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Une amourette de jeunesse. Ça n'aurait pu rester qu'une amourette de jeunesse entre deux ados paumés qui essayent de se sentir vivre, puisque c'est fou comme on se sent vivant quand on est amoureux. Comme je me sentais vivante.
Il n'était pas forcément beau, pas forcément doué pour le dessin, ou le sport. Il était juste lui. Mais je lui trouvais un certain charisme, un visage qui ne représentait pas l'idéal masculin mais qui ne ressemblait à aucun autre. A alors commencé un flirt timide d'ados timides. Il se voulait romantique. Il était maladroit, avec ses phrases toutes trouvées qu'il récitait, mais il était tellement émouvant. Il voulait bien faire, il ne savait juste pas comment. Histoire d'amour qui avait improbablement duré, pas l'histoire parfaite, juste la mienne. Et ça me suffisait.
Après mes études, j'avais annoncé à ma mère, avec conviction, que je l'aimais vraiment, que savais que ça allait durer. Que c'était le bon. Elle avait souri.
On était heureux, tous les deux, approchant le quart de siècle. Alors on a décidé de franchir le pas, de vivre ensemble, l'élan vers une nouvelle vie, celle rêvée par les petites filles. Se marier avec un prince – il l'était pour moi – et vivre ensemble, dans un château, pour toujours. Et c'est installés dans notre château, cet appartement moyen que nous n'avons aujourd'hui toujours pas fini de payer, qu'ont commencé les péripéties. Il y avait eu l'élan, le grand saut. L'atterrissage allait faire mal.
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