Chapitre 7

A ma réplique, il avala son café de travers, ce qui lui provoqua une quinte de toux. Je ne pus m'empêcher de le regarder en souriant, tout en mangeant ma glace. Il ne savait pas sur qui il était tombé le pauvre. Ce caramel au beurre salé devait être aussi doux que notre rencontre : ce baiser passionné, les éléments qui semblaient nous unir et ses yeux bleus qu'il me semblait avoir déjà vu...Attendez, des yeux bleus qu'il me semblait avoir déjà vu, sa capacité à se transformer...

-Mais j'y pense ! M'exclamais-je soudain, en me rappelant d'un détail.

-Quoi ?

-J'y crois pas ! C'était toi le loup dans la forêt ?

-Hmm...Sa se pourrait ?

-C'était toi, oui, ou non ?

Il fouilla dans son sac, que je n'avais même pas remarqué au passage, et il en sortit mon calepin, tout propre, avec mon crayon.

-Ceci répond-t-il à ta question ?

J'attrapais le calepin entre mes doigts, et l'observais sous tous les angles. C'était bel et bien lui, en très bon état.

-Merci beaucoup d'en avoir prit soin. Il m'était totalement sortit de la tête.

-Vraiment ? Tu as de très beaux dessins dedans pourtant.

-Merci. En temps normal je dessine dès que j'ai un peu de temps libre, mais avec ton arrivée, et puis je n'ais pas vu la semaine passer... Au fait, j'ai eu la mauvaise impression d'être observée, tu y es pour quelque chose ?

-Pas du tout. J'étais à l'autre bout du pays cette semaine. En revanche, j'ai abordé ton sujet avec eux et les connaissant, ils ont voulu en savoir plus sur toi. Je ne sais pas si c'est eux, mais je leur demanderais. Tu as fini ?

-Ah, je vois. Une dernière question et on y va.

-D'accord.

-Est-ce que ma subite crise de panique est liée à toi ?

-Un peu oui. Tu avais peur de ma forme lupine, parce que tu étais persuadée que j'allais venir te dévorer, alors que pas du tout.

-Et comment est-ce que tu as su que j'allais mal ?

-Tu ne crois pas que ça fait assez d'informations pour aujourd'hui ?

-Pas du tout.

-Et bien pour moi si. Allons-y. Déclara-t-il en se levant.

-D'accord, mais je vais t'harceler avec cette question la prochaine fois qu'on se verra.

-Si tu le dis. Tu veux à un endroit en particulier ? Me demanda-t-il avant de payer la note.

-Hmm, je ne sais pas. Tu as quelque part à me proposer ?

-Je crois que je viens d'avoir une idée...

On sortit du café, puis l'on se dirigea vers la voiture. Je m'attachais, tandis qu'il enclenchait le moteur. On s'engagea sur la route, en direction de l'autoroute. Mes cheveux volaient dans tous les sens, et tandis qu'il allumait la radio, je levais les bras en l'air, sentant le vent sur mon visage, le même qui faisait s'envoler mes cheveux, tout en poussant un petit cri de joie. Il rigola légèrement à ma réaction. Je me sentais parfaitement bien. Une musique entraînante commença à se diffuser, mettant une bonne ambiance. Le soleil brillait haut dans un ciel avec quelques nuages blancs, semblant avoir la texture d'une barbe à papa. Tout était parfait et je passais un merveilleux moment.

On roula ainsi un petit moment, avant qu'il ne change de voie pour prendre la prochaine sortie. Le panneau m'indiqua où il voulait m'emmener.

-On va à la plage ! M'exclamais-je joyeusement.

-C'est ça. Il y a des tonnes de boutiques là-bas, et des bateaux qui font des petites virées pour pas grand-chose. La plage est souvent animée et je trouve ça plutôt sympa.

-Trop bien !

Quelques minutes plus tard, l'odeur caractéristique de l'océan arriva jusqu'à moi, et bientôt, on pu voir une longue plage s'étendre à perte de vue, avec des personnes bronzant, d'autres se baignant ou jouant au ballon. Il n'y avait pas beaucoup de places libres, mais l'on en trouva une après quelques minutes de recherche. Je bondissais hors de la voiture.

- Dépêche-toi, Adriel ! Allons-y, allons-y !

Il verrouilla sa voiture en rigolant.

-Tu n'es jamais allée à la mer, ou quoi ?

-Si, mais j'y vais tellement rarement ! En plus j'aime tellement ça !

Je m'accrochais à son bras, et le fit accélérer. Il marchait bien trop doucement. Cela le fit rigoler.

-Tu prends trop de temps ! Même une tortue va plus vite.

-Ah oui ?

Il m'attrapa pour me soulever et me porter telle une princesse, avant de se mettre à courir pour sauter par-dessus la barrière qui délimitait le parking. Il se réceptionna avec grâce sur le sable fin.

-C'est mieux là ? Demanda-t-il avec un ton moqueur.

-Beaucoup mieux ! Déclarais-je en enlevant mes chaussures.

-Qu'est-ce que tu fais ?

-Je vais me baigner ! Criais-je en courant vers l'eau, foulant de mes pieds le sable brûlant.

Je courais en direction de la mer et me retournant une seconde, je vis qu'Adriel me poursuivait. J'accélérais, et atteignait la première l'eau. Je rentrais jusqu'à ce que l'eau soit au niveau de mes genoux, et quelques secondes plus tard, Adriel arriva à mes côtés.

-J'ai gagné ! Déclarais-je fièrement, un peu essoufflée tout de même.

-Ah, parce qu'on faisait la course ?

-Evidemment.

-Tu as triché !

-Mais non, pas du tout.

-Si tu es partie la première, donc tu as trichée. Et tu sais ce que je réserve aux tricheurs ?

Il m'attrapa, et avança plus dans l'eau, prêt à me balancer à tout moment.

-Non ! Lâche-moi ! Déclarais-je en me débattant.

-Tu es sûre de vouloir que je te lâche ? Rigola-t-il.

Je stoppais mes mouvements, pour finalement m'accrocher à lui comme un koala à sa branche.

-J'ai rien dit finalement. Ne me lâche surtout pas !

Il rigola à nouveau, avant de reculer. Je retombais dans l'eau sur mes pieds, ce qui eut pour effet de me mouiller, tout comme lui.

-Ah bah bravo ! J'aurais mieux fait de te lâcher, ça m'aurait moins mouillé.

-Désolé. Quoique non, en fait je ne suis pas désolée du tout. Déclarais-je en rigolant.

Maintenant, j'avais une vue imparable sur ses tablettes de chocolat. Mais bien sûr, je n'allais jamais le lui dire.

-Tu sais surfer ? Me demanda-t-il

-Non, mais si tu veux m'apprendre je veux bien. Mais pas aujourd'hui. Non, aujourd'hui...J'ai envie de...De...Je ne sais pas, on pourrait prendre le bateau.

-Allons-y alors. Je crois que celui là-bas part bientôt. On aura peut-être le temps de l'atteindre.

J'acquiesçais et nous nous miment à courir vers sa direction. Il fallait ensuite monter sur le pont, qui nous emmenait suffisamment loin, là où les personnes n'avaient pas le droit de se baigner, car c'était trop profond.

Après ce tour de bateau, on alla se promener dans les boutiques pas très loin, et j'achetais quelques cartes postales. On se balada un peu, avant de décider à reprendre la route, alors que le soleil commençait à se coucher.

-Quel dommage que je n'ai pas eu l'idée d'emmener mon polaroïd...

-Tu as un polaroid ?

-Oui, je l'utilise pour prendre des photos à chaque fois que je suis en sortie. Sa fait un bon souvenir, et j'accroche tout ça sur un des murs de ma chambre. Ca fait comme un mur aux souvenirs du coup.

-Et bien il suffira de revenir...

-C'est vrai, mais ce n'est pas pareil...

-Au fait, tu m'as bien dit que tu voulais en savoir plus sur moi, c'est ça ?

-Oui.

-Alors que dirais-tu si l'on fixait un jour, n'importe lequel de la semaine ou du week-end, où je t'emmène dans l'un de mes endroits préférés ?

-C'est une merveilleuse idée ! Et si l'on disait samedi ? Je ne suis pas libre la semaine comme tu le sais. A moins que je ne travaille qu'une matinée le mercredi...Mais je devrais rattraper le travail perdu...

-Le samedi me va très bien. Je suis assez occupé en semaine.

-Alors va pour samedi.

Le reste du chemin se fit en silence. Pas un silence gênant, ou quoi que se soit de ce genre, non un silence calme et agréable après cette merveilleuse après-midi. On arriva vite près de l'arrêt de bus, et je cru qu'il allait me déposer ici, mais il me ramena près de la maison, ce qui me donna une idée.

-Reste ici, je reviens ! Déclarais-je alors que je venais de sortir de la voiture.

Je fonçais dans la maison, grimpais les marches quatre à quatre, rentrais dans ma chambre pour aller chercher mon appareil photo, puis redescendais et ressortait.

-On fait une photo quand même. Pour célébrer cette journée. Dis-je.

Il sourit à cette réplique, et me rejoignit pour que l'on prenne une photo ensemble. Cela fait, j'hésitais secrètement à l'embrasser ou non, et finalement je lui fis un bisou sur la joue.

-Merci pour cette belle virée.

-Merci d'avoir bien voulu m'accompagner.

-On se voit samedi prochain alors ? Ou bien tu comptes encore utiliser ma fenêtre comme porte d'entrée ?

-Hmm....Je verrais ça...Mais bon, disons samedi pour la forme.

-Alors à samedi. Déclarais-je en me redirigeant vers la porte.

Avant de l'ouvrir, je me retournais une dernière fois.

-Bonne nuit Adriel.

-Bonne nuit Melody. Déclara-t-il avec une voix qui me provoqua des frissons de désir.

Je rentrais avant de perdre tous moyens et de lui sauter au cou. Une fois dans ma chambre, je filais sous la douche, et juste avant d'aller dîner, j'accrochais la fameuse photo où l'on souriait tout les deux. Et j'explosais toute seule de rire en voyant un détail que je n'avais pas remarquée : il m'avait fait des oreilles de lapin.


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