Les jours suivants
Léna sortit de la salle sans accorder le moindre regard à personne. Elle ne savait pas où aller. Les portes venaient de se refermer, et elle ne se sentait pas d'aller voir les autres qui criaient et buvaient. Elle marcha, marcha, marcha, puis arriva tout au fond du bloc, derrière les clôture du bétail. Des salles en béton semblaient être à moitié enterrées. On aurait dit des prisons. Et elle réalisa qu'elle avait raison lorsqu'elle vit un panneau où était inscrit « Fosse ».
Elle voulut prendre ses jambes à son cou, partir loin de là où se tenait Tim, mais d'un autre côté, elle voulait le voir. Juste le voir. Elle avait besoin de comprendre... Et s'il l'attaquait tant pis. Elle n'avait rien à perdre. Elle s'avança prudemment jusqu'à entendre un sanglot sur sa droite. Elle s'approcha de la cellule et regarda par la fenêtre. Avec la lumière de la soirée, elle pût apercevoir au fond de la cellule dans un angle ce garçon. Tim. Mais il n'avait plus rien d'humain. Ses veines ressortaient de partout. Sa peau était verte, écailleuse par endroit, voir moisie. Des plaies sanglantes s'étendaient de partout sur son corps, il y avait des trous dans ses cheveux, il bavait un mélange de salive et de sang. De grandes ecchymoses s'étendaient sur son visage.
-Tim ? Chuchota-t-elle
-Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Pleura-t-il
Elle ne sût quoi répondre
-Qu'est-ce que j'ai fais ? Pourquoi je suis là ? Je suis vraiment désolé Léna !
Elle en resta bouche bée.
-Je voulais pas Léna. Ils m'ont forcé ! Ce que j'ai vu... C'était tellement... Qu'est-ce qu'ils vont me faire Léna ?
-Ca va aller Tim, réussit-elle à articuler
Il se frappa la tête contre le mur en retenant des sanglots. Il se mit à saigner et à pleurer de rage.
-Je suis tellement désolé, désolé Léna. Je voulais pas !
Puis il se mit à hurler. Il semblait avoir changé en quelques secondes à peine. Il se leva et se jeta sur la fenêtre devant laquelle Léna se trouvait. Elle lâcha un petit cri et partit en courant. Elle ne sût où aller, de nouveau, alors elle monta dans le trou de Newt.
Elle s'assit dos au mur, remontant ses genoux sur son torse.
Newt ne mit pas longtemps à la rejoindre.
-Je savais que je te trouverais là.
Elle lui fit un petit sourire comme si elle en était obligée. Il vint s'asseoir à côté d'elle. Un silence s'installa avant que Léna ne trouve de quoi parler :
-J'ai vu Tim...
-Quoi ?
-Je suis allée voir Tim
-Mais c'est pas vrai ça ! T'en fais vraiment qu'à ta tête. Pourquoi tu es allée le voir ? Tu voulais qu'il finisse ce qu'il avait commencé peut-être ?
Elle ignora totalement ce qu'il venait de dire et lui raconta le regard perdu dans le vague :
-Il... Il était normal, enfin conscient. Et dans ses paroles. Puis Il... Il ne se contrôlait pas. Il pleurait et s'excusait. Il était terrifié. Il s'est excusait encore et encore... Puis...
Sa voix se brisa et deux grosses larmes roulèrent sur ses joues... Les autres avaient raison, il n'était pas conscient de ce qu'il s'était passé. Léna fût surprise de sentir le bras de Newt autour de ses épaules. Il la prit contre lui. Elle se laissa aller et laissa ses larmes rouler. Elle posa sa tête sur son épaule tandis qu'il caressait ses cheveux.
-Je te promets qu'un jour, je t'éloignerais d'ici Léna, je te le promets. Chuchota Newt
Ce fût les derniers mots dont Léna se rappela avant de s'endormir sur l'épaule de Newt.
Son rêve commença en étant tout blanc. Comme un nuage. Puis des enfants. Plusieurs enfants. Chahutant ensemble, rigolant. Puis des adolescents. Ces mêmes enfants avaient grandi. Les visages restaient trop flous pour qu'elle dise de qui il s'agissait. Soudain, elle se retrouva dans la forêt avec Tim... Il lui tenait les mains, touchait son corps. Mais son visage était plein d'hématomes, son corps complètement abîmé... Puis une explosion.
Léna se réveilla en sursaut. Elle s'assit remit ses cheveux en arrière et calma sa respiration. Elle sentit également Newt se redresser à côté d'elle. Elle sentait son regard sur son dos. Léna se laissa tomber sur le matelas. Newt se rallongea à ses côtés, appuyé sur son coude afin de la regarder.
-Cauchemar ? Lui demanda-t-il
-Ouais...
Newt resta quelques instants encore à la regarder.
-Tu veux qu'on se lève ? Il est bientôt 6 heures. Les portes ne vont pas tarder à s'ouvrir.
-Comment tu sais l'heure ?
Newt lui montra une montre en plastique qu'il avait au poignet.
-Il faut être leader, co-leader ou coureur pour en avoir une.
-Oh alors j'ai la chance de pouvoir parler à Newt, le co-leader qui possède une montre comme les gens importants c'est ça ?
-Exactement, ria ce-dernier
Ce jour-là, il y eu une grande réunion dans la salle du conseil. Léna était assise dans les tribunes à côté de Chace. Seuls Alby, George, Josh, Newt, Minoh, Gally et Mary étaient face à tout le monde là où la veille se trouvaient les chaises.
-Je déclare le conseil d'appel ouvert.
-Nous sommes aujourd'hui réunis, commença George, afin de donner la décision qui a été prise à propos des récents événements concernant le blocard Tim, coffreur.
-Il a été piqué par un griffeur lors d'une sortie de contrôle par les coffreurs. Il est désormais à un stade 4.
-Nous avons donc pris la décision suivante : une dose de sérum lui sera administrée. Nous devons attendre trois jours pour voir un changement. Comme il en est à un stade 4, nous en attendrons cinq jours. Si aucun changement n'est constaté, alors nous le bannirons, dans le cas inverse, il aura une peine de quinze jours de fosse au pain et à l'eau pour ses actes de violence.
-En ce qui concerne le travail des coffreurs, nous avons décidé que désormais, ils seraient interdits de sortir du labyrinthe à même titre que les autres blocards. Ce genre de vérifications aura lieu par un coureur.
-Vous pouvez retourner à vos occupations, conclut George.
Tout le monde s'exécuta dans un parfait brouhaha.
Ce jour-là, Léna passa sa journée avec Sean. Le matin, il la fit trier des lotions et désinfectants, soigner les mains de Zart et nettoyer le sol. L'après-midi, elle changea les draps du lit et vérifia la date des médicaments. Sean, lui, passa sa journée à s'occuper de Tim à la fosse, alors au final Lou ne le vit pas beaucoup. Alors que la journée allait se terminer, Sean lui indiqua de trier les bandages puis de venir manger. Elle se mit au travail et alors qu'elle avait presque fini sa boîte, une voix se fit entendre.
-Sean, tu peux venir m'aider s'teuplé ?!
Elle passa par l'ouverture et vit Newt assit sur le lit.
-Newt ?
-Ah Léna ! Y'a pas Sean ?
-Non... Il est parti manger
-Et toi qu'est-ce que tu fais encore là alors ?
-Je dois trier des bandages... Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
-Rien rien t'inquiètes, mais il grimaça de douleur en se redressant.
-Arrêtes, Léna vint l'empêcher de se relever. Qu'est-ce que tu t'es fait au dos ?
-Trois fois rien, je me suis bêtement cogné contre une planche qui dépassait.
-Fais voir. Ordonna Léna
Il rougit et s'exécuta. Newt enleva son T-shirt afin de faire voir sa blessure à Léna. Son dos avait une plaie partant des omoplates jusqu'au milieu de la colonne. Pas très profonde heureusement.
-Je vais aller chercher Sean...
-Non ne le déranges pas, fais-le, répondit Newt
-Tu me fais confiance ?
-Bien sûr
Léna alla chercher un seau de désinfectant et du coton. Elle inspira un grand coup et appliqua le coton sur son dos. Il était fort et son dos était celui d'un homme. Il bougea un peu de douleur mais se laissa faire. Elle passa le bout de ses doigts à côté de sa plaie comme pour soulager sa douleur. Il était brûlant. Léna passa ensuite de la crème cicatrisante. Alors que son regard commençait à s'attarder sur des détails, elle reprit ses esprits.
-Voilà, finit-elle par dire en allant ranger la crème et le seau.
-Au fait, tes mains, comment ça va ?
-Ça va.
Alors qu'elle allait partir en lui proposant de venir manger, il lui saisit les mains pour voir. Il passa ses doigts sur ses cicatrices. Elle détestait la façon dont il la faisait facilement rougir.
Le lendemain, Léna passa sa journée avec Scott qui était cuistot. Il lui fit trier la nourriture périmée, préparer le repas du midi, faire la vaisselle, éplucher des fruits, préparer le repas du soir, et elle finit très tard après avoir fait la vaisselle.
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