Chapitre 11

Pdv Adriel

Trois jours. Il m'aura fallut attendre trois jours pour qu'elle se réveille enfin. Trois jours pour que je me remette à respirer. Je savais bien qu'elle allait s'en remettre, néanmoins, la blancheur anormale de son visage, et ses faibles battements de cœurs que j'entendais à peine ne cessaient de m'affoler. Durant ces 72 heures, son frère, Myriam et moi n'avions cessé de se relayer pour rester à son chevet. Je ne voulais surtout pas qu'elle se réveille seule dans cette infirmerie et qu'elle panique. L'ambiance durant les derniers jours avait été la plus mauvaise qu'elle ne l'avait jamais été : tendue, électrique... Entre l'Alpha qui demandait des explications concernant leur présence là-bas, Myriam qui ne savait pas où se mettre et Ambroise qui broyait du noir et s'en voulait terriblement...On pouvait dire que rien n'allait. Même si je n'avais rien arrangé en engueulant sérieusement Ambroise et en déprimant toute la journée. Mais tout ça s'était effacé. Les disputes, la mauvaise ambiance, la haine et la tristesse, tout avait disparu quand j'avais reçu un coup de fil, il y a deux minutes de Myriam. « Elle s'est réveillée » C'est tout ce qu'elle avait dit avant de raccrocher. Et j'étais là, galopant dans les couloirs en route vers l'infirmerie. Je vis enfin la porte se dessiner devant mes yeux, et je l'ouvrais en grand, essoufflé par ma longue course.

Elle était là, assise sur son lit, les jambes recouvertes par la fine couverture. Ses longs cheveux bruns semblaient former une cascade dans son dos. Elle tourna la tête vers moi, et me fit un petit sourire timide, et cette vue illumina ma journée. Son visage semblait avoir reprit quelques couleurs, alors que ses yeux verts me regardaient avec douceur et gentillesse. J'approchais doucement, et osant à peine la toucher de peur qu'elle ne retourne à son état précédant, je posais délicatement et rapidement mes lèvres sur les siennes. Cela ne dura qu'une seconde, mais j'étais à nouveau gonflé à bloc, comme à chaque fois que je lui parlais. Puis je m'assis sur le fauteuil à côté du lit. Ambroise et Myriam étaient aussi présents.

-Bonjour Adriel. Commença-t-elle d'une petite voix.

Je ne savais comment elle faisait, mais à chaque fois qu'elle prononçait mon prénom, de doux frissons me parcouraient.

-Bonjour Melody. Comment te sens-tu ?

-Et bien, ça va. J'ai mal à la jambe, mais c'est largement supportable.

-Oh...Nous t'avons fait le plus de soins possibles, et normalement grâce à nos médecins tu guériras plus vite que la normale. Désolé que ce ne soit pas encore fait...

-Non ! Enfin je veux dire, c'est loin d'être grave, vraiment ! Je vous remercie vraiment de m'avoir sauvé la vie. A vous tous qui êtes présents ici. Se reprit-elle.

Un long silence s'installa entre nous quatre.

-Alors comme ça, je suis chez toi ? Enfin je veux dire, sur le territoire de la meute ? Demanda-t-elle pour relancer la discussion.

-C'est ça, oui. Tu es à l'infirmerie. Répondis-je.

-Et ça fait combiens de temps que je suis inconsciente ?

-Trois jours. Répondis-je à nouveau, en même temps qu'Ambroise et Myriam.

-Trois jours...Oh ! Mais j'y pense, pour notre travail ? Demanda-t-elle à Ambroise.

-Je les ai mis au courant.

-Au courant...Au courant de tout ?

-Bah oui.

-Tu veux dire, vraiment tout ?

-Si c'est ce que tu demandes, ceux qui vous ont accueilli sont au courant depuis longtemps de notre existence. Ils cohabitent avec la meute dont fait partit Adriel. Expliqua Myriam.

-Sérieusement ?!

-J'ai été aussi surprit que toi quand on me l'a dit. Au fait Melody, je peux te poser une question ?

-Va-y.

-Depuis quand sais-tu qu'Adriel est...ça. Je veux dire, un loup garou.

-Lycanthrope ! Repris-je en cœur avec Myriam.

-C'est exactement la même chose. Déclara-t-il en levant les yeux au ciel.

-Pas du tout. Les loups garou sont des hybrides, qui ne peuvent, comme le disent vos légendes, se transformer partiellement. Ainsi ils se tiennent sur deux pattes. Les plus jeunes doivent apprendre à contrôler leur envie de tuer sous forme bestiale.

-Alors que les lycanthropes se transforment entièrement en loup, et gardent le même comportement, que se soit sous leurs formes humaines ou animales.

-Ah, et petite précision : les loups garou peuvent se transformer quand ils le veulent, et pas seulement sous une pleine lune ou quoi que ce soit de ce genre.

-Vraiment ? Mais alors pourquoi est-ce qu'on dit que...

-C'est ce que les humains se plaisent à croire. Cela doit vous rassurer de vous croire en sécurité le reste du temps. Même si ce n'est pas le cas.

-Génial...Et...Quelles autres...créatures...existent ?

-Hmm...La liste est longue mais je vais te donner les plus basiques...Alors, les vampires, non ils ne brûlent pas au soleil, je te vois venir.

-Quoi ?! Mais...

-Et ils ne craignent pas l'ail non plus. Je ne sais pas d'où est venue cette idée, mais c'est ridicule. Déclara Myriam en rigolant.

-Vraiment pas ?

-Disons que...Cela est aussi efficace que de pointer une carotte en direction d'une personne qui menace de te tirer dessus. Mis à part rigoler, ça ne sert à rien du tout.

-Mais c'est nul ! Et ils ne brûlent pas au soleil, tu dis ?

-Pas plus que toi.

-Alors comment est-ce que l'on tue un vampire ?

-Pourquoi est-ce que tu voudrais tuer un vampire ?

-Je ne sais pas, comme ça. Peut-être qu'il voudrait me mordre.

-Les vampires ne mordent que les personnes qui le veulent. Et il y a des clubs comme ça, rassemblant ceux qui veulent tester. Expliquais-je.

-Et ça fais mal ?

-Mais qu'est-ce que j'en sais moi !

-Ils ne sont pas censés être vos ennemis jurés ?

-Non pas vraiment. Les vampires se sont tenus tranquille ces derniers siècles. Ils ne nous cherchent pas, et nous ne le faisons pas non plus.

-Alors vous vous aimez bien ?

-On ne s'aime pas, mais l'on ne se déteste pas non plus. C'est comme si tu croisais une personne dans la rue. Qu'est-ce que tu ressens pour elle ?

-Euh...Rien.

-Voilà, c'est la même chose pour nous.

-Oh...Et qu'est-ce qu'il existe d'autre ?

-Je t'amènerais des livres pour que tu apprennes tout ce que tu veux sur les créatures de ce monde. Parce que la liste est vraiment, vraiment longue.

-Passons. Tu es sûre que tu vas bien Melody ?

-Parfaitement bien. Au fait, je n'ai jamais vu ta forme lupine, Myriam. C'est assez bizarre que tu ne te sois pas transformée pour te battre... même si tu te bas vraiment bien sous forme humaine.

La concernée baissa les yeux au sol, comme si elle avait honte.

-Je ne peux pas me transformer en loup. Je...Je n'y arrive pas. C'est pour ça que je suis toujours toute seule. Parce que je ne sers à rien à mes parents. Je ne sais même pas si je serais capable de porter un enfant venant d'un lycanthrope...

-Oh mince ! Je suis vraiment désolé de t'avoir dit ça...

-Ce n'est pas grave, j'ai appris à vivre avec maintenant.

On ouvrit la porte. Je me retournais pour voir une de nos louves soigneuses.

-Oh, désolé de vous déranger.Mais je dois changer ses pansements. Expliqua-t-elle.

-Pas de soucis. Allez-y.

-Ah non, vous sortez tous.

-Mais...

-Vous n'entendez pas ce que j'ai dis ? Dehors ! Un peu d'intimité tout de même ! La pauvre est à peine réveillée, que vous la fatiguée ! Aller, dehors ! Dit-elle en m'attrapant le bras pour me lever de force avant de me pousser dehors.

Elle nous mis tous à la porte, avant de la refermer. Puis elle l'a rouvrit, juste pour passer sa tête.
-Et ne vous avisez pas de venir nous dérangés !

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