L'arrivée.

Maura ne se leva pas à l'aube comme elle le faisait si souvent. Elle fut réveillée par des hennissements de chevaux et des sons de conversations bien plus tard dans la matinée. Lentement, elle se redressa sur son lit et enfila une longue veste. Elle alla sur son balcon et vit, qu'en bas, sur la place centrale se trouvait plusieurs personnes, de différents peuples. Elle compta le nombre de race qui s'était déplacée. Tous avaient répondu présents pour la réunion. Prise de curiosité par ces gens qu'elle n'avait jamais rencontré, elle décida d'aller rapidement s'habiller pour les rejoindre. Elle revêtit une fine robe verte avec des manches longues mais moulantes. Dans les couloirs, elle croisa des tas de serviteurs et domestiques dans tous leurs états, qui courraient à droite et à gauche pour accueillir au mieux les invités. Ils faisaient peine à voir, étant submerger par leur travail. 

En arrivant à la grande place, la jeune elfe fit face à des regards scrutateurs. Elle chercha ses parents et les trouva de l'autre côté de la place. Alors, d'un pas mal assuré, essayant de ne pas trop fixer les invités de peur de paraître impolie, elle se fraya un petit chemin jusqu'à Blaise et Jasmine. Quand ces derniers la virent, ils sourirent aussitôt, l'étreignirent pour la saluer, puis Blaise - qui jusque là discuter avec une femme aux cheveux blonds peroxydés, voire blanc -, se tourna vers l'assemblée et présenta :

"- Voici notre fille, informa t-il en désignant la brune, Dame Maura. Tout comme nous, elle sera ravie de vous accueillir. "

Maura s'inclina, vite suivie par les autres. Les discussions reprirent leurs cours, et ses parents se concentrèrent sur la blonde. La jeune elfe n'écouta même pas ce qu'ils disaient. Elle était comme envoûtée par la femme devant elle. Grande et mince, elle avait des cheveux souples et longs qui lui tombaient avec élégance sur les épaules ; ses yeux étaient en accord avec la clarté qui émanait d'elle, étant gris. Elle portait une robe blanche légère. Maura se mit presque à envier cette femme, tant sa beauté était éclatante. De plus, quand elle parlait ou se mouvait, elle dégageait une aura sûre, sereine et détendue. Jamais, la jeune elfe n'aurait pu se m'éprendre sur sa race : elle était une elfe des glaces. Maura ne s'aperçut même pas que la conversation s'était arrêtée. Elle ne le comprit que lorsque la blonde pivota gracieusement vers elle, coupant ses réflexions. 

"- Enchantée Dame Maura. Je me nomme Evangelina Atalia, fille du roi des glaces. "

Elle déglutit difficilement, mais se rappela tout de même d'incliner la tête en signe de respect, comme le faisait Evangelina. Tout chez cette femme reflétait la douceur, l'élégance et le raffinement. De son prénom à sa voix, Maura se demanda si tous les elfes des glaces étaient semblables à elle. En effet, en se retournant, la brune put constater que ceux du peuple des glaces étaient impressionnants. Ils avaient une telle aisance dans leurs paroles ou leurs mouvements, que la jeune elfe se trouvait ridicule comparée à eux. Une fois encore, elle fut coupée de ses pensées, Evangelina siffla et un magnifique loup blanc accourut, venant se frotter à sa maîtresse. Celle-ci déclara qu'il s'appelait Oni, et qu'il était son plus fidèle compagnon. Maura avait lu dans plusieurs livres que les elfes des glaces adoraient les loups, les chevaux et les oiseaux nocturnes, tels que les hiboux ou les chouettes. Tout chez ces êtres n'était que blancheur et pureté. 

Elle s'éloigna un peu et observa les autres peuples. Il y avait les Amazones. D'ailleurs, cela faisait deux semaines qu'ils n'étaient pas partis - leurs deux guerriers se remettant peu à peu de leurs blessures -. Même s'ils n'étaient plus sur le champs de bataille, ils portaient toujours des tenues de combat. Maura ne comprenait pas bien pourquoi, mais elle se doutait que ce genre de vêtements faisaient partis de leurs vies et coutumes. Peut-être ne mettaient-ils que cela. 

Il y avait aussi les dresseurs de dragons. Ces derniers avaient l'air normaux, des elfes comme les autres, sauf qu'ils étaient tatoués de la tête aux pieds. Ils n'y en avaient qu'un ou deux sur la place, alors Maura se dit que les autres devaient être à l'extérieur avec leurs dragons. Elle hésita à aller les voir, la brune aurait bien aimé découvrir le monde de sa mère. Mais une part d'hésitation perdurait en elle. Elle n'avait pas grandi comme une des leurs, elle n'avait donc pas sa place auprès de ces créatures aillées. Peut-être lui ferait-ce plus de mal qu'autre chose. Forcément en se retrouvant devant eux, elle repenserait deux fois plus à Noora, et elle se perdrait à nouveau dans ses questions. Non, il valait mieux qu'elle reste à sa place, et qu'elle arrête de ressasser ses vives douleurs. 

Elle se sentit soudain mal à l'aise ici. Elle était plantée au beau milieu de l'assemblée, écoutant les discussions de chacun mais n'en participant à aucune. Elle s'ennuyait, et choisit de rentrer au palais, attendant patiemment la réunion qui n'allait pas tarder. Seulement, elle regagnait sa chambre, mais fut interpellée par un raffut provenant des cuisines. Elle reconnut le bruit comme étant celui d'assiettes cassées. Elle s'y précipita, désireuse de savoir si personne ne s'était fait mal. Elle fit face à une très jeune elfe, une enfant, étourdie au sol, et une femme plus âgée à ces côtés qui ramassait les dites assiettes brisées. Quand la servante la vit, elle blêmit brusquement, et elle commença à se fondre en excuse. Elle supplia Maura de ne pas en vouloir à sa fille pour sa maladresse. Cette femme était donc sa mère. 

"- Ne paniquez pas, je ne vous en veux guerre, la rassura t-elle. D'ailleurs, il n'y a pas mort d'hommes. Tenez, je vais vous aider.

- Non, Madame ! répliqua la servante. Ne vous donnez pas cette peine. 

- J'insiste."

Devant le regard et le sourire bienveillant qu'avaient Maura, la mère ne put qu'accepter. Ravie, Maura s'agenouilla et ramassa les débris en prenant soin de ne pas se couper. Ensuite, elle s'approcha de la fillette qui était toujours au sol. Elle était rouge de honte, et devait surement prier intérieurement pour ne pas être punie. L'elfe l'aida à se relever et à marcher jusqu'à une chaise pour qu'elle se repose un peu. Elle avait du recevoir un coup sur la tête en tombant. 

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