Chapitre 10 : Vision.

-Oui c'est vrai, merci, à demain Lia !

-À demain... ça veut dire quoi enfant aux yeux pourpres ? Questionna la jeune fille.

-Moi ce que je veux savoir c'est comment tu connais nos prénoms, sourit gentiment Abel.

-Et ben... J'en sais rien...

-Tu dis que tu connaissais leurs prénoms avant qu'on te les dise ? S'étonna Gabriël.

-Oui, et d'ailleurs, on ne me les a toujours pas dit, sourit Lia.

Lia était allé au Manoir d'Aaron, accompagné des jumeaux Nicaël et Ramaël, et Abel et Caïn. Comme elle avait plusieurs questions à poser aux anges et que son bus ne passait qu'une heure plus tard, elle avait décidé de rester un peu plus longtemps, car l'un d'eux pourrait la ramené à l'heure où le bus la posait, mais en moins de temps de trajet.

-Orchidée, tu dis que Aaron arrive dans cinq minutes, c'est bien ça ? Questionna Azarël.

-Oui, il est en pleine transe mystique, sourit cette dernière, il n'en a plus pour longtemps.

-Azarël, tu crois que tu pourras me ramener chez moi ? J'aimerais rester un peu plus longtemps.

-Non, il ne le fera pas, sourit Advisiël en descendant l'escalier, c'est moi qui le ferais.

-Advisiël, sourit la jeune fille, je t'ai ramené un truc que tu m'a prêté hier.

-Viens avec moi, sourit-il, je vais te servir un chocolat chaud.

La jeune fille se leva et rejoignit l'ange blond qui se dirigeait vers la cuisine. Lorsque celle-ci lui rendit son gilet, Advisiël lui servit une tasse de chocolat chaud et prit une tasse de café. Lorsqu'ils retournèrent dans le salon, Azarël avait mit sa veste en cuir de moto pour la montrer à Abel, qui semblait intéressé par ce genre de chose. Lia vit le dessin de papillon doré au dos de la veste et laissa tomber sa tasse par terre, avant de perdre connaissance.

¿Lia se réveilla dans une salle étrange, où il n'y avait pas de lumière. La jeune fille se leva et passa la porte en fer qui se trouvait devant elle, non sans difficulté. Elle y découvrit un gigantesque atelier de peinture inondé de lumière. Devant elle se tenait des toiles peintes, d'autres encore vierge. La jeune fille s'approcha d'une pleine de couleur, et y découvrit une femme ange habillée d'une tenue noire en cuir, et tenant un sceptre avec pour haut, deux ailes d'anges voletant dessus. Ce qui détourna Lia de son observation, fut un bruit derrière elle. Elle se retourna rapidement et vit une jeune fille, d'environ son âge d'après elle, aux cheveux bruns, en train de peindre. Lia la voyait de dos et décida de s'approcher doucement.

PDV : Lia :

Alors que j'arrivais plus près, je remarquais que ce que la jeune fille peignait, c'était le dessin présent sur la veste en cuir d'Azarël. C'était étrange, parce que je pouvais très bien voir toutes les couleurs qui composaient ce papillon. Posées sur une palette de peinture, alors qu'un pinceau peignait chaque parcelle et chaque forme du dessin.¿1

PDV : Narrateur :

Lia se réveilla alors qu'Advisiël la tenait dans ses bras, le haut du corps relevé, et qu'Aaron le regardait comme si il venait de se passer quelque chose de très étrange.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Questionna prudemment la jeune brune.

-Et bien, ça plus d'un quart d'heure que tu es comme ça, souffla Advisiël, Aaron pense que tu as eu une vision.

-Mais c'est le cas, enfin, non. Tout dépend ce que tu appelle une vision. Mais...

Elle se releva très vite et courut vers le salon, où se trouvait tous les anges, Abel, Caïn et Orchidée.

-Lia ! Sourit Saëlle, tu vas bien... On a eu très peur.

-Je suis désolée de vous avoir inquiétée, mais pour comprendre ce qui vient de se passer, j'ai besoin de savoir ce que c'est que ça, souffla-t-elle en désignant le papillon dans le dos d'Azarël.

-C'est un papillon, pourquoi ? S'étonna l'ange aux cheveux blancs.

-Il a une origine bien spécifique n'est-ce pas ? Qui est-ce qui la peint ? Continua Lia.

-Tu as vu qui la peint ? S'exclama Aaron derrière elle.

-Et bien... Oui, pourquoi ? S'inquiéta l'adolescente.

-C'est la toute première et seule ange fille, qui l'a peint, ce dessin de papillon. Comme c'était le premier ange, ses œuvres sont adulées par le reste de la population angélique, expliqua Advisiël.

-D'ailleurs, ça me fait penser à quelque chose avoua Nathanaël. Lia n'est-elle pas la première élue fille ?

Lia se tourna vers Aaron qui avait les yeux fermés. Quand il les rouvrit, il regarda Saëlle et Advisiël tour à tour. Saëlle hocha la tête d'un mouvement positif et Aaron se tourna vers le septième ange.

-Tu vas faire deux choses, commença-t-il. Lui apprendre la téléportation, pour qu'elle puisse venir ici n'importe quand, et ensuite... Tu vas lui raconter ton histoire, si ça ne te dérange pas.

Advisiël sourit, et se tourna lentement vers Lia. Avant de lui tendre son gilet.

-Il faut froid dans la salle d'entraînement, tu devrais mettre ça en attendant d'être habituée, rit-l'ange blond.

Lia approuva et attrapa le gilet, avant de commencer à suivre l'ange. Lorsqu'il passa la porte de la cuisine, elle s'arrêta, et se retourna vers le reste de la famille. Voyant qu'elle ne bougeait pas, Ikaël se leva et avança vers elle la tête sur le côté.

-Un problème ? Interrogea le roux.

-Vous avez vraiment eu peur pour moi ? Fit la jeune fille.

-Oui bien sûr Lia, sourit Danaël, on te l'a déjà dit, tu es notre amie, et le fait que tu aille mal, ne nous rassure pas.

-Ils ont raison, ajouta Saëlle, on sait bien que c'est nouveau ça pour toi, mais certains d'entre-nous te considère déjà, comme notre sœur.

Saëlle désigna, entre autre, les jumeaux roux aux yeux bleus, qui regardaient Lia avec un grand sourire, ce qui la fit rire. Elle hocha la tête et rejoignit Advisiël. Celui-ci lui ouvrit une grande double porte en bois aux reliures en fer. À l'intérieur se trouvait tout ce qu'on pouvait trouver dans une salle de sport du monde humain, mais également des plates-formes en cercles oranges et rouges, qui ressemblait à du feu. Il y avait aussi, sur la droite, un grand tapis vert en forme de rectangle, qui servait de tapis d'entraînement au combat. Advisiël sauta sur le tapis et invita Lia à s'asseoir dessus. La jeune fille obéit en enlevant le gilet de l'ange pour le mettre autour de sa taille.

-Par quoi tu préfère commencer ? Sourit Advisiël.

-Par la téléportation, comme ça on finira par ton histoire, déclara Lia.

-C'est toi qui vois ma belle, assura l'ange, mais il n'y a rien d'extraordinaire ni sur l'un, ni sur l'autre.

-Oui enfin, se téléporter c'est pas banal, et savoir comment tu es devenu un ange, ça fait un moment que je veux le savoir, enfin un moment, on se connaît depuis moins d'une semaine, mais voilà quoi...

-Commençons donc, comme tu le sauras assez vite, promit Advisiël.

Lia se leva et serra les poings, prête à en découdre. Advisiël rigola et lui montra comment créer un cercle de téléportation. Concentrer son énergie magique dans les cinq doigts d'une main, et faire un cercle avec celle-ci. Cela paraissait assez simple, surtout après avoir créé un oiseau et m'avoir fait voler la veille, mais Lia avait un peu de mal, parce qu'elle n'arrivait pas à faire un cercle.

-C'est pas possible de pas savoir faire un cercle avec sa main ! S'énerva-t-elle contre elle-même.

-Calme-toi, sourit l'ange en lui attrapant l'avant bras, concentre ton énergie dans tes doigts.

La jeune fille obéit, alors que l'ange l'aidait à faire un cercle avec sa main gauche. Après trois cercle, le dernier fut formé correctement, et un cercle d'énergie violet apparut par terre. Lia sourit et Advisiël lui demanda de penser à la porte de la salle d'entraînement vu de dehors, ce qu'elle fit, avant de sauter dans le cercle. Elle atterrit devant la porte, où se trouvait déjà son entraîneur qui lui sourit.

-Félicitations très chère demoiselle, vous avez gagné le droit de connaître mon histoire.

-Chouette, sautilla Lia, je suis trop impatiente.

-Il ne faut pas, vraiment, je te répète qu'il n'y a rien d'extraordinaire dans mon passé, sourit Advisiël, mais je vais quand même t'emmener ailleurs pour te raconter.

L'ange du Comique déploya ses ailes et prit Lia par la taille, avant d'ouvrir un cercle de téléportation devant eux et de plonger dedans. Ils arrivèrent devant un hôpital, celui de Chambéry si Lia se rappelait bien. Advisiël la conduisit jusqu'à un banc dans le parc à côté de l'hôpital2,, où ils purent s'asseoir, avant que Advisiël ne commence.

-Tu m'écoute jusqu'au bout, et après tu me pose tes questions, d'accord ? Sourit-il.

-D'accord, assura la brune.

-Comme tu le sais, je suis le huitième né des seize frères. Quand j'étais petit, j'adorais faire des blagues de merde à mes parents pour les amuser, ou faire rire mes frères pour les divertir quand ils étaient malades. Quand je suis rentré à l'école, j'étais bon élève, mais j'étais aussi le clown de la classe, je faisais rire tout le monde, particulièrement quand il y avait une dispute, une bonne blague, ça met tout le monde d'accord. En grandissant, mes frères et mes parents me conseillaient de faire une école de cirque, ce que j'ai fait à Lyon pendant trois ans. En revenant ici, je n'ai pas fait partie d'un cirque, mais j'étais clown à l'hôpital, pour les personnes malades, celles pour qui on ne pouvait plus rien, j'aimais vraiment les aider à rire avant... le dernier moment, ça me faisait plaisir, même si je m'en voulais presque de leur faire oublier qu'ils allaient mourir. Lorsque mes parents sont morts, la même année, j'ai continué à le faire. Je suis mort à 18 ans, et ça fait presque un siècle que je suis un ange. C'est tout ce qu'il y a à dire pour moi, tu as des questions ?

-Non, aucune, à part peut-être, tu n'as pas fait tes études général jusqu'au bout ? Questionna Lia.

-Non, j'ai arrêté avant mes 16 ans, ça me saoulait légèrement, et puis j'avais rien à y faire d'après moi, et mes parents étaient d'accord.

-Je vois, c'est... à la fois incroyable et à la fois triste, vous êtes tous morts en même temps ? Continua l'adolescente.

-Oui, mais ça on te le dira quand tu connaîtras les histoires de tout le monde, sourit le blond. Tu veux une glace pour te remettre ?

-C'est pas moi qui doit me remettre, c'est toi, ça se voit qu'en parler te met très mal, je vais les payer les glaces, tu veux quoi ? Sourit Lia.

-Cassis, sourit l'ange, je sens que je ne vais pas te faire changer d'avis.

-Effectivement.

Lia s'en alla, et deux minutes après revint avec une glace au cassis et une au chocolat. Elle tendit la sienne à Advisiël et s'assit avec lui.

-Merci, souffla-t-elle.

-De quoi ? S'étonna l'ange.

-De me l'avoir raconté, je sais que c'est étrange, mais ça me permet d'y voir plus clair, expliqua Lia.

-Tu sais, ça me fait plaisir de t'en parler, parce que les autres élus, s'en foutaient royalement de nous, ils nous utilisaient sans nous connaître, toi tu es plus gentille et tu t'intéresses à nous, et je pense que c'est l'un des principaux critères pour lesquels Hécate t'a choisit.

-C'est gentil ce que tu viens de dire, parce que des fois je me dis que je ne suis pas la bonne personne, et là, ben je me rends compte que vous, vous croyez en moi, alors je dois croire en moi.

-On a toujours cru en toi Lia, fit-il en la regardant dans les yeux, et tu pourras toujours compter sur moi, peut importe ce qui se passera.

Lia sourit et rougit légèrement avant de croquer dans sa glace, déjà en train de fondre. Elle regarda les enfants jouant dans le parc et sourit.

-Je vais la réussir cette mission.

Lexique :

1 : c'est une chose que se passe en dehors du temps, et dans la tête de Lia. C'est pour ça que le ¿ est là, pour le délimiter.

2 : je sais pas si il y a un parc à côté de l'hôpital de Chambéry, mais voilà quoi, c'est pas comme si tout ce que je racontais était vrai.