14-Départ
Pdv Chika
-Yoake, quand je disais que tu serais la prochaine à être dans un lit d'hôpital, je plaisantais! je m'exclame en secouant les mains de mon amie.
-Oh, Chika, calme-toi, par pitié...je viens de me réveiller...
-YOAKE EST RÉVEILLÉE ?! s'exclame Takoyaki en ouvrant vivement la porte.
Je sens la verte à deux doigts de commettre un meurtre.
Nous restons presque toute l'après-midi au chevet de notre amie, écoutant son récit avec attention. Elle finit par demander:
-Et les autres de l'équipe? Ils sont...
-Kiba et Akamaru sont en rééducation, Shikamaru a eu...un doigt foulé,il me semble...
-Choji a utilisé un pilule secrète ou je sais pas quoi,du coup il est mal en point, Naruto pareil avec le démon renard, complète Takoyaki.
Yoake hausse les sourcils en ma direction.
-Et Neji? Vous avez même pas été vérifier?
-J'ai essayé de m'introduire dans sa chambre hier et avant-hier...et le jour d'avant aussi...mais les infirmières m'ont choppé à chaque fois,j'avoue en baissant les yeux. Mais aujourd'hui c'est légal d'y aller,alors je vais y retourner.
Yoake soupire,elle n'a même pas l'air surprise.
-Je vois. C'est pour ça que tu posais pas les fleurs que tu essayes de cacher-très mal, soit dit en passant- dans mon vase.
-Oui, bah ça va, je marmonne.
Les discussions vont bon train, Tsuneko-sensei passe pour nous offrir des dango dont elle engloutit elle-même la moitié, et je finis par prendre congé de mes amis. Si je reste trop, j'aurai plus le temps pour Neji et les infirmières me jetteront. Je prends le numéro de sa chambre, au cas où elle ait changé suite à mes visites indésirables. Bon, c'est toujours la même, mais on sait jamais.
Alors que je m'apprête à toquer, la porte s'ouvre et je me cache bêtement sur le côté, faisant mine de traverser le couloir pour aller ailleurs. Tenten, qui sort de la salle, me regarde de travers (regard que je lui rends en tirant la langue) et part dans la direction inverse. Après avoir vérifié que personne ne peut me voir, je...reste bloquée devant la porte.
Comme à l'académie, quand j'étais incapable d'entrer directement. Je devais rester plantée dans le couloir, pour me composer une attitude suffisamment confiante.
Après quelques profondes inspirations pour me calmer, je toque trois petits coups et pousse la porte sans attendre de réponse.
-Coucouuuu ! Tu vas mieux ?
Le Hyuga se redresse sur ses oreillers avec un soupir.
-Je me sentirais mieux si je m'étais fait piétiner par tous les shinobis de Konoha. Mais on peut dire ça.
Je jette un œil de côté vers son vase. Rempli de fleurs toutes fraîches. Et zut. Maladroitement,je lui pose le bouquet dessus.
-Tiens. Cadeau.
Il fixe les fleurs et les remet en un bouquet correct.
-...merci.
Un silence flotte, durant lequel il regarde les fleurs, puis moi, et moi, le sol. Je finis par demander :
-Ils t'ont vraiment coupé des cheveux pour te soigner ?
Il hoche la tête.
-Ouais. Une grande mèche. (Il plisse les yeux.) Tu t'intéresses sérieusement à mes cheveux ? Tu ne sais juste pas tenir une discussion, en fait.
Je soupire.
-Nan, mais...toi, je sais jamais de quoi te parler. J'ai l'impression que tout ce que je dis te passe au-dessus de la tête.
Le Hyuga s'étouffe, puis ricane. Je me rends compte trop tard de mon mauvais choix de mots.
-Enfin, je veux dire...j'ai l'impression que ça t'intéresse pas !
-Quand je pourrai sortir, tu voudrais bien sortir manger des ramens avec moi ?
Que...
Ok. Toi,je t'épouse, c'est bon.
-Bien sûr ! Avec plaisir, même !
Mes yeux brillent un peu. Il me parle nourriture, c'est donc quelqu'un de bien, forcément.
Muno s'envole et se pose sur ses genoux, se lovant confortablement contre lui. Prenant à nouveau le soin de couper le lien mental, je grogne :
-Muno, tiens-toi bien deux secondes...
-Je croyais que c'était très bien d'être libre, hors de sa cage, lance d'un ton tranquille le garçon en caressant les plumes de mon oiseau.
Pourquoi, dès qu'il me parle, on dirait qu'il essaye de me provoquer, lui ?! Je demande plaintivement :
-Mais c'est quoi ton problème ? Je t'ai fait quoi ?
Il rit, appréciant clairement m'énerver. Je vais peut-être l'étrangler, finalement...
-T'es bizarre. Tu m'intrigues, avec ton oiseau envahissant et toute ton énergie toute aussi envahissante.
Grrrr...Je me relève en reniflant.
-Bon, Muno, viens, on doit laisser monsieur calme et mystérieux dans son calme chéri.
Mon oiseau hésite, puis vient finalement se percher sur ma tête. Je jette un dernier regard à Neji, qui lance avec un sourire presque pas narquois:
-Merci d'être passée. Reviens quand tu veux.
Je cherche une réplique spontanée, n'en trouve pas et referme la porte avec un sourire impossible à réprimer.
Mouais. Va pas croire que je te trouve sympa, monsieur je-suis-mystérieux. Je retourne vers la chambre de Yoake, et y trouve Takoyaki endormi sur la table de chevet, et Yoake qui... se bat avec des aiguilles à tricoter ?!
-Mamie Yoake ?! je murmure, prenant garde de ne pas réveiller le Taniuchi endormi.
-Oh, tais-toi. Je dois bien trouver de quoi m'occuper, d'accord ? réplique mon amie avec un air vexé. Et puis c'est quoi, ce sourire stupide ? Oh, non, ne me raconte même pas. Si tu souris comme ça, c'est qu'il est pas mort, c'est l'essentiel.
Je soupire, déçue.
-D'accord...tu fais quoi ? je demande avec intérêt en me penchant vers la...chose qui résulte des aiguilles de mon amie.
La forme est bleue, avec quelques brins rouges et bleu vert en bas.
Yoake soupire en contemplant la crotte de laine.
-C'était censé être Muno. J'ai déjà fait un papillon à Tako. C'est horrible, mais il a dit qu'il l'adorait et...
En observant Takoyaki de plus près, je peux voir qu'il a posé le papillon défiguré sur sa tête avant de s'endormir avec un large sourire.
-Tako étant Tako, quoi.
Je souris, un peu beaucoup attendrie par les petites attentions de Yoake.
-Je vais y aller, ma vieille. Essaye de pas mourir d'ennui, d'accord ?
-Jamais. Ce sera toi, la cause de ma mort, t'en fais pas, elle rétorque, amusée.
***
-Tu...Tu quoi ?! C'est une blague ! je m'exclame, consternée.
Mon voisin secoue la tête, un air étrangement sérieux sur le visage. Je sais que sa défaite contre Sasuke l'a complètement secoué, et j'ai essayé de le soutenir au mieux, mais c'était dur quand il me rejetait autant pour être seul avec le vieux chelou.
-Nan. Je pars vraiment. Je vais étudier l'art shinobi avec le vieux pervers...
-Tu m'excuseras, mais c'est pas hyper rassurant, ça, comme phrase ! je m'écrie.
Je ne suis pas du tout, mais pas DU TOUT satisfaite par cette décision. En gros, il me laisse tomber comme une vieille chaussette, pour aller avec un vieux pervers ?! Pardon de m'inquiéter !
-Le vioc pourrait être quelqu'un d'immensément respecté, que je ne serais pas plus tranquille ! N'importe qui peut retourner sa veste au dernier moment, tu devrais le savoir, Naruto !
Muno, perché sur l'épaule du blond, agite les ailes et la tête, en accord avec moi.
-C'est le mieux pour moi, je te jure. Et puis, depuis quand t'as un droit sur mes actions ? T'es ma frangine, pas ma tutrice! il rétorque d'un air agacé.
Je n'aime pas cette tension. Je déteste. J'adore Naruto, et j'ai peur pour lui... je ne devrais pas me laisser aveugler par mes émotions... je soupire, fermant les yeux. Mes épaules s'affaissent. Je ne me suis presque jamais laissé abandonner une prise de tête comme ça. Mais c'est un effort nécessaire.
-C'est vrai. Pardon. Reviens juste, un jour... et en un seul morceau, si possible.
La tension se dissipe un peu.
-Promis. T'en fais pas, et deviens forte aussi ! Sinon je m'ennuierai en revenant.
Je hoche la tête. Le silence devient un peu inconfortable, et je baisse la tête vers mes pieds.
Finalement, il m'entoure de ses bras et tapote maladroitement mon dos, avant de reculer puis de repartir faire ses bagages.
Je retourne dans mon appartement, fermant la porte et m'asseyant au bord de la fenêtre ouverte.
De là, je peux voir tout Konoha. Cet endroit hostile, et pourtant mon chez-moi. Ce lieu où j'ai grandi, et qui a vu tant de choses.
Les grandes figures de pierre des hokage, austères, regardant un point invisible au loin. Je me demandais souvent, étant petite, à quoi ressemblaient réellement les anciens hokage. Pas physiquement, bien sûr, mais dans la vie de tous les jours. Ils étaient avant tout des personnes normales, non ?
Le premier, je l'avais toujours imaginé comme sévère et froid. Comme Sasuke, qui n'aurait pas déserté, en fait. Le deuxième, j'hésitais. Soit il était en réalité une grosse victime, soit quelqu'un de très blagueur et marrant. Mes déductions et théories n'avaient aucun sens, mais c'était un peu drôle à faire. Le quatrième, je l'imaginais bien tout gentil. Sûrement qu'avec toutes les bonnes choses que j'ai entendu à son sujet, il m'est impossible de l'imaginer différemment.
Mon regard erre quelques instants sur mon appartement en bazar. Naruto m'avait dit de devenir plus forte.
Je comptais déjà le faire, bien entendu, mais cette phrase avait déclenché une idée en moi. Une idée qui me donnait autant la nausée qu'elle m'intriguait.
Me relevant, déterminée, je pousse la porte de ma petite habitation et en sors d'un pas assuré pour masquer mon tremblement.
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On approche à grands pas de la fin! Merci d'être encore là! :)
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