"si belle qu'ait été une vie, il a toujours un immense écart entre l'existence qu'avait rêvée l'adolescent et celle qu'a connue l'homme".
André Maurois

-Non mais ça va pas ? Qu'est-ce qu'il t'as pris ?!

Madeline n'ouvrit pas les yeux tout de suite.
Allongée sur un confortable matelas, elle n'était pas décidée à bouger. Juste à écouter.

La jeune fille avec l'épée flamboyante. C'était elle qui parlait.

-Ecoute... J'allais pas la laisser se vider de son sang.

Et l'ange aux beaux yeux océans. Lui aussi était là.

-Mais au moins ça n'aurait pas mit sa vie en péril ! On aurait pu l'emmener à un hôpital de Terrestres !
-Tu crois ? Moi, je ne crois pas. Cette blessure... Elle n'aurait pas survécu.
-Ah ! D'habitude c'est moi qui prends les risques inconciderés, et toi qui me raisonne.
-Et est-ce que tu m'écoute quand je tente de te raisonner ?
-... Oui... Des fois.
-Hum ?
-Bon, peut-être pas. Mais je reste sur ce que j'ai dis ! On n'applique pas une iratze à une Terrestre !
-Une Terrestre ? Une Terrestre en posséssion de Durendal ?
-Ce n'était peut-être pas Durendal.
-Hum ? Tu as Cortana, tu es bien placée pour reconnaître une épée de Wayland le Forgeron. Surtout une jumelle de la tienne. Et elle correspondait parfaitement à la description de Durendal. Une garde dorée, une lame du même éclat que la lumière de la Lune.
-Je sais pas, ok ?
-Ce qui est sûr en tout cas, c'est que c'est une Nephilim.

Madeline fronça les sourcils.
Elle ne comprenait... Strictement rien.

Iratze ? Durendal ? Nephilim ? Mais qu'est-ce que c'est que ce charabia ? Peut-on m'expliquer c'que je fous là aussi ? Pourquoi est-ce que j'ai le don de me fourrer dans les situations les plus improbables ?

Elle espérait donc être éclairée par la suite de la conversation, mais une voix fluette venue d'un peu plus loin dans la... Maison, interrompit le dialogue.

-Emma ! Tu peux venir me lire une histoire s'il tô plait ?

Ladite Emma haussa la voix.
Madeline pouvait presque la voir lever le menton pour crier derrière elle.

-Désolé Tavvy ! Je dois aller accueillir notre invitée ! Demande à Jules !
-Non ! Je veux que ce soit toi ce soir !
-Tavvy...
-S'IL TÔ PLAÎT, S'IL TÔ PLAIT, S'IL TÔ PLAIT !

Mooh, trop chou, pensa Madeline, qui écoutait -toujours- la conversation.

-Bon, Bon... J'arrive.

Puis elle ajouta plus bas :

-Ce gosse nous tuera tous, par la force de sa mignonerie.

Et elle ajouta encore :

-Jules, soit gentil veux-tu ? Pas trop brusque quoi.
-Est-ce que c'est vraiment mon genre ? Plutôt le tiens, répondit le dénommé -et supposé ange- Jules.

Emma ne répondit pas, et s'éloigna.

Et la porte s'ouvrit sur le bel ange.
Me suis-je déjà dis que c'était vraiment un ange ? Non. Je ne crois pas, pensa Madeline en ouvrant enfin les yeux.