Critique 4 : Aloys lightning and shadow
Ce livre s'adresse à : Jeunes adultes.
Ce texte peut présenter des scènes à caractère violent qui peuvent choquer un jeune public
L'auteur : MarianneLtrr
Genre : science-fiction/dystopie
Temps : Passé
Narrateur : Première personne
Résumé : Un jour les élémentaires ont débarqué dans notre monde par un immense portail et depuis ils se livrent au massacre. Seule l'armée peut nous protéger mais celle-ci ne se soucie que de ses propres intérêts.
En tant qu'orpheline, j'aurai du être confiée aux militaires et subir des expériences pour faire de moi une mutante apte à affronter les monstres. Or, j'ai eu la chance d'être recueillie par ma tante, de pouvoir étudier, vivre une vie normale.
Hélas, dans ce monde, tout peut basculer en un instant et la liberté ne tiens souvent qu'à un fil.
Les +
L'univers est très intéressant. Les humains ont été forcés de se rassembler sous une seule bannière pour affronter un ennemi commun et surpuissant : les Élémentaires
Dans une utopie, cela serait l'occasion pour la tolérance et l'unité. Toutefois, c'est une dystopie et de manière assez prévisible, chacun finalement sert ses propres intérêts et les dissensions et inégalités ne sont que plus vives. Les militaires étant devenus essentiels pour la survie des gens, ils ont décidé d'en profiter et de former un gouvernement martial, instaurant une sorte de chantage qui n'a rien de nouveau et est au final à l'origine de notre société actuelle :
La liberté contre la sécurité, ce contrat de dupe que le loup refuse dans la fable de la Fontaine.
Mais nous même ne l'avons-nous pas accepter en nous pliant aux lois, aux règles sociales, au monde du travail en échange de la protection de la justice, de la police et de droits sociaux comme la retraite ou le chômage ? Nous avons-nous même cédé notre liberté et dans un monde où le danger est encore plus palpable, il n'est pas étrange que le peuple de cette dystopie cède à son tour. La peur est la base de la société, pour rassembler les gens, il faut toujours un adversaire commun. Il peut prendre de nombreux visages : la guerre, la pauvreté, l'immigration, le terrorisme ou des créatures étranges qui contrôlent les éléments...
N'est-ce-pas une sorte d'alégorie de la nature qui se rebelle contre l'humain destructeur d'ailleurs ? Il y a de nombreux thèmes intéressants qui sont abordés dans ce texte et qui au final demeurent très actuels. Un bon livre de science-fiction parle de ce qui peut advenir selon la base de ce qui existe déjà. Quand l'auteur évoque des manipulations génétiques sur des orphelins dans le but d'en faire des supers soldats, on peut penser à la série Dark Angel mais nous n'avons pas besoin de nous tourner vers la fiction pour trouver des similitudes. Les auteurs n'ont pas inventé les dérives de la science.
La moralité étant parfois laissé de côté au profit des avancées. Comme quand on paye des personnes pauvres pour tester de nouveaux traitements par exemple.Hélas, se sont les populations pauvres qui en font les frais car personne ne se soucie vraiment de ce qui leur arrive comme dans ce livre où on ne se soucie guère du devenir de ces orphelins qui finiront sans doute comme chair à canon et méprisés par les humains normaux à la façon des mutants de la saga The Witcher.
Le personnage d'Aloy, en plus d'avoir un prénom qui est une référence à un jeu vidéo que j'adore, est d'une normalité rafraîchissante. On a toujours tendance à faire des personnages qui sont soit détestables, soit tout ce que l'on rêverait d'être mais toujours des gens extraordinaires. Soit d'une beauté hors du commun, courageux, arrogants, très intelligents ou doué dans un domaine. Une fille normale à l'avantage d'être réaliste et de nous permettre de nous identifier. Sa maladresse, sa difficulté à dire non à un garçon qui ne l'intéresse pas, font authentiques.
C'est d'autant plus intéressant de faire évoluer un tel personnage, de le voir prendre en force, en maturité et d'affronter les changements qui peuvent aussi bien affecter son environnement que sa personne malgré son désir de conserver sa normalité envers et contre tout.
Son refus de se soumettre et sa campagne de sape des efforts pour la changer me font penser à un film sur les soldats de la guerre du Vietnam enrôlés de force et qui refusaient de combattre car c'était contre leurs convictions. Leurs chefs avaient rit, comptant sur la peur de la mort pour les faire appuyer sur la gâchette et les avaient confronté au danger. Ils avaient réussi avec certains, l'instinct de survie étant plus fort.
J'aime beaucoup tes élémentaires également. D'ordinaire ce sont des créatures présentées comme positives dans les oeuvres de fiction. Elles ont un côté magique, féerique, or tu as su leur donner un côté horrifique. Je me questionne sur leur origine, leurs particularités, leur but. Savoir si ils ont une véritable conscience ou personnalité ou si ils sont juste des personnifications de la nature déchaînée et de l'ennemi entièrement tourné vers la destruction comme les assaillants extraterrestres de la guerre des mondes. Quant à tes mutants, ils semblent être bien réfléchis avec une véritable hiérarchie de pouvoirs et une certaine crédibilité dans la façon dont tu les évoquent. La manière dont l'armée encourage les rêves épiques des adolescents ainsi que la compétitivité.
Les -
La longueur des chapitres est rédhibitoire surtout à cause de l'absence de mise en forme et de paragraphes qui donne l'impression de gros blocs. Si ça peut décourager la lecture, on oublie que les paragraphes ont aussi une utilité dramatique. En séparant les idées, les changements de lieu, les sauts dans le temps. Ils permettent de mieux comprendre les informations au même titre que la ponctuation mais aussi de transmettre les émotions. De même, les répétitions alourdissent le style et il serait bien de les traquer et d'avoir recours à des synonymes.
Trop d'informations qui pourraient être données le long du récit comme la description des circonstances de la mort des parents qui est abordée superficiellement en quelques lignes dans le premier chapitre. En plus de risquer de perdre le lecteur, il est plus intéressant de doser les informations pour pouvoir faire naître des émotions et garder un peu de mystère. Quand on rencontre quelqu'un on ne livre pas sa biographie complète, on apprend à se connaître petit à petit au fil des rencontres et c'est cet apprentissage progressif qui donne tout le piment d'une relation. Un livre c'est pareil, on aime apprendre des choses sur les personnages et l'univers mais c'est plus agréable en petites touches. Ça permet aussi d'expliquer les choses de manière approfondie plutôt que de les survoler. De plus, en les abordant une fois en profondeur ça évite de répéter sans cesse les informations au cours du récit.
Si tu décris très bien les moments du quotidien avec foule de détails, les scènes d'action et de drame sont moins bonnes. Elles mériteraient une plus grande attention sur les émotions, sensations, des perceptions par les cinq sens et aussi une meilleure description des mouvements et actions tout simplement. Des phrases courtes mais aussi des descriptions poussés sont essentielles pour une scène de combat. La mort, la souffrance sont pour moi des moments clés dans un livre. Tu tue tes personnages secondaires sans une once d'une pitié mais aussi sans nous les avoir réellement rendus attachants, ce qui ne permet pas de nous toucher. Tu pourrais t'attarder davantage sur eux ne serait-ce que dans les indications des dialogues, leur manière de parler de se comporter pour leur donner une véritable personnalité. De plus, tu survole certains événements comme les enseignements que doit suivre Aloys, un chapitre qui détaille un cours de combat serait très intéressant.
Médaille : Dystopie qui en jette !
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