Chapitre 6.
— Tu vas me dire ce que tu fais là alors ?
Il finit d'arranger ma robe, donnant les ordres pour ajuster la tenue avant de relever le regard pour croiser le mien dans le miroir, ses cheveux rouges tirés en arrière alors qu'il m'offrait une moue faussement vexée.
— Ça fait toujours plaisir de voir que ma présence t'emmerde.
— Hakane... Soupirais-je.
— C'est Di Cielo qui m'a invité beauté. Tu sais bien que c'est des gros clients ces petits pervers-là. En plus, j'étais sur place depuis hier afin de contrôler le personnel sur New York et mettre en place mes hommes pour veiller sur les lieux.
— Tu gardes pieds à New York alors ?
— Ouais, y'a un sacré filon. En plus, les hommes d'affaires du coin aiment le côté très secret de nos entreprises. Ça rapporte. Notre nom est déjà connu dans la ville. Ce ne serait pas bon de disparaître d'ici. Redresse-toi.
Je me redressais, soupirant alors qu'il se mettait devant moi, venant ajuster le corset en finissant la couture.
— T'es sûr que c'est pas trop provocant pour un gala Hakane ? Nan parce que...
Il posa sa main sur ma bouche, levant les yeux au ciel.
— Beauté. Tu connais le dicton ? Sois belle et tais-toi.
Je le fusillais du regard alors qu'il enlevait sa main en riant, levant les mains en l'air.
— On voit rien de choquant. Regarde. La dentelle cache tes seins, le tissu noir transparent et l'armature en velours assortis mettent tes courbes en valeur. Le laçage derrière suggère ton dos sans le montrer. La dentelle autour cache ton tatouage. Le drapé partant de tes hanches à la fin de ta robe assagit ta tenue. Une coiffure pour mettre en valeurs ton regard, la maquilleuse qui viendra te rendre encore plus parfaite... Et t'auras le monde à tes pieds, ma belle. Oh attends...
Ton exposé argumenté ne change rien mec. Cette robe est vraiment abusée encore une fois...
Il passa dans mon dos, faisant signe à un de ses hommes d'approcher. Ouvrant une boîte.
— Relève tes cheveux.
Je fais ce qu'il me dit et il glissa un ras-de-cou en l'accrochant. Souriant en posant son menton sur mon épaule.
— Un véritable diamant... J'ai hâte de voir leurs têtes.
— C'est qu'un gala les mecs... Vous en faites toujours des caisses...
— J'ai caché une lame ou deux dans la robe...
Un sourire ravi s'étira sur mes lèvres alors qu'il ricanait. Je n'y pouvais rien, ce mec savait me parler. Tant que j'ai des lames pour m'amuser, il pouvait bien m'habiller comme ça l'amuse.
— Tu emmènes mon frère n'est-ce pas ?
Il hocha doucement la tête alors qu'une des couturières faisait les retouches sur moi. Il défit la robe pour la lui donner, reprenant le collier pour le reposer dans l'écrin, m'enveloppant dans un peignoir pour m'entraîner sur la terrasse. Il fit amener du café alors que je m'allumais une cigarette, soupirant de plaisir.
— Pourquoi y'a un mec en face qui te fixe ?
— Parce qu'il me voit régulièrement à moitié à poils en train de fumer depuis notre arrivée peut-être.
Il ria doucement puis vint se placer derrière moi en ouvrant mon peignoir, laissant ses doigts courir en partant de mon cou, descendant le long de mon corps alors que je fermais les yeux tout en laissant ma tête en arrière sur son épaule.
— Tu verrais sa tête... Il hallucine le pauvre bichon.
Je ricanais en relevant la tête. Observant la tête du mec qui ne semblait pas en revenir en effet.
— Je sais ce qu'il te faut...
Il m'embrassa sur la joue et rentra dans la suite alors que je continuais de fumer. Un bruit de pas finit par se faire entendre avant que deux mains ne se posent sur mon corps, me faisant frissonner alors que je tournais la tête. Natan ne perdit pas de temps, se saisissant de mes lèvres en me plaquant contre lui, grognant en s'apercevant que mon peignoir était ouvert.
— Ça va mon amour ?
Il m'embrassa doucement le long du cou, ses doigts frôlant ma peau à nue. M'électrisant totalement.
— J'aime pas les galas d'affaires. Je déteste ça. Mais c'est bon pour le business alors faut bien s'y rendre...
— J'ai une idée pour te détendre... Murmure-t-il
— Quel genre ? J'ai oublié le Monopoly je te préviens.
Sa main me coupa le souffle alors qu'il m'embrassait avec passion, me défaisant un peu plus de mon peignoir.
— Et c'est moi l'insatiable... Me moquais-je.
— J'ai jamais prétendu être un ange, ma furie. Et t'avoir tout à moi là... Offerte au monde... Ça me donne juste envie de montrer qui te fait vibrer...
Ses gestes sont étonnamment doux, une caresse m'enveloppant alors qu'il me défait de mon bas de dentelle. Se glissant en moi lentement. Me plaquant contre son corps en entamant une torture lourde. Faisant vibrer tout mon être alors qu'il ne lâchait mes lèvres que pour embrasser ma nuque. Plaquant mon buste contre la pierre en s'agrippant plus durement.
— Jusqu'à où on peut t'entendre, tu crois ? Voyons ça...
J'écarquillais les yeux avant de me mordre la lèvre à son premier coup de rein plus abrupt. Un rire s'échappa de ses lèvres et il se pencha à mon oreille.
— Le défi est donc de te faire hurler quand toi tu dois résister ? Ça me va mon amour... J'adore les défis...
Une heure plus tard... J'ai perdu le défi. Et je crois que le mec en face a dû faire un arrêt cardiaque.
Je somnolais dans les bras de Natan sur la terrasse quand j'entendis Hakane revenir, riant en arrivant.
— Le deal c'était de détendre la demoiselle, pas de l'endormir !
Je ricanais avant de lui lancer ma chaussure, me redressant avant de prendre la tasse de café qu'il me tendait.
— À la douche beauté. Ensuite, on va te préparer. Monsieur Herrero... Vous êtes attendu vous aussi.
Natan soupira, et je me tournais vers lui, l'embrassant doucement alors qu'il grognait de désapprobation.
— On se revoit vite ne t'inquiète pas. Va avec mes hommes pour embarquer tes affaires. Nous partons juste après le gala. Ton frère aura sûrement besoin de tes conseils aussi pour organiser son absence. Vous ferez connaissance en même temps avec Arno.
— Naëlle...
— Oui ?
— Je t'aime.
J'écarquillais les yeux. Un sourire tendre s'étirant sur ses lèvres alors qu'il posait ses doigts sur ma joue
— T'es vraiment craquante quand tu rougis...
— Tu sais, je ne suis pas le genre de femme qu'on peut...
Il plaqua ses lèvres sur les miennes puis se recula doucement, venant poser son pouce sur mes lèvres.
— Trop tard. Cela fait déjà deux ans que je suis amoureux de toi. Qu'importe ce que tu es. Allez, va te préparer et amuse-toi, d'accord ?
Je hochais la tête, me levant et le laissant partir tout en faisant signe à Hakane de se taire. Il ricana en haussant les épaules, venant prendre place sur les sièges en regardant vers l'intérieur.
— Bon, tu fumes ta clope et tu vas te doucher beauté ?
Je hochais la tête, m'allumant une cigarette en me rasseyant.
— Tu sais ce que comptent faire Jo et Peter ? Demandais-je
Il secoua la tête avant de reporter son regard vert sur moi. S'appuyant sur son poing en m'observant.
— Je m'attends à tout avec ces deux-là... Luc aussi. Tu sais... Je ne suis pas un expert de l'amour, mais.. Ces deux-là ont l'air bien amoureux de toi...
J'évitais son regard, mal à l'aise de cette "évidence" qui leur faisaient tout plaquer juste pour suivre la femme qu'ils semblaient aimer. Je l'entendis se déplacer, et il vint s'agenouiller entre mes genoux, prenant mon menton entre ses doigts fins pour me forcer à le regarder.
— Ma beauté... Ma divine amie... Je comprends, t'en fais pas. Eux aussi, j'en suis sûr. Laisse-leur juste une chance de te prouver qu'ils ne sont pas comme lui... Tu essayeras ?
Je hochais la tête et il relâcha mon menton pour m'embrasser le front, me prenant dans ses bras.
— On est là ma beauté. On t'empêchera de t'écrouler comme toi tu as été là pour nous. Tu vas montrer à ce mec qu'il ne t'a pas atteint. Que tu ne te souviens même plus de lui déjà. Que quelques jours ont suffi à te le faire oublier. Mais je te préviens. Cette femme sera probablement là aussi... Tu te prendras sûrement dans la face son mensonge. Toi aussi tu risques de souffrir alors que tu ne montreras rien. Alors si à un moment tu as peur de flancher... N'oublie pas qu'on est là. On peut supporter beaucoup, tu sais. Mais on ne tolère pas qu'on te fasse du mal. On te suivrait jusqu'en enfer sans problème, et on y traînera tous ceux qui seront sur ton passage. Je t'aime tu sais... On t'aime tous. Tellement.
Je me perdis dans son étreinte. Dans ses mots. Dans sa chaleur alors que les larmes roulaient sur mes joues face à ce que j'allais voir. Je savais que ça allait me faire mal. Cela allait me faire crever de douleur. Je le savais. Et je ne comprenais pas pourquoi je laissais ma fierté prendre le pas. Parce que je n'avais pas envie de le revoir. Pas envie de revoir cette femme. Je n'avais pas envie d'entendre sa voix. De me rappeler que ce mec existait bel et bien.
— Aucun de nous ne laissera impuni le fait que tu verses des larmes à cause de lui. Tu te vois comme la pire femme de ce monde alors que tu es si magnifique. Personne ne se relèverait de la vie que tu as eue... Et toi tu es là, encore plus forte que le diable lui-même. Gérant tellement de choses... Laisse-nous panser ce cœur meurtri mon amie. Laisse-nous prendre soin de toi comme toi tu prends soin de nous depuis tout ce temps sans flancher. Tu n'es pas faible. Tu es la Patronne. Tu es le Dragon. Le pilier de tout un clan. Le pilier d'un empire sans égal. Ta colère est crainte de tous. Ta cruauté est connue dans le monde. Ton avis est estimé par les puissants. Tu n'es pas faible. Tu es la Femme au Dragon, chérie. La femme dont je suis le plus fier dans cet univers, celle que je suis fier de servir. Mon amie avec ses failles et ses défauts. Elle a tellement de qualités. Illuminant le monde quand son rire retentit. Faisant crépiter l'atmosphère quand elle chante. L'ensemble de qui tu es, c'est la femme à qui j'ai donné mon âme... Celle qui m'a sauvé la vie de nombreuse fois. Qui m'a sauvé de l'enfer pour m'offrir une vie... Redresse-toi. Tu es celle qui dirige le monde. Et tu vas montrer à ces deux déchets qu'ils ne sont rien.
Il se recula, me faisant le regarder alors qu'il essuyait doucement mes larmes. M'offrant ce visage doux qu'il ne révélait qu'à peu de monde. Ce regard aimant que je connaissais pourtant si bien depuis tout ce temps. Cette amitié si particulière et si profonde qui nous liait sans que le reste du monde ne puisse en savoir les raisons. Lui et son passif. Lui et ce cœur si pur malgré tout.
— Tu es ma meilleure amie. Ma seule véritable amie. Celle qui me maintient debout depuis notre rencontre. Chacune des âmes de ce cercle est attachée à toi plus qu'à personne d'autre. Plus que notre propre vie. Comme toi tu ferais l'impossible juste pour nous. On sent tous ta douleur derrière tes sourires. On entend tous ton cri de rage derrière tes regards. Nous ne sommes pas sourds. Cela nous fait autant mal qu'à toi. N'ait pas peur d'être toi. Ils t'aimeront malgré tout. Regarde-les devenir déjà dingues parce qu'une soirée les sépare de toi... Allume le feu mon amie. Laisse ta rage se déverser comme le plus perfide des poisons... Redresse la tête. Nous allons te préparer. Et ce soir encore. On mettra le monde à tes pieds pendant que nous piétinerons ces deux-là sur notre passage. Laisse-nous nous délecter du spectacle de sa chute.
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