu'il le prenait sans. Mais cela ne lui revint pas en mémoire.
En passant dans sa chambre, il vit les preuves de ses derniers ébats s'étaler sur le lit... Lubrifiants, préservatifs, huile de massage sensuelle. Il étudia cela avec une sensation un peu étrange. De l'excitation – sortie de nulle part...
– OK, je crois que ça ne tourne plus rond chez toi, mon vieux, se dit-il à lui-même.
Sous l'eau bien chaude de sa douche, Keir ressentait vraiment un manque. Comme si quelqu'un était parti subitement sans qu'il ne s'en souvienne. Étrange. Il ne laissait personne entrer chez lui sans une bonne raison – généralement, coucher avec, mais... Actuellement, il ne ressentait pas le désir d'avoir de la visite. Pour ce genre de choses du moins.
Au fond de lui, il ressentait même le besoin d'appeler son père. Ce qui n'était pas arrivé depuis... Ses dix ou onze ans ? Bon sang, mais d'où ça sort ça, se demandait-il, incrédule. Pourtant, c'était profondément ancré en lui... Comme si cette idée le taraudait depuis un moment, que c'était très important.
– Ok, quelque chose cloche sérieusement, aujourd'hui, marmonna-t-il à son reflet dans le miroir. T'as encore bu plus que de raison hier, hein ? Pourtant, je n'ai pas l'air d'avoir passé la nuit dehors... Et Ruddy qui est sorti de sa boîte.
Il soupira.
Une fois assis dans son canapé, dans son grand appartement froid et silencieux, Keir dégaina son smartphone dernier cri pour la première fois de la journée... Et là, il se souvint.
– Lubeen, souffla-t-il, ratant un battement de cœur. Bon sang, comment j'ai pu oublier ça ?
Un selfie qu'ils avaient fait tous les deux avec Ruddy était en fond d'écran. Son Lutin rayonnait, avec son grand sourire et ses yeux pétillants... Et Ruddy était là, lui aussi, en train de tirer sa langue de peluche.
Une larme coulait le long de sa joue, tandis que ses souvenirs refaisaient peu à peu surface. Il maudissait Lubeen et sa Magie de malheur qui avaient essayé de lui faire oublier tout ça ! Sans doute pour lui ménager la peine. Ce qui ne lui plaisait pas plus que de la ressentir...
Au moins, il lui restait ce tas de pixels pour se souvenir de son lutin, ce qui devait relever du miracle, étant donné qu'il avait emporté toutes ses affaires avec lui... Et qu'il avait failli faire de même avec ses souvenirs.
Keir se souvenait de la promesse qu'il lui avait faite ; appeler son père. Il n'en avait pas vraiment envie, mais il comptait bien l'honorer, ne serait-ce que pour remercier son Lutin, peu importait l'endroit où il était...
« – Allô ? » fit-on, à l'autre bout du fil.
– Papa, c'est moi. Keir.
« – Keir ? Mais qu'est-ce que tu... Tu vas bien ? »
Visiblement, son père était surpris d'avoir de ses nouvelles. Mais Keir préféra l'ignorer.
– Je crois que ça va, souffla-t-il, en fait, je... J'ai promis à quelqu'un de proche – très proche – de t'appeler, alors, hem, voilà.
Un blanc s'installa. Aucun des deux ne savait véritablement quoi se dire. Après autant de temps sans se parler, se voir, c'était sans doute normal.
« – Quelqu'un d'important, hein, murmura son père. »
Keir rougit, se redressant dans son canapé :
– Plutôt, ouais... Mais il est parti maintenant et...
Sa gorge se noua, des larmes piquaient ses yeux, sa voix tremblait :
– Il me faisait penser à Maman, avoua-t-il dans un souffle difficile. Il était comme un petit soleil, terriblement maladroit, mais animé de bonne intention...
« – Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Son père aussi avait des trémolos dans la voix.
– Il a dû rentrer chez lui, c'est tout. Sa famille, son travail, tout ça... Tu vois le genre.
« – C'était aussi important pour elle, la famille... »
A nouveau, un silence, peut-être un peu plus chargé en émotion que les autres.
– Je voulais juste... Te dire que... J'ai pris du recul et qu'aujourd'hui, je comprends que ta carrière ait été si importante pour toi. Pour moi aussi, ça l'est, maintenant et... Je me sens nul de t'avoir reproché ton absence alors que moi-même je ne fais pas mieux.
C'était sans doute la première fois de sa vie où Keir parlait aussi ouvertement de ses sentiments. Lubeen avait encore une sale influence sur lui même là d'où il était... Cette idée le fit sourire. Et lâcher une larme aussi.
« – C'est à moi de te présenter des excuses, Keir, je... J'aurais dû être présent pour toi. Tu es mon fils, mon seul enfant et... Tu avais besoin d'un père près de toi. Je pensais naïvement que ta mère t'aimerait pour deux et que tu comprenais pourquoi je n'étais pas souvent là... Je suis désolé pour tout. Le temps perdu, tes déceptions. Je comprends que tu m'en veuilles... »
Un nouveau silence. Chargé en émotion.
– Tu vis toujours au chalet ?
« – Oui, rien n'a vraiment changé depuis que j'ai pris ma retraite... Je travaille toujours le bois dans ma caverne. »
Parfois, sa mère disait à Keir que son père était un ours. Une espèce de grizzli aux cheveux et à la barbe noire, ronchonnant dès qu'on pénétrait son antre... Et le petit, avec ses yeux d'enfant, avait été frappé par cette image, qui l'avait suivi depuis lors.
« – Tu sais, je... Il est tard, mais... Si tu veux passer au chalet, il me reste quelques bières et un poulet. Je sais que ce n'est pas un repas de fête digne de ce nom, mais... On sera ensemble. »
Keir mit du temps à répondre, même s'il en avait envie et que le gamin en lui était aux anges, il restait sans voix... Puis il repensa à Lubeen, au fait qu'il devait sans doute vouloir qu'il en arrive là, à sa promesse et...
« – Tu n'es pas obli– »
– Je serais là, le coupa-t-il, le temps de m'habiller, préparer mon sac et je prendrais la route.
« – Tu vis toujours à Londres ? »
– Ouais. J'ai déménagé, je vis à Camden maintenant.
« – Je pourrais aller chercher quelque chose à l'auberge, qu'on mange quelque chose de décent... »
Keir sourit. Il avait hérité ses piètres dons culinaires de son père, c'était de notoriété publique.
– Je me charge de trouver une bûche quelque part, conclut-il. Joyeux Noël, papa.
« – Joyeux Noël, fiston. »
Ils ne tardèrent pas à raccrocher.
Pour la première fois depuis des années, Keir se sentait prêt à passer les fêtes en famille. Dommage que Lubeen ne soit pas là pour voir ça, songeait-il. Après tout, c'était le fruit de ses efforts. Et oui, il lui manquait.
Atrocement.
* * *
Retrouver le Pôle, sa famille et ses amis apaisa momentanément la peine de Lubeen.
Il était heureux quand ses parents l'avaient serrer dans les bras, quand ils l'avaient féliciter et exprimer leur fierté, quand il avait vu l'agacement sur le visage de son cousin, quand il avait retrouvé son sapin-maison, puis sa chambre, quand il avait mangé jusqu'a s'en exploser l'estomac avec toute sa famille, pour fêter Noël et la fin de la période intense au Pôle... Quand Santa lui avait proposé de garder sa place, aussi fier de lui que pourrait l'être ses parents.
Cependant, sa peine était revenue bien vite. Ils n'avaient même pas entamé le dessert, à vrai dire, que déjà Keir lui manquait. Il l'imaginait critiquer ceci ou cela, à trouver les mets répugnants – la dinde farcie aux grenouilles rôties était indéniablement la meilleure, quoiqu'en dise les humains...
Discrètement, il s'isola. Ça tombait bien qu'il ait un nouveau bureau, d'ailleurs... Il était toujours aussi poussiéreux, mais c'était le sien.
L'âme en peine et le cœur lourd, il observait le cadeau que Keir lui avait fait. Avec tout ça, il n'avait pas eu le temps de l'ouvrir. Encore moins de l'apprécier. Une partie de lui regrettait de ne jamais pouvoir lui dire s'il aimait ou non – et une autre ne voulait pas du tout l'ouvrir, parce que cela lui ferait trop mal de penser que ce serait la dernière chose que son humain lui aurait offert avant qu'il ne disparaisse.
Il soupira en se laissant tomber contre le dossier de son fauteuil. Dire que Keir devait l'avoir oublié, à cette heure... Alors que lui, non. Ce serait trop simple sinon. Puis, finalement, il ne tenait pas vraiment à oublier son amant humain. Même si une larme coulait dès qu'il pensait à lui.
Après une profonde inspiration, la gorge nouée et l'estomac en vrac, Lubeen se décida à ouvrir son présent. Le papier était rouge, le ruban doré. À l'intérieur, une boîte rouge, elle aussi. Il l'ouvrit et sourit ; c'était une chainette en or, avec un pendentif en forme de petite grenouille, dont les yeux étaient faits de deux petits diamants rouges.
En soi, un Lutin des Foyers n'accordait pas réellement d'importance aux bijoux et aux richesses matérielles, cependant Lubeen ferait une exception concernant ce collier. Keir avait pris le temps de le trouver, de le choisir, de l'emballer – ce n'était pas rien. Tout cela pour le lui offrir, alors qu'il n'en avait pas du tout besoin. Ça le touchait.
Keir avait glissé un petit mot dans la boîte : « j'espère que tu ne vas pas le manger et que les Lutins ne sont pas allergiques à l'or... Je t'aime. Keir ». Il lâcha une larme en souriant – et se trouvait idiot de réagir ainsi.
Pendant qu'il passait le collier autour de son cou, Santa débarqua. L'homme d'affaires était armé de deux verres de lait de grenouille, boisson typiquement Lutine qu'il affectionnait aussi pour d'obscures raisons incompréhensibles.
– Je sais que tu es ravi d'avoir ta place, dit-il en lui déposant son verre sur le bureau, mais c'est les vacances, actuellement... Tu as bien mérité de passer un peu de temps avec les autres.
– Je sais, mais... Je me sens un peu... Bizarre. Est-ce que ça fait ça à chaque fois ?
Santa haussa les épaules :
– J'imagine que certains s'impliquent plus que d'autres...
L'homme se désolait de le voir avec les traits si tristes et les oreilles si basses. Lubeen, qui était d'habitude l'un des plus joyeux, semblait véritablement affecté par cette séparation... Et personne ici n'était en mesure de le comprendre véritablement.
– Est-ce que ça te ferait plaisir de le voir ? l'encouragea-t-il. À travers la boule, j'entends.
– Oh, je peux vraiment faire ça ?
– Toi non, mais moi oui !
Ils se retrouvèrent sans attendre devant la boule. Une immense sphère de verre à travers laquelle Santa, comme tous les Pères Noël avant lui, surveillait le monde. Il lui suffisait de le vouloir et il voyait n'importe quel humain sur cette terre.
Sans qu'ils n'attendent plus longtemps, Santa fit apparaître Keir dans la sphère. Celui-ci buvait un whisky avec son père, dans le salon du chalet familial, écoutant un vieux disque de Jazz, que la mère de l'un et épouse de l'autre adorait. Ils semblaient être heureux. Sereins.
– Il l'a appelé, souffla Lubeen avec un sourire.
Le Lutin dévorait des yeux son amant, ce qui n'échappait pas le moins du monde à Santa. Il avait compris depuis longtemps – et il devait bien avouer qu'il surveillait étroitement les deux depuis le premier du mois.
– Il se souvient, tu sais, murmura-t-il, tandis que Keir se levait pour regarder la neige tomber par la fenêtre. De toi.
– Je croyais que je ne devais être qu'un vieux souvenir ou une sensation de rêve ?
– Oui, c'est ce qui se passe normalement, sourit Santa. Mais pour ça, il faut éviter de stimuler leur mémoire complexe... Donc, effacer toutes ses traces.
– Ben, c'est ce que j'ai fait ! J'ai tout emporté avec moi ! Tu étais là quand tout a disparu, non ?
Au regard rieur et joueur du Père Noël, Lubeen déduisit sans mal qu'il avait oublié quelque chose. Une donnée importante lui avait totalement échappé. Il comprit lorsque Keir dégaina son Smartphone, juste pour observer son fond d'écran.
– Oh, bon sang, s'outra Lubeen, j'avais totalement oublié ça !
– Et oui, que veux-tu, les nouvelles technologies humaines sont dangereuses pour nos petits secrets...
Le Lutin grommela, ce qui fit bien rire l'homme en costume rouge.
– Est-ce que ça veut dire que j'ai encore échoué ?
Santa hocha la tête, mais Lubeen ne parvint à déterminer si c'était un oui ou un non.
– J'imagine que c'est à toi de le décider.
– Comment ça ?
– Bien, tu sais ce que nous faisons ici, étant donné que tu as fait le tour deux fois de tous les postes disponibles... Et je trouve ça particulièrement curieux que tu ne t'épanouisses qu'en dehors du Pôle.
Lubeen papillonnait des paupières pendant un long moment, incapable d'aligner des pensées cohérentes, encore moins de formuler des phrases.
– Keir aussi pense ça, soupira-t-il finalement, mais... ça va briser le cœur de mes parents, si je pars. Et puis, qu'est-ce que je ferais s'il me met à la porte ? Je me retrouverais tout seul dans le monde humain et...
– La décision t'appartient, conclut Santa en se relevant. Ce sera le bon choix si tu suis ton cœur sincèrement, d'accord ? Je te laisse, sinon il n'y aura plus de dessert et c'est ma partie préférée !
Il se stoppa à la porte de son bureau, pour ajouter :
– Joyeux Noël Lubeen.
– Joyeux Noël, Père Noël.
Ils échangèrent un sourire, avant que l'homme d'affaires ne referme la porte derrière lui.
Lubeen se retrouva seul, face à la sphère de verre, dans laquelle il observait Keir... Il se languissait, lui aussi. Et son père ne savait visiblement pas comment le consoler... Il était un peu maladroit. Et Lubeen souriait, tout en pleurant.
Que devait-il faire, à présent ?
* * *
Je dis pas que c'est la fin, parce que c'est PAS LA FIN ! Eeeeeh ouiiiii ! C'est ça aussi l'Esprit de Noël ! Ce sont des SURPRISES parfois !
(passons le fait que j'ai très mal compter mes jours et que donc, je me retrouve à devoir ajouter un jour pour conclure XD Enfin, voyons ça comme une fin digne de ce nom u_u)
Du coup RDV demain, 26 décembre 2018 pour la VRAIE FIN de cette histoire ! :D
Je laisse le suspens sur le fait que Lubeen choisisse ou non de rester près de Keir <3
(Au passage, j'aime tellement la photo ! Crédit : ian keef)
À DEMAIN :D
Haydn
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