Chapitre 21
Sa main calleuse effleura son dos et à cette caresse Freya ferma les yeux en exhalant un soupir de plaisir. Jamais elle ne s'était sentie aussi vivante et enfin adorée comme elle l'avait toujours secrètement désiré. Le Jarl Harak ne représentait plus cet ennemi qu'elle voulait à tout prix échapper. Elle voulait être captive de ses bras forts et ne plus jamais y échapper. Elle se faisait peut-être des idées, elle s'imaginait peut-être un mariage sincère, mais peut-être qu'elle se trompait. Après tout le viking lui avait à maintes reprises prouver qu'il pouvait être cruel et dépourvu de sentiments. Seulement cette nuit, rien de cela aurait pu la faire reculer. C'était peut-être mal ou peut-être qu'elle serait bientôt punie pour avoir cédé à la tentation, mais après tout c'était son mari et elle demeurait sa femme.
Freya gémit en sentant sa virilité changer de rythme en elle et devenir plus sauvage. D'une main ferme il passa sa main sous sa gorge pour qu'elle se redresse afin de plaquer son dos contre son torse. Ses jambes comme du coton se mirent à trembler et il passa son bras autour de sa taille pour la maintenir debout.
Elle ne comptait plus le nombre de fois où ils avaient cédés au plaisir de se retrouver liés...et elle ne voulait plus que ça s'arrête.
Il donna un coup de rein qui lui coupa le souffle puis reprit ses va-et-vient intenses et rapides.
Freya perdit tout sens des réalités et se laissa happer par le son de ses râles qui en faisaient d'elle l'unique et heureuse responsable.
Le viking sortit son sexe et la fit se retourner pour la soulever par les cuisses.
- Je n'arrive pas à me rassasier, gronda-t-il gentiment et d'une voix rauque. Je te veux encore.
Il la plaqua contre le mur et reprit ses coups de reins.
Freya s'accrocha à ses épaules en rejetant la tête contre le mur. Il allait et venait en elle si sauvagement qu'elle cessa presque de respirer.
- Ne vous arrêtez pas ! Supplia Freya en cédant déjà à la jouissance.
Harak serra les dents en essayant péniblement de ralentir le rythme infernal de ses coups de reins, mais il ne contrôlait plus rien.
Il voulait sa femme encore et encore tout en ne sachant plus s'il serait capable de s'arrêter avant l'aube.
Il déversa en elle l'essence de la passion pour la énième fois puis la décolla du mur pour l'allonger près du feu.
Essoufflée, en proie aux vertiges de la jouissance sa belle épouse ferma les yeux en se cambrant contre lui amoureusement.
- Promets-moi que tu ne me quitteras jamais, lança-t-il d'une voix rauque et sombre.
- Jamais, murmura-t-elle d'une voix tremblante.
- Je t'entendre le dire, je veux entendre tes mots.
- Jamais je vous quitterai, lui dit-elle en soulevant les paupières. Je serais à jamais à vous.
Harak écrasa sa bouche d'un baiser et alla crocheter son sein rond avec sa main. Sa puissante autorité lui donnait des sueurs froides car il se savait capable du pire.
Elle haleta en le regardant les yeux brillants tout en savourant les caresses qu'il exécutait sur ses seins.
- Est-ce là une manière de vous rassurer ? Demanda-t-elle en essayant de se redresser.
Harak se redressa sans la quitter des yeux tout en se souvenant des mots de Inga. Plus le temps avançait plus ses dires lui paraissaient très réels.
- Je n'ai pas besoin d'être rassuré, répondit Harak en suivant la trajectoire de la mèche blonde qui retombait lentement entre ses seins. Tu es ma femme et je n'ai pas l'intention de prononcer le divorce.
- Dans ce cas, est-ce là un besoin de mâle dominant ? Lança-t-elle sur un ton légèrement amusé.
Harak ébaucha un furtif sourire puis glissa son doigt sur son épaule nue.
- Peut-être...
- L'aube va bientôt se lever, lui annonça-t-elle l'air déçu et triste.
- Pour quelle raison es-tu si triste ? Je t'en prie ne fais pas partie de ces femmes qui gardent leur pensé pour elles.
- J'ignore ce qu'il adviendra de nous quand le soleil se lèvera. Allez-vous redevenir sombre et distant ou bien est-ce que...
Il posa un doigt sur sa bouche pour la faire taire.
- Nous ne pouvons contrôler ce que nous sommes Freya, mais cela ne veut pas dire que cette nuit n'aura pas une place en moi. Cela ne veut pas dire que je vais oublier. Je ne pourrais jamais oublié nos noces.
La jeune femme lui décrocha un sourire puis se pencha pour l'embrasser. Cette initiative aurait pu lui faire battre le cœur s'il avait un, songea-t-il en répondant à son baiser.
- Tu es épuisée, aujourd'hui tu resteras au lit, décréta-t-il se levant pour échapper à la tentation qu'elle représentait.
- Et vous ? S'enquit-elle cachant sa nudité.
- Je dois régler certaines affaires et me rendre auprès de mes hommes blessés.
Harak s'empressa de se vêtir mais pour la seule raison qu'il ne parviendrait pas à rester insensible à la beauté allongée sur son lit.
- Reposez-vous ma tendre épouse, je vous retrouve au plus vite.
Il déposa un baiser sur son front puis disparut avant qu'il cède à cette tentation impitoyable.
Il remonta le village et trouva Cadel à l'entrée du château.
- Que fais-tu déjà ici ? Le questionna-t-il en observant la mine fatiguée de son jeune frère.
Cadel éclata de rire.
- Comment pourrais-je arriver alors que je ne suis jamais parti ? Répondit Cadel en se tenant maladroitement au mur.
- Combien d'ale as-tu bu mon frère ?
- Assez pour être certain que Svend ne me parlera pas pendant plusieurs jours. J'ai voulu lui voler sa nouvelle conquête.
Cadel s'avança progressivement et avec difficulté puis lui agrippa les épaules.
- Et toi mon frère, as-tu enfin pris ta femme comme il se doit ou...ou...tu veux...que je m'en charge ?
Harak grogna puis chargea son frère ivre sur son dos pour la ramener jusqu'à sa maison.
- Je peux marcher.
- Tu as tant de choses à apprendre Cadel, tant de chose, soupira Harak avant de le jeter sur son lit.
- Ce n'est pas pa...parce que tu es plus âgé que...
Harak leva les yeux au ciel en secouant de la tête.
- Je suis plus âgé en effet et si je devais te donner un conseil c'est de ne pas te disputer avec les autres guerriers, ils sont un peu comme tes frères. Particulièrement Svend et surtout pas pour une fille.
Cadel ferma les yeux, lui donnant l'impression qu'il n'était pas en mesure de comprendre le poids de ses mots en cet instant.
- Mère me manque beaucoup...
- Je sais, murmura Harak un pincement au cœur.
Son jeune frère ouvrit les yeux pour le regarder.
- Freya me fait penser à elle, lui confia-t-il avec une furtive lucidité. Tu penses que tu aimeras cette femme un jour ?
- Aimer ? Répéta Harak comme si ce mot le rebutait. Qu'est-ce que l'amour ?
Son jeune frère lui sourit puis soupira.
- Regarde-toi mon frère, depuis qu'elle est là, tu es méconnaissable. Alors prend garde de ne pas faire souffrir cette femme ou je te prédis sans effort que tu vas le regretter.
Sur ce dire Cadel se retourna sur le ventre et ne mit pas longtemps pour se mettre à ronfler.
Troublé par les paroles de son jeune frère, Harak referma la porte de la maison les yeux dans le vague.
- Est-il calmé ? Lança une voix au loin.
Arraché de sa torpeur par Svend qui s'avançait avec assurance, le Jarl comprit qu'il n'était pas ivre comme l'était Cadel.
- Je te prie de l'excuser, son comportement est inacceptable.
Svend inclina la tête avec un furtif sourire.
- Il est jeune et fougueux, je lui pardonne.
- Merci.
Harak se dirigea vers le château et fut surprit de constater que le viking marchait à ses côtés.
- As-tu autre chose à me dire ?
- Quand allons-nous enfin nous venger ?
Harak s'arrêta brusquement pour détailler le visage durci de Svend.
- Bientôt, répondit prudemment Harak.
- J'en ai assez d'attendre.
- Tu as une vengeance personnelle à régler ?
Svend étouffa un rire.
- Je veux la peau de cette femme ! Gronda-t-il doucement en le regardant droit dans les yeux. Holga doit être punie pour ses actions et je veux me venger ! Trop de mal a été fait et j'en suis responsable.
- Tu n'es en aucun cas responsable mon ami, rectifia Harak très sérieusement. Holga est une femme qui aime collectionner les hommes. Son besoin de séduire dépasse l'entendement. Tu ferais mieux de te concentrer sur Astrid qui cherche en vain ton regard chaque fois que tu passes à côté d'elle.
Svend fronça des sourcils comme si cette information le surprenait, mais il tenta de le cacher rapidement.
- Et toi mon ami, lança Svend doucement. Comment se porte ta femme ?
Agacé intérieurement Harak réprima une pointe de colère et répondit platement :
- Elle se porte comme un charme, pourquoi ?
- Parce que elle a l'air de t'apporter un peu de paix et j'espère que tu ne laisseras pas tes envies de vengeance détruire ce qu'elle t'apporte.
- Par les Dieux ! Vous vous êtes concertés avant de venir me voir tour à tour pour me mettre en garde ?
- Non, c'est juste un ressenti général, répondit Svend calmement. Je ne voudrais pas que ta rage te mène à prendre de mauvaises décisions. Tu sais, certains vikings commencent à lancer des paris sur le nombre de jours où elle restera ta femme avant que tu décides de la répudier parce qu'ils sont tous convaincus qu'elle ne survivra pas à tes côtés.
Harak sentit la colère transpirer sur les traits ciselés de son visage.
- Pour eux, tu es un seigneur puissant et incapable d'aimer autre chose que le sang et la mort que tu infliges à tes ennemis, alors ils attendent qu'elle soit libre pour la courtiser. Pour eux un Jarl avec un tel caractère ne peut aimer, il est fait pour régner seul. Je ne suis pas d'accord avec eux. Ne leur en veux pas mon ami, ils sont pour la plupart jeunes et intrépides.
Svend posa amicalement sa main sur son épaule pour s'éloigna en direction du château.
Alors qu'il bouillonnait intérieurement, Harak fit demi-tour la rage au ventre. Il se savait capable de tous les tuer pour avoir prononcer de tels mots !
Avec fureur il marcha jusqu'à sa demeure et ouvrit la porte violemment. Un sursaut d'angoisse et de jalousie mêlées l'avait poussé à revenir sur ses pas.
Il savait que c'était extrêmement dangereux, mais il fallait qu'il la rejoigne, qu'il puisse la voir et se rassurer sur le fait qu'elle était bel et bien sa femme.
Il s'approcha du lit et il la trouva dedans, paisiblement endormie et nue.
Cette image le foudroya de l'intérieur et au lieu de penser à son sommeil, Harak s'installa au bord du lit et se mit à agir en égoïste.
Il toucha son visage puis ses cheveux et cette caresse suffit à lui faire ouvrir les yeux.
- Que se passe-t-il ? Demande-t-elle encore endormie.
- Rien, murmura-t-il d'une voix qu'il eut peine à reconnaître. Je voulais juste te regarder dormir.
Elle sourit en posant sa tête au plus près de lui et ferma les yeux.
Harak resta là, immobile, caressant son dos nu sans jamais cesser de penser aux paroles prophétiques de la guérisseuse.
Il fallait qu'il en sache plus et ses dons pouvaient peut-être l'aider à comprendre mieux ces émotions qui le torturaient en secret.
Seulement cette fois-ci Harak n'avait pas l'intention de faire ça sans Freya. Il espérait qu'en la voyant, la guérisseuse accepte de livrer plus que des énigmes qu'il ne comprenait pas ou qu'il ne voulait pas comprendre.
Plus tard dans la journée, Harak entra dans la maison pour se changer après avoir passé la matinée à entraîner ses hommes.
Freya se tenait près du feu et remuait doucement la préparation dans la marmite.
- Cette fois-ci il est impossible que vous n'ayez pas faim, lança-t-elle en le suivant dans l'autre pièce.
Il se passa de l'eau sur le visage et le cacha avec ses mains le temps pour lui de digérer le timbre de sa voix qui avait trembler...comme si elle le craignait.
- J'ai terriblement faim, répondit-il en lui volant un baiser. Nous devons prendre des forces car ensuite nous partons en voyage.
- Où ça ? Demanda-t-elle en plissant le front.
- Nous allons rendre visite à la guérisseuse qui t'a aidé à combattre le mal qui te faisait tant souffrir et qui aurait pu te tuer.
- Je ne suis pas souffrante et vous non plus apparemment.
- Non, mais nous allons quand même lui rendre visite.
Elle n'insista pas et rejoignit sa place près du feu.
Harak ne put alors détacher son regard d'elle tout en craignant que l'histoire se répète...
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