Connexion #5

Hello !

Merci pour vos reviews et/ou votes ! Et pour les abonnements aussi (j'avoue que je n'ai pas regardé qui avait fait quoi, j'ai tendance à surtout répondre aux reviews, mais ça me touche quand même beaucoup si vous votez ou vous abonnez !).

Voilà un nouveau chapitre dont j'ai décrit la genèse sur la page Facebook. J'ai décidé de remettre les paroles de P!nk pour cette publi, mais je vous rassure : la version papier "vendue" comporte des paroles différentes, et bien moins stylées !

J'espère que ça vous plaira,

Bonne semaine à toutes et à tous ;-)

Sea

*

https://youtu.be/FJfFZqTlWrQ

J'ai dis que je m'ennuyais ? J'ai dit que je m'ennuyais de mes Oncles ? Moi ? J'ai dit ça ? Si c'est vrai, je vous promets que c'est la dernière fois de ma VIE. Si certain d'entre eux pouvait disparaître à jamais, j'en serais même heureuse.

Ils sont revenus, et en beauté, croyez-moi sur parole. Je vais vous raconter ça en commençant par le menu, ça sera plus simple.

Les retrouvailles avec ma famille d'Iran se sont parfaitement déroulées. Lorsque mon oncle - le vrai - est entré dans la salle à manger, un des ballons que nous avions gonflés pour l'anniversaire de mon petit cousin a éclaté. En se gaussant, il s'est retourné vers mon père - l'oncle, pas le ballon :

- Eh ! Je sais qu'on vient de là-bas, m'enfin quand même !

Mon petit cousin, le benjamin de sa fratrie, s'est précipité à l'étage pour chercher les jouets dès son arrivée. Ayant peur qu'il se fasse mal avec quelque chose (les enfants en bas âge sont très doués pour se blesser avec des objets improbables), et craignant pour la santé de mon ordinateur portable (les enfants en bas âge sont aussi très doués pour exploser les objets les plus précieux), je lui ai emboîté le pas. Je l'ai vu entrer dans la chambre et pousser la porte (les enfants en bas âge sont très doués pour courir vite lorsqu'on espérerait le contraire). C'est à ce moment précis que j'ai entendu sa petite voix joyeuse :

- Bonjour !

- Mais c'est quoi c'morveux ? Putain, les arabes attaquent ou quoi ?!

Raciste, vulgaire, agressif : pas de doute possible. La seule personne de mon entourage qui remplissait les conditions de ce tiercé gagnant était Ove, cet imbécile de Scandinave que je hais de tout mon cœur. J'ai poussé la porte et l'ai claquée derrière moi avant de donner deux tours de clef. Le Suédois se tenait allongé sur le lit, flanqué de Jin (le Chinois), Jonah (le papa poule) et Nuka (le médecin bizarre).

Ove mangeait MES gâteaux au beurre de cacahouète. Ce qui est assez impressionnant, quand on considère que Nuka, notre morphale attitré, se trouvait dans la pièce. Mon cousin, lui, n'avait pas du tout fait attention aux quatre hommes et s'était directement dirigé vers la boite des petites voitures que j'avais préparée spécialement pour lui. Il a commencé à jouer sans se soucier une seule seconde des quatre gugusses.

- Mais, mais, mais, mais... !

C'est un mot que je répète beaucoup depuis que je les connais.

- Ben quoi ?

Les autres paraissaient quand même plus gênés que Ove. La fureur m'a totalement fait oublié qu'ils aient pu me manquer ne serait-ce qu'une seconde.

- Non mais ATTENDS ! Qu'est-ce vous fichez là ?! Et il vous a vus !

- Il en a rien à carrer, a rétorqué Ove en enfournant cinq gâteaux en même temps dans la bouche. C'est vraiment bon ces saloperies ! Et puis il est tout petit, je lui taperais dessus qu'on l'entendrait même pas miauler.

- Il a quatre ans, ai-je fusé, tu ne peux pas dire ça !

Je pense que vous allez réaliser rapidement que je n'ai aucune répartie. Et face aux Oncles, c'est une malédiction. Surtout face au Suédois, en fait.

- M'en fous, m'a rétorqué ce dernier. J'aime pas les gosses.

- Et moi je ne t'aime pas et pourtant ne me permets pas de dire que je pourrais te frapper.

- Permets-toi, p'tite teigne et j'te promets d'aller poser un caillou sur ta tombe la s'maine prochaine.

- Qui zé ? a alors interrogé mon cousin qui fixait du regard Jonah.

- Eh ! Fais gaffe, morveux, l'a invectivé le Nordique, tu vas te choper un putain d'torticolis à force de te tordre le cou comme ça.

- Zé personne, lui ai-je répondu, allez viens, on descend. Ils n'existent pas, ce sont des faux gens. De grosses poupées.

- Ouais, ta cousine a des poupées gonflables...

- Qu'est-ce que tu es con, mon pauvre Ove, une véritable curiosité scientifique.

Le gamin a pointé son index vers le grand blond, et a articulé :

- Qu'est-c'que t'es con !

Les enfants en bas âge sont très doués pour répéter la seule phrase que vous dites comportant une grossièreté. Prions pour que Ove ne se reproduise jamais.

- T'as dit quoi, le morpion ?!

- Ove, il ne sait pas ce qu'il... NON ! IL NE FAIT QUE RÉPÉTER CE QUE J'AI DIT, ESPÈCE DE CRÉTIN !

Ça, vous pouvez être certains que lorsqu'il y a une possibilité même infime de se battre, Ove répondra toujours présent. Que ce soit avec Jin, pas de souci. Mais pas avec mon cousin. Surtout pas avec mon cousin. S'il y a une personne que je choisirais d'aider en premier au monde ça serait lui. Je pense que je le considère comme un petit frère. J'aurais bien aimé en avoir un...

Au moment où j'ai commencé à crier, Jin a imperceptiblement poussé le volume de mon PC. Un morceau de punk-rock débutait :

« I wanna get in trouble
I wanna start a fight
. »

Bon, c'est vrai, Jonah s'en serait parfaitement chargé, et d'ailleurs Ove n'aurait pas fait de mal à mon cousin, en y repensant, mais le Scandinave m'énervait beaucoup de par cette attitude puérile et j'avais sans doute besoin de m'énerver un bon coup. Oh, ne me jugez pas, on a tous besoin d'une excuse, à un moment donné, pour se passer les nerfs.

Ove n'a fait que se lever pour se mettre en garde comme un boxeur face à mon cousin, qui n'en avait cure, étant donné qu'il venait de percevoir l'un des fameux gargouillements de Nuka.

« Na Na Na Na Na Na Na
I wanna start a fight.
Na Na Na Na Na Na Na
I wanna start a fight
. »

J'ai alors agi de la manière la plus stupide qu'il m'ait été donné d'agir depuis la création des agissement stupides. J'ai empoigné ma lampe de chevet et, ainsi armée, je me suis jetée sur Ove. Jin a tout juste eu le temps de monter le son de l'ordi à fond et de le mettre hors de portée.

« So, SO WHAT ?! »

- Ne t'inquiète pas, ce n'est rien, souffla Jonah en souriant avec une gentillesse de présentateur télé à mon cousin. Ils jouent. Ils font les fous. Ove, tu es le plus âgé...

Vu que l'enfant a l'habitude de se bagarrer avec ses sœurs, il n'a pas dû sentir la subtile différence entre une bagarre fraternelle et un combat à mort.

De mon côté, je n'en menais pas large. Je ne sais pas si je vous l'ai dit, mais Ove est très rancunier. Je me souviens qu'il m'avait une fois laissée tranquille suite à une situation similaire, mais je lui avais seulement lancé un verre d'eau dans la figure. Là, je venais d'écraser l'abat-jour sur son crâne et j'essayais de l'étrangler avec le fil électrique de la lampe. Il allait me le faire payer au centuple.

- Ça va, là-haut ? a crié ma mère.

- Oui, maman ! a aussitôt rétorqué Ove.

Je ne vois qu'une seule raison pour laquelle ma mère n'a pas tiqué : la force vocale de la chanteuse.

Il s'est ensuite libéré du fil renforcé d'un simple mouvement d'épaule : en plus de n'être pas très futée je ne suis pas non plus très forte... Vous savez, le sentiment que vous avez lorsque vous souhaitez que tout revienne quelques minutes plus tôt ? Oui, ce genre de sentiment-là. Vous allez vite comprendre jusqu'où il peut se faire sentir.

Après un échange survolté de coups de pied et de genoux, nous nous sommes empoignés comme deux sauvages (j'ai honte, c'était ridicule). Pendant qu'il essayait de m'arracher les cheveux tout en insistant dans les côtes, je lui pinçais les bras et m'acharnais à lui décoller la peau du visage. Au moment où j'ai senti que je ne pouvais plus bouger les jambes, j'ai compris que j'étais peut-être un peu moins musclée que lui... je ne sais toujours pas comment il a fait ça, mais il m'a coincé le bas du corps avec ses chevilles.

« (Shit !) I guess I'll go sit with Tom boy,
At least he'll know how to hit...
»

D'un seul coup, il s'est redressé sur ses genoux, et m'a plaquée sur le ventre. Il m'a empoigné la tête d'une main, un bras de l'autre.

« (Ooops !) »

- Tiens, p'tite conne ! râla-t-il, essoufflé. Tu vas voir qu'j'aime pas trop jouer avec les garces dans ton genre... ! Tu vas morfler !

« Then somebody's gonna die, haha ! »

Tout en tentant de m'étouffer en m'enfonçant le visage dans le matelas, il m'a fait une savante clef de bras. Je n'ai jamais eu aussi mal, même le jour où je me suis cassé un doigt de pied. Une douleur aigüe qui part du coude pour courir jusque dans la moelle épinière. Une de ces douleurs qui vous fait danser des couleurs et des formes bizarroïdes sous les paupières. Une de ces douleurs qui vous tire des larmes grosses comme le pouce. Et pas moyen d'essayer de le supplier, de le menacer, d'appeler à l'aide... avec le nez dans dix centimètres de couvertures, j'aimerais bien vous y voir !

C'est là que les autres se sont dit qu'il valait mieux intervenir, parce que je pense que Ove avait la sincère intention de me briser le bras. Je n'en suis pas certaine à cent pour cent, mais il me semble que c'est Jonah qui l'a repoussé en premier. J'ai entendu un :

- Arrête ! Tu vas lui faire mal !

- Ah ouais ?! Tu crois ?

« Na Na Na Na Na Na Na
He's gonna start a fight.
Na Na Na Na Na Na Na
We're all gonna get in a fight!
»

- Lâche-la, je te dis !

J'ai senti une brusque baisse de tension dans mon bras. Jo venait de dégager Ove.

- Fous-moi la paix ! J'la frappe si j'veux !

- Gamin, sors ! a alors intimé Jin à mon cousin.

« So, SO WHAT ?! »

Mon cousin n'est pas sorti, et il a pu assister à la plus monstrueuse bagarre de toute son existence.

Et vous voulez savoir le plus dur, dans tout ça ? Expliquer la lampe morcelée à mes parents...

*

A suivre...

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