Adieux
Le soleil s'élevait lentement dans le ciel, réchauffant peu à peu la froide terre d'Écosse. Aileen se tenait sous l'épais feuillage d'un arbre, celui sous lequel Duncan l'avait embrassé la première fois. Elle frémit en pensant au jeune homme et resserra ses bras autour d'elle. Un vent glacé soufflait, faisant bruissait les feuilles au-dessus d'elle, si fort qu'elle ne l'entendit pas arriver.
- Aileen ?
Elle sursauta et se tourna vers Duncan. Il la dévisageait, l'air inquiet.
- Qu'est-ce passe-t-il ? Tu n'as pas l'habitude de me donner rendez-vous si tôt.
Elle garda le silence quelques instants, profitant une dernière fois de son regard bleu et franc, plein d'amour.
- Les fiançailles sont rompues Duncan. Je suis désolée.
Le jeune homme donna l'impression d'avoir reçu un coup de poing dans le ventre. Aileen se détourna et se mit à courir vers son cheval. Affronter son regard était trop difficile.
- Aileen ! Hurla-t-il derrière elle. Elle se figea et se retourna lentement.
- Explique moi ! Lança-t-il sur un ton dur.
Que faire ? Qu'est ce qui serait le plus difficile ? La vérité ou le mensonge ? La croirait-il seulement? Décidant finalement de pouvoir au moins affirmer lui a voir toujours dit la vérité, elle asséna :
- Je vais épouser le Diable et sauver mon clan. Tu ne peux rien y changer Duncan.
Aileen était enfoncée dans son fauteuil, les genoux repliés contre elle, les yeux grands ouverts, comme si elle tentait de voir l'avenir qu'elle avait perdu. Un bruit de pas devant sa porte la fit sursauter. Une voix grave résonna derrière.
- Aileen, ouvre moi.
Son père. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et se rendit compte à quel point elle était épuisée, physiquement et moralement. Elle essuya ses joues du revers de sa main, et ouvrit le loquet. Son père la dévisagea d'un air triste, et la jeune femme se redressa. Elle ne voulait pas avoir l'air faible.
- Qu'as tu fait ma fille ? Murmura son père d'un ton douloureux. Devant l'air surpris de sa fille, il ajouta :
- Duncan est venu me trouver. Il m'a dit que tu lui avait conté une histoire à dormir debout pour justifier la rupture de vos fiançailles. Je lui ai expliqué.
- Comment a-t-il réagi ? Interrogea faiblement Aileen.
- Je ne sais pas. Il m'a demandé de quoi écrire et m'a remis ça pour toi.
Il lui tendit un pli et s'éclipsa sans ajouter un mot.
Aileen se laissa retomber dans le fauteuil et déplia l'ultime lettre de Duncan.
Mon amour,
pardonne moi d'utiliser ces mots mais je ne peux faire autrement. Ils sont l'exact reflet de mes sentiments pour toi. J'ai du mal à croire à cette histoire, Aileen. Mais si ton père, l'homme que je respecte le plus au monde, le croit, alors moi aussi.
Je ne t'empêcherai pas de faire ce que tu as décidé. J'ai déjà vu la lueur dans tes yeux, lorsque tu m'as annoncé que je ne pourrais jamais t'épouser : c'était tout l'orgueil et la détermination des MacLeod. J'ai beau espérer de tout mon être que tout ceci ne soit qu'un terrible mauvais rêve, je ne peux rien faire. Rien faire sauf continuer à t'aimer de tout mon cœur. Sans doute mes promesses de fidélités te paraitront-elles fausses. Je suis jeune, me diras-tu, j'ai toute la vie devant moi. Cependant, par amour pour toi, par respect pour ton sacrifice, je resterai fidèle. Que passent les semaines et les années, Aileen, si tu as besoin de moi un jour, je serai là. Si je ne peux te jurer fidélité devant Dieu, alors je prends à témoin le soleil et les étoiles : aussi longtemps que je vivrai, je n'aimerai que toi.
Je ne t'oublierai pas,
Duncan.
Une larme tomba sur le papier et Aileen se rendit compte qu'elle pleurait pour la première fois sur son amour perdu. Elle replia le message et le glissa dans son corsage. Essuyant encore une fois ses yeux, elle se leva et sortit préparer son mariage diabolique.
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