Chapitre 20



Stratégiquement Harak posa ses deux mains sur la porte pour piéger sa femme qui se liquéfiait littéralement.

- Au contraire je crois qu'elle est finie, insista-t-elle en rejetant la tête pour l'affronter.

Le viking voulut sourire, mais réprima chaque expression qui voulait se manifester pour le bien de la jeune femme déjà mal à l'aise.

Ainsi elle pensait fermement qu'elle ne lui plaisait pas ?

De toutes les hypothèses qu'il avait envisagé Harak n'aurait jamais pensé qu'il puisse s'agir de celle-ci et pourtant il s'était laissé surprendre à le penser avant de rapidement l'oublier.

Il fallait l'admettre, Freya était un mystère qu'il peinait parfois à résoudre. Elle pouvait facilement lui faire sentir qu'elle était malheureuse tout comme le surprendre comme à cet instant. En se refusant aux noces, Harak avait voulu la protéger et avait pensé qu'elle le craignait trop pour l'envisager.

Depuis leur mariage, il avait l'impression d'être d'avantage un monstre que lorsqu'il l'avait arraché à son village.

Depuis de nombreuses années il avait réussi à combler ses envies sexuelles en combattant encore et encore...sans relâche. Seulement depuis l'arrivée de la villageoise dans sa vie, Harak éprouvait de nombreuses difficultés à les repousser.

Comment pouvait-elle croire qu'elle n'était pas attirante ou qu'il pouvait la trouver repoussante ?

Comment avait-elle fait pour se convaincre d'une telle chose alors qu'il luttait jour et nuit pour ne pas lui arracher un baiser ?

- Ainsi tu penses que je ne veux pas de toi dans mon lit ? Pourtant je pensais que je te donnais ce que tu souhaites...

Elle releva les yeux en plissant son front.

- Ce que je souhaite ? Répéta-t-elle en battant des cils.

- C'est pourtant évident, commença Harak en savourant de la voir piégée et sans moyen de lui échapper. J'ai fait de toi ma femme et avant cela tu étais ma captive. Dans les deux cas tu n'as pas eu le choix que de te plier à mes désirs. Comment aurais-je pu deviner que tu voulais secrètement des noces ?

- Ce...n'est pas...non...ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, bredouilla-t-elle à l'évidence morte de honte.

- Je pense que c'est exactement ce que tu voulais dire, insista Harak en ébauchant un léger sourire qui la rendit subitement très furieuse.

- Quelle galanterie de votre part ! Cette conversation semble vous amuser !

- Vos joues aussi vives qu'une flamme me font effectivement sourire.

Harak la laissa s'échapper quand elle passa sous son bras pour se libérer.

- Je pensais...je pensais seulement...je me suis demandée les raisons d'un tel rejet, lança-t-elle ayant l'air plus affirmé loin de lui. Lorsque vous avez fait de moi votre esclave vous n'avez pas chercher à user de mon corps et maintenant que nous sommes mariés, vous n'avez pas cherché non plus à prendre ce que tout homme aurait pris. Alors je me suis demandée si...

- ...Si je te trouve à mon goût ou si au contraire tu me rebutes au point de ne pas vouloir de toi ?

Elle déglutit, sans un mot, puis baissa les yeux.

- Es-tu folle femme ? N'as-tu jamais regardé ton reflet ou fais-tu mine de ne pas le voir ? Lança-t-il d'une voix légèrement agacée. J'ai dû te protéger de mes hommes qui se disputaient déjà pour toi dans l'hypothèse que je te vende à l'un d'eux !

Il s'approcha d'un pas très lourd pour lui infliger sa grandeur dominante et elle donna l'impression de suffoquer.

- Tu es beaucoup trop belle, et ce genre de beauté attire bien des ennuis, ajouta-t-il un rictus menaçant aux lèvres. Tu es désirable et je te veux, mais il y a tellement longtemps que je n'ai pas désiré une femme que je crains de te blesser.

Elle s'apprêtait à baisser la tête mais il la lui releva en prenant son menton dans sa main.

- Ta frustration est un honneur pour moi, car je pensais que c'était moi qui te rebutais, reprit-il en fixant sa bouche.

Elle se pinça les lèvres et ce simple détail suffit à le rendre fou.

Il plaqua sa bouche sur la sienne en savourant son petit hoquet de surprise. Son goût était sucré et encore plus délicieux que l'hydromel. Il en savoura chaque détail jusqu'à se sentir rassasié, mais fallait-il déjà ne plus être assoiffé...

Il repoussa son visage avec sa main qui tenait son menton et sentit son corps se griser de mille tortures. Il jeta un regard sur les nuances silencieuses qui commençaient à dessiner l'arrivée de la nuit et se jura d'attendre celle-ci pour enfin goûter au plaisir jusqu'à l'aube.

- À quoi pensez-vous ? Demanda-t-elle dans un souffle.

Il relâcha son menton et glissa le revers de sa main sur sa joue avant de s'éloigner pour quitter la maison.

Non.

Il ne pourrait pas attendre que le soleil se couche totalement pour la faire sienne.

Alors il alla au fond du chemin qui menait à sa demeure et décida de fermer les grilles et de les condamner.

Il revint sur ses pas et ferma la porte à clé. La jeune femme dont les doigts étaient posés sur sa bouche le regarda avec des yeux brillants de peur et d'excitation mêlées.

Harak se savait cruel, mais ce soir il allait devoir faire un effort pour ne pas laisser sa nature prendre le pouvoir sur lui.

- Que se passe-t-il ? Le questionna-t-elle en plissant les sourcils. Pourquoi vous me regardez ainsi ?

- Et comment je te regarde ? S'enquit Harak en marchant lentement vers elle.

- Je ne saurais le décrire, répondit-elle en reculant contre la table.

Le feu crépitait si intensément qu'il était presque certain que les battements de son cœur crépitaient pour lui de la même façon.

- Il faudrait savoir ce que tu veux, murmura-t-il en comblant l'espace qui les séparait. Que je t'ignore ou que je te montre à quel point tu es désirable.

Elle ferma les yeux et lui montra que ses forces cédaient l'une après l'autre.

Il plaça sa grande main sur son cou puis la glissa jusqu'à sa nuque.

Dans son for intérieur le viking était conscient qu'elle luttait malgré son irrésistible envie de caresser le danger. Sinon pour quelle raison aurait-elle mis tant d'effort pour lui faire connaître sa frustration ?

- Tu essayes en vain de résister parce que tu es mariée à l'ennemi, chuchota-t-il tout près de son visage.

Pour réponse elle se pinça les lèvres en fermant les yeux.

- Est-ce que je me trompe ?

Sa femme finit par relever les yeux et il devinait les battements affolés de son cœur qui à nouveau, lui étaient destinés.

Elle ne répondit pas et Harak lut dans son silence une invitation à prendre sa bouche. Sans attendre il s'en empara en plaquant ses grandes mains de chaque côté de son visage. Sans jamais cessé de savourer ses lèvres il glissa sa main dans ses cheveux pour tirer sur la corde fine qui les retenait en tresse.

Pour la première fois depuis le commencement, la jeune femme ouvrit ses lèvres pour accueillir son baiser et il n'en fallut pas plus pour Harak qui intensifia son baiser au point de le rendre sauvage.

Il avait passé tellement d'années sans toucher le corps d'une femme que se contrôler devenait un supplice. Il rompit le baiser et lut à travers son corps tremblant qu'elle était prête, n'ayant plus envie de perdre plus de temps alors que l'évidence silencieuse parlait plus que des mots.

Sa jeune épouse s'accrochait à ses épaules vigoureuses en se tenant sur la pointe des pieds, comme si elle attendait désespérément d'être aimée.

Harak la souleva pour la hisser contre lui et l'allongea sur le lit. Il souleva sa robe pour relever ses cuisses pâles et d'une infinie douceur. Conscient qu'il allait devoir se contrôler, Harak serra les dents en essayant en vain de maîtriser l'appel du désir.

Il tira sur les cordelettes qui retenaient ses seins prisonniers dans le corsage et l'écarta pour ensuite le déchirer.

Non...

Il lui était impossible de se maintenir à distance de cette beauté qui lui appartenait et que tant d'hommes convoitaient en secret.

Freya sursauta quand la bouche du viking happa la pointe de son sein et fut aspirée par une sensation jusqu'alors jamais explorée.

C'était sauvage et intense. Au lieu de le craindre, Freya ferma les yeux en ne parvenant plus à se maudire d'éprouver tant de sensations.

Il se redressa soudain et ôta ses vêtements entièrement. Ce n'était pas la première fois qu'il se montrait nu, mais cette fois-ci c'était différent. Bientôt ce géant impitoyable serait sur elle, effaçant son corps sous le sien.

Elle se pinça les lèvres et la peur disparut quand il souleva ses cuisses pour disparaître entre celles-ci. Il s'empara de son intimité avec sa bouche ô combien cruelle et la goûta avidement.

Freya gémit en se demandant comme avait-elle pu survivre aussi longtemps sans de telles sensations qui galvanisaient son corps entièrement.

Elle s'arc-bouta en fermant les yeux alors que le Jarl continuait de torturer ses chairs avec sa langue.

Étourdie, elle ouvrit les yeux quand il se redressa avec cet air primitif sur le visage qui lui donna un sursaut au cœur.

De ses mains puissantes, il retira le reste de sa robe et l'obligea à se mettre assise sur le lit.

Il encercla sa taille dans son bras fort tout embrassant ses seins.

- Que faites-vous ? Demanda-t-elle dans un souffle.

Sans effort il se redressa sur les genoux en l'entraînant avec lui.

- Je me prépare à faire de toi ma femme, dit-il d'une voix rauque en soulevant sa cuisse.

Elle sentit sa virilité effleurer son intimité et frissonna. Sans effort il la tenait au-dessus de son sexe dressé et la guida jusqu'à lui. Elle ignorait si cette position était utilisée des autres, mais elle se sentait étrangement en confiance.

Freya se soumit alors à un geste primitif de son époux et se laissa glisser sur sa virilité impatiente de la faire sienne. Son visage imprima la douleur qui s'ensuivit, mais le viking ne lui laissa pas le temps de s'abandonner à la souffrance.

Harak enroula ses bras autour de ses cuisses et joignit ses mains dans le dos de la jeune femme. Il la hissa avec sa force et la garda dans cette position qui le rendait fou. Prisonnière, ressemblait à une déesse des Valhalla sur le point de s'abandonner à son maître.

Harak s'élança en elle très doucement puis plus vite afin qu'elle ressente le plaisir de leurs deux corps désormais liés. Il ne put s'empêcher de grogner tant le plaisir était inouï et violent. Elle soupira bruyamment puis ses soupirs se muèrent en plaisir.

Harak la fit retomber sur la couche et la couvrit de son corps pour la prendre avec une redoutable ardeur. Sa belle épouse cria, captive de sa propre soumission à la volupté alors que ses beaux yeux le suppliaient de lui offrir plus.

Il se pencha pour l'embrasser avec passion tout en sachant que la jouissance serait bientôt là.

Elle s'y abandonna au moment où lui jouissait dans un râle si animal qu'il eut peine à se reconnaître et crut un instant l'avoir effrayé.

Sa femme trembla en fermant les yeux tandis qu'il refusait de se détacher d'elle. Pourtant il dut s'y forcer afin qu'elle puisse respirer.

Harak écarta sa main tremblante de désir et la posa sur l'épaule nue de la jeune femme qui frissonnait encore de plaisir. Il chercha à enfouir l'ardent désir qui commençait à refaire surface comme si une fois n'était pas suffisant pour apaiser tout son être de cette torture. Il attendit qu'elle soit endormie pour parcourir son corps à la recherche du mal qu'il aurait pu lui faire. Avec une tendresse qui ne lui ressemblait pas, Harak allongea la jeune femme sur le dos et écarta les draps en laine pour dévoiler son corps. Inquiet, il glissa sa paume calleuse sur sa peau douce et vérifia chaque parcelle de son corps à la recherche d'un mal quelconque.

- Je vais bien...

Ce murmure avait franchi le barrage de sa bouche gonflée par ses nombreux baisers sauvages. Elle souleva les paupières et posa un doux regard sur lui.

- Je vais bien, répéta-t-elle en posant ses doigts fins sur sa main pour qu'il s'arrête de chercher.

- Je n'ai pas été aussi tendre que je l'aurai voulu mon épouse, lui dit-il en soulevant sa cuisse pour fixer la tâche de sang qui reposait sur leur couche.

Freya ne savait pas si elle devait se réjouir ou non de le voir si inquiet pour elle, mais dans les deux cas, elle se sentait harassée par le plaisir qui continuait de se propager en elle sans qu'elle puisse l'arrêter.

- T'ai-je blessée ? Demanda-t-il en remontant sa main sur sa gorge.

- Non, murmura-t-elle en esquissant un faible sourire.

Le viking se rembrunit ou plutôt il se figea dans une expression sérieuse qui lui fit battre le cœur.

- Que se passe-t-il ? Lui demanda la jeune femme.

- C'est la première fois tu m'offres un sourire. C'est agréable.

Elle rougit en voulant se redresser.

- Où désires-tu aller comme ça ?

- Vous devez avoir faim, supposa-t-elle timidement.

- Je refuse que tu quittes cet endroit tant que l'aube ne s'est pas levée...

Freya jeta un regard furtif à la nuit tombée et le regarda ensuite le cœur battant à la chamade car cela signifiait qu'il restait encore des heures avant que l'aube naisse dans cette nuit noire pour la remplacer...

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