Chapitre 11 : Trappe et sommeil

Mon sentiment d'être espionné se renforce de plus en plus et vu le regard effrayé et ahuri des autres ils n'en pensent pas moins...

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Nous avons enfin trouvé la solution à cette énigme, donc je ne vais pas me plaindre, hein ! Et tout ça c'est grâce à Ethan... Je me tourne vers lui et lui adresse un regard reconnaissant :

"- Merci, sans toi on aurait galéré et perdu encore plus de temps.

- C'est normal, répond-il. On s'entraide après tout."

Il me sourit lorsqu'un léger reniflement résonne dans la bibliothèque. Jake.

"- Oh mon dieu, c'est trop mignon ! s'exclame t-il en reniflant une nouvelle fois et en essuyant une larme imaginaire. Tant d'émotion, désolé mais c'est trop pour moi !" ajoute t-il, en cassant sa voix comme s'il était sur le point d'éclater en sanglots.

Il se fout ouvertement de ma tronche. Il a beau être canon, ce n'est pas une raison pour se moquer de moi !

"- C'est vrai, j'avais oublié ta sensibilité légendaire, je réponds, ironique.

- La tienne est pas mal non plus," rétorque t-il avec un sourire en coin.

Je m'apprêtais à lui lancer une autre pique lorsque je vis Ethan bouger les lèvres exagérément en direction de Mélanie. Tant de discrétion... 

D'après ce que je pouvais lire cela donnait quelque chose du genre :

" Tu crois qu'ils ont bientôt fini ? J'aimerais bien partir moi quand même." Le tout avec un sourire amusé.

C'est pas possible, ils ont pas bientôt fini de se ficher de moi ?

"- Bon, vous êtes tous les deux sensibles, c'est bon comme ça ?"

Ah l'intervention de Gloria...Je me disais qu'elle mettait du temps à venir aussi. Et apparemment elle ne comprend pas vraiment l'ironie.

Il faut que j'éclaire la situation :

"- Jake, on reprendra cette discussion plus tard, Gloria, c'était de l'ironie et Ethan, je te vois, sérieux à quel moment t'es discret ?

- C'était volontaire, déclare t-il blasé.

- Je m'en doutais.

- Bref, dit Mélanie, on a une échelle. C'est à dire qu'à priori on doit monter quelque part. La réponse se trouve donc sûrement au plafond."

Elémentaire, mon cher Watson ! Je lève les yeux et remarque une irrégularité dans le haut de la pièce, de la forme d'un carré. 

" Aidez-moi, j'ai une idée."

D'un mouvement de bras je leur fait comprendre de porter avec moi l'échelle à la verticale. Et là, oh coïncidence, elle est pile de la bonne taille. Une fois l'objet en place, nous nous fixons tous, l'air de se demander qui montera en premier.

"- Pas moi ! s'exclame Gloria.

- Ca m'aurait étonnée, je marmonne.

- Pas moi non plus, fait Mélanie. Désolée mais j'ai le vertige...

- T'as conscience que tu devras monter à un moment ou un autre, quand même ? je demande, agacée.

- Oui, mais le plus tard sera le mieux", justifie t-elle, bizarrement fascinée par le sol.

Ethan n'a pas l'air super motivé non plus. Le seul qui n'a pas l'air plus effrayé que ça est Jake. Zut, une occasion en moins de me moquer. Dommage...

"- Dans mon immense miséricorde, mon infinie générosité et ma sagesse éternelle...commence t-il sur un ton théâtrale.

- J'y vais !" je l'interrompt en mettant mon pied sur la première marche.

D'après ce que j'ai pu constaté, son taux de narcissisme est plutôt élevé alors il vaut mieux l'arrêter lorsqu'il commence à se jeter des fleurs...

Je commence mon ascension en faisant de mon mieux pour ne pas regarder en bas, sachant que les regards de tous les autres sont braqués sur moi. Et puis, le plafond est vraiment haut, alors j'aimerais éviter de paniquer.

J'arrête d'escalader lorsque ma tête frôle la pierre, près du fameux endroit que j'ai repéré tout à l'heure. Je cherche un levier ou quelque chose pour ouvrir ce que je soupçonne être une sorte de conduit d'aération.

Au bout de quelques instants, je sens un bouton s'abaisser sous ma main et le carré sortir légèrement du plafond puis coulisser (NDA : C'est beaucoup plus clair dans ma tête, je crois 😂). Derrière il y a un vrai tunnel creusé mais, à vue d'oeil, on ne pourra s'y tenir qu'accroupis ou à quatre pattes. Et puisque c'est le seul moyen de sortir de la pièce, je suppose qu'on ne peut pas y échapper...

Lorsque je fais signe aux autres de me rejoindre un bruit étrange retentit dans la pièce, comme si un produit se répandait. 

Oh non mais qu'est ce qui se passe encore ?

Je hume une odeur légèrement sucrée avant de sentir ma respiration ralentir et mes paupières devenir lourdes. Je ne tiens plus debout et tout ce dont je me rappelle avant d'être emportée est la voix de Jake criant mon nom et de la sensation de chute.

Il reste 37 heures et 09 minutes...

...Ou peut-être que tout s'arrête là ?




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