Chapitre 30 : Fêtes

03/03/2020 :

Chapitre 30 : Fêtes :

LUNDI 13 NOVEMBRE :

PDV : Lia :

Ce début de mois de novembre était soit le pire de toute ma vie, soit le meilleur de toute ma vie. J'avais un mal fou à me décider sur la nature de mes émotions au sujet des événements. D'abord, nous avions gagné le procès contre Hécate et pendant le procès, j'avais créé un Animé, un enfant représentant la Preuve Ultime, celle qui mettait tout le monde d'accord. J'avais décidé de l'appeler Angel. Ensuite, nous avions sauvé Ézéchiel, le frère d'Eden et Héritier du trône des vampires. Mais dans les faits, Edgar avait été empoisonné et le seul moyen de le sauver avait été de le transformer en vampire. D'un autre côté, Saëlle et Spencer rentreraient à la fin de la semaine de leur voyage de noces et dans deux semaines, Advisiël et moi allions fêter nos anniversaires. Tout n'était pas si mal finalement.

PDV : Edgar :

Cela faisait une semaine. Une semaine que je m'étais transformé en vampire. Les premiers jours avaient été durs. J'avais du mal à me faire à mes nouveaux sens. Les cinq premiers étaient améliorés et un sixième avait fait son apparition, Eden l'appelait "Prédiction". Je ne pouvais pas prédire l'avenir, mais je sentais quand quelqu'un mentait et qu'une décision pouvait me mettre en danger. On aurait dit Spiderman en vampire en fait. Ce à quoi j'avais très vite réussi à me faire par contre, c'était mes nouvelles aptitudes physiques. Je pouvais sauter bien plus haut, courir plus vite et frapper plus fort. Cependant, je n'avais toujours pas mordu quelqu'un. J'avais bu du sang une deuxième fois pour que je sache vraiment reconnaître la sensation d'avoir récupéré toute mon énergie, mais je m'étais contenté des poches de donneurs. Azarël était un véritable amour. Il faisait comme si rien n'avait changé, mais se tenait prêt à m'écouter si besoin était. En bref, le mois de novembre avait bien commencé.

PDV : Narrateur :

- Attends Advisiël ! S'écria l'enfant.

- Cours Angel, sourit Lia. Tu dois courir plus vite !

- Mais il va trop vite !

Lia, Advisiël et Angel se trouvaient dans l'arène de cristal. Le lieu d'entraînement où Lia avait vu les ailes d'Advisiël pour la première fois. C'était une plateforme ronde flottant dans un gouffre sans fond, éclairée par des cristaux aux multiples côtés volants au-dessus. Le sol était en cristal fuchsia et des cristaux de plusieurs mètres et d'autres couleurs en faisaient le tour. Advisiël avait ses trois paires d'ailes déployées et volait à ras le sol en tenant un ballon en mousse. Angel lui courait après pour s'entraîner à maîtriser sa vitesse, supérieure à celle des humains.

- Il n'y a pas que tes pieds dont tu peux te servir tu sais, sourit Advisiël en secouant le ballon. Même si je te vois mal me rattraper sur les mains, c'est vrai.

- Tu sais que c'est pas drôle ! Rit l'enfant en s'arrêtant. Et puis je peux pas voler.

- Approche-toi Angel, fit Lia en se mettant à sa taille. Pourquoi tu ne pourrais pas voler ?

- J'ai pas d'ailes, alors que lui il en a six, c'est pas juste.

- Moi non plus je n'ai pas d'ailes, sourit Lia. Ça ne m'a pas empêché de t'emmener ici en volant. Alors comment j'ai fait ?

- Tu as cru que tu pouvais le faire ?

- Ouais, alors tu dois faire quoi toi ?

Angel sourit et se tourna vers Advisiël qui lui souriait en jouant avec le ballon. Il se mit à courir vers lui et sauta au bout de quelques pas. Il tournoya au-dessus du sol en criant sans retomber et finit dans les bras d'Advisiël. Ils rirent tous les trois pendant que le blond posait l'enfant par terre.

- Ouais, c'était presque ça, rit Lia. On continuera la prochaine fois, il faut qu'on rentre.

- Ce sera quand la prochaine fois ?

- Je sais pas encore Angel, sourit Lia. Mais bientôt. En attendant, le Persian va continuer à t'apprendre les choses de notre monde.

- D'accord. Mais je veux manger une crêpe d'abord.

- Tu veux manger un crêpe, sourit Advisiël. Vraiment ? Bon ben si c'est ce que tu veux, je vais vous emmener en manger une.

- Ouais !

Lia et Advisiël arrivèrent au Manoir pour l'heure du déjeuner. Ils se rendirent directement dans la salle à manger où se trouvaient déjà Azarël, Edgar, Enzo et Edomiël, assis à table. Edgar essayait de résoudre un rubik's cube en bougeant plus vite que les humains, sous le regard attendrit de son copain.

- Terminé !

- Cinquante quatre secondes, déclara Enzo. Le record du monde c'est moins de cinq.

- Tu finiras par y arriver, sourit Azarël. Tu te débrouilles hyper bien.

- Merci mon cœur, sourit Edgar. Mais j'ai pas l'intention de beaucoup m'entraîner en fait. Ah ! Lia, ça s'est bien passé ?

- Ouais, Angel fait des progrès, il a presque réussi à voler, sourit Lia.

- Presque ?

- Presque, rit Advisiël. C'est le mot. Il a tournoyé dans les airs pour me rentrer dedans. Et après il a décrété qu'il voulait une crêpe.

- Il a exigé une crêpe ? Sourit Edomiël. Et ben il sait ce qu'il veut le gamin. En fait Lia, j'ai vu que tu avais discuté avec Alexeiris au procès, tu avais l'air inspirée.

- Et bien... je l'ai juste remercié et il m'a montré des images de sa jeunesse avec Sterenn, souffla Lia. Enfin c'est ce qu'il a cru qu'il faisait.

- Tu as vu quoi ? S'étonna Edomiël.

- Ben j'ai juste vu une femme avec de longs cheveux noirs à qui il a offert des fleurs, j'ai pas tout compris je dois dire.

- Dis-moi Lia, continua Edomiël. Je n'ai jamais vu tes parents de très prêt, mais est-ce qu'on t'a déjà dit que tu leur ressemblais ?

- Elle est bizarre ta question, souffla Lia. Mais je ressemble plus ou moins à mon père, enfin quand j'étais petite je lui ressemblais quoi. Pourquoi ?

- Comme ça, pour savoir.

- Dites, lança Enzo, Saëlle et Spencer n'étaient pas censés rentrer hier ?

- Si, sourit Advisiël, mais finalement Alanie leur a proposé de faire un arrêt par la Chine. Ils la traversent en une semaine en visitant des temples etc. Ils seront revenus dimanche.

- Euh... Ad, reprit Azarël. Ça te dérange si je te prends ta copine dans l'aprèm' ?

- Non, mais pourquoi ?

- Je voudrais l'emmener, avec Edgar, à l'ancienne église. Je voudrais leur raconter mon histoire.

- Moi ça me va, sourit Lia. Mais à un moment de la semaine faudra que je pense à aller faire des courses.

- Des courses ? S'étonna Edgar.

- Ben oui, je vais faire mon anniversaire deux fois, avec vous et avec ma famille, mes parents. Il faut que j'ai préparé un minimum. Et que je trouve les cadeaux pour Advisiël aussi. Avec mon argent.

- Justement, fit le blond. Un seul ce sera suffisant, ne vas pas te ruiner pour moi.

- Je te signal, mon amour, que ça fait deux mois que je récupère les bénéfices de la vidéo qu'on avait mise sur internet. D'ailleurs ! Si tu ne sors pas pendant que je suis avec Azarël, tu veux bien regarder ce qu'on peut faire comme nouveaux domaines pour la Luminos Foundation s'il te plaît ? Quelque chose en rapport avec les souvenirs des gens. Genre, l'enfance.

- Je vais regarder, t'inquiète pas.

Plus tard dans l'après-midi, après avoir mangé, Lia rejoignit Edgar et Azarël devant le Manoir. Malgré le fait qu'il faisait bien jour, les nuages rendaient le ciel gris et diminuaient la luminosité de l'environnement. Azarël lui sourit et lui tendit la main. En tenant les deux adolescents par leur mains, il ferma les yeux et leva la tête vers le ciel. Un courant d'air léger allant du sol vers le haut se fit sentir. Au fil des secondes, il devenait de plus en plus puissant, faisant danser leurs cheveux et leurs vêtements, et Lia remarqua qu'il ne soufflait que autour d'eux, comme un cylindre de vent qui les entouraient. Lorsqu'il atteignit le point où il devenait difficile d'ouvrir les yeux, une cercle blanc se forma sous leurs pieds. Il se mit à tourner sur lui-même et, d'un seul coup, s'élança au-dessus d'eux. En quelques secondes, ils avaient disparus.

Lorsque le vent autour d'eux s'arrêta et que Lia pu ouvrir les yeux, elle ne vit que l'immense église en face d'elle. Assez haute, en pierres taillées, avec des vitraux pour fenêtres et une double porte en bois sombre. La bâtisse était couverte de mousse et de lierre, voire, à certains endroits, de fleurs. Ils étaient entourés par une forêt assez dense mais étrangement silencieuse.

- Azarël, souffla Edgar. Ce n'est pas une église chrétienne, si ?

- Pourquoi tu dis ça ?

- Il n'y a pas de croix, et le toit n'est pas cassé, il n'y en a juste pas.

- Tu as raison, sourit l'ange. Venez, je vais vous raconter.

Azarël avança et ouvrit les lourdes portes en bois. À l'intérieur, tout était plutôt bien conservé. Les bancs en bois poncé étaient couverts par du tissu blanc, le sol était lisse et avait été lavé récemment et les vitraux laissaient passer la lumière comme s'ils étaient neufs. Les bancs étaient tournés vers quelques petites marches menant à une estrade en pierre. Dessus, un pupitre vide et des bouquets de fleurs fanées. Sur le mur du fond, au-dessus du pupitre, un grand vitrail jaune et orange, illuminant le couloir formé par les bancs.

Azarël referma la porte derrière eux et alla s'asseoir sur l'un des premiers bancs, proche de l'estrade. Les deux autres l'imitèrent et se mirent sur le banc d'en face.

- C'est mon histoire qui va vous dire où nous sommes, si vous avez des questions après, n'hésitez pas.

- Prends ton temps, sourit Edgar. On n'est pas pressé.

- Merci. Je suis né un 27 janvier en tant que septième fils d'une grande famille. Jusqu'à mes 8 ans, tout s'est bien passé, et puis après l'école est devenue mon ennemie. Pas que je voulais pas y aller, mais j'étais pas fait pour ça. Je comprenais rien quand les profs expliquaient, mais je comprenais avec les exercices, tout seul. Mais je détestais les profs pour contre. Vraiment, je ne pouvais pas supporter la manière dont ils traitaient les élèves qui avaient du mal. Aux réunions parents-profs, je les entendais parler de l'intelligence des enfants. Même à mon âge je comprenais pas pourquoi ils avaient besoin de quantifier les capacités des enfants comme ça. Et puis en grandissant c'était encore pire. Je suis entré au lycée, en science de l'ingénieur et j'étais considéré comme quelqu'un de super intelligent. Mais ce mot m'a toujours dérangé. Les gens étaient incapables de me donner une définition claire et précise et pourtant ils ne juraient que par ça. Comme je ne trouvais rien nulle part et que ça me bouffait de l'intérieur, mes parents en ont discuté et mon père m'a amené ici. Ici, c'est pas vraiment une église, c'est ce qu'on appelait une Maison avant. Une église dans la Mythologie Sterennéenne en gros. Avant il y avait des prêtres qui menaient les moments de cultes aux Dieux qu'on priait pour régler nos problèmes. Même à l'époque où mon père m'a amené ici elle était déjà abandonnée, mais toujours propre. Je venais là toutes les semaines, tout seul, et j'écrivais. J'écrivais tout ce que je pouvais sur l'intelligence, pour tenter de la définir, de la comprendre et de l'appliquer. Un peu avant ma mort, j'avais écrits plusieurs centaines de pages. Mais finalement, j'ai compris que être intelligent, c'est, et c'est seulement, de ne pas se donner des droits qu'on refuse que les autres aient sur nous. Ça implique de ne pas juger, de ne pas discréditer, de ne pas donner toute sa foi, à des gens qu'au fond, on ne connaîtra jamais vraiment. Je suis venu ici avec mon père avant leur mort et j'ai brûlé les centaines de pages que j'avais écrit. Je ne voulais pas que qui que ce soit les trouve et prenne ce que je disais pour acquis. Surtout mes petits frères, avec qui j'ai passé beaucoup de temps pour comprendre ce que j'écrivais. Je suis mort à 19 ans, et Edomiël a fait de moi l'Ange de l'Intelligence. Voilà, vous savez tout.

Lia et Edgar gardèrent le silence pendant quelques minutes. Le brun se leva et monta sur l'estrade pour poser la main sur le pupitre.

- C'est là que tu écrivais ?

- Oui, sourit Azarël. J'avais un tabouret assez haut, mon père me l'avait fait parce que je n'ai pas toujours été aussi grand.

- Et des Maisons comme celle-ci, reprit Lia, il en existe beaucoup dans le monde ? Et pourquoi les moments de culte ont disparus ?

- Il ne reste plus beaucoup de Maisons non, une ou deux dans certains pays, grand max. Et je ne sais pas pourquoi cette mythologie a disparue de nos mœurs, il faudra demander à Edomiël, ou Alexeiris.

- Dis, souffla Edgar. Pourquoi tu voulais nous raconter ton histoire ?

- Je l'ignore, sourit Azarël en baissant les yeux. J'ai envie d'en parler à Lia depuis que Advisiël lui a raconter la sienne, et je veux t'en parler depuis qu'on sort ensemble. Je t'avais dit que tu saurais tout de ma vie.

- En tout cas je te remercie Azarël, sourit Lia. Moi aussi ça fait un moment que je voulais l'entendre. Mais... tu as dit que la première fois que tu es venu, la Maison était propre et bien conservée. Ça veut dire que c'est pas toi qui la tient en état ?

- Non, et je n'ai pas la moindre idée de qui ou quoi vient pour en prendre soin. Quand je viens il n'y a jamais personne et pourtant c'est toujours comme ça. Bref, si vous n'avez plus de question, on va rentrer, parce que moi aussi je dois trouver des cadeaux pour vous. Et en fait, Edgar, ton anniversaire, c'est pas longtemps après, non ?

- Si, je suis né le 5 décembre, je vais avoir 17 ans aussi, sourit le vampire. Pourquoi ?

- Oh la la ! T'es pas prêt je t'assure. Je vais t'offrir le meilleur anniversaire que tu n'ai jamais eu. Mais j'en dis pas plus, on y va, que je commence à préparer ça.

MARDI 14 NOVEMBRE :

Le lendemain matin, après avoir déjeuné et prit une douche, Lia emmena des feuilles blanches et sa trousse dans la bibliothèque du premier étage. Elle se posa, seule à une table, et écrivit « Luminos Foundation » au feutre rouge en haut d'une feuille. Advisiël avait fait quelques recherches la veille, mais n'avait pas trouvé grand chose qui corresponde à ce que Lia souhaitait. Elle nota quelques idées sur sa feuille, avant d'être rejointe par Edgar, qui posa une tasse fumante devant elle.

- C'est gentil, sourit Lia. Je crois que j'en ai besoin.

- Tu bosses sur votre fondation ?

- Ouais, on va faire une réunion cet après-midi, on fera un compte-rendu à Saëlle et Spencer quand ils rentreront.

- Je pourrais venir ? J'aimerais t'aider un peu.

- Bien-sûr ! Tes idées sont les bienvenues, mais je me concentre sur un équilibre maintenant, et sur les souvenirs importants des gens. Qui leur rappellent qui ils sont.

- Pour moi c'est le bon angle d'attaque, sourit le brun. T'as quoi ?

- Dans les trucs qu'on a déjà y a la vidéo YouTube et les Magicopeluches qui ont bien marché, mais les ventes stagnes pour l'instant. Et puis y a les portés-clés, que je voulais pour les adultes, mais ça n'a pas fonctionné. Le gens n'en veulent pas.

- Il fallait bien un échec, sinon on évolue jamais, je sais de quoi je parle. Et tu as des idées ?

Une vieille idée c'était une collection de vêtements, mais je vois mal le rapport avec es souvenirs. Sinon j'ai un parfum magique dont l'odeur rappellerait l'enfance. Et l'odeur changerait en fonction de la personne qui l'achète. Et en dernier j'avais pensé à des attrape-rêves qui provoqueraient des rêves de souvenirs importants pendant la nuit.

- Je trouve ça pas mal du tout, mais sans vouloir te froisser, tu te limites à une seule culture. L'équilibre ça concerne le monde entier et toutes les créatures. Alors, les créatures magiques c'est le cadet de tes soucis. Mais je vois mal les chinois t'acheter des attrape-rêves en masse. De même, les populations d'Afrique ne t'achèteront pas de parfum. Après, ce sont de très bonnes idées pour l'Europe et l'Amérique du Nord, on va les mettre en place. Mais il faut réfléchir à autre chose.

- Je vois, je crois que j'ai une idée, tu es un génie Edgar ! Allons préparer la réunion !

Comme prévu, aux alentours de 14h, après un repas préparé par Orchidée, les 15 frères restant, Orchidée, Lia et Edgar s'installèrent dans la salle de réunion du troisième étage. Edomiël et Enzo ne pouvaient pas se joindre à la réunion, car, non seulement ils avaient encore du travail au Palais des Anges, mais en plus Edomiël ne devait pas prendre part à la mission. Donc Enzo, son meilleur ami et assistant, ne voulait pas risquer de dire ou faire quelque chose qui aurait pu briser cette règle.

Lorsque tout le monde fut installé, Lia se leva avec sa feuille devant elle et prit la parole.

- Bien ! Vu que vous êtes tous là, on va pouvoir commencer. Edgar et moi on a un peu bossé ce matin et on en a sorti plusieurs idées. Edgar pense, à raison, qu'il ne faut pas se limiter à une seule culture car la recherche de l'équilibre est le problème de tous. Donc je vais vous donner mes premières idées pour l'Europe et l'Amérique du Nord, vous me donnerez votre avis, et Edgar vous répétera ce qu'il m'a dit ce matin.

- Et Lia vous énoncera l'idée qu'elle a eu après, sourit le vampire, parce que pour moi elle est excellente. Mais je bosse pas sur la mission depuis aussi longtemps que vous donc voilà.

- Merci Edgar, sourit Lia.

Lia répéta donc ses idées sur le parfum et les attrape-rêves en rappelant bien ce qu'elle souhaitait provoquer chez les gens. Un rappel profond de souvenirs qui ont considérablement influencés la personnalité des gens et qui pourraient leur rappeler qui ils sont, ce qu'ils pensent et ce qu'il veulent réellement. Les faire sortir de la Lumière ou des Ténèbres et les mettre là où eux sont le mieux. Lorsqu'elle eut terminé, les participants prirent des notes avant de commencer à discuter.

- Pour le coup, fit Nathanaël, je pense que tu as raison, la collection de vêtements ne rentrerait pas dans l'idée des souvenirs. Ou alors il faudrait que chaque t-shirt corresponde à la personne qui le veut.

- Pourquoi on ferait pas un site internet ? Proposa Samaël. Les gens devraient choisir entre pull et t-shirt et pourraient choisir plusieurs images dans une galerie assez vaste sur tout un tas de thèmes. Ils en feraient quelque chose à eux, avec des choses qui leurs correspondent.

- Et en envoyant les vêtements à une adresse, un ange jetterait un peu de magie dessus, reprit Nathanaël. Comme ça si jamais la personne va mal ou que, au contraire, elle est trop enthousiaste pour quelque chose dont elle n'est pas sûre, genre rendez-vous amoureux ou entretient d'embauche, et qu'elle porte ou voit le vêtement, là ça lui rappellerait des souvenirs.

- Très bien, je note. Vous avez d'autres remarques ou questions ?

- Moi j'en ai une, hésita Danaël. Le parfum c'est universel, enfin ce que je veux dire c'est que ça se vend partout. Mais les attrape-rêves ? On les vendrait où ? L'idée est très bonne, mais c'est assez fermé comme objet.

- C'est pas faux, souffla Lia, personnellement je pensais les vendre dans les stands des magasins ou sur les marchés, là où on peut en trouver d'habitude.

- Et si on faisait une ouverture, reprit Orchidée. On pourrait rester dans l'univers du sommeil et vendre les attrape-rêves comme tu le dis, mais rajouter des choses. Je pensais à des oreillers personnellement.

- Oreillers, draps et on peut même faire des veilleuses, continua Ekanël. Comme ça on en a un de ce style pour les enfants aussi.

- C'est une très bonne idée, je note, sourit Lia. Vous avez autre chose à dire ?

- Ce n'est pas quelque chose que je veux dire mais je veux bien travailler sur l'idée du parfum, sourit Aaron. Avec Orchidée si elle veut bien m'aider.

- Avec plaisir, sourit la deuxième brune.

- Je comptais sur vous, assura Lia. Si personne n'a plus rien à dire, Edgar, nous t'écoutons.

Edgar sourit et se leva pour prendre la parole. Il répéta à l'assemblée ce qu'il avait dit à Lia plus tôt. Il en arriva à la conclusion que la Fondation, et donc la mission, devait s'adapter au moins aux continents et à la situation de ses habitants. Lorsqu'il eut terminé, ce fut Lia qui recommença avec une idée pour l'Afrique.

- Comme tout le monde le sait je pense, les populations d'Afrique n'ont pas beaucoup d'eau, de nourriture ou d'éducation, accès à l'hygiène ou aux soins, ce genre de choses quoi. Alors j'ai demandé à Edomiël si la vie et la mort avaient un lien avec la Lumière et les Ténèbres, et il se trouve que non. Du moment que nous ne cherchons pas à ramener quelqu'un à la vie, je conserve l'équilibre. Donc mon idée c'était de créer une unité spéciale d'Anges, ou de créatures magiques qui voudraient y être, pour faire des missions humanitaires. Mais pas des missions comme les humains font, des missions avec des résultats et de la magie. Créer des réserves d'eau et des puits un peu partout, construire des hôpitaux et y placer des gens qu'on payera pour ça, pareil pour les écoles. Ça va pas se faire en un claquement de doigts et je voulais l'accord de toute l'assemblée avant de dire à Edomiël qu'il peut chercher des volontaires.

- Honnêtement Lia, souffla Asriël, c'est une excellente idée. Je ne vois pas qui serait contre.

- Moi non plus, avoua Frugiël. Tu peux la noter celle-là, on va tout faire pour la mettre en place rapidement.

- Je vous remercie.

Après avoir fait une rapide pause pour boire et se dégourdir les jambes, l'assemblée reprit ses discussions sur les idées pour l'Asie et l'Amérique du Sud.

- Ben moi j'ai bien une idée, annonça Nicaël, mais je crois qu'elle est valable que pour la Chine.

- Ce n'est pas grave, sourit Ramaël. Les pays d'Asie sont tous différents, je ne pense pas qu'on pourra utiliser les mêmes idées pour tous. Vas-y.

- Eh bien, un peu comme le parfum, on pourrait faire des encens, j'y connais pas grand chose mais c'est globalement quelque chose qu'on trouve dans la majorité des maisons. Et puis, comme les festivals sont très importants là-bas, faire un truc avec les lanternes.

- Ouais ! J'y avais pas pensé mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de festivals, j'en prends note et je vais voir ce qu'on peut faire avec.

- Y a les pinceaux de calligraphie aussi, continua Ismaël. La calligraphie est un art là-bas. C'est reposant et souvent pratiqué depuis l'enfance.

- Okay, je note aussi, il y a autre chose qui vous vient comme ça ? Sourit Lia en prenant une nouvelle feuille.

- Il faudrait faire des recherches sur les pays comme l'Inde, la Russie, la Corée, pour savoir ce que les gens achètent le plus, lança Gabriël. Notre mère était asiatique mais nous n'avons pas vécu là-bas. Même si l'un des Élus était Japonais, il s'était installé en Amérique.

- Je vais contacter les anges qui gèrent le commerce des Magicopeluches en Asie pour qu'ils me donnent plus d'infos, répondit Lia. Si personne n'a plus rien à dire, Danaël et moi on a eu une idée pour l'Amérique du Sud, vas-y Danaël.

- Alors, murmura le jeune homme. On avait décidé de séparer l'aspect pays et l'aspect forêt amazonienne. On s'est dit que l'équilibre passait aussi par les animaux et par leur ressentiment pour les humains.

- Je ne sais pas si ça existe, sourit Lia, mais moi je crois au karma. Je l'ai vu à l'œuvre à plusieurs reprises, et parfois sur moi. Mais j'ai appelé Alexeiris avant la réunion et il m'a dit qu'il existait des démons qu'on appelle des Vengeurs. Ce sont des animaux maltraités ou tués par les Hommes et qui ne veulent que se venger. Il en existe plusieurs types, mais ils hantent les endroits où il sont morts ou là où ils vivaient de leur vivant. Alexeiris était très clair quand il m'a dit que ces animaux, enfin ces démons, étaient dans les Ténèbres. Je sais qu'on a des créatures de Lumière aussi, mais ça pourrait améliorer les choses si les relations Hommes-autres animaux se calmaient.

- Donc, Lia voudrait mettre en place un sort dans la forêt, reprit Danaël. Un sort qui ferait que les arbres coupés repousseraient et que les Hommes ne pourraient pas blesser des animaux s'y trouvant. Et on voudrait confier la garde de ce sort à une créature qui y vit.

- Sur le coup je pensais à un Lechi mais je ne sais pas quelles relations nous entretenons avec ces créatures, donc il faut voir mais c'est l'idée.

- Je sais que je vais paraître puriste, sourit Asriël, mais comme je suis végétarien, je me demande si on pourrait pas pousser le truc plus loin.

- Et bien j'y ai pensé aussi, avoua Lia. Alexeiris m'a envoyé un message après notre conversation téléphonique pour me dire quels animaux étaient les plus nombreux à devenir des Vengeurs. Et bien évidemment on retrouve les porcs, les bovins, chèvres, moutons, mais aussi les chiens et les chats abandonnés, les volailles, enfin les oiseaux qu'on mange. Plus rare, il y a aussi des animaux marins à cause de la pollution. Mais ! Attention. Je suis bien d'accord que tout ça, la pollution, l'écologie, la protection des animaux, c'est important, mais notre mission n'est pas de résoudre tous les problèmes de la planète.

- Je suis d'accord, fit Azarël. C'est cool les bonnes actions mais on devrait d'abord se concentrer sur les souvenirs des humains et ensuite s'intéresser aux animaux. Le truc en Amazonie je suis d'accord, ça nous demandera pas beaucoup de temps ou de ressources, mais on devrait s'arrêter là pour l'instant.

- Tu a raison, assura Asriël. Ce que je veux dire c'est qu'il faudra forcément revenir dessus un jour.

- Et je suis entièrement d'accord, sourit l'Ange de l'Intelligence.

- Bien ! Alors, je vais faire un résumé de ce qui s'est dit et de ce qu'on doit faire, d'accord ? Mais avant de faire ça, je tiens à ce que vous sachiez que vous ne pourrez pas faire partie de l'unité pour les missions humanitaires. Vous pourrez leur apporter votre aide en cas de besoin, mais je trouve que vous en faites déjà assez. Parce que je sais que, pour l'instant, certains ont l'impression de ne pas avoir la même utilité que d'autres, mais je vais donner des directives à chacun d'entre-vous et vous aurez tous quelque chose à faire. Mais il est hors de question que vous ayez à voyager et à vous éloigner les uns des autres. Donc désolée si ça ne vous convient pas, mais c'est comme ça. La décision a été facile à prendre, mais surtout, Edomiël est totalement d'accord avec moi. Voilà. Résumé !

La réunion s'était terminée sur un résumé exposé par Lia. Pour le site de vêtements, Nathanaël allait s'occuper du design et de la conception de modèles pour les différents pulls et t-shirts disponibles. Ismaël, doué en dessin, allait créer plusieurs images à fond transparent sur des thèmes variés pour pouvoir les proposer sur le site. Il allait aussi contacter des artistes indépendants sur les réseaux sociaux ou qu'il connaissait personnellement pour qu'ils en fassent aussi, et de manière rémunérée. Edgar avait proposé de créer le site internet, avec Azarël, ne restait donc plus qu'à trouver un endroit pour la conception et l'envoie, et donc des employés, dont un aurait la responsabilité de verser un peu de magie sur les produits.

Pour la collection liée au sommeil, Samaël, Nicaël et Ramaël allaient s'occuper de designer les produits et de trouver un endroit pour la conception. Pour les attrape-rêves, Lia allait voir pour trouver des gens pour les fabriquer et les vendre dans différents magasins ou marchés.

Pour le parfum, Lia avait précisé l'effet qu'elle voulait. Si la personne remettait en doute des convictions acquises depuis l'enfance et qu'elle sentait le parfum, alors ça aurait un effet. Mais si elle les remettait en cause pour de bonnes raisons, alors ça ne la forcerait pas à faire quelque chose.

Pour la forêt amazonienne, Danaël et Asriël allaient travailler sur le sort à mettre en place et Frugiël s'occuperait de chercher une créature digne de confiance.

Il fallait donc prévenir Edomiël pour qu'il recherche des volontaires pour l'unité humanitaire, contacter les responsables de la Fondation en Asie, faire des recherches sur les pays manquant dans le projet et s'occuper des idées pour les enfants.

Lorsque Lia sortit de la salle de réunion, où elle état restée pour vérifier qu'elle avait bien tout noté, elle se retrouva nez à nez avec Advisiël.

- Ça va ? Sourit-il.

- Oui et toi ? Tu n'as pas dit grand chose pendant la réunion.

- J'avais pas beaucoup de trucs à dire, souffla le blond. Tu t'es très bien débrouillée et j'ai trouvé tes idées très originales. J'aurai bien aimé en trouver quelques-unes pour toi.

- Arrête mon amour, sourit Lia. Tu as fait de ton mieux et en plus tu vas m'aider pour les idées des enfants. Je t'ai laissé que hier après-midi en plus et tu cherches des idées pour nos anniversaires. Tu as juste du mal à faire plusieurs choses à la fois. Moi je suis une femme, je suis multi-tâches.

- Tu sais, sourit l'ange en passant ses bras autour de sa taille, je trouve que tu as gagné en confiance en toi dernièrement, genre, tu as changé mais pas dans le mauvais sens. Tu es plus assurée et tu a confiance en ta puissance. Je trouve ça exceptionnel.

- C'est gentil, vous y êtes pour beaucoup tous, toi plus que les autres parce que tu places toute ta confiance en moi. Et j'ai l'intention de te rendre fier de moi.

- Et ben je le suis, souffla Advisiël. Et je vais trouver un moyen de te le montrer.

Les deux adolescents s'embrassèrent avant de retourner au deuxième étage, où se trouvait la chambre de Lia.

DIMANCHE 19 NOVEMBRE

Comme prévu, Saëlle et Spencer arrivèrent en début d'après-midi au Manoir d'Aaron. Après avoir passé plus d'une heure à se faire prendre dans les bras de tout le monde, le couple marié s'installa dans la cuisine avec Lia et Advisiël pour boire quelque chose de frais pendant que eux leurs racontaient leur début de mois.

- Donc, fit Saëlle en posant sa tasse sur la table, je vais répéter. Dans l'ordre, vous avez été convoqués en procès contre Hécate, procès où Khaled du Royaume des Ikans a été votre avocat, où Hécate a essayé de tuer Edgar mais Alexeiris, Dieu des Démons, l'a sauvé et procès où toi, Lia, tu as donné la vie à un Anime. Anime que tu as nommé Angel, comme c'est subtile.

- Dans la même journée, reprit Spencer, Zeus vous a menacé mais Benevolentia et Malevolentia, Déesses du Bien et du Mal, se sont interposées et vous ont protégés. Deux jours plus tard, Angel est chez le Persian et Eden vient vous trouver en disant que le Royaume des Vampires est en danger. Vous y allez, vous sauvez le Prince, Lia blesse une créature qui les terrifie depuis des centaines d'années et vous rentrez à la maison. Une fois rentrés, vous découvrez qu'Edgar est blessé à mort mais Eden vous permet de le sauver en le transformant en vampire. Donc Edgar est un vampire depuis deux semaines. C'est bien ça ?

- C'est bien ça, sourit Lia.

- Eh ben putain ! Lança Spencer en se tournant vers Saëlle. Quand je pense qu'on est parti trois semaines !

Saëlle hocha la tête en soupirant longuement. Il termina de boire son café et rit légèrement en secouant la tête.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Sourit Spencer.

- Non ça me fait marrer parce qu'on a décidé d'attendre un peu pour essayer d'avoir un enfant et, même si c'est pas tout à fait pareil, Lia en a eu un avant nous. Ça me fait rire.

- Dis-toi que je me suis dit la même chose, sourit Advisiël.

- Et il est comment ? Angel ? Questionna le brun.

- Honnêtement ? Super gentil, répondit Advisiël. Il est un peu impatient et quand il veut quelque chose il veut quelque chose, mais il est excellent ce gamin.

- Il a quel âge ? Enfin je sais pas trop s'il en a un en fait. Est-ce qu'il grandit ? Hésita Saëlle.

- Le Persian dit qu'il a entre 5 et 6 ans, et pour avoir 6 ans d'écart avec ma deuxième petite sœur, j'avoue que c'est cohérent. Il sait parler mieux qu'un enfant de cet âge là, mais il ne connaît rien à la vie, peu importe sur quoi ou sur qui. C'est comme un bébé en fait. Et pour l'instant on sait pas s'il grandit.

- L'Anime de la Preuve Ultime, murmura Spencer. Est-ce que ça veut dire que peu importe ce qu'il dit, on le croit ?

- Non, continua Lia en se servant un verre d'eau. Si c'est la vérité oui. Enfin, disons qu'il peut convaincre les gens de choses fausses, mais pas exceptionnelles. Par exemple s'il te dit que tu vas réussir ton entretient d'embauche alors que tu l'as pas encore passé, tu vas le croire, sans aucun doute. Mais s'il te dit que le soleil n'existe pas, là ouais, là tu le croiras pas.

- C'est super intéressant, avoua Spencer. T'en penses quoi Saëlle ?

- Pour moi c'est une bonne chose, enfin... Le fait que tu l'ai fait apparaître ou qu'il existe n'est pas une mauvaise chose de toute façon, mais maintenant tu as une idée de l'étendue de tes pouvoirs, ça, même nous les Séraphins Sterennéens on est incapable de le faire, et puis tu as une attache maintenant. Tu avais déjà Ad et nous bien-sûr, mais là c'est une attache qui dépend de toi dans ce monde. Pour moi ça peut être que bénéfique.

- Bon ! Et sinon ! S'exclama Spencer. Ça va être vos anniversaires là ! Ça va être trop bien ! Je sais pas encore ce qui est prévu mais je sais que ça va être génial !

- Et la semaine d'après c'est celui d'Edgar, ajouta Saëlle. Le même jour que celui d'Aaron.

- Ah ouais ? S'étonna le blond. Je me souvenais pas !

- Edgar m'a dit que quand il était l'élu, il n'avait pas fêté son anniversaire, sourit Lia. Ni avec vous, ni avec ses potes, ni avec sa famille. Y a moi qui le savait et je lui ai offert un jeu, mais il n'a pas voulu le fêter.

- Aaron non plus n'aime pas le fêter, continua Saëlle. Le mois de décembre c'est pas un bon mois.

- Ben y a Noël quand même, rétorqua la jeune fille. Ou peut-être qu'il se passe un truc que je sais pas...

- Non, sourit Advisiël. Mais décembre c'est l'hiver, et Aaron déteste le froid. Tu sais, Aaron est de ces gens qui aiment bien qu'on ne sache pas leurs sentiments. Aaron a des barrières. Mais le froid l'empêche de les maintenir.

- Un jour, notre mère a décidé de faire son anniversaire dehors, sourit Saëlle. Il y avait de la neige de partout et tout le monde s'amusait. Et puis on est arrivé aux cadeaux, et Frugiël lui a offert un livre sur les mélanges de plantes dans l'art de la magie, c'était un livre qu'il voulait depuis bien six mois sans l'avoir dit à personne. Il était tellement content qu'il s'est mis à pleurer.

- Oh ! Cria Lia. C'est trop mignon !

- Mais ça évolue, sourit Spencer. L'autre jour, un peu avant le mariage je crois, il a emmené Orchidée à la patinoire. La patinoire quoi ! Il fait super froid à la patinoire ! Et ben en revenant il était vraiment content, ça faisait plaisir à voir.

- En parlant de ça, murmura Lia. Orchidée m'a dit des trucs très intéressants.

- C'est à dire ?

- Je devrais même pas vous en parler, refusa Lia.

- Allez Lia, sourit Advisiël en passant ses bras par-dessus ses épaules. Au moins un indice ?

- Très bien ! C'est insupportable de pas pouvoir te résister ! Ben apparemment ils se sont tenus la mains. Quand ils sont sortis toute la journée jeudi là, ils se sont pas lâchés. Mais j'en ai trop dit ! Moi je retourne bosser !

- J'y vais avec toi, sourit son petit-ami.

- Dis Lia, souffla Saëlle, si pour l'instant on a rien à faire, avec Spencer on voudrait chercher un endroit pour mettre la maison qu'Edomiël nous a offert. La visiter déjà, parce qu'on a juste posé les cadeaux du mariage dans le hall, et la rapprocher un peu d'ici.

- Sans problème, sourit Lia. Allez-y et reposez-vous aussi, vous rentrez de voyage. Je vous enverrais un message quand j'aurais exactement les tâches qu'il nous reste à placer. À plus tard messieurs le couple marié.

Lia et Advisiël sortirent de la cuisine et marchèrent dans le hall pour aller jusqu'aux escaliers. Lia leva la tête vers le plafond et fronça les sourcils.

PDV : Lia :

Ce n'était pas la première fois que je le voyais, bien sûr, mais je sentais quelque chose de différent. Je rebroussais chemin pour me placer en plein centre du hall et avoir une vue totale sur la peinture qui se trouvait au-dessus de ma tête. C'était comme si j'arrivais à voir quelque chose, mais je n'arrivais pas à saisir quoi.

PDV : Narrateur :

Advisiël regarda sa petite-amie s'éloigner des marches pour se mettre en plein milieu du hall en regardant le plafond. La peinture qui l'ornait représentait les treize constellations dites du zodiaque, celles qui passaient par la course du soleil, en cercle avec le soleil en leur centre et des anges de type Chérubins tout autour, le tout sur un fond bleu nuit.

- Lia ? Fit Advisiël. Ça va ?

- Oui, souffla la jeune fille. Tu sais depuis quand le plafond est comme ça ?

- Je comprends pas.

- Est-ce que c'est quand Aaron est devenu propriétaire que le plafond a prit cette peinture pour l'orner ?

- Non, ça j'en suis certain, assura le blond. Aaron nous avait vanté la beauté du plafond du hall avant qu'on ne vienne visiter pour la première fois.

- Je vois, murmura Lia en baissant la tête pour réfléchir.

- Y a un truc qui te tracasse dans le plafond ? S'étonna Advisiël.

- Ben, je l'avais déjà vu et admiré, mais là c'est comme si ça me faisait penser à quelque chose mais je sais pas quoi. Ça m'énerve quand ça fait ça !

- Je suis désolé, souffla l'autre, à moi il m'a toujours fait le même effet. Il me donne une impression de vertige mais dans le bon sens. Je le trouve magnifique et en même temps il nous rappelle que l'humanité était bien plus avancée il y a des centaines d'années que ce qu'elle croit maintenant.

- C'est vrai que je l'avais pas vu comme ça... Bref ! Allons-y monsieur le clown, on a du travail !

- T'as un problème avec les messieurs toi en ce moment, rit Advisiël avant de s'incliner légèrement en désignant les escaliers. Je vous suis gente demoiselle.

Lia et Advisiël travaillèrent sur les idées pour les souvenirs des enfants pendant une bonne partie de l'après-midi. Edgar créa le site avec l'aide d'Azarël en faisant plusieurs tests pour le design et le fond du site. Les autres résidents du Manoir avaient également travaillé sur les tâches que Lia leur avait confié la veille. Ceux qui n'avaient pas encore de travail précis avaient aidés les autres. Lorsque Orchidée appela tout le monde pour le repas, le groupe se retrouva dans la salle à manger, où Edomiël et Enzoriël les rejoignirent quelques minutes plus tard.

- Excuse-moi Lia, fit Edomiël, Alexeiris voudrait te voir après ton anniversaire, le mardi ou le mercredi de la semaine d'après. Il m'a demandé de voir avec toi si ça te dérangeait.

- Pas plus que ça, avoua Lia. Mais il veut faire quoi ?

- Je crois qu'il veut te parler d'un truc, assez important d'après lui.

- Ouais pas de problème, je dois le rejoindre où ?

- Il viendra te chercher, sourit Edomiël avant de se tourner vers Enzo. Il viendra avec Antéros.

Enzo, qui était en train de boire, manqua de s'étouffer avec son eau. Il toussa quelques secondes avant de se retourner vers Edomiël.

- Antéros veut venir ici ?

- Alexeiris le lui a proposé et si ça ne pose pas de problème à Aaron et Orchidée, il aimerait beaucoup venir.

- Mais c'est dimanche prochain qu'on fait leurs anniversaires, rétorqua Enzo. T'aurai pas pu me prévenir avant ?

- C'est qui Antéros ? Questionna Edgar.

Edomiël et Enzo se tournèrent vers lui. Edomiël le regarda avec de grands yeux avant de regarder son meilleur ami, qui se frottait le front en fronçant les sourcils.

- Tu ne lui as pas dit ? S'exclama Edomiël. Quand il savait pas pour toi, okay, mais là !

- Ouais ben désolé mais c'était difficile de trouver le moment opportun pour dire à mon frère que je sors avec un démon empirique !

Après avoir presque crié cette phrase, Enzo ouvrit de grands yeux en se rendant compte de sa connerie. Il soupira en baissant la tête.

- Ben au moins c'est fait, souffla-t-il. Excusez-moi.

- Enzo !

Enzo quitta la table et sortit de la salle à manger. Edomiël soupira en regardant son téléphone, puis regarda Edgar. Celui-ci était surpris par la nouvelle, mais il avait l'air plus triste que choqué.

- Pourquoi il me l'a pas dit, murmura l'adolescent. Les démons sont pas tous méchants ou liés aux ténèbres, je le sais et il sait que je le sais. Pourquoi il avait honte ?

- Oh il pas honte, sourit Edomiël. Bien loin de là, ça fait un moment qu'il veut t'en parler. J'imagine que c'est ta situation depuis que tu sais pour lui qui rend la chose délicate.

- Je comprends pas, souffla Edgar, je sais que je passe beaucoup de temps avec Az mais s'il voulait me parler il avait qu'à me le demander.

- Non c'est, comment dire, hésita Edomiël. Le sort d'Hécate, la difficulté pour toi d'être là, et puis ça s'est calmé quand t'as commencé à sortir avec Azarël. Mais tu avais toujours peur, pour le mariage et tout ça, et puis y a eu le procès. Où tu as dit comment tu avais vécu l'homosexualité. Et c'est surtout ça, qui lui a mit un frein. Ça fait quelques temps déjà qu'il sort avec Antéros. Et il avait peur que ça te fasse du mal si tu savais que pendant que toi t'arrivais pas à être heureux, ben lui il l'était. J'aurai pas du lui dire ça devant toi, c'est ma faute, je pensais qu'il te l'avait dit. Des fois je me dis qu'il faudrait qu'il se trouve un meilleur meilleur ami.

- Ne dis pas ça, sourit Edgar en se levant. Tu me gardes à manger Az s'il te plaît ? Je vais voir mon frère.

- Ouais, sourit Azarël en l'embrassant. À tout à l'heure.

Edgar sortit de la cuisine et monta au deuxième étage où se trouvaient les chambres d'amis. Il toqua à la porte e la deuxième et attendit. N'entendant pas de réponse, il l'ouvrit et entra. Il retrouva son frère assit sur le lit double, son téléphone à la main, dans le noir.

- Pardon Edgar, souffla Enzo. J'aurai du t'en parler. Je voulais pas te blesser.

- Je sais, sourit le brun. Et je te remercie de t'inquiéter autant pour moi, mais on est pas obligé de parler que de ma vie quand on se pose pour discuter. Tu veux me parler de lui ?

- Plus que tout oui, sourit Enzo en tournant son téléphone vers son frère. Il s'appelle Antéros et c'est un des Apprentis Démon de Alexeiris. C'est un peu comme Lia, un élu, mais du Dieu des Démons. C'est un des démons avec le niveau le plus élevé.

Edgar prit le portable de son frère et regarda la photo du jeune homme. Il avait des cheveux mi-longs roux et des yeux vert très clair. Il était mâte de peau et habillé élégamment. Ses oreilles étaient un peu plus pointues que celles des humains, mais c'était à peine visible. Il souriait, heureux et un peu gêné d'être pris en photo.

- Il a l'air plus grand que toi, sourit Edgar. Mais il est mignon. Il a quel âge ?

- Et bien Alexeiris le considère comme son propre fils donc il est immortel, mais immortel à 25 ans, répondit le blond. Il est adorable tu sais. Quand je l'ai rencontré, j'avais peur de lui. En fait j'avais peur des démons. Même si je savais très bien que c'est le diable que j'ai essayé d'invoquer, le diable chrétien, je pouvais pas m'empêcher de repenser à ce moment quand je le voyais. Et à un moment je lui ai dit de dégager, de pas chercher à me revoir. Il m'attirait en vérité, il m'avait tapé dans l'œil à la seconde où je l'ai vu. Mais c'était trop dur pour moi. Il a récupéré ses affaires, et j'ai cru qu'il était parti. Je m'en voulais beaucoup.

- T'as fait quoi pour le rattraper ? Questionna Edgar.

- Moi ? Rien du tout, avoua Enzo. J'ai même pas eu le temps de penser à un truc pour le retrouver et me racheter qu'il est arrivé derrière moi et m'a mit un bandeau sur les yeux. Il a déclaré que pour que j'ai plus peur de lui, il fallait que je le découvre sans mes yeux. Il avait raison, ça a marché. Quand il m'a demandé si il pouvait m'embrasser, j'ai enlevé le bandeau et je l'ai embrassé. Ça fait presque un an maintenant.

- Et vous vous êtes rencontrés comment ? Sourit Edgar. Parce que je doute que t'ai été dans le Royaume d'Alexeiris.

- Alexeiris passait souvent voir Edomiël avant qu'il y ai les premiers problèmes entre Hécate et toi. Un jour il l'a emmené avec lui parce qu'Antéros avait un truc à raconter à Edomiël. Et j'étais là aussi vu que j'essayais d'éviter que tu me vois.

- C'est mignon, sourit Edgar. Tu lui as déjà parlé de moi ?

- Souvent oui, avoua le blond. Il a hâte de te rencontrer. Mais il m'a jamais pressé pour que je lui dise. C'est avec lui que je suis quand je suis ni avec vous, ni avec Edomiël. Ça arrive souvent ces derniers temps. Edomiël passe du temps avec Aqualia et toi avec Azarël. Je suis vraiment amoureux, si tu savais à quel point.

- C'est vrai que d'aussi loin que je me souvienne, je t'ai jamais vu avoir de petit ou petite-amie, jamais, ajouta le plus jeune. Ça me fait plaisir que tu sois heureux.

- Eh bien... quand Edomiël m'a donné mes pouvoirs, j'étais prêt à tout pour remplir cette mission. Et je voulais pas laisser quoi que ce soit se mettre en travers de ma mission, à part toi, papa et maman. J'ai compris que bien plus tard que j'avais le droit d'avoir une vie. Mais au lycée, non merci quoi. À un moment je croyais être amoureux d'Edomiël.

- C'était pas le cas ?

- Non, rit Enzo. Il m'a emmené voir Aqualia et son copain, un couple très mignon et très soudé. J'ai compris en les voyant que c'était pas ça que je ressentais pour Edomiël. Mais tu sais, on n'a pas toujours été si proches tous les deux. Et c'est ça que je voulais en fait, qu'on soit proche. Je passais ma vie avec lui et pourtant je le connaissais pas, et lui non plus, il me demandait jamais rien. Bref, un jour je me suis énervé. Je sais même plus pourquoi il m'avait dit ça, mais en gros il m'avait lancé un « t'as pas d'autres gens à coller, je bosse là ».

- Coup dur pour Enzo, rit Edgar.

- Tu rigoles mais je l'ai super mal prit. Je lui ai dit d'aller se faire foutre et je suis parti. Il a mit deux jours à me retrouver tellement j'étais bien caché. Bref. Tout ça pour dire que c'est la première fois de ma vie que je suis amoureux. Dis, tu crois qu'il reste à manger ? J'ai la dalle en fait.

- On perd rien à aller voir, sourit Edgar.

Les deux frères sortirent de la chambre et descendirent jusqu'à la cuisine. Il n'y avait plus qu'Azarël, pianotant sur son téléphone. Il leur avait garder plusieurs boulettes de riz au thon préparées par Orchidée, alors les deux garçons s'assirent avec lui. Avant qu'ils ne commencent à manger, Azarël leur apprit qu'Angel devait venir le lendemain pour que Saëlle et Spencer le rencontrent. Après avoir terminé de manger et nettoyé la cuisine, les garçons partirent se coucher.

LUNDI 20 NOVEMBRE

PDV : Advisiël :

J'avais eu pas mal de temps pour réfléchir depuis le mariage. Je devais avouer qu'avant le procès je me méfiais encore d'Edgar. J'étais content pour mon frère, mais j'avais peur qu'il lui fasse du mal. Mais Edgar s'était sacrifié pour aider Lia chez les vampires et il avait failli en mourir. J'étais fier de lui et je m'en voulais terriblement de ne pas avoir vu à quel point il souffrait quand c'était lui l'élu. Le procès m'avait ouvert les yeux, sur beaucoup de choses. Déjà, Lia avait enfin arrêté de douter d'elle, ça me rendait si fier, à la fois d'elle et en même temps d'être son petit-ami. Elle était forte, bien plus forte que ce que j'avais estimé en l'entraînant. Créer un Anime. Alors là. J'en revenais pas. Malgré tout, je savais qu'elle avait peur. Prendre confiance en elle faisait qu'elle commençait à faire des choses sans moi et elle avait peur que je le prenne mal. C'était l'amour de ma vie, et j'espérais sincèrement pouvoir le lui prouver pour nos anniversaires.

PDV : Narrateur :

Peu après 11h, tout le monde était réveillé dans le manoir. Aaron et Orchidée sortirent pour aller manger au restaurant, Gabriël et Nathanaël se rendirent au Palais des Vampires pour voir comment allait Mila, Frugiël et Ikaël emmenèrent Nicaël, Ramaël et Asriël au parc d'attraction. Pendant ce temps-là, Lazariël, Danaël, Ismaël, Ekanël et Samaël partirent en voiture pour faire des courses pour le dimanche, préparer l'anniversaire de Advisiël et Lia, de même pour Edomiël et Enzo qui devaient en plus en trouver pour Aqualia. Dans l'ensemble, toutes les activités avaient pour but de faire sortir les anges, de manière à ce qu'ils puissent faire les achats des cadeaux pour dimanche.

Ne restait donc dans le grand manoir que Lia, Edgar, Advisiël, Azarël, Spencer et Saëlle. Tout ce petit groupe déjeuna ensemble avant que Azarël et Edgar ne laissent le rez-de-chaussée libre pour l'arrivée d'Angel. Aux alentours de 11h30, Lia ouvrit la double porte d'entrée pour laisser passer leurs invités. Angel courut dans le hall avant que la porte ne soit complètement ouverte. Lia laissa passer Le Persian qui riait en regardant l'enfant.

- C'est trop grand ici ! S'exclama-t-il en sautillant. Vous vivez tous là ?

- Eh bien en ce moment oui, sourit Advisiël. Mais en général on dit bonjour en arrivant quelque part.

- Ah oui !

Angel se retourna vers Lia et lui courut dessus. Celle-ci se baissa et l'enfant lui fit un bisous sur la joue. Il répéta l'opération pour Advisiël.

- Il a l'air mieux réveillé que ce que je prévoyais, sourit Lia.

- Il est levé depuis plus longtemps que moi, avoua le grand magicien. Il a déjeuné vers 7h30 et il a passé la matinée à me demander quand est-ce qu'on partait. Les filles ont tout essayé pour le distraire, la télé, le dessin, la console, rien n'a marché. Un hyperactif ce gosse.

- Quand vous dites « les filles », ce sont vos domestiques ? S'étonna Lia.

- A la base ce sont les agentes d'entretien oui, mais dans les faits ce sont des amies. Elles s'occupent de plein de choses dans la maison et depuis que Angel est là elles adorent passer du temps avec lui. Angel aussi d'ailleurs, il les aide à mettre la table et à débarrasser.

- Je vois, un peu comme Orchidée en fait, sourit Lia. Vous restez manger avec nous ?

- Non, j'aurai bien aimé mais j'ai du travail en dehors de chez moi et j'aimerais en profiter pendant qu'il n'est pas là, désolé, mais c'est gentil d'avoir proposé, sourit l'homme. Angel ! Viens voir.

Le garçon qui était en train de sauter partout en parlant avec Advisiël s'arrêta et courut vers son tuteur.

- Oui ?

- Tu vas rester ici avec Lia et Advisiël, ils aimeraient te présenter des gens, moi je vais travailler, je te récupère plus tard, c'est bon pour toi ?

- D'accord ! Mais je mange ici alors ?

- Oui, sourit Lia. Une des personnes que je veux te présenter cuisine très bien.

- Trop bien ! À tout à l'heure Patrem ! S'écria l'enfant en retournant vers Advisiël.

- Patrem ?

- Je voulais pas qu'il m'appelle Le Persian, alors j'ai prit père en latin. Mes apprentis qui ont habités dans la maison m'appellent comme ça. Et dans un sens c'est aussi un apprenti.

- Je vois, sourit Lia. Ne vous pressez pas pour le récupérer, on saura bien gérer jusqu'à votre retour. Je n'ai pas encore mon BAFA, mais j'ai deux sœurs et un frère tout de même.

- C'est vrai, rit Le Persian. Bon courage alors.

Une fois le puissant mage parti, Lia et Advisiël emmenèrent Angel jusqu'à la porte de la cuisine. Advisiël y entra et laissa Lia avec le garçon. Elle s'accroupit devant lui et lui caressa les cheveux.

- Les deux garçons que tu vas rencontrer s'appelle Saëlle et Spencer. Ce sont des Anges, celui de la Sagesse et celui du Message. Ce sont de très bons amis à moi, ils sont comme des pères, des membres de ma famille. Ils sont mariés, c'est un couple. Et ils ont hâte de te rencontrer.

- Moi aussi !

- Alors on y va.

Lis laissa Angel entrer dans la cuisine. Il se retrouva en face de Saëlle et Spencer, à qui il serra la main pour les saluer. N'osant rien dire, il regarda Lia pour savoir quoi faire. Lia ne dit rien et se contenta d'observer les deux adultes.

- Dis, souffla Saëlle, est-ce que tu as faim ? Je peux te préparer à manger si tu veux.

- C'est vrai ? Sourit Angel. Ce que je veux ?

- Dis-moi ce que tu veux, je te dirais si je peux.

- Ben moi j'adore les pâtes, mais pas avec des trucs verts dedans, annonça l'enfant.

- Des trucs verts ? Des légumes ? Fit Spencer.

- Ou des herbes, j'aime pas celui qui s'appelle Basile.

Les trois anges et la brune rigolèrent. Saëlle se mit à la hauteur du garçon et lui sourit.

- Et si je te fais des spaghettis à la sauce tomate, ça te dit ?

- Ouais ! Trop bien !

Saëlle se releva et commença à cuisiner. Lia installa Angel sur une chaise plus haute et s'assit à sa gauche, de même qu'Advisiël. Spencer s'installa à la droite de l'enfant en laissant une place à Saëlle pour qu'il les rejoigne après avoir cuisiné. Angel sautillait sur sa chaise en regardant l'ange aux cheveux verts s'affairer devant la cuisinière. En attendant que les pâtes cuisent, le cuisinier posa un verre de jus de fruit devant l'enfant, ainsi qu'une petite fourchette. Angel le remercia et se tourna vers Spencer.

- Ça fait quoi un Ange du Message ?

- Oh ben, en ce moment, pas grand-chose, rit Spencer. J'étais en vacances. Mais en général je suis celui qui transmet les messages entre les dieux, les anges, les sœurs ailées, mais aussi aux Hommes.

- Aux Hommes ? S'étonna l'enfant en penchant la tête sur le côté.

- Tu sais, des fois les Hommes se tournent vers le ciel et demandent un signe, expliqua Spencer. Ils ont besoin d'un signe pour continuer à faire ce qu'ils doivent faire ou pour continuer à croire en quelque chose. Lorsque la chose ou la personne à qui il le demande ne leur envoie pas et qu'ils songent à laisser tomber, c'est là que j'interviens. Mais j'interviens tout de suite si c'est à la Mythologie Sterennéenne qu'ils s'adressent.

- Mais y a que toi qui fait ça ?

- Je... disons que je n'ai pas toujours été seul. Lorsque Lia m'a rencontré, on lui a dit que j'étais le descendant d'une lignée d'Archange du Message. Mais pas dans le sens famille, dans le sens où c'est un travail qui se transmet. Quand j'ai commencé on était trois. Mais on peut choisir d'arrêter quand on essaye d'avoir une vie de famille, parce qu'on est tout le temps dehors, à faire des aller-retour entre la Terre, le ciel, etc.

Saëlle coupa Spencer en posant un petit bol fumant de spaghettis rougies par la sauce tomate devant le garçon. Celui-ci sourit en le remerciant et Saëlle s'assit à côté de Spencer. Angel essaya de mettre plusieurs pâtes dans sa bouche sans succès. Spencer lui prit le bol et commença à couper les pâtes.

- Lia elle a dit que vous êtes mariés, donc tu vas arrêter d'être l'Ange du Message ? Questionna l'enfant en reprenant son bol.

- Non, sourit Spencer. Je travaille sur une manière de séparer les tâches, en en faisant certaines à distance.

- Comme des enveloppes qui volent ?

- Où est-ce que tu as vu des enveloppes qui volent ? Questionna Lia.

- A la maison ! Indiqua Angel. Patrem en utilise pour parler avec les filles ou les cuisiniers. Même Gadrias lui en envoie quand il est loin dans la maison. C'est très grand !

- C'est qui Gadrias ? Interrogea le blond.

- C'est le chef des Chiens, un chien qui peut devenir un humain s'il veut !

- J'ai l'impression que c'est une maison pleine de surprises, sourit Saëlle.

- C'est clair, souffla Spencer. Mais oui Angel, les enveloppes qui volent c'est une bonne idée pour les anges ou les sœurs ailées. Mais c'est plutôt pour les Hommes que je cherche un moyen de leur envoyer des signes à distance. Mais c'est en cours, je finirais par trouver.

Angel sourit et prit quelques bouchées de pâtes. Il but un peu et se tourna vers Saëlle pour lui poser la même question.

- Un Ange de la Sagesse ? Répéta Saëlle. Eh bien... je n'ai pas fait ce travail-là longtemps, mais avant d'être un des anges liés à l'élu, j'étais consultant pour les créatures magiques.

Angel se tourna vers Lia et Advisiël en penchant de nouveau la tête sur le côté, le regard rempli d'étonnement. Saëlle rit.

- Quand les gens devaient prendre une décision délicate ou qu'ils voulaient se rattraper après avoir pris une mauvaise décision, ils venaient me voir. Je ne leur donnais pas une réponse toute faite, mais ils me disaient ce qu'ils comptaient faire et je leur disais si c'était la meilleure chose à faire ou pas. Et si ce n'était pas le cas, je leur donnais des pistes pour modifier leur solution.

- Et ça marchait ? S'émerveilla l'enfant aux cheveux bleus.

- Ouais ! Certifia Spencer. Même des Dieux sont venus lui demander conseils !

- C'est trop bien ! Renchérit-il des étoiles plein les yeux. Et maintenant tu travailles avec Lia, mais tu feras quoi quand elle aura réussi ?

- Je pourrais reprendre cet ancien travail, qui me plaît beaucoup, tout en veillant sur l'équilibre que Lia veut mettre en place. Pour que plus jamais quelqu'un ai à faire tout ce que Lia a fait, fait et va faire pour y arriver.

- Cool ! Tu pourras faire deux trucs que t'aimes bien !

- Angel, reprit calmement Saëlle, tu en veux encore des pâtes ? Y en a plein la casserole.

- Je veux bien s'il te plaît ! Mais pourquoi vous mangez pas vous ?

- Excellente question ! Déclara Advisiël. C'est vrai ? Pourquoi tu nous as pas servi Saëlle ? C'est parce que lui il est mignon qu'il a droit à ta cuisine ?

- Non, sourit Saëlle. Mais vous m'avez rien dit.

- T'inquiète Advisiël, sourit Lia en se levant, comme je te trouve mignon, moi je vais te servir.

- Merci mon amour ! Tu vois Angel, ça c'est qu'on appelle une fausse dispute, ce que je te disais l'autre jour. On parle fort, on se reproche des choses, mais on le fait en rigolant, avec le sourire.

- Vous êtes marrants ! Rit l'enfant.

Une fois que les quatre « adultes » furent servis, ils mangèrent dans le calme. Azarël passa quelques minutes dans la cuisine pour saluer Angel en lui tapant dans la main et prendre à manger pour lui et Edgar. Lorsque Spencer eut terminé de manger, il se observa Angel de haut en bas.

PDV : Spencer :

C'était drôle à dire, mais ce gamin me faisait vraiment penser à Lia. Pas comme un fils qui ressemble à sa mère, puisque ce n'était pas le cas, ils n'avaient rien de semblable physiquement, mais vraiment comme un jumeau. Sa manière de parler, même s'il avait moins de vocabulaire qu'elle, sa manière de bouger aussi ! Ce qu'il faisait quand il ne comprenait pas, pencher la tête sur le côté, c'était comme Lia. Il n'avait pas les mêmes yeux, et pourtant je la voyais dans les siens. La même fureur de vivre, la même curiosité et le même émerveillement pour des choses qui semblant pourtant simples.

PDV : Narrateur :

- Et toi Angel, engagea Spencer, tu aimes faire quoi ?

- Euh... regarder les dessins animé, j'aime lire aussi ! Mais j'ai besoin d'aide pour l'instant, je lis pas très bien. J'aime bien les leçons avec Patrem, j'apprends plein de trucs, et parler avec le cuisinier dans sa langue aussi !

- Il parle quelle langue ? S'enquit Lia.

- Je sais pas si c'est du Maroc ou de l'Algérie, hésita le garçon. Ah si j'adore dessiner ! Je pourrais te faire un dessin Spencer ?

- Oh ben avec plaisir, sourit le brun. On te donnera des feuilles et des feutres quand t'auras fini de manger.

- Merci !

Pendant que Saëlle et Spencer faisaient la connaissance de Angel au Manoir d'Aaron, Lazariël, Ismaël, Samaël, Danaël et Ekanël faisait le tour des magasins autour de Chambéry. Danaël et Samaël se trouvaient dans un magasin de technologie. Danaël examinait les tablettes tactiles lorsqu'il fut rejoint par son frère. Celui aux courts cheveux noirs et yeux bleus posa sa main sur l'épaule du blond aux yeux roses, qui soupira.

- Quelque chose ne va pas ? Sourit Samaël.

- Tu te souviens de la réunion ? Lia écrivait sur des feuilles de papier, elle a prit des tonnes de notes, et elle avait fait pareil pour le mariage.

- Et ben ? C'est bien non qu'elle prenne une trace de tout, même si le mariage est terminé, ça pourrait lui être utile à l'avenir. Ça te tracasse ?

- Hein ? Euh non ! Se reprit Danaël. Pas le fait qu'elle prenne des notes, mais qu'elle puisse pas les avoir partout. Je suis de ton avis, tout pourrait lui être utile dans le futur, mais elle va pas se trimballer avec un sac de cinq kilo avec des tas de feuilles.

- D'où les tablettes, conclut le brun en levant les bras vers le plafond, t'as du génie tu sais ? J'ai pensé la même chose de l'idée que t'as eu pour la forêt amazonienne. Du génie !

- C'est gentil mais j'étais pas tout seul, corrigea le plus jeune.

Le sourire de Samaël s'effaça à ces mots. Il se tourna vers son frère qui arborait un sourire triste en regardant la tablette qu'il avait dans les mains. Samaël passa sa main sous le menton de son frère et lui fit relever la tête vers lui. Danaël sembla surpris par ce geste.

- Quoi ?

- Qu'est-ce qu'il y a Danaël ? Murmura le plus grand. Le jour de la réunion tu avais l'air content, de ton idée et de manière générale. Asriël a dit que tu étais très heureux de mettre au point le sort pour la forêt, alors qu'est-ce qu'il y a ? Tu sais que c'est pas la peine de me mentir, dis-moi, s'il te plaît.

Danaël soupira et reposa la tablette.

- Je suis heureux, je t'assure. De ce qu'on fait, de la manière dont Lia gère la mission, des tâches qui me sont confiées, y a pas de problème. J'ai plein de temps pour écrire et passer du temps avec vous, plus qu'avant.

- Alors c'est quoi qui te rend triste comme ça ? Je sais bien que t'as jamais été du genre expansif, mais ça se voit que quelque chose ne va pas.

- J'écris plus, finit par révéler le blond.

Samaël le regarda sans comprendre. Danaël tourna la tête vers lui, le même sourire triste qu'avant et les larmes aux yeux.

- Pendant la préparation du mariage, j'avais jamais été aussi inspiré, continua-t-il. Pour le procès aussi, et puis Edgar a failli... depuis j'arrive plus à écrire. Rien du tout. Poème, nouvelle, roman, plus rien ne déclenche mon inspiration.

- Ce serait pas le syndrome de la page blanche ? Tenta Samaël. Même si ça t'est jamais arrivé, c'est peut-être le cas. Beaucoup de choses ont changées depuis que Lia est là.

- Je l'ai déjà eu ce syndrome, cette peur devant une page blanche, assura Danaël en laissant doucement couler ses larmes. Mais c'est pas ça. Quand j'essaye d'écrire, c'est comme si un nuage noir bloquait mon imagination. Alors je sais que ça peut paraître stupide, mais c'est l'écriture qui fait de moi l'Ange de la Douceur, sans ça je ne suis plus rien !

Samaël posa sa main sur le crâne de Danaël et le tira contre lui. Il sourit en lui caressant les cheveux.

- Je vais te raconter quelque chose, sourit Samaël. Tu dois pas t'en souvenir, t'étais petit, tu devais avoir 5 ans à tout casser. À l'époque tu écrivais des poèmes pour maman. Rien ne pouvait t'arrêter. Quand t'en avais terminé un, tu passais au suivant, tu écrivais tout le temps. Et un jour, t'es arrivé dans le salon, t'as tendu une feuille à maman, et t'es parti en pleurant. C'était un poème que t'avais pas terminé. On a pas compris pourquoi ça t'avais mis dans cet état. Mais t'as arrêté d'écrire pendant presque trois mois.

- Oui, confirma le blond, je me souviens, j'ai fini par le reprendre le poème, et je l'ai terminé, grâce à vos encouragements.

- Tu te souviens pourquoi t'avais arrêté d'écrire ?

- Non, balbutia-t-il.

- La même semaine, les voisins avaient perdus leur chien, on avait été avec eux pour l'enterrer, leur fille était une amie d'Ekanël. On a tous posé une fleur sur la boîte qu'ils avaient fabriqué comme cercueil. Mais t'as pas réussi à la lâcher, c'est papa qui t'a aidé. T'étais comme paralysé devant cette boîte en bois. C'est la mort qui t'a empêché d'écrire.

- Mais si c'était ça ici, pourquoi je me suis pas arrêté après la mort de papa et maman ? Rétorqua Danaël. Ça n'a pas de sens !

- Parce qu'ils sont venus nous voir en rêve toutes les nuits pendant plus d'un an après leur mort et la nôtre. Maman était ta muse Danaël, comme tu ne l'as pas vraiment perdue, ça t'a pas fait la même chose que l'effet que t'a fait le chien. Là personne n'est mort, mais Edgar a failli mourir. Et c'est ça qui t'empêche d'écrire. Tu écris sur les beautés de la vie. Tu as du mal à en trouver après que la mort soit passée si près d'un de tes proches.

Danaël essuya ses larmes et se moucha avant de se tourner vers Samaël, qui lui souriait tendrement.

- Qu'est-ce que je dois faire alors ? Pour que ça me bloque plus comme ça ? Demanda-t-il avec un regard déterminé.

Samaël sourit en attrapant la tablette que son frère venait de reposer. Il la regarda sous toutes les coutures et la tendit au blond.

- Te trouver une copine serait pas mal, mais en attendant, trouves-toi une muse qui voit que les beautés de la vie, et pas les côtés sombres quand ils n'ont fait que passer. Je te laisse, parce que toi t'as ton idée, mais moi j'en ai toujours pas. Je te rejoins si je trouve quelque chose.

Angel avait passé l'après-midi à dessiner avec Spencer et Saëlle, sous le regard bienveillant de Lia. Advisiël et elle en avaient profité pour noter quelques idées d'objets pour les enfants avant de juste se détendre en écoutant Angel raconter toutes sortes d'histoires aux jeunes mariés. Au fur et à mesure que le temps passait, les groupes en sortie rentraient, les uns après les autres. Les derniers furent Enzo et Edomiël. Pendant que Saëlle et Spencer s'occupaient de Angel, Lia discuta du programme de la journée de dimanche avec Edomiël et Ekanël, qui s'occupait d'organiser la fête. Lia allait faire le repas du midi avec sa famille à Aix les Bains, à qui elle allait présenter Advisiël, pendant qu'Edomiël serait avec Aqualia pour fêter son anniversaire dans sa dimension. Lia devait donc donner son cadeau pour Aqualia le samedi soir au plus tard. Et en fin d'après-midi, Lia et Advisiël reviendraient au manoir pour fêter leurs anniversaires autour du repas du soir. De cette manière, Advisiël et Lia ne sauraient donc pas à quoi allait ressembler leur fête.

Pendant que ceux qui étaient sortis allaient se laver ou se changer, Angel attendait le retour du Persian dans le hall avec Lia, Spencer et Saëlle. Lorsque celui-ci arriva, Lia lui ouvrit et le laisser entrer. Il pleuvait à l'extérieur. Ils discutèrent tous les deux du comportement du garçon après avoir passé la journée avec elle pendant une quinzaine de minutes. Quand Lia annonça qu'elle avait tout dit, le Persian appela Angel, qui se leva et courut vers lui. Il lui chuchota quelque chose à l'oreille et repartit vers le couple.

- Tiens Spencer ! Il est pour toi ! Déclara-t-il en donnant une feuille à Spencer.

- Oh c'est trop mignon ! Merci, sourit Spencer en se mordant la lèvre, visiblement gêné. Il est très réussi, j'aime beaucoup !

- Je suis content ! Sourit Angel avant de retourner vers le Persian.

Pendant que l'enfant disait au-revoir à Lia, Spencer montra le dessin à Saëlle. On y voyait une maison qu'Angel avait désigné comme la leur, avec eux au-dessus, main dans la main et ailes déployées. Il y avait aussi une petite carte bleue où l'enfant avait écrit « Un petit mot pour toi Spencer », sortant d'une enveloppe ailée. Angel et le Persian sortirent du manoir et Lia ferma la porte derrière eux.

- Une petite pile électrique, déclara Aaron en descendant les escaliers. J'ai jamais vu un gamin aussi hyperactif à part Frugiël.

- C'est vrai, sourit Saëlle. Et quelle imagination ! Il nous a raconté plein d'histoires en dessinant.

- En fait ! Fit Aaron. Lia, il faut que tu choisisses si tu prends l'ancien système astrologique ou celui avec le serpentaire pour qu'on sache ce qu'est son signe.

- Son signe ? Répéta Lia. Mais oui c'est ça !

- De quoi ? S'étonna Spencer. Lia ?

Les yeux de Lia papillonnèrent avant de se fermer complètement. Elle tomba vers l'avant.

Lia se trouvait dans le jardin d'une grande maison lorsqu'elle rouvrit les yeux. Elle entendit des voix venant de plus loin derrière la maison, alors elle avança. Elle se retrouva devant un espace aménagé avec une grande piscine creusée dans le sol, une grande table de pique-nique en bois et un barbecue. Il y avait de jeunes hommes autour et dans la piscine, une quinzaine à peu près. Lia s'approcha en essayant d'enregistrer toutes les informations que ses yeux recevaient quand, d'un coup, tous les garçons disparurent.

- Tu cherches quelqu'un ?

Lia sursauta et se retourna pour faire face à un jeune homme qui lui semblait familier. Il avait des cheveux bordeaux mi-longs attachés en que de cheval courte et les yeux roses. Habillé d'une veste en cuire noire par-dessus un t-shirt blanc, d'un pantalon noir et arborant un foulard rouge autour de son cou. Ses deux mains étaient serrées autour de la poignée en crochet d'un parapluie argenté. C'était ça ! Il était assis à la table de pique-nique quelques secondes auparavant, le parapluie était posé à côté de lui.

- Il y avait des garçons là-bas, souffla Lia. Que leur est-il arrivé ?

- Je ne sais pas qui tu es, mais il est trop tôt, répondit le jeune homme.

- Trop tôt ?

- Ce que ta vision devait te faire voir n'est pas encore arrivé, tu as un an et demi d'avance sur cette scène.

- Je ne comprends pas... qu'est-ce que je dois faire ? S'inquiéta Lia.

- Retrouve l'Enfant, dans la réalité, il pourra t'aider. Il n'aura pas toutes les réponses, mais il pourra t'aider. Je te renvoie d'où tu viens, bonne chance Lia.

Le jeune homme leva la main vers Lia et une fine ligne d'énergie violette alla de la main à la poitrine de Lia. Après une seconde, la ligne se zébra pour se transformer en étincelle. Lia fut secouée par une impulsion électrique. Elle cria en fermant les yeux.

Lia ouvrit les yeux en criant et en se redressant. Elle était assise par terre et retenue par Saëlle, derrière elle. Aaron et Spencer étaient agenouillés autour d'elle. Lia reprit sa respiration avant de se frotter le haut de la poitrine avec sa main.

- Tu t'es fait mal Lia ? S'étonna Aaron.

- Je... je ne sais pas...

Lia attrapa le col de son t-shirt et l'écarta un peu pour voir l'endroit qui la piquait. Elle s'arrêta lorsqu'elle aperçut une marque rouge à peine quelques centimètres au-dessus du cœur. Aaron tint le col du t-shirt de Lia et s'approcha pour regarder la marque.

- Mais... c'est une brûlure électrique, légère mais je suis sûr que c'est ça, souffla-t-il. Tu t'es fait ça pendant la vision ?

- Il est trop tôt, lança Lia.

- De quoi tu parles ? Fit Aaron.

- C'était dans la vision, répondit Lia. J'ai vu une scène, et d'un seul coup tout a disparu. Y avait un gars derrière moi. Il avait un style particulier. Il a dit que ce que ma vision devait me montrer n'était pas encore arrivé. Que j'avais presque deux ans d'avance. Pour me renvoyer, il m'a envoyé une décharge.

- Comment ça deux ans d'avance ? Avec une vision ? Répéta Spencer. Je comprends pas.

- Écoutez, reprit Lia en se levant. Ne vous concentrez pas là-dessus, je m'en occupe. Préparez les anniversaires et faites vos trucs, d'accord ? Et pour Angel, je suis du Sagittaire avec l'ancienne liste, mais c'était avant qu'on sache, donc on va prendre la liste où le serpentaire y est.

- D'accord, sourit Saëlle. Tu es sûre que ça va ?

- Très bien ! Au travail messieurs !

Après avoir remercié les trois garçons, Lia monta jusqu'à sa chambre. Elle y retrouva Advisiël, torse-nu avec les cheveux mouillés, en train de choisir un t-shirt parmi ceux qu'il avait transféré dans la chambre de la jeune brune.

- Tu te promènes souvent torse-nu et à peine sorti de la douche dans la chambre de tes copines ?

- Pas vraiment non, sourit le blond. Il est même rare que je partage le lit de ma copine après moins de trois semaines.

- Vraiment ? Ça veut dire que j'ai de la chance ? Sourit Lia en avançant son copain.

- Oh ben ça ça dépend, est-ce que tu trouves que tu as de la chance ?

Advisiël lâcha les t-shirts qu'il avait dans les mains et passa ses bras autour de la jeune fille. Celle-ci l'embrassa.

- Tu sais quoi, fit-elle, oublies le t-shirt. T'en as pas besoin.

- Je suis assez d'accord.

SAMEDI 25 NOVEMBRE

PDV : Lia :

C'était la folie ce mois de novembre. Mais j'avais réussi à trouver un cadeau pour Advisiël et un pour Aqualia. Je n'avais pas trop de doutes pour celui d'Aqualia, on avait pas mal discuté le jour où j'avais choisi le repas du mariage et surtout, on avait fait les boutiques. C'était un peu cliché, mais elle était fan de roman d'amour, alors j'en avais choisi un qui n'existait pas dans sa dimension. Pour Advisiël c'était plus compliqué. Comme il m'avait offert une bague avant le mariage, j'avais prit un bijou aussi. Mais je lui en avais préparé un autre. J'espérais sincèrement que ça lui plairait. Dans tous les cas, j'avais hâte de voir ce qu'il m'avait réservé !

PDV : Narrateur :

La plupart des résidents du Manoir avaient passés la journée à emballer leurs cadeaux et à préparer la déco ou le repas du lendemain. Lia et Advisiël étaient restés séparés une bonne partie de la journée pour finaliser leurs cadeaux. Aux alentours de 19h, Lia retrouva son petit-ami avec un gros sac à dos sur les épaules et Edomiël dans le hall.

- Tu sais que tu viens dormir juste une nuit chez moi ? Sourit-elle en désignant le sac du blond.

- Attention à ce que tu dis Lia, sourit Edomiël. Ton copain a des cadeaux pour toute ta famille. Tu voulais me voir pour quoi ?

- Juste te donner ça, sourit Lia en lui tendant un paquet rectangle. C'est pour Aqualia.

- Okay, merci pour elle, on se voit demain soir, sourit le grand homme. Amusez-vous bien !

- Toi aussi ! Termina Advisiël.

Lia et Advisiël se sourirent et sortirent par la porte d'entrée. Saëlle et Spencer avaient gentiment accepté de prêter la voiture qu'Anubis leur avait offert pour leur mariage à Advisiël pour cette soirée. Le jeune blond ouvrit la portière passager pour laisser monter sa petite-amie avant de s'asseoir sur le siège du conducteur. Pour une fois, Advisiël suivit la route normale, sur terre, au lieu de faire décoller le véhicule dans les airs. Pendant le trajet, Lia informa son invité sur les membres de sa famille qu'il n'avait pas encore rencontré. Il s'agissait de sa famille maternelle, donc ses grands-parents, Marie-Claude et Jean-Paul, et la sœur de sa mère, Karine. Karine venait avec son actuel conjoint, Florian, et ses deux enfants, Enzo et Capucine. Enzo avait le même âge qu'elle et Capucine venait d'avoir 7 ans. Au bout de vingt minutes de trajet, ils arrivèrent dans l'avenue du Grand Port où habitaient les familles de Edgar et de Lia. Advisiël se gara devant la salle des fêtes à côté de l'immeuble de la jeune fille et ils descendirent.

- Tu verras, ma mère va te poser plein de questions alors que mon père va t'observer en silence, sourit Lia.

- Et pour les cadeaux ? J'espère qu'ils vont pas t'offrir quelque chose que mes frangins t'ont achetés, parce qu'on s'est pas arrangé avec ta famille.

- Ils m'offrent de l'argent en général, et ma grand-mère un livre en plus, le rassura Lia. Ça fait quelques années qu'ils préfèrent nous offrir de l'argent pour qu'on s'offre ce qu'on veut. Pas de danger.

- Très bien, sourit Advisiël. C'est dingue mais je stress. J'ai jamais fait ça avant.

- Tout va bien se passer, assura Lia en lui prenant la main. T'auras qu'à leur faire un petit tour de magie, ça leur montrera qui tu es.

DIMANCHE 26 NOVEMBRE

PDV : Narrateur :

Après avoir déjeuné rapidement avec Lia et sa mère, Advisiël s'enferma dans la salle de bain pendant une demie-heure. Pendant ce temps, Lia se préparait dans sa chambre. Chambre où le bazar était plus que présent. Même si les deux adolescents avaient dormis dans le même lit, ils avaient tous les deux posé leurs affaires par-terre sans faire gaffe. Et Lia n'était pas revenue là depuis un moment. Les invités arrivèrent entre 11h et 13h, après quoi tout le monde passa à table. Les discussions tournaient principalement autour de Advisiël et de ce que Lia faisait pour sa fondation. Le père de Lia, Bruce, avait préparé plusieurs grillades pour aller avec la salade composée que Céline, sa mère, avait faite. À la fin du repas, juste avant le gâteau et les cadeaux, Capucine tirait le bras d'Advisiël.

- Qu'est-ce que tu veux choupette ? Sourit le blond. Tu veux voir un tour de magie ?

La petite fille blonde se contenta de hocher la tête. Advisiël se leva et retroussa ses manches. Il se mit à la hauteur de Capucine et sourit.

- Okay, tu vas penser à une fleur, une très jolie fleur. C'est l'anniversaire de Lia, non ? Donc on va lui offrir une fleur toi et moi, d'accord ?

- D'accord !

- Vas-y, ferme les yeux et pense très fort à la fleur que tu veux lui offrir.

Advisiël attendit que Capucine ouvre à nouveau les yeux et passa sa main derrière son oreille. Rien ne se passa alors il recommença, en vain. Il fronça les sourcils et regarda Capucine.

- Je crois que c'est pas toi qui as ta fleur !

- Elle est où ?

Advisiël se redressa et avança vers Lia. Il refit la même chose, passant sa main derrière l'oreille de Lia, pour en ressortir une longue rose rouge qu'il tendit à cette dernière.

- Elle est très jolie, merci, sourit Lia en regardant Capucine avant de se tourner vers le blond. Merci mon cœur.

Lorsque le gâteau arriva, Advisiël se rassit à côté de Lia. La conversation changea alors du tout au tout. La famille de Lia avait beaucoup de choses à demander à Advisiël.

- En fait Advisiël, fit la grand-mère de Lia, tu as des frères et sœurs ?

- J'en ai... beaucoup, sourit nerveusement le blond. J'ai seize frères.

- Seize ? Votre mère est une sainte !

- C'est sûr...

- Et si on évitait de parler des parents d'Advisiël ? Déclara Lia. Demandez-lui des trucs simples pour une fois !

- C'est pas grave, assura l'ange. Tout va bien.

- Même, souffla Lia. Je veux être sûre qu'ils diront pas une bêtise.

- Et vous avez l'intention d'habiter ensemble après le BAC ? Demanda Florian. Pour les études de Lia ?

- Eh bien... Lia dort souvent dans le Manoir de mon frère, c'est là où on habite tous en gros, alors on habite techniquement ensemble.

- Et puis j'ai pas décidé ce que je vais faire après, je gère une entreprise, c'est déjà pas mal, ajouta Lia.

- Il faudrait pas arrêter tes études quand même ! S'exclama sa grand-mère.

- Vous comptez vous marier quand Lia sera majeure ? Questionna son cousin.

- Mais c'est quoi ces questions ? Rétorqua nerveusement Advisiël en se grattant la tête. Pour l'instant on en est là et ce sera dans un an, on a le temps de réfléchir je crois.

- Il a raison, sourit Lia. Arrêtez de l'embêter et mangez ce gâteau au chocolat !

Aux alentours de 15h30 le repas se termina et les cadeaux furent ouverts. Comme elle l'avait dit, Lia reçut principalement de l'argent, et un livre sur le code de la route de la part de sa grand-mère. Après le repas, certains prirent un café, d'autres se posèrent sur le canapé pendant que les enfants allumaient la Wii pour jouer. Lia et Advisiël retournèrent dans la chambre pour la ranger avant de repartir au Manoir.

- Wow, souffla Advisiël. Ta famille ils ont tous autant d'énergie que toi, c'est dingue.

- Ouais mais que quand ça les arrange, sourit Lia. Mais ils t'aiment bien, si ça peut te rassurer.

- Mais je te demanderais en mariage quand même, un jour, c'est juste que ton père me lançait un regard comme j'en ai vu peu dans ma vie, rit l'Ange du Comique.

- Quand Enzo a parlé de mariage ? Rit Lia. J'imagine que c'est normal, pour un père de se méfier du copain de sa fille.

Advisiël se tourna vers sa petite-amie qui s'occupait de refaire le lit. Il la regarda marmonner en faisant le lit.

- Y a un truc qui te tracasse ?

- Y a toujours un truc qui me tracasse Ad, sourit Lia. Enfin, qui occupe toutes mes pensées quoi.

- Ouais mais là c'est différent, c'est un truc qui te tracasse mal, je veux savoir ce que c'est.

- Tu te souviens des questions que vous m'avez posé sur mon enfance avec Edomiël ? Si je ressemblais à mon père et le reste.

- Oui, souffla Advisiël. C'est ma faute, j'ai été choqué par les yeux d'Alexeiris, on dirait vraiment les tiens. Et... tes yeux sont uniques pour moi, j'avais jamais vu un truc pareil. Ils ressemblent à ceux d'Alexeiris, mais ils sont quand même uniques. Et donc j'ai été vachement surpris. C'est tout. Après, pourquoi Edomiël t'a parlé de tes parents, j'en sais rien.

- Tu penses que je suis humaine ? Très honnêtement je veux dire. Tu t'es jamais posé la question ?

- Si, sourit Advisiël. Quand Eden a dit que tes pouvoirs étaient inscrits dans tes gènes, j'ai fait des recherches dans ta généalogie ancienne pour voir si t'avais eu des magiciens ou des sorciers dans ta famille. Et, tu t'en doutes, si je t'en ai pas parlé c'est parce que j'ai rien trouvé. Mais, Lia, que tu sois humaine ou une créature qu'on avait encore jamais vu, ce qui fait de toi une humaine c'est ce que tu fais, ce que tu penses, ce que tu es.

Advisiël prit la jeune fille dans ses bras, lui faisant lâcher la couverture du lit. Lia sourit et serra son petit-ami.

- Je sais, sourit-elle. Tu es un excellent petit copain Ad, je t'aime.

- Moi aussi je t'aime.

Lia et Advisiël quittèrent l'appartement des Crelc aux alentours de 16h. Il savaient qu'ils ne devaient pas retourner au Manoir avant 19h, mais ils avaient décidé de faire un tour dans la forêt derrière le Manoir. Elle était suffisamment grande pour qu'ils n'aient pas à s'approcher du Manoir. Lia savait, à force de côtoyer Aaron et Orchidée, que la forêt était remplie de secrets et de créatures rares et cachées. Ils laissèrent leurs affaires dans la voiture, devant la grille d'entrée du Manoir, et le contournèrent pour entrer dans la forêt par le côté de la route. Serrant la main de son petit-ami, Lia tournait la tête plusieurs fois par minute en regardant partout autour d'elle. Ad la regardait faire en souriant.

- Tu cherches quelque chose en particulier ?

- J'en sais rien, avoua Lia. Je ne sais plus qui m'a parlé des fantômes qui sont dans le coin, pour qui Aaron construit des maisons. Et depuis je me demande toujours à quoi ils ressemblent et ce qu'ils font. Est-ce que tous les humains peuvent les voir ? Je me doute que vous, les vampires, etc, pouvez les voir sans problèmes, mais est-ce que moi je peux ? Et Machiavel ? Ça change quelque chose d'être immortel ? Désolée je suis chiante.

- Non, pas du tout. Je comprends tu sais, assura Ad. Quand on est devenu des Anges, on nous a fait boire une potion spéciale qui nous donne les infos les plus importantes sur la magie, les créatures, etc. Mais toi tu n'en as pas eu, c'est normal, c'est assez éprouvant pour le cerveau des vivants. Ta curiosité est naturelle, mais en même temps je trouve ça génial. Alors, pour répondre à ta première question, non, tout le monde ne peut pas voir les fantômes. Mais ça n'a pas forcément avoir avec la magie dans la famille ou quoi que ce soit du genre. Tout dépend de tes croyances. On t'a déjà dit que si tu crois à quelque chose, tu vas voir ou vivre cette chose ?

- Oui, tout le temps, répondit Lia. Souvent les gens le disent pour ceux qui voient des OVNIS par exemple.

- Et bien, pour les aliens j'en sais rien, rit le blond, mais pour les créatures dites fantastiques, si tu y crois, tu verras. C'est un peu comme quand tu dois faire face à une épreuve tu vois. Si tu n'y crois pas, t'as peu de chance d'y arriver. Alors que si tu y crois, tu vas y mettre plus de toi, et tu as plus de chances de réussir. Mais y a des exceptions, certaines personnes qui n'y croyaient pas forcément les ont vu. Mais c'est parce qu'ils n'étaient ni pour, ni contre leur existence.

- Mais comment ça se passe alors ? La créature lit dans les pensées et si la personne y croit, elle devient visible pour elle ?

- Pas vraiment, sourit Ad. C'est de la magie, mais les créatures ne font rien. Elles existent, mais si tu n'es pas capable d'ouvrir ton esprit pour les voir, tu ne les verras pas, expliqua Advisiël. Mais surtout, si tu vas dans un lieu réputé hanté en croyant aux fantômes et que t'en vois pas, ça veut pas dire que t'y croyais pas assez, ça veut dire que y en avait pas à cet endroit. Les fantômes ça bougent.

Lia et Advisiël continuèrent d'avancer jusqu'à arriver devant une sorte de clairière. Lia resta bouche-bée devant le spectacle. Il y avait des cercles de pierre, comme celui qu'elle avait utilisé pour rencontré Hermès avant le mariage. Plusieurs pierres de la même couleur placées en cercle et isolant l'herbe à l'intérieur du cercle. L'herbe dans les cercles était plus claire que celle autour, et surtout plus courte. En plus de ça, les différents cercles n'avaient pas tous la même couleur. Violet, rose, rouge, orange, gris, bleu, noir et de différentes nuances. Au centre de chaque cercle, une petite maisonnette en pierre de la même couleur que celles du cercle. Un cube avec un toit pointu et une petite ouverture carrée sur l'une des faces. Lia regarda Advisiël, qui lui sourit.

- Tu te souviens des maisons construites par Aaron dont tu parlais il y a quelques minutes ? Et bien les voilà. Ce sont des maisons pour esprit inspirées de celles du Japon.

- Mais pourquoi les cercles autour ? Ça s'appelle pas des cercles de fées ? S'étonna Lia.

- Les fées apprécient ce genre de cercles, confirma le jeune homme, mais c'est parce qu'elles peuvent s'en servir lors de fête. À la base, les cercles comme ça, qu'ils soient faits de pierres, de champignons ou d'arbustes, renferment une réserve de magie. Ici c'est pour éviter qu'une maison déjà prise soit approchée par un autre esprit et surtout pour que personne ne puisse les détruire.

- Ils sont dedans là ? Les fantômes ?

- Certains oui, j'imagine, souffla Ad. Mais la plupart ne restent pas ici en journée, ils préfèrent les zones humides. Aller viens, je veux te montrer autre chose.

Lia suivit Advisiël pour quitter la clairière. En marchant, Advisiël expliqua à la jeune fille que les personnes mortes de vieillesse ne pouvaient pas devenir des fantômes. Pour devenir un fantômes, il faudrait que la mort se fasse avant l'épuisement total de l'aura. Tout le monde avait une aura, et son épuisement signifiait la mort. Donc les personnes tuées, suicidées ou victimes d'un accident, maladie ou dysfonctionnement du corps, comme les crises cardiaques, étaient les personnes susceptibles de devenir des fantômes. Il y avait donc, les Missionnés, à qui il restait quelque chose à faire, les Vengés, qui voulaient se venger de la personne responsable de leur mort, les Préventeurs, qui devaient faire passer un message à ceux en rapport avec leur mort, souvent les responsables d'un suicide. Mais il y avait une dernière catégorie, bien plus triste d'après le blond. Les Imaginés, des enfants morts, peu importe comment ils étaient morts, qui devenaient les protecteurs et camarades de jeu d'un enfant vivant. Ne le laissant pour rejoindre le royaume des morts que une fois que l'enfant vivant avait assez mûri pour affronter la vie.

Pendant que l'Ange du Comique expliquait ça à Lia, ils avaient continué d'avancer. Ils arrivèrent dans une partie de la forêt où le soleil ne perçait presque pas le feuillage des arbres. Advisiël lui indiqua de rester silencieuse et de se baisser. Cachés derrière un buisson, ils attendirent quelques minutes avant de voir arriver une créature blanche et lumineuse. Un cheval blanc, plus grand que ceux que Lia avait vu dans sa vie, avec deux grandes ailes sur le dos. Faites de plus de 200 plumes immaculées, les deux ailes étaient repliées pour que la créature puisse se déplacer sans encombre, mais, malgré ça, le bout des ailes touchaient presque le sol. La créature marchait en reniflant le sol pour trouver une touffe un peu plus haute que les autres et la manger. Lorsqu'elle releva la tête en secouant sa crinière, Lia put voir ses yeux. Semblables à ceux des chevaux normaux, leur couleur noire était parsemée de petites tâches blanches, minuscules, rappelant les étoiles dans le ciel de la nuit. Au bout d'à peine une minute, la créature fit demi-tour et disparut du champ de vision du couple. Après quelques secondes, Lia se releva, restant silencieuse et regardant l'endroit vers lequel la créature était partie.

- Tout va bien ?

- Oui, sourit Lia. C'était un pégase ?

- Oui, sourit Advisiël. Il y en a deux dans cette forêt, un mâle, qu'on vient de voir, et une femelle. Ils passent souvent par là.

- Il était magnifique, assura Lia. C'était incroyable. Merci.

- Je t'en prie, sourit le blond. Tu viens ? Ça fait plus d'une heure qu'on est là, on va essayer de faire demi-tour, voir d'autres choses.

- Allons-y, sourit la brune. J'ai trop hâte d'être à ce soir. Mais grâce à toi, le temps passe plus vite.

Dans le Manoir, les garçons avaient accroché des guirlandes un peu partout, jeté des paillettes et des confettis par-terre, gonflé des ballons de milles couleurs à l'hélium et placé une table colorée au centre du hall. La fête allait se faire dans le hall, plus grand que la salle à manger, et plus pratique pour la surprise. Pas besoin de faire passer Advisiël et Lia par plusieurs salles avec les yeux bandés, il n'y avait qu'à leur ouvrir grand les portes. C'était Saëlle et Orchidée qui s'étaient occupés du repas, prévoyant quelque chose d'assez exceptionnel. Lazariël et Ekanël avaient prévu une playlist de plus de 80 chansons pour la soirée et le Persian avait déposé Angel vers 18h.

Lia et Advisiël arrivèrent devant le Manoir vers 18h30 et s'assirent sur le rebord de la fontaine. Quelques minutes plus tard, Ekanël sortit du Manoir et s'approcha du couple.

- Excusez-moi, sourit-il. Ça vous dérangerait si je prenait Lia pour la demie-heure qui reste ? J'aimerais lui raconter mon histoire avant votre anniversaire.

- Pas de problème, assura Advisiël. J'attends là moi, j'ai un téléphone pour emmerder mon frère et son copain.

- Laisse-les préparer, sourit Lia. Je te suis Ekanël.

Ekanël prit la main de la jeune fille et ouvrit un passage devant eux. Une fois passé à l'intérieur, Lia lâcha l'Ange de la Folie et regarda autour d'elle. Il faisait sombre et il n'y avait personne, mais Lia reconnut des choses autour d'elle.

- Nous sommes dans un musée ?

- Oui, en Italie, sourit Ekanël. J'ai travaillé ici il y a quelques années, c'est là que j'ai entreposé ce pourquoi nous sommes ici. Tu viens ?

Lia suivit Ekanël à travers les couloirs et les escaliers. Lorsqu'ils arrivèrent dans le deuxième sous-sol, Ekanël ouvrit une porte en métal et laissa passer Lia. Toujours sans lumière, il lui indiqua où s'asseoir et s'installa à côté d'elle.

- Il est préférable que tu ne vois ce qu'il y a dans cette pièce qu'après avoir entendu mon histoire, ça ne te dérange pas ?

- Je n'ai pas peur du noir, sourit Lia. Je t'écoute.

Ekanël attendit quelques instants et prit une profonde inspiration. Puis, il commença.

- Je suis né un 30 septembre, et l'aspect fou de ma personne a été présent toute ma vie. Je n'ai jamais été à l'école, j'ai fait l'école à la maison avec ma mère. J'ai eu une enfance normale pour cette époque, si on peut dire. Saëlle avait 13 ans de plus que moi, et à cette époque nous n'étions que quatre. Nous n'avons été que quatre pendant 10 ans après ma naissance. En fait, il a toujours été admis que quelque chose était différent chez moi. Je m'entendais bien avec mes frères, avec mes parents, mais je ne sortais presque pas. Les gens me trouvaient bizarre en fait. On n'a jamais su pourquoi, on n'a jamais su ce qui était différent chez moi, jamais. J'imagine qu'aujourd'hui, il y a des mots pour ça, mais je n'ai pas envie de les connaître. En fait, j'ai toujours été excentrique, j'avais du mal avec ce qui était bon pour les normes et ce qui ne l'était pas. J'avais tendance à dépasser les limites, tout le temps, mais je ne m'en rendais pas compte. Mes parents, ma famille, ils ont toujours été compréhensifs et ne m'ont jamais rien reproché. Ils me protégeaient du regard des autres, m'empêchaient d'aller trop loin lorsque ça aurait pu me retomber dessus. Mais le fait était que je ne voyais pas la même chose que tout le monde. Et je ne te parle pas de voir des créatures que les autres ne pouvaient pas voir, mais vraiment des choses qui ne sont techniquement pas là. Il m'est arrivé, par exemple, de regarder une ville depuis un point élevé, et petit à petit, voir émerger des bâtiments plus grands, des couleurs changer, entendre des choses qui n'étaient pas là, bref, voir le monde avec un esprit sans limites. Beaucoup de gens n'ont de limites à leur imagination que leur imagination, mais elle est limitée par la logique, par les faits, même avec des croyances. Quand le ciel devenait rose et qu'un deuxième soleil apparaissait devant moi, ça n'avait rien à voir avec mes croyances. Ma famille m'a toujours épaulée, mais je me suis enfermé sur moi-même, de plus en plus. Tu sais que je chante, mais je ne me suis mis à ça qu'après la mort de mes parents. En fait, mon passe-temps, c'était la peinture. Je peignais ce que je voyais. Et toute ma vie, toute ma vie, j'ai cherché ce que voulait dire le mot « fou ». Je n'ai jamais trouvé. Lorsque je suis mort, à 20 ans, Edomiël m'a demandé si je voulais être l'Ange de la Folie, et quand je lui ai demandé ce que ça voulait dire, il m'a juste dit qu'il y avait autant de définitions à la folie que de gens désignés comme fous. J'ai accepté. Je voulais être l'ange des fous, de ceux qui sont hors des normes pour la vision humaine. Tu sais à présent ce qu'est un Anime. Savais-tu qu'il y avait des pêchés et des vertus dans la mythologie Sterennéenne ? Et bien l'un des pêchés est la Folie. Nous sommes deux à représenter la folie dans cette mythologie, un Anime et un Ange. Et nous sommes l'un des seuls duo du type, il doit y en avoir deux ou trois en tout, sur tout ce que les Animes et les Anges représentent. Je veux t'offrir mon cadeau d'anniversaire maintenant, car c'est ici que je l'ai fait. Ma vision des choses ne se fait pas que sur les paysages, parfois sur les gens aussi. Et la tienne est, depuis que je t'ai rencontrée, toujours la même. Joyeux Anniversaire Lia.

Ekanël s'était levé et venait d'allumer la lumière. En face de Lia se trouvait une toile peinte sur laquelle elle se reconnut. De longs cheveux brun clair, des yeux marron avec des reflets violets, la robe qu'elle avait porté au mariage de Spencer et Saëlle. Mais elle avait aussi deux grandes ailes blanches dans le dos, faites de plumes très détaillées. Ses cheveux étaient attachés et retenus avec un stylo doré et elle portait le collier des larmes d'Archanges Recteurs qui appartenait à Sterenn. Le tout sur un fond entre violet, rouge et noir. Lia se tourna vers Ekanël pour le remercier, mais elle remarqua d'autres toiles, accrochées ou posées un peu partout dans le petit atelier. Il y avait une vision plus verte et brillante du laboratoire d'Aaron, un portrait de leur parents, mais aussi des toiles plus sombres, avec des créatures inconnues, probablement imaginées, et des paysages que Lia avaient parfois déjà vu, mais pas de cette manière.

Lorsqu'elle se retourna enfin vers Ekanël, l'ange aux cheveux bleus mi-longs et aux yeux bleu clair lui souriait.

- Je... je ne sais pas quoi te dire, bafouilla Lia. Merci pour la toile, je la trouve très authentique, très jolie, je vais l'accrocher dans ma chambre. Je... tu...

- Je suis content qu'elle te plaise, et content d'avoir pu te raconter mon histoire en entier. J'ai toujours eu du mal, même juste pour l'écrire. Mais tu es une personne qui comprend les différences et les sentiments des autres. Tu sais, ça me rassure souvent d'être avec toi. Tu es à la fois sérieuse et détendue, tu sais ce que tu dois faire et tu le fais, mais ça ne t'empêche pas d'être là pour tout le monde. Je suis sincèrement heureux de t'avoir rencontré. Tu sais, mon histoire n'est pas triste. C'est vrai que j'ai eu des moments difficiles, où je me sentais mal, mais ce qu'il faut en retenir, ce n'est pas qu'être différent ça fait mal, c'est que, même différents, nous méritons tous d'être protégés et compris.

- Je suis contente de connaître ton histoire, sourit Lia. En fait, depuis que je sais de quoi tu es l'ange, je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si tu étais l'ange protecteurs des fous, ou si tu représentais l'évolution de la folie à travers les époques. En fait, tu es un mélange des deux.

- Exactement, sourit Ekanël. On y va ? Tu as un anniversaire formidable qui t'attend.

- Oui ! J'ai vraiment hâte de voir ce que vous avez préparé ! Et j'ai hâte d'offrir mes cadeaux à Advisiël. J'espère que ça lui plaira.

- Lia, rit légèrement l'ange, quoi que ce soit qui vienne de toi lui plaira.

Lorsque Lia et Ekanël ré-apparurent devant le Manoir, Advisiël était allongé sur le rebord de la fontaine, en train de rigoler tout seul. Ekanël les laissa patienter quelques minutes de plus, rentrant pour finaliser avec ses frères. Lia, qui avait son sac à dos devant elle, en sortit un carnet et y nota quelques mots.

- Tu fais quoi ? Questionna Advisiël en regardant par-dessus son épaule.

- Je prends des notes sur ce qu'Ekanël m'a dit. Il a dit qu'il existait des Animes pour les pêchés et les vertus de votre mythologie. Alors je note, pour voir ce que je peux en tirer pour notre mission.

- Il t'a offert son cadeau ? C'était quoi ?

- Tu le savais pas ? S'étonna la brune.

- Non, il a dit qu'il te l'offrirait en te racontant son histoire, et comme je leur ai dit que je t'emmenais quelque part après la fête, il a décidé de te la raconter avant. C'était quoi alors ?

- Une toile, sourit Lia. Il m'a peint comme il me voit. Elle est... elle est magnifique hein, la n'est pas la question, mais... elle dégage quelque chose que je ne sais pas qualifier. Je l'aime beaucoup.

- Il t'a peint ? Répéta Advisiël. C'est génial !

- Pourquoi ?

- Et bien, Ekanël a peint nos parents avant leur mort, et vu qu'ils sont morts après ça, ben il voulait plus trop peindre des gens, il avait peur que ça leur porte malheur et qu'ils meurent aussi. Il a fallut quelques temps pour qu'il comprenne que sa peinture n'y était pour rien. Mais Ekanël ne voit et ne comprend pas les choses comme nous, tu as dut le comprendre, donc c'était assez dur de le débarrasser de cette idée.

- Je vois... je n'imagine pas ce que ça doit faire... de perdre ses parents je veux dire, souffla la jeune fille. Enfin, les humains savent qu'ils vont mourir, c'est une de mes plus grandes peurs d'ailleurs, ça et les passages à niveau, mais vous, pour vous vous alliez garder vos parents pour toujours. Oh ! Excuse-moi Advisiël... je te parle de tes parents alors que c'est notre anniversaire...

- Ne t'en fais pas, sourit le blond. Parler de nos parents ne nous fait pas de mal, au contraire. Enfin, plus maintenant. Mais cette perte a été plus dure pour certains que pour d'autres. Ekanël a été l'un des plus touchés, avec Danaël, les jumeaux, et Aaron. Saëlle, si ça a été dur, c'est parce qu'il s'occupait de nous en plus de s'occuper de son deuil. Il a fallu qu'il rencontre Spencer pour enfin le faire. Mais je te parlerais de mes parents, de notre famille avant, si tu veux. Je connais la tienne, et ça me ferait plaisir que tu apprennes à les connaître à travers moi.

Lia embrassa son petit-copain avant que Spencer ne sorte du Manoir pour les rejoindre. Il les fit avancer jusqu'aux portes en bois et se tourna vers eux.

- On m'a demandé de vous faire patienter une ou deux minutes, alors je vais dire des choses que j'ai envie de dire. Advisiël, toi et moi on se connaît depuis longtemps, je n'ai pas grand-chose à dire autre que ce que je te dis déjà tout le temps, ne m'en veux pas.

- Non mais je comprends bien hein, sourit Ad, y en a que pour elle de toute façon.

- Ce qui n'est pas pour te déplaire il me semble, lança Lia.

- Certes. Je ferme ma gueule.

- Lia, toi aussi, tu sais déjà ce que je pense de toi, sourit Spencer. Mais saches que je te considère comme un membre de ma famille. Une fille, une sœur, une meilleure-amie, je ne sais pas. Mais tu es importante pour moi, pour nous. Tu n'as pas beaucoup d'expérience et tu te poses beaucoup de questions. Mais tu es parfaite comme tu es. Et peu importe ce que tu apprendras sur toi plus tard, au fil de ta mission, tu seras toujours parfaite. Alors ne change pas, même après tes anniversaires.

- Merci Spencer, sourit Lia. Tu es plus doué que moi en discours improvisé.

- Celui du mariage était improvisé ? S'étonna celui aux cheveux châtains.

- J'y réfléchissais depuis plusieurs jours, voire semaines, je savais ce que je voulais dire, mais comment je l'ai dit, ça c'était de la totale impro' !

- Intéressant, t'as géré en tous cas, sourit Spencer. Vous êtes prêts ?

Le duo hocha la tête à l'unisson, ce qui fit sourire un peu plus Spencer. Il s'écarta, se plaçant sur le côté, et les deux portes en bois s'ouvrirent seules. Lia et Advisiël entrèrent dans un hall sombre, sans lumière, celle de dehors n'éclairant pas mieux, car il faisait nuit. Une fois les portes refermées derrière eux, la lumière s'alluma d'un coup, tandis que les autres criaient « Joyeux Anniversaires » tous ensembles. Advisiël rigola en rougissant alors que Lia se contenta de sourire en regardant tout ce qui avait été mis en place. La musique s'était déclenchée avec la lumière, passant la chanson « Sippin' on sunshine » de Avril Lavigne. Des paillettes volaient, de même que des petites boules de lumière multicolores et les ballons. Lia sautillait sur place en regardant la salle. D'un seul coup, quelque chose lui attrapa les jambes. C'était Angel, qui souriait jusqu'aux oreilles.

- Bon Anniversaire Lia !

- Merci mon trésor, sourit Lia. C'est génial ! Vous avez fait ça en une après-midi ?

- Euh... Lia, sourit Azarël. Avec Edgar, Enzo, Spencer et Edomiël, on était 20, ça va vite quand on se répartit le travail hein.

- Par contre, lança Edgar. Il y a quelque chose qu'on a essayé, et qu'on a pas réussi. Ad ! Si tu veux bien en faire quelques-uns pour nous montrer. Il paraît que tu es un maître du domaine.

Edgar tenait une pompe à ballon et des ballons pour sculpture en ballon. Les longs ballons fins de différentes couleurs qu'on trouvait souvent dans les fêtes foraines et les anniversaires avec des clowns. Advisiël rigola et prit la pompe avec un grand sourire. Il s'assit sur une chaise, entouré de ses frères. Lia et Angel s'approchèrent.

- Quand tu m'as dit que tu as été clown, je n'ai fait que le supposer, avoua Lia. Tu sais faire ?

- J'ai jamais vu personne faire des sculptures comme les siennes, lança Edomiël. Je me souviens de la fois où vous aviez demandé l'autorisation de faire l'anniversaire de Mila au Palais des Anges. J'avais eu le rapport avec les photos que Saëlle a fait après ça. C'est un taré, j'ai jamais vu ça.

- Et pourtant, reprit Enzo. Edomiël et moi on a souvent été à la fête foraine, on trouve ça plus amusant que le cinéma. Tu sais, y a celle qui vient tous les ans vers la plage Lia. Et ben y a toujours un clown qui en fait. Donc j'en avais déjà vu pas mal, Edomiël aussi. Moi aussi j'ai vu les photos, et il se débrouille mieux que les professionnels.

- Vous semblez oublier que j'ai fait l'école du rire, sourit Advisiël. Je suis un professionnel. Bien ! Angel ? Est-ce que tu veux un animal ?

- Ouais ! Je le veux rouge ! Sautilla l'enfant.

- Et tu veux quoi comme animal ?

- Tu sais faire quoi ?

- Demande-moi, je te dirais si je peux, rétorqua le blond. Vas-y.

- Moi j'aime bien les licornes, mais ça doit être dur !

Pour seule réponse, Advisiël se contenta de gonfler un ballon rouge en souriant. Il le plia et le tordit devant les yeux émerveillés de l'enfant, pendant que Lia grinçait des dents en le regardant. Lorsqu'il eut terminé, Advisiël gonfla un deuxième ballon, bleu foncé, et le lia au premier avec des pliage. Il attacha une ficelle à l'une des pattes et claqua des doigts. L'assemblage flottait seul dans les airs. Il le tendit à Angel. On distinguait clairement un cheval avec une corne en rouge, et des ailes en bleu foncé.

- Je t'ai fais une licorne ailée, elle vole toute seule, sourit-il.

- Wah ! Merci ! S'écria Angel.

Après avoir gonflé quelques autres ballons qu'il laissa pour après le repas, Advisiël s'assit à table avec les autres. Les discussions fusèrent autour de la table, parlant de magie, de la famille de Lia, parfois des chansons qui avaient été choisies et de la décoration. En entrée, Orchidée apporta des verrines de milk-shake de concombres et des mini-bagel avec des rillettes, du fromage frais et du saumon. Le plat principal était séparé en deux. Un tartare de tomates avec des samoussas maisons aux légumes ou au thon, un risotto sauce aux cèpes et des brochettes de dinde. Avec plusieurs plats sur la table, les végétariens n'étaient pas séparés du reste du groupe. Il y avait du vin, du cidre et du champomy, mais aussi du jus de pommes, d'oranges, de l'eau et différents sodas. Lia prit un verre de cidre pour goûter, mais laissa le vin aux adultes. C'est Saëlle qui apporta le plateau de fromage. Tomme de chèvre, Beaufort bien de la région et gorgonzola italien étaient accompagnés d'un pain fait maison. Lorsque le moment du dessert arriva, l'assemblée chanta la chanson d'anniversaire, en mélangeant plusieurs langues. Lia reconnut l'italien, l'espagnol, l'anglais, le français, et Advisiël lui indiqua que Saëlle et Ismaël chantaient en japonais. Le gâteau était semblable à une pièce montée, avec trois couches. La base au chocolat, le milieu à la vanille, et la haut mixant les deux. Gâteau accompagné d'un sorbet à la fraise.

Après le repas, la table fut poussée au niveau de la chambre de Saëlle et Spencer, et le groupe se sépara en plusieurs îlots de discussions ou activités. Advisiël sculpta des ballons pour Angel avant d'en faire un pour Lia. Il réussit à lui en faire un représentant un ange. Puis, on passa des musiques faites pour danser. Lorsque vint un chanson un peu plus calme, Edgar s'approcha de Lia et Advisiël.

- Je peux te l'emprunter ? Juste pour une danse, je te la rends après.

- Ouais, sourit Advisiël. Je vais aller danser avec ton copain.

- Tu veux bien danser avec moi ? Fit Edgar un fois qu'Advisiël fut parti.

- Je ne sais pas danser, mais avec plaisir.

Edgar posa sa main sur la taille de Lia et prit sa main dans la deuxième pour se mettre dans la position de la valse. Ils dansèrent un peu avant qu'Edgar ne reprenne la parole.

- Tu sais, je ne me suis jamais excusé de tout ce que je t'ai dit avant l'attaque d'Hécate.

- Tu n'as pas besoin, sourit Lia. Tu es déjà excusé. Tu as souffert, et tu avais le droit d'être en colère.

- Mais je n'avais pas le droit de m'en prendre à toi, souffla Edgar. Malgré tout ce que je t'ai fait l'année de seconde, tu n'as jamais arrêté de me parler. Tu savais que quelque chose avait changé, alors que personne d'autre ne l'avait remarqué. Et surtout, je voulais te faire douter pour me justifier d'avoir échouer. Et ce n'est pas juste Lia. Alors excuse-moi.

- Tu sais, Edgar, je ne suis pas conne, sourit Lia. Je sais que c'est toi qui avait créé le site sur lequel j'avais vu les définitions pour la Lumière et les Ténèbres. Je sais que c'est toi aussi qui a laissé le livre sur les types d'anges dans le CDI du lycée. Alors c'est vrai, tu t'en es prit à moi, mais finalement tu ne m'as jamais fait de mal, au contraire. Tu m'as protégée au lycée, et tu m'as défendue quand Charlotte m'en a mis plein la gueule. Alors tu es largement excusé, Edgar.

Après quelques autres danses, le groupe se réunit pour offrir les cadeaux à Lia. Advisiël ne recevrait les siens que le 27, tradition familiale, sauf ceux que Lia lui faisait. Saëlle et Spencer lui offrirent son permis, l'inscription avec un ange spécialisé pour apprendre à conduire et toutes les heures qu'elle aurait dut payer étaient payées. Nathanaël lui avait fait un t-shirt avec le dessin de la Déesse des Anges à l'avant, celui avec plusieurs couches d'ailes, et une photo des seize frères avec Edgar, Orchidée et Spencer à l'arrière. Danaël lui offrit une tablette tactile avec toutes ses notes déjà scannées dedans et un stylet précis pour prendre des notes rapidement. Dans la même idée, Samaël lui avait prit une oreillette connectée à son téléphone. Asriël lui avait fait une Magicopeluche à son effigie, portant un t-shirt comme celui que Nathanaël lui avait fait, et une oreillette. Nicaël et Ramaël lui avaient fabriqué un casse-tête ressemblant à un Rubik's cube, changeant de forme et de solution à chaque fois qu'il était résolu. Ça pouvait aller du casse-tête chinois à une simple boîte à ouvrir. Ikaël lui avait enchanté un bracelet avec son prénom qui pouvait retenir et répéter une phrase qu'on avait peur d'oublier. Gabriël et Ismaël s'étaient mis ensemble pour lui faire un livre retraçant son aventure depuis le début, de manière romancée et avec des illustrations pour chaque moment important. Frugiël lui offrit une photo encadrée d'elle et Advisiël prise au mariage. L'enchantement dessus ferait que leur vêtements, maquillage, coiffure et teint changeraient aussi souvent qu'eux les changeraient. Azarël lui offrit de lui faire un tatouage. C'était une chose qu'il faisait en plus de sa passion pour sa moto. Aaron et Orchidée lui avaient construit un petit laboratoire de la taille de celui d'Aaron derrière le Manoir, en passant par les jardins. Lazariël, quant à lui, lui offrit des écouteurs avec une aile dessinée sur chacun, et qui changeaient de chanson par la pensée.

Edgar lui avait fait un attrape-rêves, classique au premier abord, mais qui était le premier de la collection de Lia. Un attrape-rêve qui lui rappellerait les choses importantes au cas où elle les oublierait. Edomiël remit les cadeaux d'Aqualia à Lia. Soit, un diadème en argent avec une pierre d'améthyste ovale devant aller au milieu du front, et un collier avec sa date de naissance.

- Enzo et moi nous ne te connaissons pas très bien Lia, sourit Edomiël, pas autant que les anges, vampires et entités magiques qui sont là en tous cas. Tu nous as prouvé, au procès, que tu pouvais donner la vie. Je voudrais te faire cadeau d'une créature. C'est une des premières que ma mère, Sterenn, a créée, bien avant les Anges. C'est un cadeau qui vient aussi d'Enzo. J'espère que tu en prendras soin.

Edomiël tendit sa main, dans laquelle se trouvait une petite forme remuant. Une petite créature faite en fumée presque solide, avec deux petits bras et le bas du corps terminant en pointes, avec des petits morceaux de fumée s'en allant puis revenant. Sa tête était ronde, avec des pointes semblables au bas du corps, deux yeux jaunes et une bouche. Le corps et la tête étaient bleu foncé avec des tâches blanches. La créature leva les bras et sourit en faisant un petit bruit aiguë en voyant Lia.

- C'est un Homepocketis, reprit Enzo. Ils vivent dans les poches ou les sacs à main. Ils emmêlent les écouteurs et t'empêchent de trouver ta monnaie quand tu la cherche. Mais ce sont des porteurs de chance, et si tu le mets sur ton bureau, il le gardera toujours rangé.

- Il est trop mignon ! Sourit Lia en tendant la main. Tu veux venir avec moi ?

La petite chose voleta jusqu'à la main de Lia et fit de nouveau un petit bruit aiguë. Lia se tourna vers Angel pour lui montrer. Celui-ci lu caressa doucement la tête.

- C'est encore un bébé, continua Edomiël. Tu peux lui donner un nom, si tu l'appelles par ce nom quand tu lui parles, en une semaine il se reconnaîtra. Il se nourrit de miettes de gâteau ou de pain. Tu vas l'appeler comment ?

- Honnêtement, j'en sais rien, rit Lia. Je me suis toujours demandée comment j'appellerais mes enfants quand j'en aurais. Je l'ai pas fait pour Angel, j'ai choisi un prénom en fonction des circonstances, pas comme si c'était mon fils, comme le Persian me l'a dit. Mais je suis pas sûre que ça lui aille à la petite chose.

- Aqualia fait ça aussi, elle connaît les noms de ses quinze premiers enfants si elle devait les avoir, rit Edomiël. Comment tu nommerais le premier ?

- Bash, sourit Lia.

Le Homepocketis sautilla dans la main de la jeune fille. Ça lui plaisait. Lia sourit et confirma que son nom serait Bash. Quelques secondes plus tard, on toqua à la porte.

- C'est mon cadeau ! Cria Angel en allant ouvrir.

La porte s'ouvrit sur le Persian, qui tenait délicatement une petite boîte. Une fois la porte fermée, il tendit la boîte à Angel en lui répétant de ne pas la faire tomber. Le garçon s'approcha de Lia. Celle-ci posa Bash sur l'épaule d'Advisiël et s'accroupit devant l'Anime.

- Edomiël m'a piqué mon idée, souffla-t-il. Heureusement que j'ai pas choisi la même chose hein !

- Excuse-moi, sourit Edomiël.

- Tiens Lia, sourit Angel en lui tendant la boîte.

- Joyeux anniversaire Lia, sourit le Persian lorsqu'elle ouvrit la boîte.

D'un seul coup, un petit chien couleur crème avec des yeux noirs lui sauta dessus en aboyant et lui léchant le visage. Lia tomba sur le dos en rigolant et essayant de calmer le chiot.

- Doucement bébé chien ! Lança Angel. Elle te connaît pas encore.

L'enfant prit le chiot dans ses bras comme il put, et laissa Lia se redresser. Celle-ci s'essuya la joue et s'agenouilla par-terre, pour être plus stable.

- Qu'est-ce que c'est comme chien ? Fit Advisiël.

- Un Leonberg à robe claire, c'est assez rare et il a tapé dans l'œil d'Angel dès qu'on l'a vu. Pour précisé, ce chiot est adopté à ton nom, j'ai donné les papiers à Saëlle et Spencer quand j'ai déposé Angel tout à l'heure. Il a un an à peine. Angel a décidé de t'offrir un animal à partir du moment où il a su qu'il allait te faire un cadeau. Mais nous avons été cherché celui-ci dans un refuge qui récupère des chiens abandonnés.

- J'en voulais un qui ai une gentille famille après en avoir eu une méchante, sourit Angel. Il te plaît ?

- Il est adorable, sourit Lia. Pose-le trésor, viens vers moi petit chien. Mais je suis à court de prénom là !

- Je suis sûre que tu vas en trouver un bien, sourit Orchidée.

- Tu n'es pas obligée de te décider tout de suite, avoua le Persian. On sait que t'es pas là ce soir, et là y a beaucoup de gens, donc on va le ramener avec nous pour qu'il se calme. On te le ramènera au début de la semaine prochaine avec toutes les affaires que Angel lui a acheté. Ça te laisse un peu de temps pour réfléchir.

- En plus c'est une fille ! Ajouta Angel. Il lui faudra un nom de fille. Ça sera plus facile.

- Pourquoi tu dis ça ? S'étonna Edgar.

- Ben vous êtes tous des garçons, sauf Orchidée. Patrem dit que c'est pas facile de trouver quelque chose si on en a déjà plein autour.

- Je ne comprends pas, hésita Asriël.

- Imaginons, t'es en train d'écrire quelque chose, n'importe quoi, un rapport par exemple, soupira gentiment le Persian. Tu dois écrire un truc sur les principes de la société, et tu trouves que tu répètes trop ce mot, principe. Tu cherches un synonyme dans ta tête, il y a bien valeur, mais c'est pas tout à fait pareil. Tu sais qu'il existe un autre mot pour dire ça. Mais devant toi y a tellement de fois le mot principe que tu n'arrives pas à t'en souvenir. Tu vas demander à quelqu'un qui fait totalement autre chose, genre jouer à la console. Et lui il va te sortir le mot conviction. C'est ce que tu cherchais depuis le début, mais t'étais tellement entouré de mots que tu pouvais pas réfléchir.

- En gros Lia est entourée de trop de prénoms de garçons qu'elle a du mal à en trouver d'autres, résuma Aaron. Ça m'arrive tout le temps cette situation.

- Mais je lui en trouverais un génial, promit Lia. Compte sur moi petit chien !

Environ une heure après l'ouverture des cadeaux, vers 22h, le Persian repartit avec Angel et le chien. Lia avait pris une douche rapide et s'était rhabillée pour sortir avec Advisiël. Une fois encore, Spencer leur prêta la voiture qu'Anubis lui avait offert, et ils partirent tous les deux. Le voyage dura un peu plus d'une demie-heure. Advisiël gara la voiture en bas d'une colline et se tourna vers Lia. Avant de faire quoi que ce soit, il l'embrassa et la serra dans ses bras.

- Tu voulais m'offrir tes cadeaux quand on serait que tous les deux je crois, sourit-il. Après on va être assez occupés, tu veux le faire maintenant ?

Lia hocha la tête et sortit une petite boîte bleue de sa poche, et une enveloppe. Elle tendit la boîte à Advisiël.

- Tu m'as offert une bague avant le mariage, alors j'ai décidé de t'offrir un bijou aussi, en plus du cadeau que j'ai fait.

Advisiël ouvrit la boîte et en sortit une chaîne en argent avec une bague dorée en pendentif. Sur la bague, son prénom était gravé, tandis qu'à l'intérieur était écrit « Je t'aimerais toujours ». Advisiël mit le collier autour de son cou et embrassa de nouveau la brune. Puis, elle lui tendit l'enveloppe. En l'ouvrant, Advisiël en sortit une carte, comme les cartes d'anniversaire, en deux parties. Sur la couverture de la carte, un dessin détaillé de leur première rencontre. En bas des escaliers, devant les toilettes, Lia le percutant en regardant la liste avec les noms des frères. En l'ouvrant, il fut surpris de voir les photos apparaître, puis disparaître pour laisser la place à d'autres, et ainsi de suite, une photo de chaque côté du pli de la carte. Il s'agissait toujours de photo d'eux, ou de leur conversation par message, des photos qui n'avaient pas forcément été prises d'ailleurs.

- Je voulais retracer notre histoire. Tu es mon petit-ami, et je t'aime. Mais c'est aussi avec toi que tout à commencer, la mission, le Manoir, la magie. C'est toi qui m'a tout appris, qui m'a fait entrer dans ta famille, dans ton monde, qui m'a fait me sentir importante et à ma place, pour la première fois depuis longtemps. Les moments que tu vois n'ont pas tous été photographiés, il y a aussi des souvenirs, ou juste des moments dont je voudrais que tu te souviennes.

Advisiël referma la carte et essuya la larme qui coulait sur sa joue. Il se tourna vers Lia et l'embrassa de nouveau. Ils restèrent l'un dans les bras de l'autre pendant quelques minutes, puis, Advisiël rangea la carte dans sa veste, avec la boîte de sa chaîne, et ouvrit la portière.

- Merci mon cœur, sourit-il. J'aimerais te montrer quelque chose, pour ton cadeau d'anniversaire. Tu veux bien me suivre ?

- Jusqu'au bout du monde.

Advisiël prit la main de Lia après avoir fermé la voiture, et l'emmena en haut de la colline. De là, Lia put voir, sur une plaine déserte, un grand chapiteau. Rouge et jaune, bien en pointe en haut, il s'agissait de celui d'un cirque. On voyait les dommages laissés par le temps, mais on voyait aussi qu'il avait été entretenu. Advisiël la guida jusqu'à l'entrée du chapiteau, puis jusqu'au centre de la piste à l'intérieur. Les gradins, en cercle autour de la piste, avaient été nettoyés, de même que le sol et le sable de la piste.

- Au début, souffla le blond, je voulais t'emmener au cirque. Je sais que tu n'y as jamais été, et je t'y emmènerais un jour. Mais je voulais te montrer un moment important de ma vie, sans lequel je ne serais pas celui que tu vois aujourd'hui. Avant de travailler dans les hôpitaux pour faire rire les malades, j'ai été clown et magicien dans un cirque. C'est ici qu'eut lieu sa dernière représentation. À l'époque c'était pas comme aujourd'hui, mais c'était la meilleure représentation de ma vie.

Advisiël prit les mains de Lia et lui demanda de fermer les yeux. Une fois ses yeux fermés, Lia sentit une douce chaleur s'emparer d'elle, et une brise tiède tourner autour d'elle. Ce sentiment dura quelques secondes, puis, Advisiël chuchota à son oreille.

- Ouvre les yeux, Lia.

Lia ouvrit les yeux. Elle était devant la piste du cirque, mais tout était différent. Il y avait des gens dans les gradins, criant, rigolant et applaudissant. Il y avait de la musique, de la lumière colorée. Des chevaux couraient en cercle sur la piste, pendant que des acrobates faisaient des figures sur leur dos. Puis, les chevaux quittèrent la piste, ne laissant qu'un nuage de fumée sur celle-ci. Un jeune homme apparut dans la fumée. Avec de courts cheveux blonds et les yeux bleus. Advisiël. Il portait un plastron noir sous une veste rouge, un pantalon noir lui arrivant aux chevilles et une cape rouge et dorée. Il fit craquer ses doigts à travers ses gants blancs et salua le public. Se plaçant au centre de la piste, il fit d'abord sortir des colombes de son chapeau noir. Elles volèrent autour de lui. Il claqua des doigts et elles se transformèrent en papillons bleus. Les papillons volèrent pour entrer de nouveau dans le chapeau. Il secoua le chapeau et compta jusqu'à trois avec ses doigts. À trois, il jeta le chapeau par-terre et sauta par-dessus. Une planche épaisse bleue était sortie du couvre-chef. Il atterrit dessus alors qu'elle flottait au-dessus du sol. Il fit quelques tours atour de la piste en volant sur la planche avant de se retourner, tête en bas, faire un salto pour atterrir par-terre, laissant la planche monter vers le haut du chapiteau. Il claque de nouveau des doigts et la planche explosa en un feu d'artifice. Ne laissant pas le temps au public d'applaudir, il attrapa des ballons à sculpter déjà gonfler. En quelques secondes, il en fit des oiseaux qu'il posa par-terre. Il souffla dessus et ceux-ci s'envolèrent, arrivant dans les mains de plusieurs enfants du public. Il courut un peu plus loin sur la piste, sauta, les pieds joint, et ouvrit les bras. Il resta une ou deux secondes en l'air avant d'être entouré d'un halo blanc. Devant le public, il explosa en feu d'artifices au milieu du chapiteau. Il arriva de nouveau sur la piste, de derrière le rideau, sous les applaudissements du public, qu'il salua en souriant et s'inclinant.

Lia ne put s'empêcher d'applaudir également, alors que l'image disparaissait devant elle.

- C'était merveilleux, murmura-t-elle. Tu as été extraordinaire ! Advisiël ?

- Je suis là, sourit-il, derrière elle. Ça t'as vraiment plu ?

- Tu n'imagines pas ! Tu étais fantastique sur la piste ! Ça se voit que tu t'éclatais !

- C'est vrai, sourit Advisiël. Je suis content que tu l'ai vu, et que ça t'ai plu. Mes parents ne nous suivaient pas partout pour assister à toutes mes représentations, mais Azarël venait avec moi, toujours. Cette représentation fut la dernière, pour la simple et bonne raison que notre monsieur Loyal prenait sa retraite après 40 ans de cirque. Alors on lui a offert nos plus beaux numéros. J'ai utilisé mes pouvoirs plus que recommandés, on aurait pu se faire prendre et accuser de sorcellerie, mais la joie qu'il avait sur son visage était... authentique.

- Tu as vu le sourire que tu donnais aux gens ? Sourit Lia. Tu représentes la notion même d'émerveillement Advisiël. Tu es exceptionnel.

- Je te remercie, sourit Advisiël. Tu voudrais faire quoi maintenant ?

Lia sourit et passa ses bras autour du cou d'Advisiël en l'embrassant. Advisiël la serra contre lui.

- L'appartement est vide, si tu veux qu'on passe une nuit tranquille, murmura le blond.

- C'est ce que je veux, ouais. Et toi, c'est ce que tu veux ?

- Oui, sans aucune hésitation.

Laissant la voiture vers la colline, Advisiël se téléporta avec Lia jusqu'à l'appartement qu'il partageait avec Azarël, directement dans sa chambre. Ils s'allongèrent tous les deux sur le lit, en se souriant et s'embrassant. Advisiël enleva son t-shirt et ses chaussures avant d'embrasser Lia à nouveau. Celle-ci enleva sa veste et commença à enlever sa robe. Advisiël posa sa main sur sa joue.

- Tu es sûre, Lia ? Je veux pas te faire de mal.

- Tu es le premier homme de toute ma vie avec qui j'envisage de passer ma vie, souffla Lia. Je suis sûre, Advisiël.

Le blond hocha la tête et lui retira sa robe avant de l'embrasser. Il ne restait pas beaucoup de temps avant le levé du soleil, mais ils étaient seuls, ils étaient ensembles, et, à ce moment précis, c'était tout ce qu'ils voulaient.

06/05/2020

Clerc Lolita

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