Chapitre 28 Partie 2 : Dernière Finitions :

  Cela faisait une semaine que Lia avait terminé la préparation des deux enterrements de vie de garçon. Pendant ce temps, Spencer et Saëlle avaient chacun achetés l'alliance pour l'autre. Nathanaël avait lui-même dessiné les tenues pour son frère et son fiancé, et les avait terminées. Lia avait passé du temps dans la bibliothèque en compagnie de la Bibliothécaire Sacrée. Lia avait considérablement augmenté son vocabulaire en terme de bestiaire et de biologie magique. C'était le jeudi 19 octobre et le mariage avait lieu le 29. Lorsque Lia sortit de sa chambre du Manoir, elle se retrouva face à face avec Advisiël qui tenait un bouquet de fleurs dans la main.

- En quelle honneur ? On a déjà fêté notre première semaine il y a deux jours, tu te souviens ? Sourit Lia en prenant les fleurs.

- Je me suis dit qu'après ton contrôle sur les plantes magiques d'hier, ça te ferai plaisir d'en avoir des pas magiques, sourit Advisiël. Orchidée avait mit un magnifique vase dans ta chambre, toujours non-utilisé.

- Excellente idée, tu veux m'aider ?

- Pour les mettre dans l'eau ?

Lia rigola avant de rentrer dans sa chambre pour mettre les fleurs dans le vase rempli d'eau. Elle prit un dossier dans le tiroir de son bureau et le tendit à Advisiël. Lorsqu'il l'ouvrit, Advisiël fronça les sourcils.

- Ce sont les croquis de Edgar ? S'étonna Advisiël. Tu as pu en tirer quelque chose ?

- Non, mais je vais te dire ce que je n'ai pas trouvé, reprit Lia. De tout les bestiaires que j'ai lu ici, je n'ai pas trouvé une seule trace de ces créatures. D'ailleurs Ad, je n'ai rien trouvé non plus concernant les Ikans alors que Enzo connaissait leur existence. Pourquoi ?

- Je dois dire que je n'en sais rien, avoua le blond. Pour les créatures des ténèbres encore je dis pas, mais les Ikans devraient y être.

- En fait Ad, je ne te posais pas la question de pourquoi j'ai rien trouvé, mais de pourquoi il n'y a rien. Pourquoi je ne pourrais rien trouver d'après toi ?

- La seule solution serait que ça faisait partie de la dernière guerre et que ça a été détruit à la mort de Sterenn et...

Advisiël s'arrêta en regardant les croquis. Il regarda à nouveau Lia et reprit.

- Sauf que si ça a été détruit, Enzo ne devrait pas être au courant, à moins qu'Edomiël lui en ai parlé.

- Tu sais, j'ai fait une tentative de récupération de souvenirs pour revoir mon voyage jusqu'au Royaume des Mers, continua Lia. Et je me souviens que je me sentais observée, je crois que j'ai compris pourquoi.

Elle reprit le dossier et tourna les pages pour en prendre une et la tendre à Advisiël. Le croquis était assez simple et il manquait des détails, mais on pouvait très clairement voir une forme humanoïde rappelant les Ikans. La différence sur le dessin résidait dans leur doigts plus longs et fourchues, et dans le fait que des écailles étaient présentes sur leur visages.

- J'ai appelé Edgar pour lui en parler mais Enzo a dit qu'il venait de se lever. Ils viennent aujourd'hui, Edgar veut parler avec Aaron, soupira Lia. Je lui demanderais des précisions à ce moment là.

- En attendant, nous faut qu'on parle à Edomiël, souffla Advisiël. J'ai pas un très bon souvenir de la dernière fois qu'on nous a caché des trucs.

- Tu sais, Edomiël était pas au courant que j'y avais été, je crois que c'est Enzo qui lui en a parlé, il semblait vraiment surpris lui aussi.

- A nous de nous en assurer alors, sourit Advisiël en rendant les feuilles à Lia. Mais d'abord, faut qu'on aille commander à manger. Le mariage va pas se faire tout seul.

- C'est quand même bien un mois de merde Octobre pour se marier. Novembre ça aurait été mieux.

- Tu dis ça parce que ce sera nos anniversaires ?

- Oui, sautilla Lia. Je vais avoir 17 ans bordel, il était temps !

- Tellement proche de la majorité, et en même temps si loin, sourit le blond.

- Je te signal qu'on pourra pas se marier tant que j'aurai pas 18 ans, monsieur le clown.

- Oh c'est vrai ! On va tout faire pour que l'année passe plus vite alors, mais avant, j'ai un truc pour toi.

Advisiël sortit une boite de sa poche. Un cube rouge avec un symbole que Lia ne connaissait pas dessus. Advisiël l'ouvrit et laissa apparaître une bague en or, composé de deux cordes s'entremêlant.

- Un seul mariage à la fois, mais cette bague est là pour te rappeler que je suis là si tu as besoin, pour n'importe quoi, souffla Advisiël. Tu veux bien la mettre ?

- Bien sûr, murmura Lia en le regardant dans les yeux.

Advisiël lui mit la bague sur l'annulaire de la main gauche et l'embrassa. Puis, ils sortirent de la chambre pour aller prendre un petit déjeuner mérité, après avoir passé la moitié de la nuit à travailler. Lorsqu'ils arrivèrent dans la grande salle à manger, ils y trouvèrent Ismaël, les yeux rivés sur une feuille couverte de phrases avec énormément de ratures.

- Qu'est-ce que tu fais ? Demanda Advisiël en s'asseyant avec Lia.

- Le discours. Saëlle m'a chargé de faire un discours pour son mariage. J'ai jamais autant stressé pour un truc de toute ma vie.

- C'est normal, sourit Lia. Mais je suis certaine que tu t'en sortiras très bien. Un discours de mariage c'est censé émouvoir et donner le sourire, ou des larmes de joie. Et l'émotion, c'est un peu ton truc, non ?

Ismaël sourit et regarda Lia en réfléchissant. Lia rigola et demanda ce qu'il se passait.

- Curiosité, honnêteté, générosité, j'ai beau cherché, je ne sais pas lequel t'irait le mieux.

- Oh ! Tu vas pas t'y mettre aussi ! Je vous signal que j'ai pas l'intention de mourir de suite hein !

- Très bien mademoiselle, je peux savoir ce que tu fais pendant ta vie alors ? Lança Ismaël.

- Vérifiez les enterrements de vie de garçons et passez la commande pour la bouffe, je crois que c'est nécessaire, c'est la semaine prochaine le mariage.

- Tu vas aller où pour faire ça ? S'étonna Advisiël. Tu m'avais pas dit que tu passais la journée avec Aqualia ?

- Si, justement, je vais visiter sa dimension aujourd'hui. C'est Edomiël qui m'emmène. Un coup c'est elle, un coup c'est moi, c'est tout.

- Tu vas dans une autre dimension ? Toute la journée ? Répéta Advisiël.

- Oui, mais Aqualia ne me quittera pas Ad, je te le promets, ne t'inquiète pas, sourit Lia.

- Ouais, désolé je stress un peu depuis le Royaume de Svadstar, j'ai pas trop confiance dans les créatures que je connais pas.

- Ouais mais Aqualia n'est pas une créature, c'est ma parallèle ! Rit Lia. Bon, je sais plus ce que je voulais faire. Je ne peux pas retourner sur l'Olympe, je vais demander à Orchidée d'y aller. Et je dois accueillir Edgar aussi, j'en peux plus.

- Tu es sûre que tu as dormi ? Non parce qu'on dirait que tu es exténuée.

- Mais noooon ! Ça va ! Allez, je veux manger moi en fait, on y va ?

Pendant que le groupe déjeunait dans la salle à manger, Saëlle et Spencer sortirent de leur chambre pour aller dans la salle à manger. Ils passèrent par le hall d'entrée et virent Orchidée, qui ouvrait les portes, laissant entrer Edgar et Enzo.

- Salut, sourit Spencer en s'approchant. Vous allez bien ?

- Oula ! Il est trop tôt pour dire que je vais bien, souffla Edgar en riant. Et vous ?

- Sans entrer dans les détails, on n'a pas beaucoup dormi, sourit Spencer.

Saëlle regardait Edgar. Lorsque celui-ci s'en rendit compte, il se tourna vers l'Ange. Saëlle lui tendit une enveloppe de la main gauche.

- Qu'est-ce que c'est ? S'étonna ce dernier.

- Tu sauras quand tu l'ouvriras, souffla Saëlle. Mais je voulais te la donner moi-même.

Edgar prit l'enveloppe et remercia Saëlle. Puis, ils se dirigèrent tous vers la salle à manger, où Orchidée servit du café à toutes les personnes présentes. Elle s'assit à côté de l'autre brune et sirota le liquide noir.

- En fait Orchidée, tu crois que je pourrais te confier une mission ? Finit par dire Lia en reposant sa tasse de chocolat.

- Dis toujours.

- Tu pourrais aller vérifier les deux trucs qu'on a fait la semaine dernière et me dire où ça en est ?

Orchidée se mit à rire. Parler par code lui rappelait la manière dont Aaron et elle parlaient au début de leur collaboration.

- Pour la visite de mon labo, tout est prêt, ramasser et nettoyer, y a plus qu'à aller y poser là où il faut. Je vais contacter notre messager préféré pour le reste, sourit Orchidée.

- J'espère que c'est de moi dont tu parles, sourit Spencer.

- Bien sûr que tu es notre messager préféré, sourit Lia. Mais pas dans le code secret des filles du Manoir.

Advisiël se mit à rigoler très fort sans que personne ne comprenne pourquoi. Puis Lia remarqua qu'Aaron venait d'entrer dans la salle à manger. Son visage était coincé entre l'étonnement et le rire très contagieux qu'avait son frère.

- En fait il rigole parce qu'il croit que j'ignore ce qu'est un code de filles, sourit Aaron avant de se tourner vers son frère mort de rire. Mais tu m'as prit pour quoi exactement ?

- Non mais, souffla Advisiël avant de reprendre son rire.

Il regarda Lia et Orchidée en continuant à rigoler, les larmes aux yeux. Lia secoua la tête en rigolant.

- Mais c'est un cas mon copain ! Pourquoi vous m'aviez pas prévenu ? Rit-elle.

- Je crois qu'on t'avait tous prévenu au contraire, sourit Ismaël.

Pendant que Advisiël tentait de se calmer, Aaron s'assit à côté d'Edgar et commença à boire un café. Il remarqua que le jeune homme fixait une enveloppe avec son prénom écrit en calligraphie dessus. Il hésitait à l'ouvrir.

- Moi je sais ce que c'est, murmura l'ange.

- Ils te l'ont dit ? S'étonna Edgar.

- Non, je le sais, c'est tout, sourit Aaron. Tu devrais l'ouvrir.

Edgar dévisagea Aaron un instant avant de recentrer son attention sur l'enveloppe. Il la retourna et tira délicatement sur le papier. Il en sortit un rectangle de papier glacé au fond bleu, avec de nouveau son prénom en haut. En-dessous se trouvait la mention « Faire-part ».

- « Tu es invité au Mariage de Saëlle et Spencer ! Rendez-vous le Dimanche 30 Octobre au Jardin Japonais (suis la carte au dos) à 11h pour participer à la cérémonie d'Union. Nous avons hâte de t'y voir ! »

Edgar avait murmuré la lettre et sa voix était redescendue sur les derniers mots. Il regarda Aaron.

- Tu crois vraiment que je serais à ma place au mariage de ton frère ?

- Ce qui importe ce n'est pas ce que je crois, mais ce que Saëlle et Spencer pensent, sourit Aaron. C'est eux qui t'ont invités, il y a sûrement une bonne raison.

Edgar baissa la tête en regardant la lettre une nouvelle fois. Aaron reconnut l'expression de son regard. Il avait peur. Peur de faire quelque chose de mal pendant le mariage. Peur de tout gâcher à cause de ses antécédents. Peur de n'avoir rien à faire là-bas.

- Et pour te répondre, reprit Aaron. Je pense que tu y as totalement ta place.

Environ une heure plus tard, Edomiël arrivait au Manoir. Lia l'attendait dans le hall, sa sacoche et son sac-à-dos prêts à partir. Advisiël lui tenait la main. Edomiël s'approcha du couple et ébouriffa les cheveux de l'ange.

- Elle n'a rien à craindre avec Aqualia, je t'assure, sourit-il. Je lui confierais ma vie sans hésiter. Je l'ai déjà fait d'ailleurs.

- Je sais bien, mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter.

- C'est marrant comme tu es différent avec elle, sourit Edomiël. Je t'avais jamais vu comme ça avant.

- C'est à dire ? Lança Lia. Je serais ravie d'apprendre comment il était avant moi !

- Disons que ton copain ressemblait un peu à Samaël, il avait toujours un truc à dire sur la situation et faisais des remarques sarcastiques à tours de bras, expliqua Edomiël. Il a décidé d'arrêter quand Edgar s'est planté. En gros il faisait des blagues mais aussi de l'humour noir.

- En gros je le mettais souvent en colère, Edgar, et Asriël m'avait fait remarqué que j'avais pas de petite amie à cause de ça, du coup j'ai décidé de me calmer un peu. Et puis tu as été choisie comme Élue et je t'ai rencontrée.

- T'es trop mignon, sourit Lia. Mais tout va bien se passer je t'assure, Aqualia vit dans une dimension où les gens qui ont des pouvoirs sont mieux considérés qu'ici. Enfin, il y a encore du travail à faire mais de toute façon j'y vais pour commander à manger.

- Ouais je sais bien, mais envoies des messages de temps en temps.

Lia sourit et embrassa Advisiël. Elle attrapa son sac à dos et prit la main de l'Archange Recteur. Il lui sourit et sourit à Advisiël. Edomiël ramena sa main gauche au niveau de son cœur et l'ouvrit, paume vers le haut. Un pétale rouge sang s'envola et stagna au-dessus de leurs têtes. Un voile de fumée rouge s'en dégagea vers le bas et engloba Lia et Edomiël.

- Salut ! Sourit Edomiël.

Une lumière rouge s'échappa du pétale et illumina l'intérieur du voile. Lorsque la lumière disparut, Lia se trouvait seule, assise sur une fontaine. Elle était sur une grande place ronde autour de laquelle se trouvait des boutiques de vêtements, de nourritures, de souvenirs et même un bureau de tabac. Une jeune fille aux longs cheveux violets et aux yeux cachés par des lunettes de soleil arriva vers elle, le sourire aux lèvres.

- Bienvenue Lia, sourit-elle, dans ma dimension !

- Aqualia ! Sourit Lia. C'est tout mignon ici ! Tu habites par là ?

- Pas tout à fait, sourit Aqualia en serrant l'autre dans ses bras. Ici c'est un peu l'endroit où je me fond dans la foule, tu vois ? Je passe inaperçue dans tout ce monde.

- Mouais, sourit Lia. Enfin moi j'ai vu que toi !

Aqualia rigola et prit Lia par la main. Elles s'approchèrent de la vitrine du magasin de vêtements. Aqualia retira ses lunettes et observa leur reflet.

- Regarde, sourit-elle. Nous sommes pareilles toi et moi. Quand j'étais petite, mes parents adoptifs m'avaient teint les cheveux en brun pour que je m'intègre aux autres. Et je portais des lentilles aussi.

- Laisse moi deviner, ça n'a pas très bien marché, l'intégration ?

- Pas vraiment, sourit Aqualia. À partir du collège, on a eu des tuteurs mais c'était pas des parents, on les appelait par leur prénom et ils nous considéraient pas comme leurs enfants. J'avais très clairement fait comprendre à nos tuteurs que je garderais mes cheveux aux naturels. Je me suis tout de suite fait des potes, comme quoi.

- Mais ça veut dire qu'on se ressemblait parfaitement quand on était petite ? Sourit Lia.

Aqualia utilisa sa main de libre en posant son majeur sur la vitre. Elle le fit glisser de droite, où se trouvait le reflet de Lia, à gauche là où se trouvait le sien. L'image dans la vitre devint floue et leurs reflets disparurent. Pour laisser place à l'image de deux petites filles d'environ six ans, aux cheveux bruns mi-longs et aux yeux marron foncé. Elles se tenaient la main et se regardaient dans les yeux.

- Comme deux gouttes d'eau, souffla Aqualia.

Dans le manoir d'Aaron, Orchidée se trouvait dans les jardins, arrosant les plantes avec un arrosoir. Elle souriait en redressant les fleurs légèrement cassées.

- Tu sais qu'il y a des manières plus rapides de faire ça, sourit Aaron en arrivant derrière elle.

- Oui, sourit Orchidée, beaucoup même.

- Mais ce serait nettement moins poétiques, continua Aaron en avançant.

Orchidée se retourna et observa le jeune homme. Il portait une veste en cuir et avait les mains dans les poches.

- Ouais, souffla-t-il. Azarël m'a emmené faire un tour en moto et il tenait à ce que je porte ça, je crois qu'Advisiël nous a prit en photo. Ça me va pas hyper bien.

- Je ne suis pas d'accord, sourit la jeune brune. C'est surprenant, mais ça te va bien. Du moment que tu mets pas du gel avec ça devrait aller.

- Très juste, rit Aaron.

Orchidée continua d'arroser les plantes pendant quelques minutes avant qu'Aaron n'arrache une rose de l'un des rosiers.

- Dis, Orchidée, souffla-t-il. Ça te dirait qu'on fasse un truc ensemble ?

- Un truc ? C'est à dire ? Questionna la jeune fille en se retournant.

- Ben... je sais pas trop... Aller au cinéma ou manger une glace, sourit Aaron en lui tendant la rose.

Orchidée attrapa la rose et rougit. Elle regarda Aaron qui avait les joues rougies aussi.

- On devrait faire les deux, sourit Orchidée.

- Excellente idée, finit par souffler Aaron. Excellente idée.

Aqualia et Lia avaient finalement décidé de rentrer dans la boutique de vêtements de la place, Miss Fortune. Aqualia avait fait le tour des rayons pendant que Lia attendait devant une cabine d'essayage. Lorsque la jeune fille aux yeux violets revint, elle avait les bras chargés de vêtements divers. Aqualia poussa Lia dans la cabine et lui tendit les robes les unes après les autres. Lia, pas fan de shopping, enfila chacune des robes et, avant de changer, les montrait à son amie. Elle se retrouva avec une robe blanche aux bretelles en dentelles, lui arrivant au-dessus des genoux, avec des motifs de fleurs roses et rouges, une plus longue lui collant plus au corps, entièrement noire avec des bretelles sur les côtés. Elle en essaya ensuite une rouge simple avec des bretelles larges et une ceinture dorée autour de la taille, puis une bleu foncé longue et large, rappelant celles des princesses de la monarchie, avec des gants blancs et des escarpins bleu clair.

- Les robes c'est pas vraiment mon truc, sourit Lia. Je suis plutôt décontractée comme fille.

- Pourtant elles te vont hyper bien, sourit Aqualia. Mais t'inquiète, j'ai encore de quoi faire !

- De toute façon, elles sont très chères, ce qui est normal vu la qualité, mais il est hors de question que je te laisse les payer.

- Tu n'as pas besoin de me laisser faire, sourit Aqualia en tendant un porte-feuille en cuir rose à Lia.

Celle-ci l'ouvrit et découvrit plusieurs billets, de la monnaie et un chéquier.

- C'est quoi ça ?

- Un porte-monnaie sans fond, sourit Aqualia. Ça ne prend d'argent à personne et les chèques que tu signes donnent automatiquement la somme dessus à la personne à qui tu le donnes. Si tu utilises tous les billets et la monnaie, ou mêmes les chèques, referme-le et il y en aura de nouveau.

- Mais... c'est... pour moi ?

- Oui, sourit Aqualia. Je t'apprendrais à en fabriquer avec la magie si tu veux.

- C'est gentil merci !

- Passons à la suite maintenant, si tu veux bien.

Aqualia repoussa Lia dans la cabine et récupéra les robes. Elle lui tendait d'autres vêtements. Lia défila en commençant par une salopette en jean rouge avec un t-shirt bleu clair intégré et une paire de menottes accrochée à l'un des passant.

- Celui-ci plairait beaucoup à Advisiël, sourit Lia. Je pense que je vais le prendre.

- Okay, je valide, essaye les autres !

Lia essaya plusieurs autres tenues avant de remettre ses vêtements de base, un short en jean avec des sandales, un t-shirt blanc et une veste en jean bleu clair. Elle choisit plusieurs des vêtements qu'elle avait essayé et reposa les autres. Puis ce fut au tour d'Aqualia d'attendre. Lia allait lui faire essayer des choses aussi.

- Mais moi je sais pas ce qui pourrait lui aller... je suis pas aussi douée en mode qu'elle, c'est dingue !

Dans le manoir, alors que Aaron et Orchidée étaient sortis, Azarël se promenait dans les couloirs en pianotant sur son téléphone. Il entendit une mélodie en passant par le couloir des arts. Il s'approcha de la salle de musique et surprit Edgar en train de jouer du piano. Il le regarda jouer depuis la porte. Edgar était dos à lui et jouait une mélodie composée par Riopy, « I Love You ». Lorsqu'il eu fini, Edgar soupira et attrapa une enveloppe posée à côté de lui. Azarël la reconnut tout de suite, c'était l'invitation pour le mariage de son frère.

- Tu joues vachement bien.

- Azarël ? Sursauta Edgar. Je... j'ignorais que tu étais là. Mais... merci.

- Je viens d'arriver si ça peut te rassurer, sourit l'ange.

Azarël prit un tabouret et s'assit en face d'Edgar. Il lui prit l'enveloppe des mains et la regarda.

- Tu l'as lu combien de fois ?

- Je... j'en sais rien, souffla Edgar. Qu'est-ce que ça peut te faire d'abord ?

- Ne t'énerve pas, sourit Azarël. Je n'ai pas l'intention de me moquer de toi.

- Pourquoi ? Parce que t'es plus intelligent que ça ?

Edgar se retourna vers le piano en regardant l'enveloppe. Il baissa la tête et soupira.

- Excuse-moi Azarël. Je voulais pas...

- Je sais, souffla l'ange aux cheveux blancs, je t'en veux pas. Faut dire que j'étais pas super sympa avec toi quand tu étais l'élu. T'as le droit de m'en vouloir.

- Non, parce qu'au fond tu avais raison, je n'étais pas fait pour ça, soupira le jeune homme.

- T'en sais rien ! Rétorqua Azarël. Et on le saura jamais parce qu'on t'a pas laissé faire, okay ?

Edgar regarda Azarël qui s'était levé. Celui-ci balbutia avant d'avaler sa salive.

- Tu sais, t'aurais pu faire un super élu, si on t'avait laissé faire. Mais non, il a fallu qu'on soit tous contre toi, et voilà le résultat.

- Azarël, ce n'est pas de votre faute si je suis tombé dans les ténèbres, tu le sais, hein ? C'était comme ça, ça devait arriver, elles me tournaient autour depuis que ma mère était enceinte, vous n'y êtes pour rien !

- Non. C'est pas vrai. Peut-être qu'elles te tournaient autour mais c'était pas écrit que tu tomberais dedans, rien n'est jamais écrit, okay ? Rien ! On savait que quelque chose te tournait autour parce qu'on le sentait, c'est ça qui faisait qu'on avait si peu confiance en toi. Et nous tout ce qu'on a fait c'est te jeter dedans !

Azarël lança le tabouret en bois contre le mur, où il se brisa en morceaux. Il avait les larmes aux yeux et les poings serrés. Il tremblait de tout son corps. Edgar se leva et passa derrière l'ange. Il passa ses bras sous ceux de l'ange et posa sa tête dans son dos avant de serrer le garçon aux cheveux blancs.

- Tout n'est pas trop tard tu sais, sourit Edgar. Vous m'avez laissé une deuxième chance, les anges, Lia, mon frère, Edomiël, et toi. Vous m'avez rendu meilleur. Je ne suis pas l'Élu des Anges, mais je peux quand même être un élu, si tu me laisses faire.

- Pourquoi ? Pourquoi tu... pourquoi tu fais ça ? Pleura Azarël. L'intelligence n'est pas la naïveté. Ce n'est pas de faire confiance à tout le monde.

- Non. L'intelligence c'est de faire confiance à son cœur.

Azarël se retourna et prit les mains d'Edgar dans les siennes. Il posa son front sur celui du garçon et l'embrassa.

Lorsque Lia et Aqualia sortirent de Miss Fortune les bras plein de sac, un jeune homme aux cheveux rouges en pointes sur la tête et aux yeux bleu très clair les attendait devant une voiture.

- Ah oui ! Vous n'avez pas chaumé ! Lança-t-il.

- Je t'avais dit que ce serait long Xavier, sourit Aqualia. Lia, voici mon grand frère, Xavier Fostier. Xavier, voilà Lia.

- La fameuse ! Sourit Xavier. C'est vrai que vous vous ressemblez beaucoup, enchanté.

- Moi aussi ! Sourit Lia.

- Xavier va nous emmener au traiteur pour commander la nourriture du mariage de Spencer et Saëlle. Ensuite il nous posera dans la rue la plus géniale de cette ville. L'avenue de Genève.

- Et y a quoi dans cette rue ?

- Des glaces, sourit Xavier.

Le trajet en voiture se passa sans accros et les trois adolescents arrivèrent rapidement devant un grand supermarché, « Marcourt ». Xavier laissa les filles aller au traiteurs et alla dans la partie technologie du magasin. Lorsque les deux filles arrivèrent au traiteur, elles regardèrent les plats et les plateaux qui pouvaient être proposé.

- On opte pour quoi en plat principal ? On fera le reste en fonction de ça, sourit Aqualia.

- Je pense que le poulet c'est général, on peut mettre du poulet à la crème, tu penses que ça irait ?

- Très bien, reste à voir ce qu'on met avec.

- Un gratin dauphinois, proposa Lia, ça va bien avec et c'est gastronomique comme plat, genre c'est difficile à faire. Et puis ça conviendra aux végétariens, je sais qu'il y en a, Saëlle par exemple.

- Excellent ! Sourit Aqualia. Tu vois que tu t'en sors très bien ! Je propose qu'on prenne deux, non quatre plateaux de chaque trucs qu'on va prendre en apéro. On peut prendre des petits canapés aux quatre fromages, des toasts de foie gras, des soufflés aux saucisses et au fromage.

- Ouais, après je voulais prendre du fromage aussi, sourit Lia.

- Le fromage ce sera à côté, leur sourit l'employée qui prenait leur commande, à part ça, il vous faudrait autre chose ? Des salades ? De la charcuterie ?

- On peut prendre du tartare de tomate, c'est frais, ça ira tout seul, sourit Aqualia. En charcuterie, on peut prendre les trucs de base, non ?

- Si genre, saucisson tranché, chorizo, jambon blanc, jambon cru, blanc de poulet, pâté croûte, le tout tranché bien sûr. Et pour les végétariens ? On met quoi ?

- Très bien, sourit l'employée, je pense que ça fait déjà pas mal pour l'entrée et le plat principal, pour les végétariens, c'est évident que la charcuterie n'est pas la bonne solution, mais des petites boulettes végé, et des tranches d'un légumes qu'on a, spécialement grillé et assaisonné, qui rappellera le goût du bacon ira très bien, ça vous va ?

- Oui merci ! Sourit Lia. On passe au fromage ?

En arrivant devant le rayon du fromage, Aqualia et Lia écarquillèrent les yeux. Il y avait au moins cent fromages différents étalés dans le rayon. Les jeunes filles commandèrent six pièces montées de fromages et huit plateaux garnis avec de la chèvre, de la brebis, de la vache, des fromages savoyards et des fromages étrangers. Après avoir passé presque une demie-heure à commander à manger, les filles terminèrent pas la pâtisserie pour commander une pièce montée et des gâteaux, puis elles rejoignirent Xavier en dehors du magasin.

- Wow ! Souffla Aqualia. J'imaginais pas que commander à manger pour un mariage ça pouvait être si fatigant.

- Vous avez mis votre vie surtout ! Lança Xavier en sirotant un jus de fruit.

- J'avoue que ça m'a épuisée, sourit Lia. Une glace pourrait arranger ça tu crois ?

- Celles qu'on va prendre oui ! Sourit Aqualia. Allons-y !

Spencer et Saëlle se promenaient dans la forêt à l'arrière des jardins du manoir. Ils se tenaient la main et avançait en regardant le ciel.

- Je suis content qu'on est invité Edgar, sourit Spencer. C'était difficile et je ne sais pas si c'était la meilleure chose à faire, mais je suis content.

- Edgar a beaucoup souffert aussi, sourit Saëlle. On a pas été cool du tout avec lui, quelque chose nous en empêchait. Et il a pas été cool avec nous parce qu'il n'y avait pas de bonnes raisons de l'être. On a pas cherché à être ses amis, alors qu'on aurait dut. Edgar pense qu'il est le seul fautif, que c'est juste à cause de lui-même qu'il a sombré dans les ténèbres, mais la vérité c'est qu'on y a participé, beaucoup. Je ne m'en veux pas pour autant, chacun de nous fait des erreurs dans sa vie, et si Edomiël nous avait parlé de son frère et de son histoire, on aurait compris. L'inviter à notre mariage est notre manière à nous de se faire pardonner et de lui donner une deuxième chance. Ce n'est la faute de personne, les ténèbres choisissent, en général, des gens faibles et influençables.

Saëlle s'arrêta de marcher et baissa la tête, réfléchissant. Spencer aussi sembla surprit par les propos de son fiancé.

- C'est pour ça qu'elles n'auraient pas du choisir Edgar, continua Spencer. C'est... étrange ?

- Est-ce que les ténèbres auraient pu voir l'avenir ? Tenta Saëlle. Ce n'est pas très rationnelle mais est-ce qu'elles auraient pu prévoir que Lia soit l'élue d'après ? Et se servir d'Edgar dans ce but ?

- Je propose qu'on voit ça après le mariage, d'accord ? Pour l'instant Edgar est entre de bonnes mains, sourit Spencer. Ne nous inquiétons pas de trop.

Saëlle hocha la tête et la posa sur l'épaule de Spencer en continua à marcher. Il avait raison, il fallait lui faire confiance.

Aqualia tendit une glace rouge et mauve à Lia, qui la prit et commença à la manger. Les deux filles marchèrent dans la fameuse Avenue de Genève. C'était une rue pleine de magasins. Des opticiens, des chocolatiers, des boucheries, des boutiques de lingerie, de téléphonie mobile et même une pharmacie. Alors que les deux filles s'étaient assises sur un banc en discutant, un homme habillé d'un long manteau noir et une capuche s'assit à côté d'elles sur le banc.

- Bonjour mesdemoiselles, sourit-il.

- Bonjour, se méfia Aqualia. Je peux vous aider ?

- N'ayez pas peur mademoiselle Fostier, je ne suis pas là pour vous faire du mal.

- Je vois mal comment ça pourrait être possible, sourit Aqualia. Lia a détruit un royaume il y a quelques semaines et on sait tous les deux ce dont je suis capable. Je ne vous avais pas reconnu.

- C'est qui ? S'étonna Lia.

- Cet homme est un ami à moi, sourit Aqualia.

- Et aussi un ami de Saëlle et Spencer, sourit l'homme. Je suis le Persian, et je suis l'un des invités de leur mariage. Je venais voir la responsable de la préparation. Enchanté, Lia.

- Moi aussi j'imagine, sourit Lia.

- Je vais vous laisser, je suis ravi de vous avoir vu, à bientôt !

- Tu le connaissais vraiment ? S'étonna Lia.

- Le connaître, c'est un grand mot. C'est un puissant magicien qui traverse les dimensions, sa maison est dans chacune d'elle à la fois. Personnellement son caractère me fait penser à Sherlock Holmes.

- Vous aussi vous avez un Sherlock Holmes ici ?

- C'est un personnage de livre, pourquoi ?

- Dans ma dimension Sherlock Holmes est un véritable détective, assura Lia. J'ai appris récemment que c'est un immortel, il est invité au mariage. Votre écrivain Conan Doyle a du traverser nos dimensions aussi, peut-être qu'il s'est inspiré de notre Sherlock Holmes.

- Sherlock Holmes existe chez vous ? C'est pas juste ! Moi aussi j'en veux un !

- Je te le présenterais, rit Lia.

- Azarël ? T'es là ?

- T'es sûr qu'il a dit qu'il restait là ? Questionna Orchidée. Il est peut-être sorti ?

- Non je ne pense pas, Edgar était le seul à rester aussi et c'est quand j'ai dit ça qu'Azarël a décider de rester.

- Tu crois qu'il s'en méfie ?

- Non, sourit Aaron. Azarël se sent responsable parce que lui et Edgar étaient proches avant qu'Edgar pète un plomb, tu t'en souviens ?

- Ouais, sourit Orchidée, à un moment je croyais qu'ils voulaient sortir ensembles d'ailleurs. Idée réfutée quand Azarël est sorti avec une fille l'an dernier, Sarah ou je sais plus quoi. Et Edgar a pété un plomb sur Saëlle et Spencer.

- Azarël est bi, sourit Aaron. Et si Edgar a pété un plomb c'est parce qu'ils étaient heureux et que lui ne pouvait pas l'être, tu comprends ? Il croyait qu'il ne pouvait pas être gay.

- Donc Edgar est gay ?

- Ben oui, sourit Aaron. Mais ça m'explique pas où ils sont.

- Azarël ? Edgar ? Cria Orchidée. Vous êtes là ?

- Azarël ?

De l'autre côté du manoir, Azarël posa sa main sur la bouche d'Edgar. Celui-ci l'enleva et reprit son souffle.

- C'est quoi ton problème ? T'as failli m'asphyxier !

- Chut ! Lança Azarël. Je croyais que tu voulais pas qu'ils nous entendent.

- Tu n'as pas l'air d'accord avec ça, souffla Edgar. Ça te dérange ?

- Non, ni le fait que je sorte avec toi, ni le fait que tu ne veuilles pas que ça se sache, sourit Azarël, je respecte ce que tu veux. Mais c'est vrai, ça ne me dérangerais pas de dire à mes frères ou à Lia que je sors avec toi.

- T'aurais pas honte ? Enfin je veux dire, je suis... moi quoi.

- Non Edgar, honte n'est pas le mot que j'aurai utilisé, sourit Azarël en l'embrassant. Sors par les jardins, je t'y retrouve dans cinq minutes. Je vais calmer les amoureux transits.

- Tu sais, dit Edgar avant de sortir de la salle de musique, je serais fier de dire que je sors avec toi, mais je veux pas que tes frères soient distants avec toi. Je voulais sortir avec toi bien avant que tu m'embrasses la première fois, quand j'étais l'élu. Mais je m'en voudrais sincèrement.

- Personne ne s'éloignera tu sais, sourit Azarël. Ils étaient tous plus ou moins au courant, je l'avais dit à certains, Saëlle, Ad, et puis d'autres s'en doutaient, Samaël, Nicaël ou Ramaël. Ils seront plutôt contents pour nous.

- Même maintenant, avec moi ? Mon... passif ?

- Même avec ton passif oui, sourit Azarël. Mais je leur dirais rien tant que tu seras pas prêt.

Edgar sortit de la salle, suivit par Azarël qui descendit en vitesse dans le salon du rez-de-chaussée. Il y retrouva Aaron et Orchidée qui arrêtèrent de crier son nom en le voyant.

- Non mais c'est quoi votre problème ? Je dormais moi.

- Oh désolée ! S'excusa Orchidée. Edgar n'est pas avec toi ?

- Edgar est parti avec son frère il y a plus d'une heure, donc j'ai été faire la sieste. C'était bien votre sortie ?

- C'était sympa, sourit Aaron. Le film était drôle.

- Attends, sourit Azarël, tu as rigolé devant un film ? Vraiment ? Je suis impressionné. Par contre vous m'excuserez, mais maintenant que je suis réveillé, je vais aller faire un tour. Vous êtes seuls maintenant. Salut !

- Salut, sourit Aaron.

Azarël sortit par la porte d'entrée et courut jusqu'à l'arrière du manoir. Il marcha quelques minutes dans la forêt après les jardins et finit par retrouver Edgar. Adossé contre un arbre en regardant le ciel. Azarël s'assit à côté de lui et soupira.

- Tu leur as menti ?

- Je leur mens souvent, rit Azarël, l'intelligence c'est aussi de savoir garder ses secrets.

- Même à ses frères et sœurs ?

- Surtout à ses frères et sœurs, sourit Azarël. C'est important que tout de toi ne soit pas dévoilé. Une partie de toi doit rester à toi. Certains pans de ta personnalité peuvent être libérés de cette partie. Mais uniquement quand tu es prêt. Tu ne caches rien à ton frère ?

- Si, tu as raison, souffla Edgar. Et à moi, tu me cacheras des choses ? C'est grave si je t'en cache ?

- Non ce n'est pas grave, sourit Azarël, chacun a ses secrets. Et oui, il est probable que je te cache des choses, mais je ne vois pas quoi. Tu connais ma vie dans les moindres détails.

- J'aimerais que tu connaisses la mienne aussi bien, sourit Edgar. Mais il y a des choses que je ne peux pas te dire. Pas maintenant...

- Tu me les diras quand tu seras prêt, sourit Azarël en passant devant Edgar. Je serais toujours prêt à t'entendre.

Edgar sourit et embrassa l'ange. Azarël posa sa tête sur les genoux de l'autre et sourit en regardant le ciel.

Aqualia et Lia avaient remonté toute l'avenue de Genève et étaient arrivé devant un immense bâtiment circulaire. Xavier les attendait avec la voitures en pianotant sur son téléphone.

- Alors cette glace, c'était comment ?

- Arrête de faire genre de t'intéresser, sourit Aqualia. Il faut ramener Lia sur la place. On va finir par être en retard. Et j'aime pas être en retard.

- Mine de rien c'est vrai qu'on a passé la journée dans les magasins, il est déjà 16h ! S'exclama Lia.

- Qu'est-ce que tu croyais ? Rit Xavier. Qu'un mariage se préparait en un claquement de doigt ?

- Pas vraiment, mais j'espère qu'Advisiël a trouvé de quoi s'occuper...

- J'espère aussi, sourit Aqualia. Mais je suis sûre qu'il aura fait passer la journée. Allons-y !

Lorsque les trois adolescents arrivèrent sur la place, Edomiël était accompagné d'Enzo. Les deux résidents saluèrent les deux êtres céleste et Lia donna ses affaires à Enzo.

- Je suis contente que tu sois venue, sourit Aqualia. Il y a encore tellement de choses que j'aimerais te montrer.

- Moi aussi je suis contente. Je reviendrais, je te le promets, sourit Lia.

Les deux filles s'enlacèrent et Lia se rapprocha des deux adultes. Edomiël, cette fois, donna un pétale bleu à Lia. Lorsque celle-ci ferma sa main autour, des paillettes jaillirent de sa main et entourèrent les trois voyageurs. Elles se mirent à tourbillonner et, alors que Lia perdait sa parallèle de vue, celle-ci lui souriait. Une poignée de secondes plus tard, Lia se trouvait, avec ses affaires, en plein milieu du salon du rez-de-chaussée du Manoir, seule. D'un seul coup, un jeune homme blond accourut vers elle et la serra dans ses bras. Lia recula légèrement avant de serrer le garçon.

- J'espère que t'as trouvé de quoi t'occuper, sourit Lia.

- T'inquiète pas pour ça, sourit Advisiël. Tu t'es bien amusée ?

- C'était épuisant, sourit Lia, mais on a fait plein de choses, du shopping par exemple.

- Tu t'es acheté des vêtements ? Je peux voir ?

- Non, tu verras quand je les porterais, rétorqua Lia. Ils sont où tous ?

- A ton avis ? Rit Advisiël.

Les deux adolescents prirent les affaires de Lia et se dirigèrent dans la salle à manger. La plupart des anges s'y trouvaient, en compagnie de Edgar et d'Orchidée. Celle-ci courut vers Lia.

- Il faut que je te parle de quelque chose !

- Absolument, souffla Lia. Genre, là tout de suite ?

- Comme tu veux ! Lança Orchidée.

- Je m'assieds et me pose d'abord, on ira dans ma chambre d'accord ?

- D'accord.

Lia s'assit à côté de son copain et Orchidée servit à tout le monde des boissons chaudes. Lorsqu'elle arriva à côté d'Azarël et Edgar, Azarël était à moitié endormi sur la table. Edgar le secoua doucement par l'épaule.

- Quoi ? Sursauta l'ange.

- Lia est rentrée, sourit Edgar. Orchidée attend pour te donner ton café noisette.

- Ah pardon, soupira Azarël en se redressant.

- Comment c'est possible que tu sois plus fatigué que moi ? Chuchota Edgar.

- J'en sais rien, j'ai sans doute été plus actif, sourit ironiquement Azarël.

Edgar posa sa main sur son front et tourna la tête. Lia, qui les regardait, se tourna vers Advisiël.

- Ils ont quoi tout les deux ?

- Alors là, sourit Advisiël en chuchotant, je peux pas vraiment être sûr, mais d'après moi ils sortent ensemble.

- Quoi ? Mais pourquoi ? Enfin je veux dire, comment ?

- Quand Edgar était l'élu, lui et Azarël étaient très proches et Azarël l'aimait sincèrement. Mais quand il a pété un plomb, Azarël était persuadé que c'était sa faute. Mais franchement, je suis sûr qu'ils sortent ensembles.

- Je comprends mieux pourquoi il m'a mit un râteau, ironisa Lia. Je t'interdis de dire quoi que ce soit.

- Dommage, rit l'ange blond. J'avais énormément de choses qui me venaient à l'esprit.

Lorsque la nuit tomba et que les résidents du manoir eurent terminé de manger, Lia toqua à la porte de la chambre que partageaient Saëlle et Spencer. Saëlle ouvrir la porte et la laissa entrer. La chambre était simple, petite avec un grand lit trois places au milieu, des tables de chevets des deux côtés et des placards dans les murs. Il y avait aussi des photos accrochées ou posées sur les tables. Spencer était couché, torse-nu dans le lit.

- T'es déjà prêt à dormir toi, sourit Lia.

- Je suis fatigué ouais, sourit Spencer. Assieds toi si tu veux.

Lia s'assit au bord du lit, où elle fut rejoint par Saëlle et Spencer qui se déplaça pour être à leur hauteur. Il posa sa tête sur les genoux de Saëlle.

- Tu voulais nous dire quelque chose ? Question à Saëlle en caressant les cheveux de Spencer.

- Disons que quelque chose m'échappe, sourit Lia. Vous avez attendu des centaines d'années pour vous marier. Mais vous choisissez une meuf que vous connaissez depuis moins de six mois pour l'organiser. Pourquoi ?

- On a pas choisit une fille au hasard, sourit Saëlle. On t'a choisit, toi, Lia. Et on ne s'est même pas posé la question. Je sais que c'est difficile à croire et à comprendre, mais tu es comme une fille pour nous, pour nous deux. Très honnêtement Lia, quand on te dit que tu es une personne exceptionnelle, ce n'est pas juste pour être gentil ou parce qu'on le pense, c'est parce que c'est la réalité. Nous avons une confiance absolue en toi.

- Tu peux me croire quand je te dis que j'ai croiser et côtoyer énormément de gens dans ma vie, continua Spencer, mais toi, je n'ai jamais rencontré de gens comme toi. Je saurai pas t'expliquer ce que je ressens quand je suis avec toi, c'est différent de ce que j'éprouve pour Saëlle, mais c'est puissant et je me sens bien. T'es un être magnifique, une personne géniale. Et la raison pour laquelle on t'a choisie pour organiser le mariage, c'est parce qu'on sait que ce que tu feras seras parfait.

Lia baissa la tête et sourit, elle avait les larmes aux yeux.

- Vous me mettez pas vraiment la pression là, rit-elle.

Saëlle passa son bras autour des épaules de la jeune fille et la tira contre lui.

- Tout va bien se passer, sourit Spencer en attrapant la main de Lia. J'en suis certain.

Après avoir laissé Saëlle et Spencer se reposer, Lia monta dans les étages et passa devant la salle de musique. Elle tomba sur Edgar en train de jouer du piano avec Azarël couché sur le piano. Elle entra et sourit.

- Je ne vous dérange pas ?

- Non, sourit Edgar en se retournant. Je savais que tu finirai par venir, Azarël dort.

Lia s'assit sur l'un des tabourets en face d'Edgar.

- Tu as deviné n'est-ce pas ? Souffla Edgar.

- C'était pas hyper difficile, sourit Lia. Mais je suis contente pour vous. Pour toi. C'est bien que tu l'acceptes maintenant.

- Ouais, soupira Edgar. Mais j'ai peur Lia. Je sais bien que je me fais passer pour le mec qui n'a peur de rien, qui a toutes les réponses et qui refuse de les donner, mais ce n'est pas le cas. Je suis fragile et sensible. S'il devait lui arriver quoi que ce soit je crois que...

- Il ne lui arrivera rien, sourit Lia. Et tu ne gâcheras rien non plus d'ailleurs. Vous êtes mignons. Je dois avouer que je n'avais jamais imaginé Azarël en couple. Il est tellement, j'en sais rien, solitaire.

- Il est gentil, si tu savais, sourit Edgar. Il en a rien à foutre de ce que j'ai pu faire ou de ce que je pourrais lui faire, ni que les autres soient au courant. Il s'occupe de moi et juste de moi, pas de ce qu'il y a autour. Tu sais Lia, je l'aimais vraiment avant de... bref. Mais maintenant je sais pas si je serais capable de l'aimer comme avant.

- Ce que tu as fait ne doit pas t'empêcher d'aimer Edgar, ajouta Lia. Sinon tu peux te dire que les ténèbres auront gagnées. Si tes sentiments pour Azarël n'ont pas changés par rapport à quand tu étais l'élu, c'est que tu l'aimes encore. Je vais aller me coucher, à demain.

Lia quitta la pièce et Edgar caressa les cheveux d'Azarël. Il monta sur le piano et se coucha à côté de l'ange. Il jeta un bonbon du paquet d'Azarël sur l'interrupteur et la lumière s'éteignit.

- Quelle perfection dans ce lancé, sourit Azarël sans ouvrir les yeux.

- Oh ta gueule, soupira Edgar en rigolant.

Lia jeta le gros livre contre le mur et regarda les anges.

- Je vous dis qu'elle vous ment ! C'est quand même dingue ! Elle n'a pas dix ans, ou cent ans ! Elle est bien plus vieille que ça !

- Mais enfin Lia, arrête, Mila ne peut pas être plus vieille ! Lança Gabriël.

Lia regarda l'ensemble des seize frères et baissa les bras. Elle regarda Advisiël.

- Vous ne me croyez pas...

- Lia... souffla Saëlle.

- Non ! Ne dis rien ! J'ai toujours cru à tout ce que vous m'avez dit ! Sans jamais me poser de question. Toujours ! Je n'ai jamais rien demandé ! Jamais ! Pleura la jeune fille. C'est terminé, j'arrête.

Lia se dirigea vers la porte du Manoir et fit un geste de la main. La porte s'ouvrît. Lia sortit sous le ciel bleu et avança jusqu'à la fontaine.

- Lia attends ! Lança Advisiël en la rattrapant. S'il te plaît.

- Non Advisiël. Tout est terminé. Toi, moi, tout ça. Je refuse de continuer à être l'Élue !

Une vague de terreur passa dans le regard de l'ange blond alors que la jeune fille partait, les joues remplies de larmes.

- Non !

Lia se réveilla dans un sursaut. Elle regarda autour d'elle, Advisiël, couché auprès d'elle se réveilla.

- Qu'est-ce qu'il y a mon cœur ?

- C'est rien, sourit Lia, juste un cauchemar. Je vais aller boire un coup, rendors toi mon cœur.

Advisiël embrassa Lia puis se recoucha. Lia se leva et sortit de la chambre.

Advisiël se réveilla et regarda autour de lui. Lia n'était pas revenue. Il regarda son téléphone. 5h du matin. Ça faisait deux heures qu'elle était partie. Il se leva et enfila un t-shirt. Il courut dans la chambre où la plupart de ses frères dormaient et réveilla Aaron.

- Quoi ? Fit celui-ci en se levant.

- Lia est partie boire un coup il y a deux heures et elle n'est pas revenu, je ne sais pas où elle est.

- Il s'est passé quelque chose ? Demanda Lazariël.

Advisiël regarda ses frères. Ils s'étaient tous lever d'un coup.

- Elle s'est réveillée en sursaut, je pense qu'elle a fait un cauchemar, et il était pas mal violent. Où est Azarël ?

- Avec Edgar, soupira Aaron. Va les chercher, je vais chercher Orchidée.

En moins de cinq minutes, tous les anges, Orchidée et Edgar se trouvaient dans le hall d'entrée du manoir.

- Elle n'est pas sortie, déclara Orchidée en regardant la porte. Il pleut dehors et je ne vois aucune traces dans l'herbe.

- Nathanaël, souffla Edgar. Tu peux nous montrer la Bibliothèque Sacrée ?

- Pourquoi ? S'étonna le blond.

- Je pense qu'elle est dedans.

- Comment tu peux en être sûr à ce point ? S'étonna Azarël.

- Si je me réveillais en ayant fais un cauchemar en rapport avec vous, ce qui est sûrement son cas puisqu'elle habite avec vous, et que je voulais être au calme ou avoir des réponses, j'irais là-bas.

- D'accord, soupira Nathanaël.

Il ouvrit la paume et un cercle blanc apparut au-dessus. L'image était floue, mais on y distinguait Lia dans la bibliothèque, avec des livres tout autour d'elle.

- Un point pour toi, sourit Nathanaël. Je vais aller la voir.

- Non, reprit Edgar. J'aimerais y aller.

- Je ne peux pas t'en donner l'accès, s'excusa le blond. Tu en as été banni, sans vouloir te froisser.

- Tu n'es pas au courant de toute l'histoire, sourit Edgar en prenant la main d'Azarël pour s'approcher du mur. Je peux toujours rentrer tout seul. Tu veux bien m'aider ?

Azarël serra la main d'Edgar et une lumière blanche bleutée entoura les deux garçons. Edgar ferma les yeux et ouvrit sa main droite. Une boule de lumière bleu clair s'y forma. Edgar lâcha la main de son copain et s'approcha du mur. Il posa la main avec la boule dessus et chuchota.

- Rertne iom essial, tîalp et li's, regnad ne tse erèimul ed ruœs am.

Une porte blanche apparut à l'endroit du mur où Edgar avait enfoncé la boule de lumière. La porte s'ouvrît et Edgar sourit à Azarël avant de rentrer. La porte disparue.

- Deux points pour lui, soupira Nathanaël. Je comprends plus rien. On peut les entendre, si tu veux voir comment elle va Ad.

Edgar s'approcha de Lia en regardant les livres posés au sol. La plupart parlait de rêves prémonitoires.

- Gabriël te ferait la gueule pour ça, sourit-il.

- Je sais, souffla Lia. J'en suis pas particulièrement fière, mais j'étais pas bien en arrivant. Il m'a déjà fallu quinze minutes pour entrer.

- De quoi il parlait ce rêve, pour que tu n'en parle pas à Ad ?

- Edgar, souffla Lia les larmes aux yeux.

- Ça restera entre toi et moi, promit Edgar. Mais le garder pour toi ne te fera que du mal.

- Il y avait Mila, la vampire dont s'occupe Gabriël. Et je savais qu'elle était plus vieille que ce qu'elle prétendait, elle nous cachait quelque chose et je m'inquiétais pour les anges. Alors je leur ai dit, mais...

Lia posa le livre qu'elle avait dans les mains et essuya les larmes qui ne cessaient pas de couler.

- Prends ton temps.

- Ils me croyaient pas Edgar ! Aucun d'entre eux ! Je sais que ce n'était qu'un rêve, mais si tu avais vu la tête d'Ad, ça m'a fait tellement de mal. Je suis partie en disant que je voulais plus être l'Élue et que tout était terminé, y compris ma relation avec Advisiël. Je... je m'en veux... je ne veux pas que ça arrive !

- Lia, souffla Edgar en posant sa main dans son dos. Respire, tu veux bien ? Tu es stressée, le mariage est dans trois jours, on est jeudi et tu viens de passer la semaine à préparer des trucs. Tu te mets la pression et tu ne dors pas assez, mais ce n'était qu'un rêve.

- Je sais mais il y avait quelque chose de bizarre, pendant une partie du rêve, j'avais la sensation d'être dans une vision. Au début.

- Alors dis-moi ce qu'il s'est passé au début.

- Je lisais un gros livre, et j'ai vu une peinture qui représentait Mila dedans. Alors j'ai lu et j'ai vu qu'elle était né il y a plusieurs siècles. Alors j'ai vérifié le nom, et c'était bien le sien, mais surtout, elle avait toujours était parrainée par un ange, là ça m'a frappé alors je suis sortie.

- Sortie de où ?

- Je sais pas, j'étais pas là, j'étais pas dans un endroit que je connais. Mais c'est après que ça ne rassemblait plus a une vision.

- D'accord Lia. Alors écoute moi, sourit Edgar. Je veux que tu laisses tomber ça, laisse-moi m'en charger, je vais faire des recherches. Mais toi, concentre-toi sur le mariage et repose toi avant.

- T'es pas obligé de faire ça tu sais ? Sourit Lia. Tu n'as pas besoin de te racheter.

- J'en n'ai pas besoin effectivement. Mais je tiens à le faire, auprès de tout le monde. Sors d'ici, je vais ranger.

- Pas sans moi non, rit Lia. J'ai mis le bordel, je vais le ranger.

Lia attrapa plusieurs livres et se dirigea dans un autre rayon de la bibliothèque. Une figure blanche et bleu clair apparut derrière Edgar.

- Ta sœur de lumière hein ? Sourit la Bibliothécaire Sacrée.

- Qu'est-ce que tu veux que je te dises Ayanna, sourit Edgar. C'est la première chose qui m'est venu à l'esprit.

- Intéressant. Tu as l'air de te remettre, sourit la femme. Je suis contente. Tu as de nouvelles attaches.

- On peut dire ça, souffla Edgar. Lia, Enzo, j'imagine que grâce à eux je reste du bon côté.

- Et Azarël ?

- Il ne me permet pas de rester du bon côté, il est mon bon côté. Il est là seule raison pour laquelle Lia n'est pas ma part de Lumière.

- Vous avez une relation bizarre, continua la femme aux longs cheveux blancs.

- Je sais, sourit Edgar. Je sais pas trop ce que je ressens pour elle, c'est bizarre. Entre ce que je ressens pour Enzo et Azarël. Comme si c'était ma sœur mais pas ma sœur de sang, celle que j'ai choisie.

- Mais tu lui as menti, la conversation a été entendu par les anges. Et tu sais qu'ils t'écoutent tous, maintenant.

- Je n'étais pas obligé de le savoir, et ils n'étaient pas obligés de regarder, lança Edgar. L'intelligence c'est aussi de se dire que parfois il y a des choses qu'on doit garder pour soi.

Lorsque Lia et Edgar ressortirent par la porte dans le mur, elle fut étonnée de voir tous les anges.

- Désolée de vous avoir inquiété, souffla Lia. Pardon...

- Ce n'est pas grave, sourit Spencer. D'ailleurs toi t'as rien fait, c'est Ad le fautif.

- Ouais il a raison, attends, t'es sérieux là ?

- Calmez-vous, lança Edgar. Elle va bien, tout le monde est content, on peut retourner se coucher maintenant ?

- Edgar a raison, lança Nathanaël, ça fait trois points pour toi, tu me rattrapes, j'apprécie pas.

- Désolé mais on peut pas être un génie et plaire à tout le monde, bonne nuit.

Sur ces mots, Edgar attrapa la main d'Azarël et remonta les escaliers. Aussitôt suivit par la nuée d'anges résidents au manoir. Lorsqu'ils arrivèrent dans la chambre prêtée à Edgar, Azarël ferma la porte.

- Tu es conscient qu'on a tous entendu ce que tu as dit. Sur moi y compris.

- Oui. Et je m'en tape, lança Edgar. Ça fait une semaine qu'on dort dans la même chambre, si y'en a qui s'en étaient pas rendu compte, tant pis pour eux.

Azarël sourit et prit le jeune homme dans ses bras. Il passa ses mains sous son t-shirt, Edgar grimaça.

- T'as les mains froides enfoiré !

- Moi aussi j'ai entendu ce que tu as dit, sourit Azarël. Et ça m'a bien plu tu vois.

- J'ai juste dit ce que je ressens, je ne vois pas en quoi c'est incroyable, rougit Edgar.

- Ben moi j'aime bien.

Azarël enfouit sa tête dans le cou d'Edgar et le serra contre lui.

Lia et Advisiël arrivèrent dans la chambre et se recouchèrent.

- Je t'aime Advisiël, j'espère que tu le sais.

- Évidemment que je le sais Lia, sourit Advisiël, je t'aime aussi. Et rien, absolument rien ne saurait me faire douter de toi. Rien ni personne.

Lia sourit et se blottit contre le blond. Celui-ci referma ses bras autour d'elle et remonta la couverture.

- Bonne nuit ma princesse.

JEUDI 26 OCTOBRE :

Lorsque le manoir se réveilla de nouveau, Lia se retrouva avec Azarël dans la cuisine. Elle s'assit en face de lui, il était en train de regarder son téléphone.

- Ça va ? Sourit Lia.

- Ça va, et toi ? T'as fini par te remettre ?

- Ouais, souffla Lia en sortant une bouteille de lait du frigo. Tu regardes quoi ?

Azarël sourit et tourna son téléphone vers la brune. Il y avait une photo de lui et Edgar prise quelques jours plus tôt dans les jardins.

- Je cherche un fond d'écran, ajouta Azarël. Maintenant que Edgar a officialisé le truc hier, je peux l'afficher partout.

- Vous êtes trop mignons, sourit Lia. J'aurai jamais cru tu vois, t'es différent de quand t'es juste avec nous.

- C'est vrai, sourit Azarël. Mais je l'ai perdu une fois, je le laisserais pas repartir.

- Je ferais en sorte que tu n'ai pas à le perdre de nouveau, assura Lia. Par contre j'aurai sans doute besoin de l'aide de quelqu'un pour un truc, j'ai pas mal de question.

- Encore ? Elles ont popées dans ta tête quand ? Entre le mariage et la suite ?

- Non c'est des questions connes mais qui sont là depuis un moment. T'as déjà entendu parlé du Wolpertinger ?

- Tu te moques de moi Lia ? Le Wolpertinger ? Genre la créature allemande toute petite qui réunit plusieurs animaux en un seul et qui bouffe des gens ? Genre ce Wolpertinger là ?

- Oui, sourit Lia. Y en a pas certains qui ne mangent pas les gens ? J'aimerais faire un truc avec pour le mariage.

- Tu m'épuises Lia, je vois pas comment tu fais pour ne pas t'épuiser toi-même.

- Oh mais elle s'épuise toute seule, sourit Ismaël en entrant. Lia, j'ai terminé le discours pour le mariage. Qu'est-ce qu'il reste encore à faire ?

- Ben la déco, mais ça c'est à moi de le faire, je vais y aller aujourd'hui, pour la mairie tout est bon, pour la personne qui va dominer la cérémonie c'est bon aussi, les enterrements de vie de garçon c'est bon aussi, bref, il reste plus grand-chose. Spencer et Saëlle m'ont donné les musiques et la plupart des invités ont répondus aux invitations.

- Donc on peut dire que tu as géré, sourit Azarël, félicitatio...

- Non tais-toi ! L'interrompit Lia. Je ne veux pas de remerciements ou félicitations avant que la cérémonie soit terminée, okay ? Je l'avais dit à Edgar, il ne te l'a pas dit ?

- Tu sais on parle beaucoup mais la plupart du temps on parle pas de toi, sourit Azarël. On se dit pas tout ce que chacun fait avec les autres. Ça ne m'étonne pas plus que ça qu'il ne m'en ai pas parlé.

- Ouais, c'est un peu comme Ad et moi quand on bosse pas quoi, souffla Lia. Bref, rien de tout ça avant que la cérémonie ne soit terminée. Je mange et j'y vais, parce qu'il est déjà 10h du matin.

Lia attrapa deux pains au chocolat, dans un des placards et les mangea en quatrième vitesse. Elle sortit de la salle à manger et retourna dans sa chambre. Elle embrassa son petit-ami encore endormi et se changea. Elle mit une des robes qu'elle avait achetée avec Aqualia et prit sa sacoche. Elle descendit dans le hall et sortit du manoir. Dehors, il faisait parfaitement jour et le soleil brillait, mais le vent soufflait, c'était quand même le mois d'octobre. Lia marcha jusqu'à sortir intégralement de l'enceinte du manoir. Elle marcha dans Chambéry jusqu'à arriver devant un arrêt de bus. Elle monta dans le premier qui arriva et s'assit à un siège. Elle mit ses écouteurs et alluma la musique. Elle écoutait « Say Something » de Justin Timberlake. Elle adorait cette chanson. Elle descendit à un arrêt où il y avait principalement de la verdure autour et très peu de bâtiment. Elle marcha jusqu'à un parc entouré d'une clôture d'environ deux mètres. Une pancarte sur le portail d'entrée affichait que le parc était réservé. Lia sortit une clé de sa poche et ouvrit le portail pour entrer dans le parc. Elle se dirigea au centre de celui-ci où se trouvait un cercle d'arbres, chênes et sapins, un cercle dont le diamètre était très large. Elle traversa l'épaisseur de plusieurs arbres pour arriver, au centre du cercle, dans une grande clairière. La seule chose qui cassait un peu l'aspect uniquement végétation du lieu était un arche blanc. Elle s'en approcha et posa son sac et sa sacoche sur le sol. Elle se plaça en face de l'arche et recula un peu.

- Je pense qu'il est temps que je fasse de vraies choses avec mes pouvoirs, sourit-elle.

Lia tendit son index droit vers le bas à droite de l'arche. Elle sourit et son corps s'entoura d'une fumée fuchsia et l'air s'emplit d'une odeur de bonbon au cassis alors que ses yeux prenaient une légère teinte violette. Elle déplaça son doigt en suivant la forme de l'arche jusqu'à arriver de l'autre côté. Une tige de fleur vert foncé sortit du sol à la base de droite de l'arche et s'enroula autour du pilier tout en continuant de grandir. Des fleurs roses et blanches ainsi que des feuilles vertes poussèrent sur la tige pendant qu'elle s'enroulait autour de l'arche jusqu'à l'autre bout. Deux autres tiges poussèrent de la première pour couvrir toute l'épaisseur de l'arche, suivies par des fleurs roses et blanches. Lorsque les fleurs recouvrirent entièrement l'arche, Lia sourit et se retourna. Toute la cérémonie allait se passer ici. Il fallait donc des places assises, des tables pour que tous les invités puissent s'asseoir et manger après la cérémonie. Il fallait également de quoi mettre la musique et les décorations que Éléazar lui avait envoyé. La fumée fuchsia se renforça autour d'elle alors qu'elle tendait ses deux bras, paumes vers le ciel, vers le sol. Elle les releva lentement en levant la tête, le sol tremblait. La jeune fille inspira en continuant de lever les bras, alors que le sol se craqua à plusieurs endroits devant elle. Des bancs en bois semblables à ceux trouvables dans les églises sortirent du sol, une vingtaine répartis en quatre colonnes. Puis, un dernier sortit, pile en face de l'arche, devant les autres bancs et au centre des deux rangées du milieu. Lorsqu'ils furent tous entièrement sortis, Lia baissa les bras et reprit son souffle en regardant les bancs en bois. Elle passa son bras gauche devant elle, paume tournée vers les bancs. Toutes traces de terre ou d'herbe tomba des assises et regagna le sol. Celui-ci se referma autour et sous les bancs en bois. Lia sourit et ses yeux prirent une couleur de plus en plus violette tandis que l'odeur de cassis se répandait dans tout le parc. Elle claqua des doigts avec ses deux mains et les bancs adoptèrent une couleur blanche comme s'ils venaient d'être peints. Toujours avec le sourire aux lèvres, elle sortit son lecteur MP3 de sa sacoche et mit un mashup des chansons de l'année 2016. Elle le posa sur un des bancs et se mit à danser sur la musique. Alors qu'elle dansait entre les bancs, ceux-ci se parèrent de fleurs roses et blanches comme celles de l'arche, mais aussi de morceaux de soie fine blanche de chaque côté. Lorsqu'elle arriva derrière les bancs, elle se tourna vers l'arche et observa son œuvre. Elle fit un geste avec ses mains et un tapis rose se déroula au centre des deux rangées de bancs du milieu et se continua jusqu'au banc central. Il s'élargit de manière à ce que le tapis passe autour du banc et se rétrécit de nouveaux pour aller jusqu'à l'arche. Avant que le tapis n'atteigne cette zone, une estrade en pierres blanches sortit du sol pour soulever l'arche, avec elle, des marches pour monter dessus apparurent devant elle. Le tapis recouvrit les marches et l'estrade. Lia retira ses chaussures pour marcher sur ce tapis et monter sur l'estrade. L'arche se trouvait au centre de celle-ci, alors Lia passa derrière et dans les deux coins du bout, elle fit apparaître une grosse jarre en poterie avec des roses rouges et bleues assez haute pour que l'ensemble la dépasse en taille.

Elle se tourna à nouveau vers les bancs et se concentra sur sa droite. En quelques secondes, elle fit apparaître des tables en bois peintes en blancs qui formaient un U en perpendiculaire des bancs. Une vingtaine de chaises en bois blanches apparurent également et une nappe blanche recouvrit le U de table. Lia forma un cercle en l'air en face d'elle. Celui-ci prit une couleur noire et l'intérieur se mit à tourbillonner. Des assiettes, verres et couverts ainsi que serviettes et cadeaux pour les invités en sortirent et furent projetés pour prendre place sur la table. L'argenterie était à peine plus foncée que la nappe et les serviettes en tissu étaient roses. Le tout était bien sûr sur un tapis assez épais qui donnait une stabilité sur l'herbe, également rose. Lia descendit de l'estrade et retourna vers l'arche. Derrière l'arche, elle fit apparaître des instruments de musique tenant debout seuls, par magie. Des violons, des guitares, un piano et d'autres instruments qui furent cachés par une gerbe de fleurs qu'elle plaça devant, en continuité de l'arche avant d'en mettre une de l'autre côté. Lia se plaça de nouveau derrière les colonnes de bancs et regarda son œuvre. Elle sourit avant de prendre un air étonnée en regardant autour d'elle. Nicolas Machiavel se trouvait près des tables et applaudissait.

- Je suis impressionné, sourit-il. Tu as fait d'énormes progrès.

- Merci, sourit Lia. C'est vrai que j'adore utiliser mes pouvoirs pour créer des choses, même si ça ne sert pas beaucoup ma mission pour le coup. Mais Spencer et Saëlle méritent que je m'y mette à fond. Comment ça va Nicolas ?

- Je trouve que tu as gagné en confiance en toi aussi, sourit Nicolas. Je vais bien, et toi Lia ?

- Je dors pas trop en ce moment mais ça va, tu ne devais pas venir accompagné ?

- Si, sourit l'autre. Billy dort encore, il est dans la voiture. Tu le rencontras tout à l'heure. Mais dis-moi, le thème c'était pas le Royaume des Mers ?

- Si, pourquoi ?

- Je ne vois pas grand-chose qui rappelle ce thème, sans vouloir te froisser, sourit Nicolas.

Pour seule réponse, Lia sourit et désigna sa droite. À droite des bancs, donc en face des tables, il n'y avait rien. Nicolas s'approcha d'elle avec un regard interrogateur. Lia se contenta de lever le bras alors que ses yeux reprenaient cette couleur violette qu'elle connaissait bien et que la fumée autour d'elle apparaissait de nouveau.

Bien plus tard dans la journée, lorsque Lia rentra au Manoir avec Advisiël qui avait été la chercher en voiture, elle y retrouva la plupart des anges, dans le Manoir. Mais elle reconnu aussi des visages connus, Caïn et Abel qui discutaient avec Enzo et Edgar. Certains invités, du fait de la distance de leur lieu de vie, préféraient venir passer les quelques jours avant le mariage au Manoir d'Aaron. C'était le cas de Machiavel et de son ami Billy, que Lia n'eut pas de mal à repérer puisqu'ils discutaient avec les deux fiancés. Lia lâcha la main de son petit-ami et les rejoignit.

- Salut ! Sourit-elle en arrivant.

- Lia, sourit Spencer, t'étais où ? On t'a pas vu de la journée.

- J'étais... à un cours de danse, souffla la jeune fille. Vous me présentez ?

- Bien sûr ! Sourit Nicolas. Lia, je te présente William Henry Bonney, tu peux l'appeler Billy.

Nicolas désignait un homme bien plus jeune à côté de lui. Lia savait qu'il avait 22 ans lorsqu'il a été rendu immortel, mais son visage paraissait encore plus jovial que ça. Il avait des cheveux châtain clair et des yeux marron dont la teinte tirait un peu vers le rouge. Il portait une chemise sous une veste sans manche en cuir avec un foulard rouge autour du cou, un pantalon jean noir et des bottes de la même couleur.

- Enchanté, sourit le jeune homme. En tendant sa main vers la jeune fille.

- Moi aussi, assura Lia en la serrant. Je suis désolée mais j'ai deux trois trucs à faire avant le dîner, je vais devoir vous laisser.

- Nous nous reverrons au dîner ? Questionna Billy. On m'a beaucoup parlé de vous, j'aimerais faire votre connaissance.

- Avec plaisir, sourit Lia.

La jeune fille s'éloigna du groupe et monta les escaliers. Elle marcha jusqu'à sa chambre et posa ses deux sacs. Elle ferma la porte et s'enferma dans la salle de bains pour changer de vêtement. Elle enfila une robe rouge avec un gilet et des chaussettes. Elle resta sans chaussures pour sortir de la salle de bains et s'approcha du bureau. Elle ouvrit un des tiroirs fermés par magie et en sortit plusieurs dossiers. Elle ouvrit le premier. Il portait sur les découvertes qu'elle avait fait plus tôt avec Advisiël au sujet des croquis d'Edgar. Lia feuilleta les pages du dossier avant de tomber sur l'une particulière. C'était un croquis représentant une forme humanoïde plus petite que la moyenne, avec des yeux jaunes et une espèce de cape derrière elle. Lia la laissa en première page et ferma le dossier avant d'ouvrir le deuxième qu'elle avait sorti, bien moins épais. Dedans, il y avait une photo de Mila, qu'elle avait prise à Advisiël et quelques lignes écrites sur une feuille. Lia soupira et rangea le tout dans le tiroir puis, le referma par magie. Elle se leva alors qu'Advisiël entrait dans la chambre.

- Tout va bien mon cœur ?

- Oui, sourit Lia en s'approchant de lui. Et toi ?

- Oui, sourit Advisiël en lui prenant les mains. Pourquoi t'es pas en bas ?

- Je ne sais pas, souffla Lia. Je suis épuisée et y a vraiment beaucoup de bruit en bas. Je sais même pas si je vais manger, mais j'ai promit à Billy de discuter avec lui.

- Tout le monde comprendra si tu décides de rester là, sourit Advisiël. Tu as l'air vraiment fatiguée.

- Ouais mais il faut que je mange, j'ai rien mangé depuis midi, tu restes avec moi ?

- Évidemment, sourit le blond en l'embrassant.

Après un repas plutôt long, alors que Spencer et Saëlle se promenaient dans les jardins, ils tombèrent sur Azarël, l'air paniqué.

- Désolé les gars, vous auriez pas vu Edgar ? On s'est disputé et il est parti, il a eu raison, je me suis un peu énervé, je...

- Stop ! Lança Saëlle. Pourquoi vous vous êtes disputés ?

- Pour le mariage, souffla celui aux cheveux blancs. Il a dit qu'il allait faire un truc mauvais et je lui ai dit qu'il n'y avait pas de raison, que je resterais avec lui après la cérémonie, que je veillerais sur lui, mais il s'est énervé en disant qu'il allait me pourrir ma journée. Alors je lui ai dis que c'est en disant ce genre de connerie qu'il me la pourrissait. Je suis con.

- Tu essayais de lui dire un truc gentil, sourit Spencer, ne t'en veux pas trop. Mais ne lui en veux pas non plus. Il a peur, peur de tout ce qui pourrait faire ressurgir les ténèbres au fond de lui.

- Mais il t'a maintenant, et d'un côté ça le rassure, mais de l'autre ça le panique encore plus parce que c'est à toi qu'il a peur de faire le plus de mal. Je vais aller lui parler, rentre et vas boire un chocolat, ça ira mieux.

Saëlle s'éloigna dans la forêt et Spencer accompagna Azarël à l'intérieur. Saëlle marcha un petit moment avant de tomber sur Edgar, assit par terre, tripotant des pâquerettes entre ses doigts. Saëlle s'assit à côté de lui, regardant le sol et ne disant rien. Puis il arracha une pâquerette à son tour, et une deuxième. Edgar secoua la tête et des larmes coulèrent sur ses joues alors qu'il secouait la tête.

- Pourquoi vous m'avez invité ? Vous n'avez aucune idée de ce que je pourrais faire ou quoi ? Et moi ? Pourquoi j'ai pas refusé ? Ça va être le plus gros fiasco de toute ma vie ! Je vais perdre la confiance de tout le monde, vous, Lia et je vais perdre Azarël.

Saëlle ne dit rien pendant quelques secondes avant d'arracher une autre fleur.

- Si nous t'avons invité c'est parce que nous avons confiance en toi, que nous voulons te donner une deuxième chance. Mais c'est aussi un moyen de nous rattraper Edgar. Nous aurions du te protéger et je n'ai pas eu la sagesse de t'aider. Je me suis enfermé dans l'idée que tu étais irrécupérable alors que tu méritais toute l'aide qu'on apporte à Lia. Il ne va rien se passer au mariage. Il y aura nous, ton frère, Lia et Azarël. Ai confiance en toi d'accord ? Tout va bien se passer, je te le promets.

Il attrapa le poignet d'Edgar et entoura un bracelet de pâquerettes autour, avant de le fermer en faisant un petit nœud. Il passa ses doigts au-dessus et un liseré violet foncé brillant se déposa sur le bracelet.

- Ce bracelet s'illuminera si jamais tes émotions deviennent incontrôlables pour toi. Cependant, seul toi pourra voir s'il s'illumine, personne d'autre. À toi de réguler en allant voir les bonnes personnes, ça te va ? C'est le mieux que je puisse faire sans aller contre nos principes.

Edgar essuya ses larmes et regarda Saëlle en hochant la tête.

- Oui, merci. Désolé...

- Ne t'excuse pas Edgar, nous aurions tous dut nous excuser, et personne ne l'a fait. Essaye juste d'avoir confiance en toi. Vas retrouver Azarël, il était vraiment inquiet.

- Ce qu'il peut être mignon, sourit Edgar en se levant. C'est fou ce qu'il peut être différent avec moi par rapport à quand il est avec vous.

- J'ai vu ça, rit Saëlle en se levant à son tour. Ça prouve qu'il tient à toi, mais pour l'instant tu ne sembles pas trop y croire, alors laisse-toi une chance d'être aimé ? D'accord ? Azarël t'aime, c'est un fait, laisse le te le montrer au lieu de rejeter toi-même tes envies avec lui.

Edgar ne dit rien et regarda de nouveau le bracelet de fleurs que lui avait fait Saëlle. Ce dernier commença à marcher en direction du Manoir, Edgar le suivit. Spencer avait emmener Azarël dans la cuisine.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur que ton frère soit trop dur avec lui ? Questionna Spencer en posant une tasse de café en face de l'ange.

- Non, soupira Azarël en regardant la porte. Edgar a fait des choses qui ne sont pas négligeables, et particulièrement à toi et à Saëlle, je ne peux pas vous en vouloir si vous lui en voulez. Même si j'imagine mal Saëlle l'inviter au mariage et aller le voir ensuite pour lui balancer tous ses défauts en pleine gueule. Mais je l'aime sincèrement et ça c'est indiscutable, tout comme le fait qu'on aurait du plus l'aider, mais c'est du passé et je veux laisser une chance à Edgar de prouver qu'il n'est plus le même. C'est pour ça que je veux qu'il vienne au mariage.

- Et il viendra ! Sourit Saëlle en entrant. Il est assit dans les escaliers du hall si tu veux, je vais boire ton café à ta place.

- Merci ! Lança Azarël en courant vers la sortie.

VENDREDI 27 OCTOBRE :

Le lendemain, le Manoir accueillit quelques autres invités. Edomiël arriva avec Enzoriël et ils aidèrent Lia a monter les enceintes et la platine pour le DJ du mariage. Lia termina la décoration du jardin et un sort fut jeté autour pour que personne ne puisse y entrer, ni même voir ce qui se trouvait dans le jardin. Orchidée fit également un aller retour sur l'Olympe pour vérifier que tout était en ordre pour l'enterrement de vie de garçon de Spencer, et forma un bouquet avec les chrysanthèmes orangés et le décora avec des rubans et d'autres fleurs plus petites. La journée passa assez vite, si bien qu'au moment du repas, Lia et Advisiël étaient à peine rentrer de leur séance glace.

- Vous avez faim ou pas ? Questionna Aaron. Sinon vous êtes pas obligés de venir manger, personne ne mange en même temps.

- Tu as l'air fatigué, souffla le blond. Tout va bien ?

- Je suis épuisé, avoua l'autre. Pourtant je n'ai pas fait grand-chose, par rapport à d'autres.

- Tu n'arrêtes pas de courir, sourit Lia, pour accueillir tout le monde, tu devrais te reposer avant demain, parce que vous allez être bien occupés avant le mariage, pour Saëlle.

- T'as sûrement raison, mais je peux pas laisser les invités comme ça, il faut que j'attende que tout le monde soit couché.

- Tu plaisantes ? Rit Lia. Mais certains vont être debout toutes la nuit. Va te coucher, je vais m'en occuper. Ad aussi, va dormir.

- Toi aussi tu vas être occupée demain soir, rétorqua Advisiël.

- Oui mais c'est moi qui organise, alors exécution messieurs, je ne veux plus vous voir.

Advisiël l'embrassa et monta en direction des chambres, suivit par Aaron. Lia fit le tour du rez-de-chaussée et envoya tous les anges se reposer. Aaron avait considérablement exagéré, il n'y avait plus tant de monde débout. Orchidée eut droit au même traitement que les anges. Finalement, Lia avait couru dans la moitié du manoir pour réunir les invités déjà présents. Pendant sa sortie avec Advisiël, Eden était arrivé, invité, bien entendu. Lia les réunit dans la salle à manger. Caïn et Abel étaient aussi partis se coucher, de même que Billy et Nicolas. Ne restait plus que le vampire, Edgar, Enzo, Edomiël et elle.

- J'espère que vous êtes prêts pour le plus beau mariage que vous n'avez jamais vu, lança-t-elle.

- Tu as l'air si sûre de toi, sourit Edgar. Tu devrais te faire confiance tu sais, jusque là tu gères.

- Dit-il alors qu'il n'a pas vu le lieu du mariage, continua ironiquement Lia. Non, pour de vrai j'ai juste la flippe que ça ne soit pas à la hauteur de ce qu'ils espèrent. Enfin c'est vrai quoi ! Je suis une gamine qui n'a pas encore 17 ans et qui organise un mariage entier alors qu'elle n'a assisté qu'à un seul mariage dans sa vie quoi.

- Justement Lia, sourit Eden, tu n'y connais rien en mariage donc tu l'as fait à l'instinct. Ce qu'ils veulent ce n'est pas quelque chose de normal, pas quelque chose de connu. Spencer et Saëlle ont assistés à beaucoup de mariages, de leur vivant, seul ou ensemble, ils en ont vu plein de couples s'unirent et c'est plus ou moins la même chose. Bien-sûr si tu changes de pays, la cérémonie est différente, mais les époux font toujours la même chose, promettent les choses.

- Le mariage c'est souvent une affaire de religion ou de famille, continua Edgar s ans lâcher son téléphone des yeux. Avant on se mariait par rapport à l'argent ou parce que nos parents décidaient qu'on devait se marier, et puis la religion a prit plus d'ampleur que l'aspect honorifique. On se mariait par rapport à dieu et les jeunes femmes ne décidaient toujours pas de qui elles épousaient. Avec le temps, les athées se mariaient par amour et par engagement. De nos jours le mariage est avantageux d'un point de vue administratif, surtout si on a des enfants. Ici c'est absolument pas quelque chose de ce type. Saëlle et Spencer se connaissent et sortent ensembles depuis environ cent ans, s'ils avaient voulu se marier par honneur ils l'auraient fait depuis un bail. Pareil s'ils avaient voulu se marier par amour. Là ils se marient juste parce qu'ils en ont envie. Ils se marient parce qu'ils savent qu'ils resteront ensembles pour toujours. C'est ce qu'ils veulent et ils veulent que tout le monde le sache.

- Edgar a raison, sourit Edomiël. Ça fait des années qu'on propose à Saëlle et Spencer de se marier. Moi, leurs frères, leurs sœurs ailées, certains de leurs amis, des années. Et ils ont toujours dit qu'ils n'avaient pas besoin de se marier pour s'aimer.

- Ils n'ont toujours pas besoin de se marier pour ça, je ne comprends pas, soupira Lia.

- Jusqu'ici ils pensaient que Saëlle était trop prit par la mission pour avoir une vie de famille et ils n'en ressentaient pas forcément le besoin, sourit Edomiël. Mais depuis qu'ils t'ont rencontrés, ils ont changé d'avis. Spencer doit te le dire souvent, il n'hésiterait pas à t'adopter si tu n'avais pas tes parents, et Saëlle est d'accord. Et ce sentiment paternel à ton égard, ce besoin de protection et la confiance qu'ils te portent, ben ça leur était pas arrivé avant. Saëlle a toujours été protecteur avec ses frères, évidemment, mais ce n'est pas la même chose avec toi. Et quand ils en ont discutés, ils se sont rendus compte que ça provoquait un manque en eux. Ils savent que la mission est dangereuse, mais ils savent aussi que si on s'arrête par peur, on ne vit jamais à fond. Ils seront toujours là pour toi, même si tu réussis la mission et qu'ils n'ont plus grand-chose à faire, mais ils veulent évoluer dans la vie.

- Attends, souffla Lia. Ça veut dire qu'ils veulent avoir un enfant ? Mais ils peuvent avoir un enfant où ils vont l'adopter ?

- Respire, sourit Edgar dont le téléphone vibrait toutes les trente secondes. Les gars ne t'en ont pas parlés ? Les anges, masculins donc, peuvent porter un enfant. Mais c'est différent d'une grossesse de femmes humaines. Quand un ange veut avoir un enfant, qu'il veut le porter, et qu'il a des relations sexuels avec un autre homme ou ange ou ce que tu veux mais un mec quoi, il y a un organe qui apparaît en bas du ventre, qui ressemble un peu à un utérus et qui va avoir le même rôle. Cet organe va produire une substance qui va remplir le même rôle que les ovaires féminins et du coup les relations sexuelles vont conduire à une grossesse. La différence avec les humaines, c'est que l'enfant va grandir dans son ventre bien plus vite, là où il faut neuf mois chez nous, il faut neuf semaines chez eux. Et quand la grossesse arrive à terme, les anges médecins le font sortir par césarienne.

- Mais ils accouchent pas les anges alors ?

- Non, reprit Edomiël. Les hommes n'ont pas ce qu'il faut pour faire sortir l'enfant comme une femme. Mais on a toute une catégorie d'anges spécialisés là-dedans.

- Mais je ne comprends pas une chose, bailla Lia. L'enfant ça peut être un garçon ou une fille, on est d'accord ? Mais du coup si c'est une fille, c'est un ange quand même ?

- Putain mais elle est perspicace, sourit Enzo. De toutes façons l'enfant est immortel, mais tant qu'il n'a pas atteint sa quinzième année, il ressemble à un humain normal. À partir de là, il aura le choix d'être un ange ou une sœur ailée ou rester comme un humain mais il aura des pouvoirs correspondants à sa personnalité peut importe son choix. Pareil, l'enfant grandira jusqu'à arriver à l'âge qui lui correspondra le plus dans sa vie, et sera immortel à cet âge là. Tu comprends ?

- Oui oui oui, souffla Lia. Mais ça veut dire que y a des filles anges aussi ! Pourquoi je n'en ai jamais vu ?

- Parce qu'aucune fille d'ange ne choisit d'être un ange, sourit Edomiël. Jusqu'ici je n'en ai jamais vu, donc il n'y en a pas. Elles choisissent de continuer comme des humaines ou d'être des Sœurs Ailées, mais pas des anges.

- Mais c'est toi qui décide qui devient un ange en mourant, alors pourquoi pas des filles ?

- Ce sont les règles que ma mère a mis au point, termina Edomiël en se levant. Même si je ne suis pas forcément d'accord, elle avait ses raisons et je respecte ses lois. Mais tu as raison Lia, je ne comprends pas pourquoi pas les filles, c'est comme ça, c'est tout.

- Je comprends, assura Lia. Bon, je vais aller dormir, à demain les enfants.

- Moi aussi je vais y aller parce qu'Azarël n'arrête pas de me harceler pour que je le rejoigne, rit Edgar. Il va finir par venir me chercher lui-même.

- Bonne nuit, sourit Edomiël. Reposez-vous pour demain.

Lia et Edgar quittèrent la salle à manger et montèrent à l'étage des chambres. Ils se séparèrent et Lia entra dans sa chambre. Elle retrouva Advisiël, assit sur la chaise du bureau en train de lire. Elle s'approcha et lut le titre du livre. C'était Jules Verne, le fameux "Vingt Mille Lieues sous les Mers". Advisiël arrêta de lire et regarda la jeune fille.

- C'est comme ça que tu te reposes ? Lança-t-elle.

- Ben c'est reposant de lire, t'aime pas lire ?

- Si j'adore, mais moi ça me repose pas, sourit Lia en haussant les épaules. Je suis tellement plongée dedans que je suis un peu comme dans un rêve. Mon corps a l'impression d'être le personnage, et même si je fais pas vraiment les gestes, genre je mets pas des coups d'épée ou je n'escalade pas une montagne, mais mon cerveau le persuade que je les ai fait. Du coup c'est pas reposant.

- C'est drôle, sourit le blond en se levant. Gabriël dit que ça lui fait pareil quand il lit, mais pas à moi. Ça doit être parce que je me laisse pas aller totalement et que j'ai toujours un pied en dehors de l'histoire. On va dormir ?

- Oui, vraiment, sourit Lia en l'embrassant. On sera pas en forme du tout demain sinon.

Les adolescents se changèrent et finirent par aller se coucher. Ils discutèrent une dizaine de minutes de plus et s'endormirent. Très vite, le silence total tomba sur le manoir, pour la première fois depuis plusieurs semaines.

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