Why should I worry?
Le lendemain, je me suis réveillée avant le Scandinave, qui dormait à poings fermés. Je l'ai regardé dormir quelques minutes. C'était mignon. Je suis allée ensuite petit-déjeuner avec les autres. Jonah m'a demandé d'un air fort suspicieux si Ove et moi nous étions disputés et je lui ai rétorqué innocemment que bien sûr qu'on s'était disputés mais qu'on s'était réconciliés sur l'oreiller. Sur quoi Boyd et Raven se sont étouffés dans leur chocolat chaud et leur thé respectifs. Jonah m'a ensuite ordonné d'un ton sec de ne plus faire ce genre de blague de bon matin. Comme il faisait beau, Boyd a proposé d'aller à la piscine, idée qui nous a à tous beaucoup plu. Mes parents sortaient de leur chambre au moment où Boyd, Jonah et moi nous préparions à aller bronzer au soleil. Malgré le teint mat familial, ma mère m'a demandé de me passer de la crème solaire. Elle m'a expliqué que si je bronzais avec mes plaies non cicatrisées ça me ferait des marques épouvantables. J'ai avisé l'état de ma peau – vraiment, ce n'est pas très joli à voir, on dirait que je suis rescapée d'un attentat à l'acide par endroits – et ai pris le tube d'écran total. Raven nous a emboîté le pas avec un gros pavé qu'il avait commencé la veille.
— Vous ne m'éclabousserez pas ! a-t-il dit en s'installant sur un transat.
— Promis, Ray Charles. Jo ! On fait une passe-à-deux ?
— Quoi ?
— Ben le même jeu que la dernière fois. Sauf qu'on est que deux, là. Remarque, on était pas dix non plus, la dernière fois... a grommelé l'Américain, pensif.
Jo et moi avons éclaté de rire : il a fallu expliquer à l'androgyne le vrai principe d'une passe-à-dix. Ensuite, il a fallu qu'on s'excuse, parce que Boyd boudait. Puis il a fallu calmer Raven, que Boyd était venu horripiler à lire par-dessus son épaule et à commenter chaque ligne de son roman. Enfin, nous sommes entrés dans la piscine et avons joué. J'étais seule contre mes deux Oncles, mais je peux vous dire sans modestie aucune qu'ils ont été soufflés par mes prestations sportives. Je sautais plus haut, je nageais plus vite... Même lorsqu'il a fallu noyer Jonah : j'y suis parvenue seule ! Bon, je ne dis pas qu'il ne se soit pas vengé après, mais tout de même.
Lorsque je suis sortie de l'eau, j'ai pu voir que Ove était venu rejoindre Raven, allongé sur un transat. Comme il avait ses lunettes de soleil, je n'ai pas pu voir tout de suite s'il était furieux après moi ou pas. La balle entre les mains, je me suis approchée :
— Hé, Ove, tu... tu veux jouer ?
Il s'est levé et a croisé les bras :
— Ça dépend... tu veux encore tricher comme hier soir ?
Au mot « tricher », j'ai surpris l'œil inquisiteur de Raven se poser sur nous, mais n'y ai pas prêté attention. Gênée, j'allais présenter mes excuses, mais il a profité de mon inattention pour me voler la balle, me coller une taloche bien sentie sur le crâne et bondir dans le bassin en éclatant de rire, se joignant à nous pour nos parties de passe-à-trois.
Après le déjeuner, pris dans la bonne humeur générale, je suis retournée avec Jo, Raven, Ove et Boyd au bord de la piscine. Mes parents devaient partir en ville – escortés de près par Jin et Nuka – pour faire les courses. Sawyer a fini par nous rejoindre alors que nous venions d'installer des buts flottants dans le bassin. J'avais toujours ce réflexe de Pavlov, face à lui, qui était de me taire et de me fixer dans mon élan, attendant un regard ou un ordre. L'Irlandais l'a aussitôt décelé et je l'ai vu sourire doucement et secouer la tête, avant qu'il se pose dans un transat près de Raven. Après deux heures de jeu, Jo a décidé d'aller préparer le repas – il voulait faire un barbecue. Boyd s'est empressé de lui proposer ses services, je pense qu'il avait faim et qu'il espérait récupérer des miettes.
Donc on s'est retrouvés, Saw, Ove, Raven et moi à bronzer sur les chaises, dans un silence un peu gêné. J'ignorais si le Suédois et le Vétéran s'étaient réconciliés, s'ils avaient essayé de régler leur différend à l'amiable ou même s'ils s'étaient reparlé. J'ai donc tenté de briser la glace – mieux valait ne pas compter sur Raven pour ça : il est super rancunier...
— Alors Sawyer, tu ne t'es pas trop disputé avec ma mère aujourd'hui ?
Mais le Vétéran m'a percé à jour sur le champ et a coupé court à mes espèces de circonvolutions rhétoriques.
— Oui, petite, Ove et moi avons pu reparler de notre rixe à tête reposée.
— Ah, okay. Je... tu...
Je savais que je rougissais, mais j'ai préféré ne pas relever le ricanement moqueur de Ove.
— Dans un tout autre registre, petite, a continué l'Irlandais, je crois que nous allons devoir incessamment sous peu conclure notre entraînement.
— C'est-à-dire ?
— C'est-à-dire...
Raven a fermé son livre brusquement et s'est levé. Je l'ai entendu marmonner avec mépris :
— Bon... j'ai compris...
— Ravy, reste, ça peut être drôle...
— Hilarant, Ove, sans l'ombre d'un doute hilarant.
À nouveau, j'ai réalisé qu'il s'était tramé un complot dans mon dos. Ça commence à devenir une habitude, vous me direz. Inquiète, je me suis assise sur le transat. Je n'ai pas beaucoup aimé le regard de mes deux Oncles.
— Qu'est-ce que vous mijotez ? ai-je questionné, méfiante.
— Avant que nous ne concluions ton entraînement par une formalité... a commencé Saw avec un mauvais sourire.
Une seconde, je vous vois venir : maintenant, j'écris « mauvais », et vous comprendrez bientôt pour quelle raison mon jugement rétrospectif pourrait être biaisé. Et sinon c'était un sourire mauvais, croyez-moi.
Bref.
— Avant que nous ne concluions ton entraînement par une formalité, disais-je, nous allons devoir parfaire ton niveau de réactivité à une mise en situation stressante.
— Saaaw, ai-je gémi. Tu ne crois pas que j'ai assez fait mes preuves ?
L'Irlandais a plissé les yeux. Sûr de lui, il a secoué la tête.
— Non. Il te manque une chose essentielle, petite.
— Et quoi donc ?
— Ce que j'aime appeler : la répartie verbale de combat.
J'ai essayé de voir s'il se moquait de moi, mais il semblait sérieux.
— Tu veux rire ?
— Pas du tout. Pour certains ennemis bas de gamme, l'usage d'une forte expression verbale agressive et violente peut éviter de dépenser beaucoup d'énergie. Mais peut-être que je me trompe et que tu es tout à fait capable de nous montrer un talent caché ?
— Qu'est-ce que je dois faire ?
— Hmm... a réfléchi le rouquin. Imaginons que je sois un agresseur vindicatif et que tu veuilles te débarrasser de moi seulement en m'en convaincant par la parole. Adresse-moi quelques phrases qui pourraient me terrifier, vas-y. Et mets le ton !
J'ai réfléchi quelques minutes, puis ai pris une longue inspiration :
— Casse-toi, connard, où j'te bute et ta mère pourra pas te reconnaître !
Ove et Sawyer ont applaudi copieusement. J'ai bien senti l'ironie flagrante de leur geste.
— Elle s'est inspirée de toi, Ove, non ?
— Moi ? Moi ?! Tu déconnes ? J'le prends personnellement, là : j'peux faire beaucoup mieux qu'ça.
— C'est bien la raison, a souri Sawyer, pour laquelle je t'ai demandé de participer à cette dernière session. Petite, tu as mis le ton, c'est vrai, et je dois avouer que ton débit n'était pas trop mauvais. Malgré tout, il te manque une pointe d'originalité dans la formulation et le vocabulaire, originalité qui joue beaucoup dans l'effet de surprise.
— Et tu me conseilles quoi ? ai-je marmonné, vexée.
— Tu vas voir. Je préfère une illustration à un beau discours. Ove ?
— Ouais ?
— Tu es prêt ?
— Toujours.
— Jeune fille, ouvre grandes tes oreilles. Tu vas pouvoir entendre notre maître à tous dans ce domaine. Ove ? C'est quand tu veux.
Le Scandinave a fermé les yeux et pincé son arête nasale entre ses doigts, comme s'il se concentrait avant d'improviser une série magistrale d'alexandrins. Puis il a relevé la tête, a empoigné mon transat et l'a fait glisser bruyamment sur les dalles, avançant mon visage à quelques dizaines de centimètres du sien.
Si mes oreilles ont souffert ? Oh que oui. Je pense que mes tympans s'en souviendront autant que du coup de feu que j'avais tiré près de ma tête pour appeler mes Oncles au secours(1), croyez-moi.
— J'VAIS T'OUVRIR DES COUILLLES AU MENTON POUR FAIRE BRONZER TES TRIPES, ESPÈCE D'ENFOIRÉ D'FILS DE PUTE !
— Merci pour cette démonstration, Ove.
— Mais je vous en prie, très cher Sawyer.
Le Suédois a pris un air distingué, avant de poser le regard sur moi et d'afficher un sourire carnassier.
— Non, mais là en fait, tu m'as vraiment énervé.
— Quoi ?! Mais je n'ai rien fait, Ove !
— Ah ouais ? Comment ça s'fait que j'te crie d'ssus comme ça ?
— Tu es complètement ravagé, mon pauvre ! Att... attends, non, ne...
— J'm'en fous ! Ça s'ra pour toutes les fois où tu t'es foutue de moi !
— Ove... a soupiré Sawyer.
— Ove, tu fais ch... !
— P'tite conne, fallait pas m'énerver !
— Non ! Ove ! Non, lâche-moi !
Il m'a attrapée sans ménagement par un bras et une jambe pour m'emmener vers la piscine :
— Tu vas payer pour... Ouch !
Manque de bol pour lui, j'avais subi un entraînement intensif durant les semaines qui avaient précédé cette scène : quelques réflexes avaient été ancrés en moi. Sans aucune hésitation, je m'étais tordue pour enrouler ma jambe libre autour de son cou, l'entraînant avec moi dans le bassin. Les gestes que j'ai faits ensuite tenaient plus de l'instinct qu'autre chose, toujours est-il qu'à la fin du micro-combat qui nous a opposés, c'était moi qui plaquait Ove contre un des bords de la piscine, lui infligeant une solide clef de bras. Je vous avoue que ce petit exploit me faisait – et me fait toujours, maintenant que je l'écris – rayonner de bonheur.
— Lâche-moi, sale peste ! Sale petite teigne ! a rugi le Scandinave, très sûrement vexé.
— Désolée.
Me rendant compte de ce que je venais de faire, j'ai laissé retomber mon rythme cardiaque en m'éloignant du Suédois en quelques brasses.
— Si on peut plus t'martyriser tranquille, maintenant, a marmonné le Viking en me rejoignant rapidement.
Méfiante, je le surveillais du regard, craignant une vengeance. Sawyer s'est levé et a soupiré.
— Je te laisse régler tes comptes, Ove. Bon courage, petite.
— Saw ! Non ! Att...
Ove a ricané en voyant l'Irlandais prendre la poudre d'escampette. Puis, il s'est retourné vers moi, l'air inquiétant :
— J'retenais mes coups, p'tite conne. Mais là, tu vas morfler.
— Ove, non, je...
À présent que Sawyer avait vidé les lieux, je me sentais bien moins prête à me battre contre le Scandinave. Surtout que nous étions tous les deux très peu habillés et pour sa part je rappelle tout de même qu'il est hyper bien fichu. Je veux bien laisser mes sentiments de côté pour la bonne cause, mais si je ne suis pas aidée, aussi...
— Alors comme ça, tu r'fuses le combat ?
— Non.
Il s'est rapproché. Il était trop près de moi. Beaucoup trop près. Son visage était à deux centimètres du mien. Mon corps a fait diversion comme il a pu.
Alors que je trottinais droit vers la maison, rouge comme une pivoine, Ove, qui était resté bouche bée dans la piscine, a retrouvé sa voix :
— Alors quand c'est moi qui fait ça j'suis un vieux pervers et quand c'est toi, c'est une diversion ?!
Bref. Oublions ce moment gênant.
Je suis passée par la salle à manger pour voir si on avait besoin de moi, mais Jo et ma mère m'en ont chassée. Ils préparaient le barbecue, tandis que mon père tentait de trouver du combustible dans le garage-atelier en compagnie d'un tueur à gages japonais.
J'ai fini par me rabattre dans la petite pièce isolée au bout de la maison, dans l'espoir de prendre quelques instants pour me reposer un peu. Quelle n'a pas été ma surprise d'y trouver Jin, confortablement installé dans un canapé, un paquet de chips bon marché dans une main et une canette de saké tout aussi bon marché dans l'autre. Ce spectacle était saisissant. Il était en train de regarder un film sur son ordinateur. Comme il a précipitamment rabattu l'écran à mon arrivée, j'ai eu peur de l'avoir surpris en plein visionnage de film cochon.
— Jin, j'espère que ce n'est pas ce que je crois.
Le Chinois a évité mon regard. Oh, mon Dieu, non. Faites que ce ne soit pas ça.
— Gamine, tu pourrais frapper avant d'entrer.
— Je suis... désolée, Jin. Mais quand même, tu pourrais... Enfin, tu comprends, la porte n'était pas fermée à... Et puis ce n'est plus de ton âge enfin !
— Oh, ça va ! a pesté le vieux Chinois. Je fais ce que je veux, on ne vit qu'une fois.
— D'une : cette expression ne s'applique pas à toi, et de deux : il y a tout un tas d'émissions bien plus intéressantes à regarder. Par exemple les documentaires de David Attenborough sont vraiment passionnant, je suis sûre qu'ils te distrairaient davantage que... que ça.
J'avais l'impression de sermonner un adolescent. L'Asiatique, monstrueusement gêné, a enfoncé un pouce et un index dans ses orbites en lâchant un soupir exaspéré.
— Gamine, je n'ai pas le droit de me détendre, un peu ?
— Mais je sais pas, moi, fais du sport, du crochet, du tricot ! C'est dégoûtant de regarder ça ! Je suis très choquée !
— Dégoû... Mais...
J'ai lu dans son regard que Jin venait d'avoir une illumination soudaine. Il a écarquillé les yeux. Il a rapidement rouvert l'écran avant de presser sur la barre d'espace, relançant son film. Tout ce que j'ai pu voir, c'est une bande de Chinoises hyper bien sapées qui blablataient dans une cuisine de décorateur.
— Ce... ce n'est pas un film scandaleux ? ai-je demandé du bout des lèvres.
— Vraiment, tu devrais arrêter de fréquenter Boyd et Ove, petite, a grommelé le Chinois en montant le son.
Il a activé les sous-titres anglais. Ça m'a touchée parce que cela signifiait que j'étais officiellement invitée à rester. Pour mon Oncle à l'espace vital de la taille de l'Union Soviétique, c'était un très grand sacrifice.
— Je peux m'installer ?
— Mmmh. Tais-toi, maintenant.
Je me suis assise sur le canapé et ai saisi un coussin pour le serrer contre moi – allez savoir pourquoi, mais je trouve ça confortable. J'ai désigné les chips du doigt :
— Je peux prendre des...
— Non.
— Oh. Pfff, t'es chiant.
— Tu peux prendre la porte si tu n'es pas contente.
— Bon. Bon.
J'ai attendu quelques minutes. Manifestement, une des filles croyait avoir le SIDA et le cachait aux autres. J'ai fini par murmurer :
— Qu'est-ce que c'est ?
Trop absorbé par le scénario – ô combien enrichissant – pour réfléchir, Jin m'a répondu entre deux gorgées de saké :
— L'adaptation chinoise de Sex and the City.
Quelques secondes se sont écoulées avant qu'il ne se redresse un peu et lève un doigt :
— Si jamais tu racontes ça à...
— Je m'en servirai juste comme objet de chantage pour une fois où tu détiendras une info contre moi.
— Un info comme la suite de ton journal ?
— Haha. Hilarant.
— Bureau, Travail, Biologie, Embryologie, Code génétique, Délétions et conséquence – il manque un S à « Conséquence », d'ailleurs –, Place des mutations dans l'évolution.
J'essayais de rester de marbre, mais il m'avait eue.
— Nom de fichier : Fuckallchinesemobsters.sxw, merci, d'ailleurs.
Je sentais le sang se retirer leeeentement de mes joues. Le salaud.
— Code : yersiniapestistineaminora1993.
— Tu es vraiment le dernier des...
— Attention, ton vocabulaire.
— Tu as lu jusqu'où ?
— Je ne l'ai pas lu.
— Menteur.
Jin a siroté son saké avec un air sadique à souhait.
— J'enregistre toutes les versions sur mon ordinateur, au cas où il... t'arrive quelque chose.
— Jin, tu...
— Notons également l'astuce fort intéressante du mot de passe : Yersinia Pestis désigne la Peste, si ma mémoire est bonne. Tinea Minora est la traduction latine littérale de « Petite teigne ».
L'Asiatique a penché la tête dans ma direction. Il a soufflé doucement dans la canette, produisant un sifflement sourd. Sa voix rocailleuse m'a irrité les tympans :
— C'est. Mignon.
— Jin, je t'emmerde.
— Allons, pas de mauvaise attitude. Il y certaines choses que je ne devrais absolument pas lire, tu ne crois pas ?
— Jin, tu n'as pas le droit.
Comprenez-moi, j'étais verte de rage. Et comment avait-il eu le temps de trouver mon deuxième journal ?! Le code ?! À coup sûr United B¤¤¤¤¤(2) était de mèche.
— Tu vas me faire pleurer. Maintenant, bi zue, gamine, et révise ton chinois. Je n'ai pas copié ton journal, j'ai juste vérifié que tu le tenais à jour.
— M'ouais.
Je n'ai pas cherché à en savoir plus. Après réflexion, c'était sans doute la meilleure des solutions.
On s'est enfilé deux épisodes de Sex and the City en Chine – c'est très soft comparé à la version originale, j'ai trouvé. Je me suis prise à accrocher à l'histoire. Jin me servait de temps en temps quelques explications pour que je comprenne les tenants et aboutissants de la vie sexuelle d'une bande de pin-up. Qu'on soit clairs : depuis cette soirée, j'ai visionné la série en entier. Rien que la dernière scène vaut la peine de regarder la dizaine d'épisodes.
Bref. Nous n'avons bien entendu pas entendu arriver Boyd et Ove que ma mère avait envoyés en reconnaissance pour qu'on puisse passer à table. Le hasard faisant toujours merveilleusement bien les choses, ils sont arrivés sans crier gare, au beau milieu d'une scène de sexe. Le plus glauque c'est que j'avais fini par m'affaler contre Jin sans que ni lui ni moi ne le remarquions. Avouons que c'était aussi mimi que drôle, surtout le fait qu'il me tolère comme ça. Mais bon, pas devant une scène coquine. Je suis restée avec une poignée de chips dans la bouche, incroyablement gênée, lorsque l'androgyne a soufflé un :
— Oh my GOD.
— Franchement, vous êtes deux gros dégueulasses, permettez-moi d'vous l'dire.
Jin et moi nous sommes redressés précipitamment, nousbousculant pour fermer le lecteur VLC, mais trop tard. Le mal était fait.
*
(1) Mais si ! Quand elle avait essayé de retrouver Oliver en région parisienne – et elle avait réussi, d'ailleurs... Elle avait pris l'arme de Ollie pour tirer à quelques centimètres de sa tête. Note de Ove
(2) Banana, pour ceux de mes fans taïwanais qui avaient des doutes. NdA.
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