Lorsque Léna se réveilla le lendemain matin, elle réalisa qu'elle était dans un trou. Elle ne se souvenait même pas s'être endormie. Encore une fois... Puis elle commença à prendre conscience de ce qui se trouvait autour d'elle. Le rideau était mal tiré et par le côté elle s'aperçut qu'il faisait encore nuit. Mais le jour n'allait pas tarder. Elle vit la lampe de poche et la bouteille d'eau sur l'étagère. Elle voulut bouger puis réalisa que Newt était à ses côtés. Il dormait. Elle sentait sa respiration à quelques centimètres d'elle. Elle sentit alors son bras qui entourait son ventre afin de l'approcher de lui. Elle n'osa pas alors faire le moindre mouvement de peur de le réveiller. En dix très longues minutes, elle parvint enfin à se retrouver face à lui, alors qu'il dormait tourner vers elle, son bras toujours autour de Léna.

Elle le trouva très mignon quand il dormait et ne pût retenir un sourire. Il avait la bouche légèrement entrouverte, les cheveux en bataille et la marque de l'oreiller sur sa joue.

Léna se retourna de nouveau de l'autre côté très doucement mais elle le sentit s'agiter. Elle referma ses yeux rapidement. Elle sentait que Newt était bel et bien réveillé. Il s'appuya sur son bras droit et se souleva afin de regarder Léna. Elle remarqua qu'il n'avait pas enlevé son bras autour de son ventre. Elle le sentit enfin se redresser, remettre la couverture sur les épaules de Léna et commencer à sortir. Elle ouvrit ses yeux faisant semblant de se réveiller et remarqua qu'il était assis devant l'ouverture. Elle alla le rejoindre en s'asseyant à ses côtés. Ni l'un ni l'autre ne dit un mot.

-Au fait comment va ton front ? Lui demande-t-il en regardant l'horizon.

Léna l'avait oubliée celui-là.

-ça va. C'est toi qui m'as amené là hier soir ?

-Qui tu aurais voulu que ce soit d'autre ?

Ils descendirent environ trois minutes après. Scott était déjà réveillé et déposait des pots de confiture sur les tables.

-Déjà debout ?

-On est les premiers réveillés ?

-Non, Alby et George sont déjà venus fouiller ma cuisine à la recherche de nourriture.

Newt et Léna mangèrent leur pain et leur confiture dans un silence total. Les blocards commençaient à se réveiller un à un. Newt était parti alors que Léna mangeait encore, seule à sa table, avec tous les blocards qui lui jetaient des regards étranges.

Léna passa sa journée avec les sarcleurs. Zart en était le maton. C'était un garçon roux et grand.

Il y avait aussi Jason, un type brun avec les oreilles décollées. Et Newt.

Léna passa sa matinée à enlever des mauvaises herbes et son après-midi à arroser des tomates et cueillir des carottes. Ses mains étaient écorchées de partout et ses plaies lors de sa journée de bâtisseuse s'étaient rouverte. Ces bras étaient également ensanglantés : elle n'avait pas nettoyé ses plaies de la veille. Vers la fin de l'après-midi, la voyant se tenir douloureusement la main droite, Newt l'emmena une énième fois à l'infirmerie. Il repassa doucement un coton imbibé d'alcool, mais cette fois, elle eût du mal à retenir des grimaces. Il s'attaqua ensuite à ses bras puis passa de la crème sur chacune de ses blessures, même son front.

-Ce serait bien si tu pouvais éviter de venir ici aussi souvent quand même...

-J'ai pas la chance d'avoir des mains de bonhomme... Désolée.

-Demain, je pensais te mettre ici avec Sean ? Ça te va ?

-Oui, oui.

-Et ce soir, j'aimerais que tu viennes avec moi à l'appel.

Environ une heure plus tard, Léna se retrouva dans ce que Mary lui avait présenté comme étant la salle du conseil. Il y avait plusieurs chaises en arc de cercle et des tribunes vers le fond. Chaque blocard s'assit sur une chaise, et Léna se trouva sur une autre chaise face à eux tous.

-Tu ne parles que quand on t'interroge, lui chuchota Newt.

-Je déclare la séance ouverte, dit George d'un ton ferme.

-Nous sommes réunis ici pour parler des récents événements ayant touché le blocard Tim. Expliqua Alby

-Il semblerait qu'il est été piqué hier, lorsque les coffreurs ont dû allés vérifier la sécurité du mur Est. Le principal problème est le suivant : il a réagi de façon étrange à la piqûre, et son état semble s'être dégradé vraiment très vite. On n'avait jamais vu ça... Et à ce stade de la transformation, le sérum risque de n'avoir plus aucun effet, et de nous faire gaspiller une fiole pour rien... Alors la vraie question... Est de savoir si nous tentons de le guérir, ou si nous abrégeons ses souffrances, parce que plusieurs ici savent que de se faire piquer, ce n'est pas se planter une écharde dans le doigt. Si le sérum ne le guérit pas, il pourrait devenir fou à un stade qui nous ferait tous vomir. De plus, il a agressé l'une de nos blocarde. Ce qui constitue une violation de la règle numéro 2.

-J'appelle le maton des trancheurs à donner son avis.

Un à un, les matons et les leaders présentèrent leur avis sur la question, la majorité optant pour une tentative de guérison grâce à l'administration d'un sérum. Léna, elle, ne savait pas où se placer ni quoi faire, et avait très peur d'arriver au moment où elle devrait parler;

-Je demande désormais la parole à notre témoin, Léna.

Elle se releva assez mal à l'aise.

-Qu'en penses-tu ?

Elle fronça les sourcils.

- Je... Sincèrement je ne pense pas être bien placée dans cette situation pour donner mon avis. 

-Penses-tu que nous devrions lui administrer un sérum?

-Je ne sais même pas ce que c'est ni d'où ça vient, mais... mais si Mary, Newt et Gally pensent que ça peut être une solution, alors je leur fais confiance.

-Et à propos des actes violents à ton égard, dans le cas où il guérirait, quelle punition devrions-nous lui attribuer?

Cette fois Léna ne sût quoi répondre. Elle ne voulait même pas imaginer recroiser le garçon un jour. Elle le laissa donc tomber sur sa chaise en chuchotant un "je ne sais pas".

-Merci pour ton avis Léna. Maintenant nousallons délibérer, on te rappellera plus tard avec les autres.