VII - Luernius (2)

Théa pointa son menton vers les mains rugueuses et puissantes qui l'emprisonnaient. Elle reconnut sans peine comme la voix rocailleuse.

« Luernius ! C'est moi, Théa ! »

Tapi dans l'ombre, l'homme demeura silencieux. Pendant un court instant, il hésita et relâcha la pression de la lame aiguisée. Puis, méfiant, il pressa plus fortement Théa contre lui. Le dos de Théa heurta une forteresse de muscles. Froide et dure. Luernius baissa sa tête en direction de la jeune femme, menaçant. Il nicha sa mâchoire saillante près de son cou. Quelques mèches blondes dont certaines étaient torsadées en fines nattes tombaient sur la clavicule de la jeune femme. Sans dire un mot, il pressa doucement le tranchant du glaive contre le délicat et long cou de Théa. Cette dernière haleta de surprise. Et, un souffle chaud et saccadé, vint lui caresser son oreille.

« A dhearbhadh.* (Prouve-le) », murmura-t-il d'une voix rauque et froide dans un gaulois des plus parfaits.

Théa se crispa. Elle déglutit avec difficulté. La lame brillait contre son larynx. La jeune femme chercha un moyen de se contre-attaquer. L'avant-bras, marquée par des nervures qui dansaient sur la peau blanche bronzée, se contracta d'impatience. Devant le silence, l'acier brûlait contre sa peau, laissant une marque rouge.

« Ta cicatrice à l'avant-bras gauche, finit-elle par dire d'une voix assurée qui ne laissait transparaître la moindre émotion. Tu ne t'es pas blessé lors d'un combat avec Belsios comme tu clames haut et fort... »

Elle s'interrompit et toussota. La lame s'arrêta. Luernius grogna l'invitant à continuer.

« Tu t'es fait ça en me protégeant d'un chien errant. »

Il la relâcha, enfin pour son plus grand soulagement.

« Beltan' milleadh ! » lâcha-t-il en rangeant son glaive.

Beltain ou Beltan était une grande fête religieuse où tous les gaulois célébraient la fin de la période sombre pour accueillir la lumière. Cependant, ce jour de Beltain avait eu un sens particulier pour le gamin de onze ans qu'il était. Il ne s'attendait pas que la petite morveuse et pleurnicheuse qui venait de la sauver, le sauvât à son tour d'un monde froid et cruel où la solitude régnait en maître. Qu'elle le sorte de la cave sombre où il avait élu refuge. La brune était à d'image de ce feu sacré que les Gaulois allumaient. Brillante, étincelante et ensorcelante. Elle l'avait empêché de sombrer vers les ténèbres.

La toux de Théa la fit revenir à l'instant présent. Théa se massa sa gorge douloureuse et toussota. Il imaginait sans peine la ride qui se formait entre ses deux sourcils lorsqu'elle était en colère.

« Qu'est-ce qui t'a pris ? Si je savais que j'aurais rencontré Ogman* en personne sans son éloquence, je me serais épargnée cette peine...

― Tu veux vraiment jouer à ce jeu-là, la brillante morveuse*? Quelle ingénieuse idée de se balader avec de la viande avec toi à la Beltan' ! râla-t-il avec un petit sourire malin.

― Ah. Ah. Ton humour est tellement...

― Drôle !

― Combien de fois devais-je te répéter que ce...

― Ce n'était pas toi ! la coupa-t-il en haussant les épaules. Tu en as mis du temps. Heureusement que je n'étais pas sur le point d'agoniser. »

Déconcertée, Théa plissa les yeux et émit une grimace en relevant l'ironie dans le ton qu'employait Luernius.

Furieuse, elle se retourna vers lui et le frappa à l'épaule ce qui le fit grogner de douleur. Ses cheveux était couvert d'un capuchon d'une cape gauloise qu'il portait.

« Tu es si énervant ! Qu'est-ce qui t'as pris ? Tu étais tout aussi délicat qu'un bélier ! » maugréa-t-elle dans un soupir d'exaspération.

Un éclat particulier scintillait dans les yeux bleu-vert du robuste blond. Un sourire se dessina sur ses lèvres pleines et sensuelles qui s'accordaient à merveille avec son nez droit. Il ressemblait à ces statues grecques que Théa avaient passé son temps à observer.

Il s'esclaffa. Son rire était si chaud et doux qu'il réchauffa le cœur de Théa qui roulait les yeux, désespérée. Et, bien qu'elle était un peu irritée voire agacée par son ami, sa moue se transforma en un sourire, à son tour.

Cependant, celui-ci se fana aussi vite qu'il était apparut. Elle déchanta rapidement. La jeune femme recula d'effroi. Au sol, elle remarqua les traces de sang puis sur les sandales de Luernius. Elle remonta vers la cape qui laissait entrevoir une tunique tachetait du liquide visqueux bien rouge de par et d'autre, comme s'il avait lutté. Il avait quelques traces sur son cou. En surprenant les sourcils froncés de Théa, Luernius rabattit sa cape pour cacher la marque rouge. Théa l'arrêta d'un geste de la main puis leva son visage vers lui. Elle l'interrogea du regard. Luernius se crispa.

« Comment t'es-tu fait ça ? » s'enquirent-ils, inquiets, en même temps.

En découvrant la lèvre tuméfiée de Théa, son sourire de Luernius s'était évanoui pour laisser place à une attitude froide. Ses mâchoires carrées se contractèrent machinalement, creusant ses joues. Ses poings se serrèrent. Elle croisa son regard acier, sauvage et sans émotion, prêt à tuer tout autour de lui. Le sang de Théa se glaça, imaginant le pire. Il portait le même regard qu'il avait quand il entrait dans l'arène.

Tous les deux se scrutèrent dans un long silence. Beaucoup trop long, au goût de Luernius.

« Qui t'a osé te faire ça ? » répéta-t-il froidement.

― Je t'ai posé la question en première, Luernius ? rétorqua Théa, immédiatement, les bras croisés. Que t'est-il arrivé ? »

Elle affronta les yeux froids et meurtriers de Luernius.

« Est-ce lui ? gronda-t-il, hors de lui, en s'approchant d'elle. Est-ce ce salopard de Remigilius ? Il ne perd rien...

― Remigius*, corrigea-t-elle. Non. Et, tu ne vas pas rien lui faire ...

― Théa, je vais l'égorger de mes deux mains ! » s'emporta-t-il en la repoussant.

Luernius était sur le point de descendre les escaliers lorsqu'elle lui attrapa l'avant-bras et le retint.

« Dans cet état, Luernius ?

- Ne me sous-estimes pas, marmonna-t-il dans un râle.

- Et ensuite, Luernius ? Je crois que tu as d'autres problèmes que Rémigius à gérer. De toute manière, il n'y est pour rien, Luernius.

- Comment oses-tu le défendre après tout ce qui te fait subir ?

- Ce n'est pas lui, Luernius. Je me suis fendue la lèvre en trébuchant. Tu sais à quel point je suis maladroite.» mentit-elle.

Un fade sourire fleurissait sur les commissures de ses lèvres. Il examina ce faux sourire.

La croyait-il ?

Elle était un si piètre menteuse mais elle s'accrocha à cet espoir. Alors, Luernius grogna simplement, loin de croire le mensonge de son amie. Sa grande main, si meurtrière, effleura avec précautionneusement la joue de Théa, comme si elle était la chose la plus précieuse qu'il avait. Il avait peur de lui faire mal. Avec la paume, il lui caressa la joue. Théa posa sa main qui semblait si petite, si fine par rapport à celle de Luernius. Les doigts du blond descendirent sur sa lèvre tuméfiée.

Brutalement, il l'attira vers elle, l'encercla de ses bras pour la protéger. Il la serra contre lui.

« Je suis désolé, Théa. » chuchota-t-il en humant son parfum qui lui rappelait sa ville.

Théa ne répondit rien. Elle s'engouffra dans ce tas de muscles, si réconfortants. Elle ressentit une tristesse l'envahir. Elle avait envie de pleurer mais les larmes peinaient à sortir. Comme un moment de répit, elle ferma ses paupières un instant en s'abandonnant à ce moment de douceur.

**** ****

A bout de souffle, l'imposant Luernius eut le vertige et trébucha. Il lâcha un râle d'épuisement qui inquiéta Théa. Elle s'écarta légèrement mais il l'empêcha. Il ne voulait rien laisser transparaître. Comment pouvait-elle résister à un mètre quatre-vingt-dix de muscles ? La sueur perlait sur son front. Le gladiateur, éreinté, laissa tomber sa tête sur l'épaule de Théa.

« Tu t'es encore battu dans un bar ? le gronda-t-elle en se détachant .

― Joli châle. » esquiva-t-il en marchant.

Ce dernier lui lança sourire qui se fendit en grimace de douleur. Sa vision se troubla et Théa le rattrapa de justesse. Ils firent quelques pas, ensemble. Elle le déposa contre le mur fissuré de l'insulae et ouvrit la porte de son appartement. Les jambes de Luernius flageolantes le portaient à peine et glissa contre le mur.

Avec l'aide de Théa, le gladiateur se releva péniblement et s'appuya avec délicatesse sur l'épaule de la jeune femme de peur de lui faire mal. Du coup de l'œil, il l'examina. Le blanc du voile faisait ressortir sa superbe peau à la couleur du miel. A quel moment la petite fillette pleureuse qui s'était promis de protéger avait-elle laissé place à une ravissante femme si forte ?

« Ce châle te va bien à ravir. As-tu décidé de devenir une noble patricienne ? se moqua-t-il avec un sourire goguenard.

- Tu penses que c'est le moment de plaisanter, Luernius. », le sermonna-t-elle avec douceur.

- A qui l'as-tu volé ?

- Ce n'est pas vraiment un vol. Juste un emprunt à durer inderterminé.

- Tu joues sur les mots. Si un garde t'avait surpris ?

- Je sais être discrète. Et n'ai-je pas appris du meilleur ? » répliqua-t-elle avec malice.

Un rire rauque échappa du beau gaulois devant l'air malicieux de Théa. Elle l'installa avec délicatesse dans son lit sommaire, composé de lattes et de couvertures superposé. La pièce n'était pas grande mais elle n'était pas immense. Il grogna de douleur en s'allongeant. Avec douceur, elle souleva délicatement sa chemise pour examiner sa plaie en retenant son souffle.

« Ne bouge pas. »

La plaie était superficielle. L'ivrogne avec lequel il s'était battu l'avait bien raté. Pendant qu'elle chercha des torchons et de l'eau, dans la cuisine, Luernius balaya d'un coup d'œil à la sommaire pièce. Un parfum de lavande embaumait la pièce baignée par le soleil.

La pièce n'était pas minuscule ni spacieuse, bien ordonnée. En face, il y avait un autre lit, celui de Marcus, bien plus confortable ainsi que deux coffres.

Sur les murs, des quelques fresques étaient peintes d'une main d'enfant décoraient la pièce. Luernius s'attarda sur celle où un enfant aux cheveux bouclés y était représenté en gladiateur puis sur une autre d'un gladiateur victorieux où dessous Marcus avait inscrit « Magnvs Achillevs ».

Puis il se concentra sur une autre où deux anges veillaient sur Théa qui tenait la main de Marcus et de Luernius homme. Marcus y avait écrite « Familia ».

Le colossal gladiateur s'attendrit.

Ses yeux s'attardèrent sur un petit bureau où jonchaient des papiers, des cartes et des livres qu'il avait offert à Théa avec sa solde de gladiateur. Il s'accouda en grommelant. Il savait combien Théa aimait lire, découvrir le monde et débattre, chose rare pour une femme, mais il ne la savait pas aussi superstitieuse. Il releva un sourcil en découvrant des grigris à l'effigie des dieux protecteurs. Malgré la douleur, il ne put s'empêcher de sourire, ravi.

La première fois qu'il l'avait rencontrée, la morveuse l'avait poursuivi dans toute la ville en lui posant des tas de questions, avec un livre à la main. Ses oreilles lui sifflaient tant qu'il crut qu'il allait lui faire avaler ce maudit livre qu'elle tenait dans ses petites mains.

Les choses avaient bien changé. Elle avait bien changé. Un peu trop à son goût, parfois. Il releva la tête en entendant les pas de Théa qui revenait.

Elle posa le bol qu'elle tenait entre les mains et s'assit à côté de lui prenant soin de cacher son côté gauche. Elle lui retira sa tunique avec délicatesse qui cachait une épaisse de muscles saillants. Un simple médaillon, souvenir de sa mère, attaché par un simple cordon trônait sur ses pectoraux saillants. Les cheveux ondulés de Théa dansaient et lui caressaient délicieusement son torse couvert de cicatrices.

Les joues de Luernius s'empourprèrent et racla sa gorge mal à l'aise.

Théa connaissait par cœur chacune de ses cicatrices, chaque trace laissée par les combats. C'étaient les cicatrices qui marquaient chaque tressautement de son cœur.

En silence, elle lava la plaie avec une éponge. Luernius laissa échapper un râle, grogna et ralota. Avec soin, elle déposa un lin propre imbibé de vinaigre qui démangea le colosse. Puis, elle appliqua de l'eau mer avec une bandelette de lin ce qui fit bougonnait le magnifique Luernius. Théa esquissa un faible sourire sadique puis elle prit le bol dans lequel résidait un mélange étrange de miel, huile d'olive, de feuille que sa mère lui avait appris. Le blond aux épaules carrées observa le spectacle qui s'offrait à lui quand ses yeux tombèrent sur le bleu de Théa.

Soucieux, il souleva ses cheveux bruns. Son cœur se serra et se fendit. Il serra sa mâchoire. Il n'avait qu'une envie : cogner cet imbécile de Remigilius et lui rendre la monnaie de sa pièce.

« Vas-tu me dire comment t'es-tu blessé ? demanda Théa, le ramenant à la réalité.

- J'ai trébuché, répondit-il d'un ton bourru.

- Sur un couteau ? » releva-t-elle avec amertume.

La charmante Théa soupira en ramenant une mèche derrière son oreille. Elle s'assit sur le rebord du lit pour faire le bandage.

« Je suppose que tu n'es pas la seule à être maladroite, ici.

- Toi, l'invincible gladiateur. » plissa-t-elle des yeux.

Ils livrèrent un duel de regard pendant quelques secondes. Luernius déglutit péniblement et détourna le regard en se frottant la nuque. Elle était si jolie, comme ça. Ravie d'avoir gagné, elle haussa un sourcil satisfait.

« Les accidents arrivent.», répliqua-t-il de mauvaise foi.

Théa perdait patience. Elle le frappa avec un torchon qu'il attrapa, avec un sourire goguenard. Il tira Théa vers lui. Il loucha sur ses lèvres qui bougeaient sans écouter le son. Il n'avait qu'une envie de les dévorer.

« Comment vas-tu combattre ? l'interrogea-t-elle avec une petite moue.

- J'improviserai. » haussa-t-il des épaules.

Elle lui donna une petite pichenette. Luernius grimaça.

« Pardon ! Je t'ai fait mal ? s'alarma-t-elle en mordant les lèvres.

― Théa serait-elle capable de terrasser Achilleus, l'invincible guerrier ? »

Elle lâcha un faux rire qui amusa le blond.

« Quand sera ton prochain combat ?

- Pourquoi ? Prieras-tu pour moi dans les gradins de l'amphithéâtre ?

- Non.

- Alors pourquoi demandes-tu ? Tu auras ma mort sur ta conscience, plaisanta le gladiateur en tapotant son nez.

- Luernius ! s'indigna-t-elle en croisant ses bras. Ne joue pas avec la mort.

- Serais-tu superstitieuse, Théa la morveuse* ? » souleva-t-il en dirigeant son regard vers les grigris.

Théa rougit en baissant le regard. Comment de temps restait-il à Luernius ? Combien de temps encore devait-elle assister à ces combats, la boule au ventre ? Supporter cette torture ? Retenir son souffle à chaque coup qu'il encaissait ? Elle redoutait le jour où il s'effondrerait dans l'arène. Qu'adviendra-t-il d'elle ? songea-t-elle, égoïstement. Luernius était célèbre mais à quel prix ? Son sort était dans les mains du peuple barbare qui ne cherchait que la distraction. Son destin était scellé par un seul homme. L'Empereur.

« Alors tu assisteras à mon grand combat avec Marcus pour me porter chance. » rit-il avec insouciance.

Elle opina du chef à contrecœur et était sur le point de se lever lorsque Luernius se redressa.

« Où étais-tu hier soir, Théa ? »

Elle s'interrompit surprise par la question qu'il avait lâché comme une bombe. Elle se tourna vers lui, déstabilisée.

« J'étais à la taverne.

- Tu n'y étais pas. Je t'ai suivie, hier soir.

- Comment ?

- Pourquoi t'es-tu rendue chez le sénateur Gnaius ? la confronta-t-il.

- De quoi parles-tu ? dit-elle avec un rire nerveux. Je crois que la fièvre t'es montée.. »

Elle toucha le front de Luernius qui l'arrêta.

« Pourquoi te disputais-tu avec le sénateur Gnaius ?

- Qu'as-tu fait, Luernius ? »

Théa se detacha de son emprise. Devait-elle le lui dire ?

« Théa, qu'as-tu fait ? Es-tu en danger ?

- On m'a payé pour que je lui délivre un billet, lâcha-t-elle. On m'a payé une véritable fortune. Cent sesterces, Luernius. Lorsque je lui ai donné la lettre, le sénateur semblait troublé puis il l'a déchirée... Il ne cessait de me demander qui en était l'auteur avant de rentrer chez lui.

- Où il a été découvert mort, assassiné dans son bureau.

- Comment le sais-tu ?

- Théa, l'as-tu tué ?

- Non ! Bien sur que non ! Tu sais que je ne suis pas incapable de faire ça, Luernius !

- Je ne suis pas sûr de savoir ce que tu es capable de faire ou non, Théa. Je l'ai retrouvé mort. Mort. Juste après votre altercation. Ce qui fait de toi...

- La dernière personne à avoir vu vivant le sénateur. », termina avec horreur Théa dans un murmure.

La bombe était lâchée, explosant tout autour d'eux. Elle était en danger, alors mais cela ne repondait pas à la question. Comment Luernius s'était blessé ? Elle baissa ses yeux bruns vers la tunique, collectant chaque détail. Elle rassembla les informations et jeta un regard horrifié vers Luernius.

« Le sang sur ta tunique... » s'effraya-t-elle.

La peur l'empêchait de continuer. Elle redoutait la réponse de Luernius, à cet instant.

« J'ai fait ce que j'avais à faire, Théa.

- Au point de te mettre en scène ta blessure. Au point de te poignarder, Luernius, chuchota-t-elle.

- Je voulais te protéger !

- En te blessant. Es-tu devenu fou ? »

Il avait enfin de crier que oui ! Qu'il était fou d'elle mais s'abstint. Il croisa le regard plein d'incompréhension de Théa.

« Quelqu'un t'a-t-il surpris en train de quitter la maison du Sénateur ? As-tu remarqué quelque chose de particulier ? As-tu entendu quelque chose ? »

Il secoua la tête, triste de ne pas l'aider plus. Théa se leva, suffocante.

« Dans quoi t'es-tu enlisée, Théa ?

- Je ne sais pas, Luernius. » répondit-elle la mort dans l'âme.

Théa quitta la pièce qui semblait si petite à cette instant. Ses pas la conduisirent dans la cuisine. On l'avait piégée, comme une bleue. Et dans sa chute, elle risquait d'entraîner son meilleur ami et Marcus.

Elle planqua ses mains contre sa bouche, pour faire taire ses sanglots et ses gémissements.

Théa avait peur. Et si les rumeurs étaient vraies... Elle était fini. Rome l'avait englouttie.

Théa ouvrit la petite fenêtre en quête d'air. Elle examina le mur de séparation qu'avait construit l'Empereur pour protéger sa demeure des gens comme pauvres, comme elle.

La jeune femme serra les poings, enragée.

De l'autre côté de ce même mur, Julius scruta avec nonchalance, les hauteurs de Rome. Les mains sur la balustrade, il soupirait encore et encore, laissant perplexe les gardes et les conseillers qui l'entouraient. Il écoutaient à peine leurs rapports sans intérêt.

La vision de la mystérieuse femme hantait Julius si bien qu'il trouvait sans intérêt les romaines qui se baladaient dans le jardin.

Le soleil dansait sur sa chevelure. Il passa dedans et soupira. Les jeunes femmes célibataires le lorgnaient dans l'espoir caché de taper dans l'œil du Prince de Rome. Celui-ci ne prêtait aucune attention. Plongé dans les méandres de ses pensées, Julius ne pouvait pas s'empêcher de se demander s'il croiserait à nouveau la mystérieuse voleuse à la beauté à couper le souffle, loin de se douter qu'un simple mur les séparait.

Julius poussa un soupir de plus belle. Les portes de l'appartement du Domus Augusti s'ouvrirent sur son humble grand-père, l'Empereur Auguste, accompagnée de sa magnifique femme, l'Impératrice Livia, qui se pavanait.

Dos à eux, Julius les observa du coin de l'œil puis retourna à ses contemplations. Il soupira de plus belle pendant que les gardes et les conseillers saluèrent l'Empereur et l'Impératrice.

« Ne me salues-tu pas, mon cher Julius ? » s'étonna l'Impératrice d'une voix doucereuse.

**** *****

Voilà le chapitre 7 fini ! J'espère qu'il vous aura plu !

Brad Pitt aurait été parfait pour Luernius qui a pour nom de scène Archilleus. ( Ceci est une pure coïncidence ^^ )

J'aime beaucoup Chris Hemsworth.

Mon esprit vint de quitter son corps devant tant de beauté. 😍😍

Dites-moi qui verriez-vous dans le rôle de Luernius ? Chris Hemsworth ou Brad Pitt ?

À la semaine prochaine pour un nouvel épisode.

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